- Répète plus doucement Allison...

Je plaçai mon téléphone en haut parleur et refermai mon bouquin d'histoire pour écouter la nouvelle découverte d'Allison.

- C'est un symbole celtique à cinq cercles, chacun d'eux représente un groupe sacrificiel. Il y a eu les Guerriers, les Vierges, les Soigneurs, les Philosophes et les Gardiens. 

- Le corps d'hier soir ?

- Oui, elle doit faire partie d'un de ces groupes. 

- D'accord, alors il reste quoi concrètement ? 

- Il y a eu trois vierges, trois soigneurs et trois guerriers. 

- Donc les prochains sur la liste sont les philosophes et les gardiens. Mais qu'est-ce qu'un gardien ?

- Ça peut être n'importe quoi...

- Ecoute, je vais y réfléchir d'accord ?

- Et si tu en faisais partie ?

- Quoi ?

- Des gardiens. Depuis que tu es arrivée, tu essaies de veiller sur nous. Tu soutiens Scott, tu protèges Stiles...

- Je ne suis pas une Gardienne Allison.

- Désolée... c'est juste que toute cette histoire...

- Est démente, je sais, mais je te promets qu'il ne m'arrivera rien.

- D'accord, fais attention.

Je souris et raccrochai, touchée par l'inquiétude de mon amie. Mais mes dernières paroles sonnaient faux dans ma bouche. J'étais convaincue de ne pas être une Gardienne, pourtant je ne me sentais pas en sécurité. A tout moment, je sentais la menace roder et quelque chose me disait qu'elle n'avait rien à voir avec ce Druide Noir. 

Mon téléphone sonna de nouveau. Cette fois-ci c'était Scott.

- T'es à la maison ?

- Oui mais qu'est-ce qu'il y...

- Deucalion, s'il n'arrive pas à m'avoir dans sa meute, il me détruira.

- Qu'est-ce que tu veux dire par il te détruira ?

- Il va me forcer à tuer.

- Ça n'arrivera pas. 

- Promets-moi que tu ne me laisseras pas faire.

- Jamais Scott, tu m'entends ? Tu n'es pas un meurtrier.

Je sentis les battements de mon cœur décélérer et je compris que ça avait suffit à apaiser le Loup.

- J'avais besoin d'entendre quelqu'un le dire. 

- Tu sais que je serai toujours là pour toi Scott.

- Je sais Lexi. 

Scott raccrocha à son tour et je portai machinalement une main à mon cou. Que prévoyait Deucalion. Était-ce la menace que je sentais planer au-dessus de moi ? Était-il au courant ? Savait-il que Scott pouvait être ma perte ? Une morsure et j'étais finie, un moment d'inattention et j'étais transformée.

Deucalion était forcément au courant. Il avait prévu le coup. Je tentai de reprendre une respiration normale. Je ne devais pas laisser la paranoïa m'envahir. Tout irait bien. Personne ne fauterait et Deucalion n'aurait pas ce qu'il convoite. Il le fallait. 

###

Il était dix-neuf heures. Scott n'était pas rentré, Lydia m'avait envoyé un texto comme quoi notre prof d'Histoire, monsieur Westover avait disparu et Allison venait tout juste de m'annoncer qu'ils l'avaient retrouvé. Je ne savais plus quoi penser, je me sentais inutile. 

La sonnette retentit, je sortis de ma transe et remarquai que le plan de travail sur lequel je me retenais depuis à l'heure était gelé. Je passai une main glacée dans mes cheveux et allai ouvrir. Derek était sur le pas de ma porte, un sourire gêné sur les lèvres. Soulagée, j'expirai puis m'écartai pour le laisser entrer.

- Les sourires, ça te va pas.

- Bonsoir à toi aussi.

- Ah parce que tu voudrais que je te dise bonjour ? Alors que tu as disparu pendant des jours entiers ?

- Je suis désolé, j'avais besoin d'être seul.

