Je me réveillai à l'hôpital, emmitouflée dans les draps blancs d'un lit froid. Quand ma vision se fit nette, je soupirai et regardai mon ventre. Un bandage recouvrait ma blessure, j'étais vivante. 

- Enfin réveillée.

Je sursautai et tournai vivement la tête. Viktor Ishkov se trouvait là. Assis dans un fauteuil, il m'observait, un sourire sur les lèvres. Il se leva souplement et s'approcha de moi. 

- Tu es plutôt coriace, dit-il en roulant les R à la manière des russes.

- Qu'est-ce que vous faites ici ?

- On ne t'a jamais dit qu'il était impoli de mentir, Alexia ?

Je déglutis difficilement. Il savait qui j'étais. 

- Qu'est-ce que vous me voulez ?

- Rien. Du moins pour le moment... Je t'ai observé Alexia. Tu as l'air très dévouée à tes amis. Tu es aussi très puissante. Ça ne fait aucun doute que tu es la petite fille de ma Reine. 

Je fronçai les sourcils.

- Ta mère a tenté de te cacher durant des années, mais maintenant qu'elle est morte, tu es à notre merci et ma Reine veut absolument retrouver sa petite fille. Tu es la dernière héritière de la Reine Ambre, tu es destinée à gouverner la Méditerranée Alexia. Mais pour cela, tu vas devoir me suivre et dire adieu à tout ceux à qui tu tiens.

- Vous voulez que je quitte ma vie pour aller me plonger au fond des eaux avec ma grand-mère qui soi-dit en passant à tenter de me tuer avant même que je ne naisse ?

Viktor sourit puis posa une main sur la mienne, j'essayai de me dégager mais ça m'était impossible. Les yeux sombres de Viktor changèrent soudainement, passant par des dizaines de couleur en moins d'une seconde.

- Vous êtes comme moi, devinai-je.

- Un Triton en effet et également le plus fidèle serviteur de la Reine Ambre. J'ai été chargé de venir te chercher. Si nous partons maintenant, nous serons en France pour l'aube. 

- Je ne partirai jamais, crachai-je.

- Tu pourrais être bien plus puissante et régner parmi les tiens. Plus de Loups-Garous, de Druides, de morts, de sacrifices, seulement toi et ta vraie famille. 

Je scrutai l'homme, plus pour assimiler ce qu'il me racontait que par hésitation. Il était vrai que le peu de famille qui me restait se trouvait dans la mer et que si je la retrouvais, peut-être arriverai-je à contrôler mes pouvoirs, ma nature et à m'éloigner du Surnaturel. Mais Scott et Melissa étaient ma nouvelle famille. Je me sentais bien auprès d'eux, j'avais mes amis et mes habitudes à Beacon Hills. Maman avait toujours adoré cette ville et elle haïssait sa Reine alors que c'était sa propre mère. Elle ne lui faisait pas confiance et elle avait choisi l'amour plutôt que le pouvoir. 

- Ma vraie famille est ici.

Je retirai enfin ma main et Viktor perdit son sourire. Il s'apprêta à dire quelque chose, mais la porte s'ouvrit sur Stiles. Je lui jetai un regard suppliant et il regarda l'homme méfiant.

- Excusez-moi, dit Viktor. Je me suis trompé de chambre et je demandais à cette jeune fille si par hasard, elle savait où se trouvait la chambre 306.

- C'est à l'étage, répondit Stiles.

Viktor sourit et se dirigea vers la porte.

- Rétablissez-vous bien mademoiselle. 

Il referma la porte et je tentai de calmer les battements de mon cœur. Stiles s'approcha, visiblement inquiet.

- Ça va Lexi ? 

Je lui souris et attrapai ses doigts pour les serrer entre les miens. D'abord surpris, Stiles finit par sourire à son tour et par s'asseoir sur le bord du lit.

- C'était qui lui ?

Pendant une seconde, j'hésitai à lui dire la vérité. Mais je ne pouvais définitivement pas le mettre en danger. Viktor préparait quelque chose et tant que je ne savais pas quoi, je devais garder tout ça pour moi. 

- Un mec avec un très mauvais sens de l'orientation.

Je ris pour plus de crédibilité et même si je sentais que Stiles ne me croyait qu'à moitié, il se contenta de ça. 

Nous nous observâmes un long moment et j'oubliai mes soucis le temps de longues secondes. Stiles allait me dire quelque chose quand la porte s'ouvrit sur une infirmière.

- Désolée jeune homme, mais je dois emmener votre amie dans un endroit sûr.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-il en se relevant.

- Une tempête se prépare, dit-elle en s'affairant sur mes machines et ma perfusion. On doit mettre les patients à l'abri.

- Mais...

Je n'eus pas le temps de protester que l'infirmière tira mon lit hors de la pièce, je sentis les doigts de Stiles glisser entre les miens et s'éloigner tandis que je découvrais le couloir sens dessus-dessous. Les médecins et les infirmières courraient dans tous les sens et les patients étaient déplacés. J'entrai dans un ascenseur avec l'infirmière et fut menée au garage.

- Où on va ? demandai-je.

- Une ambulance va venir vous récupérer dans le garage.

- Je ne peux pas partir.

- Vous serez transférée à l'hôpital le plus proche.

J'allais protester, mais l'infirmière repartit, me laissant seule au milieu de patients plus ou moins amochés. Les médicaments ne faisaient maintenant plus effet et je sentais toutes les émotions de Scott : la colère, la peur, la puissance. Il était ici. 