- Tu sais quoi ? Le pire c'est que je ne t'en veux même par parce que je comprends. Sauf que, contrairement à toi, je n'ai pas la chance de pouvoir partir pour me retrouver seule.

- Alexia, ça va ? demanda l'Alpha.

- Non, ça ne va pas. Tout part en couilles ici et j'ai l'impression de ne plus être moi-même. Je me sens inutile, je comprends rien à rien et je crois que je vais mourir d'un instant à l'autre.

- Respire. Ça va s'arranger.

Maladroit, Derek s'approcha de moi. Sans lui demander la permission, je me blottis contre lui.

- Isaac m'a plaqué, Scott ne pense qu'à Deucalion, Stiles m'évite. Je me sens toute seule et j'ai le sentiment de devenir folle.

- Tu n'es pas folle. Pas plus que seule, tenta de me rassurer Derek. 

J'ouvris la bouche, prête à lui raconter qu'un inconnu me cherchait dans toute la ville et que je me sentais en danger, mais mon téléphone sonna. Je m'excusai et m'écartai de Derek pour récupérer mon téléphone.

- Il faut que j'y aille. Scott a besoin de moi au lycée.

- Tu veux que je t'accompagne ?

- Non ça va aller Derek merci. Juste, arrête de disparaître et promets-moi qu'on reprendra vite les entraînements.

L'Alpha essaya de sourire une seconde fois mais décidément, ça paraissait plus forcé que sincère. 

- Quand tu veux.

Je déposai un baiser sur sa joue et récupérai mon sac et ma veste avant de farfouiller dans le tiroir.

- Merde, les clés ne sont pas là.

Je relevai un regard charmeur à Derek qui fit un mouvement de tête.

- Allez je t'emmène.

###

Je trottinai jusqu'au hall du lycée où se trouvait Scott.

- Explique.

- Les Philosophes ça représente les professeurs...

- Je vois qu'Allison t'a mis au courant.

- Tara, la policière, elle était prof avant et monsieur Westover...

- C'est notre prof d'Histoire.

- Et ce soir, c'est le concert. Ce qui veut dire...

- Que tous les professeurs du lycée seront regroupés au même endroit.

- T'en as pas marre de lire dans mes pensées.

Je pouffai et donnai une tape amicale dans le bras de Scott. Nous rejoignîmes la salle de concert. Danny me fit un signe rapide de la main et je le lui rendis, espérant secrètement que rien ne se passerait ce soir avec tous ces élèves dans le lycée. Lydia était dans le fond de la salle, l'air aussi inquiet que nous.

- Je croyais que tu rentrais chez toi ce soir, dit Scott.

- Je peux pas. Je sais pas pourquoi je suis la seule à continuer à trouver les cadavres. Mais peut-être que si j'arrêtais de lutter contre, je les trouverais avant que ça se produise. Et peut-être que ça laisserait assez de temps à quelqu'un comme toi pour faire quelque chose.

Je souris à Lydia et posai une main sur son bras en signe de soutien. Ça faisait toujours du bien d'accepter ce qu'on était même si dans son cas, elle ne savait pas quoi.

- Si tu réussis à gagner du temps, je te promets que je ferais quelque chose, dit Scott. Compte sur moi. 

Pendant tout le concert, rien ne se produisit. Scott et moi scrutions la salle, les sens en alerte, mais rien ne bougeait, rien ne paraissait suspect. Chris Argent entra dans la salle suivi d'Allison qui nous adressa un sourire. Quand je reconnus Isaac fermer la marche, je fus d'abord surprise puis je lui adressai un sourire gêne. Il n'y répondit pas, mais je ne décelai plus de haine dans son regard. C'était un bon début. 

Stiles arriva enfin et Lydia semblait s'être éclipsée. 

- Où elle est ? demandai-je.

- Quoi ?

- Lydia, elle n'est plus là.

Je jetai un regard vers Aiden qui n'avait pas bougé, pas plus qu'Allison. Stiles, Scott et moi échangeâmes un regard puis sortîmes de la pièce pour chercher Lydia dans les couloirs. Dehors, personne non plus. 