J'inspirai un grand coup et me redressai. Je fus prise de vertige un instant puis me stabilisai. Mon ventre me faisait encore souffrir, mais je pouvais me déplacer. Je retirai l'aiguille de la perfusion de ma main et repoussai les couvertures pour atterrir sur le sol glacé du garage. Cette robe d'hôpital laissait passer tous les courants d'air. Je repérai alors que certains lits avaient des paquets situés juste dessous. Je vérifiai le mien et soupirai de soulagement en reconnaissant mes vêtements. Rapidement, j'enfilai mon jean sombre et mon t-shirt blanc cassé couvert de sang et troué. Je me glissai dans ma veste turquoise et dans mes bottines marrons que je laçai frénétiquement. Avec l'élastique trouvé dans ma poche, j'attachai mes cheveux en une queue-de-cheval rapide et attrapai mon téléphone pour le fourrer dans ma poche. 

Je m'apprêtai à repartir quand je reconnus Cora Hale. Elle était vraiment mal en point. J'allais lui demander comment se faisait-il qu'elle se retrouvait là, mais elle était endormie. Je m'empressai alors de rejoindre l'ascenseur, heureusement vide et me fiai à mon instinct pour rejoindre le premier étage. Durant mon ascension, je vérifiai mon bandage. Une tâche de sang s'y étendait, mais rien de bien grave. Une fois dans les couloirs vides, je me concentrai sur mon entrave pour trouver Scott. J'entendis un bruit de bois qui se cassait et aperçus le dos du Loup Voltron des jumeaux qui rugit. Je me jetai sur leur dos, les dents serrées et ma température chuta d'un coup, me permettant de leur geler la peau. Ils grognèrent mais réussirent à me balancer par-dessus leur épaule. J'atterris sur Derek qui me rattrapa au vol et me lança un regard noir.

- Qu'est-ce que tu fous ici ? Tu devrais être alitée !

Scott fit un bond et abattit le néon sur le crâne du Loup. Les jumeaux se séparèrent pour ensuite s'enfuir dans les couloirs, vexés. 

Je me redressai et époussetai ma veste quand Scott se jeta dans mes bras et me serra à m'en étouffer. Il grimaça en même temps que moi et s'excusa en vérifiant ma blessure.

- Tu saignes, remarqua-t-il.

- C'est rien, assurai-je. Je vais guérir.

Je regardai Stiles qui me sourit, sa batte en bois à la main. 

- Elle a pas servi à grand chose, fis-je remarquer.

Il ricana sans joie. Je comprenais, son père avait disparu et vu sa tête, ils ne l'avaient pas retrouvé.

- Bon, j'ai droit à un topo ? Il se passe quoi ici ?

- C'est Cora, dit Derek. Elle va mal.

- Elle vomit du gui, ajouta Scott.

- Et Blake pense pouvoir nous aider à arranger ça.

- Et moi qui croyais que vous étiez revenus pour moi, plaisantai-je.

- Il faut que tu montes dans cette ambulance, dit Scott. C'est plus prudent.

- Je ne vous laisserai jamais tomber. Jamais.

Comprenant que c'était également une manière pour moi de m'assurer que je ne suivrai pas Viktor en France, je soupirai. 

- Si les jumeaux sont là, ça veut dire que Deucalion et sa meute aussi.

- Et je ne pense pas qu'ils soient venus pour nous aider, dit Stiles. 

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- Le colosse il est où ? demanda Peter qui nous avait rejoint, Cora sur son épaule.

- Il se rapproche.

- Et madame Blake ? demanda Stiles. 

Personne ne répondit.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Elle a foutu le camp ? Scott, c'est une blague.

- Silence ! ordonna Derek.

- Moi tu veux que je me taise ? Comment t'oses me donner des ordres alors que ta petite copine accro au massacre - la deuxième en date si ma mémoire est bonne - a enlevé mon père et l'a ligoté en attendant de l'offrir en sacrifice.   

Je posai une main sur l'épaule de Stiles pour l'intimer à se calmer. Il n'avait pas tort cependant, Derek devait vraiment revoir ses choix concernant les filles. 

- Stiles, ils sont encore là, dit Scott.

- Oui ils sont encore là et c'est elle qu'ils veulent non ? Sauf qu'elle est plus là dommage, parce qu'elle s'est taillée et dire que mon père et Cora sont morts tous les deux !

- Pas encore.

Scott alla discuter avec Peter tandis que le prenais le visage de Stiles entre mes mains.

- Hé Stilinski, regarde-moi ! m'exclamai-je. Ton père n'est pas mort d'accord ? On va le retrouver et arrêter toute cette mascarade.

Ses yeux brillèrent et il fuit mon regard, déboussolé. Je le lâchai et il se décida à enfin me regarder dans les yeux. J'hochai la tête et tentai de faire passer, au travers de mes yeux, toute ma détermination et mon espoir. Il soupira et acquiesça. 

La porte s'ouvrit alors sur Jennifer Blake et je créai un pic à glace entre mes mains, prête à le lui envoyer entre les deux yeux. Derek attrapa mon poignet et je fis disparaître mon arme de fortune.

- Erreur, dit-elle. Il n'y a que moi qui puisse vous aider. Je peux lui sauver la vie et je peux vous dire où est le Shérif Stilinski, mais il y a une meute d'Alphas dans cet hôpital qui veut me tuer. Alors j'accepte de vous aider, mais à la seule condition que je sorte d'ici vivante. Ensuite je vous aiderai. 

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Ce que j'avance vite !!! (on est le 31 Octobre et j'ai trois chapitres d'avance !) Trop fière ! Vous aurez les chapitres en temps et en heure et je pourrai bientôt écrire le tome 3, j'ai trop hâteeeee parce que c'est ma saison préférée en plus !