- Tu vois rien ? demanda Stiles. Elle répond pas aux messages. On fait quoi ?

- Ce n'est pas elle, essayai-je de me rassurer. Ce n'est pas une Philosophe.

Soudain Scott se plaqua les mains et je crus ressentir l'écho d'un cri à l'intérieur de mon corps. 

- Qu'est-ce que c'est ? m'écriai-je. 

Scott tomba à terre et je tentai de le relever, mais le cri était assourdissant. D'autres cris suivirent, or cette fois, même Stiles les entendit. Nous pénétrâmes de nouveau le lycée duquel les élèves s'échappaient en criant. J'essayai d'en arrêter un, mais aucun de m'écoutait. 

Nous remontâmes la foule et Scott suivit son instinct. Nous déboulâmes enfin dans la pièce où Lydia se trouvait, attachée. Jennifer Blake nous scruta d'un air narquois.

- Vous ?

Scott hurla et se métamorphosa en loup. Le shérif le regarda, horrifié. Etant donné que tenter de cacher ma propre nature au père de Stiles était dorénavant vaine, mes yeux prirent également une couleur vive et je me ruai sur Lydia tandis que Scott s'attaquait à notre professeur de Français. Elle était étonnamment vive et arrivait à esquiver chacune des attaques du Loup. Je me débattis avec la corde qui enserrait le cou de Lydia et vérifiai qu'elle n'avait rien avant de détacher ses liens autour de ses poignets. Soudain, je me pliai en deux tandis que Scott s'écrasait contre les chaises au fond de la salle. Je grimaçai et tentai de me redresser pour aider Lydia, mais Scott commençait à perdre connaissance. 

Blake empêcha Stiles d'entrer en poussant le bureau sur la porte puis elle me donna un coup de pied dans les genoux et je tombai au sol en grognant. 

Le shérif pointait maintenant notre prof de son pistolet. Je me redressai difficilement et m'accrochai à la chaise de Lydia pour desserrer ses dernières sangles, mais elle ne bougea pas, pétrifiée. 

- Il y a des années, on a trouvé une fille dans la forêt, le visage et le corps lacéré. C'était vous, n'est-ce pas ? 

- J'aurais peut-être dû commencer par les Philosophes avec le savoir et la stratégie.

La balle que reçut la femme ne la fit même pas ciller. Elle guérit en un clin d'œil et laissa entendre que le sacrifice des guérisseurs lui avait permis d'acquérir cette aptitude. Elle souleva le shérif Stilinski par le couteau planté dans son épaule et je tentai de contrôler mes vertiges pour essayer de lui venir en aide. Je lui balançai un pic de glace qu'elle arrêta d'un geste de la main et me renvoya dans l'estomac. Je hurlai de douleur et m'effondrai au sol. Je fis fondre le pic de glace, mais la plaie restait toujours ouverte. Je commençais à voir flou tandis que Lydia s'agenouillait près de moi en me demandant de rester éveillée. Je ne pouvais pas cicatriser aussi vite que Scott, mon lien avec lui ne m'était d'aucune aide de ce côté-là et je sentais le sang s'écouler entre mes doigts alors que je pressais ma blessure. 

Stiles entra enfin et je l'entendis appeler son père. Scott avait repris conscience, mais le Shérif avait disparu et le noir m'enveloppait petit à petit. Lydia hurla aux garçons de venir l'aider et je toussai dangereusement, le goût iodé du sang emplissait ma bouche. Je vis Stiles et Scott se pencher au-dessus de moi, mais je n'entendis pas leur mots. Seule la main fraîche de Stiles, posée sur ma joue me fit prendre conscience que je n'arrivais plus à garder les yeux ouverts.

Le noir s'empara de moi et je m'évanouis.

----------------

OULALALAAAAA ON ARRIVE A LA FIN !!!! Plus que 3 petits épisodes ^^