- Il est sérieux ?

J'analysai rapidement le motel qui se dressait devant nous. Miteux, glauque et sale. Trois adjectifs pour le qualifier en étant polie. Je voulais bien que la nuit fût tombée et que les déserts de Californie fussent peu peuplés, mais le Coach Finstock aurait pu nous trouver un meilleur endroit pour dormir. Avec cette journée, j'avais bien besoin de sommeil, or si c'était pour dormir sur un fut de paille ou un matelas rongé par les rats, non merci.

- Ça va, j'ai vu pire, avoua Scott.

- Où est-ce que tu as pu voir pire que ça ? demanda Stiles.

Le coach siffla, captant l'attention de tous.

- Votre attention, la rencontre a été reportée à demain. C'est le motel le plus proche, il y a des chambres de libre et les gens ne sont pas trop regardants quand il s'agit d'accueillir une bande de dégénérés comme vous. Vous serez deux par chambre, choisissez intelligemment. Et je ne tolérerai aucune perversion sexuelle. Je vous connais bande de petits dépravés, c'est compris ? Vous gardez vos sales pattes dans vos poches et y a intérêt qu'elles y restent.

J'adressai un regard complice à Isaac qui sourit. Il m'embrassa la tempe puis attrapa une clé. Je fis de même et attendis que Scott et Stiles me suivissent. Allison et Lydia partageaient la même chambre, je proposai donc à une joueuse de partager sa chambre avec moi.

- J'ai le choix ? demanda-t-elle.

- Pas vraiment, répondis-je.

Elle haussa les épaules face à mon ton cinglant et nous montâmes les vieux escaliers. Heureusement, les chambres d'Allison et de Scott ne se trouvaient qu'à quelques portes. Avant que je n'entrasse dans la mienne, je me penchai vers mon meilleur ami.

- Je te préviens, il est hors de question que je dorme avec cette folle. Je vous rejoins vers minuit histoire d'être sûre que le coach ne me voit pas.

- Je te laisserai une place dans mon lit, assura Scott.

Stiles nous jeta un regard outré et j'éclatai de rire. Ça pouvait sonner bizarre, mais Scott et moi n'entretenions pas ce genre de relation. Et puis il valait mieux que je partage son lit et non celui d'Isaac. 

Après vingt minutes à écouter ma colocataire raconter sa vie au téléphone et se plaindre de la nuit horrible qu'elle s'apprêtait à passer, je décidai finalement de rejoindre Scott et Stiles dans leur chambre. Hors de question que je passasse une minute de plus ici. Mon sac sur l'épaule, je remontai le couloir en veillant bien à ce que le coach ne me surprît pas. 

En entrant, je remarquai que les deux meilleurs amis étaient en train de discuter, chacun affalés sur leur lit. 

- Alors c'est qui le numéro 1, Harris ? demanda Scott. 

- Il a disparu, mais ça prouve pas qu'il est mort, expliqua Stiles. 

- Donc s'il n'est pas mort, notre prof de chimie se cache quelque part dans la forêt et commet des sacrifices humains ?

- C'est vrai que ça sonnait vachement mieux dans ma tête.

- De quoi vous parlez ? les questionnai-je en posant mon sac dans un coin.

- Des suspects, répondit le jeune McCall.

- Vous avez établi une liste de suspects ? m'étonnai-je en m'allongeant sur le lit de Scott, me retrouvant ainsi entre les deux garçons. 

- J'ai établi une liste de suspects, corrigea Stiles.

Je croisai les mains sur mon ventre et tournai la tête vers lui. Comment pouvait-il penser qu'Harris était suspect alors qu'on n'avait pas signe de lui depuis des jours ?

- Et si c'était quelqu'un d'autre du lycée ? suggéra Scott. Vous vous souvenez de Matt ? On était loin de se douter qu'il tuait des gens.

J'ouvris la bouche en fronçant les sourcils, convaincue que Stiles, lui, se doutait bien de quelque chose. D'ailleurs, il ne se priva pas de nous le rappeler :

- Comment ? Attends quoi ? s'agaça-t-il en se relevant de son lit pour se mettre debout face à nous. Si, j'avais compris depuis le premier jour je te rappelle.

- Ouais, concéda Scott en se redressant sur ses coudes. Mais on n'a jamais sérieusement pensé que c'était Matt.

Préférant ne pas m'en mêler pour le moment, je me redressai également et croisai mes jambes en tailleur sur les couvertures. 

- Si, j'étais très sérieux, grave sérieux même. Plus sérieux que ça tu meurs. Et personne ne m'a écouté. 

- Moi je t'ai écouté, rappelai-je.

Stiles me lança un regard et vit que ses propos m'avaient vexée.

- C'est vrai. Lexi est la seule a avoir cru ce que je disais.

Il me sourit finalement et je me détendis. A cette époque, je lui accordais une confiance aveugle. Même si Scott était sceptique, je restais campée sur le fait que Stiles était le plus intelligent de nous tous et qu'il avait raison. Du moins, je le croyais, je le soutenais. 

- Et c'est qui les trois autres ? demanda Scott pour changer de sujet. 

- Cora, la sœur de Derek. On sait absolument rien d'elle et en plus c'est la sœur de Derek. Ensuite, y a ton patron. 

- Quoi mon patron ?

- Deaton n'est pas impliqué là-dedans ! m'écriai-je, excédée par cette liste farfelue.

- Tout son petit délire d'Obi Wan, je suis pas sûr d'adhérer à ça, répondit Stiles. Je le trouve bizarre.

- Euh...

- Scott ! m'exclamai-je en lui donnant un coup de coude. Comment tu ne peux pas comprendre cette référence ?

- C'est pas vrai, je rêve t'as toujours pas vu Star Wars ? s'indigna Stiles.

- Je te jure que si on sort vivant de cette galère, promis je regarde le film.

- Je vais le coacher, assurai-je.

- Franchement, ça me rend dingue, dit Stiles. 

Je m'esclaffai face à sa mine excédée. Star Wars et Stiles : une grande histoire d'amour.

- Et c'est qui le dernier ?

Soudain, Stiles sembla très mal à l'aise. Il soupira puis retourna s'asseoir.

- Lydia, lâcha-t-il. Peter la contrôlait complètement et elle s'en rendait même pas compte. Alors...

Je scrutai les deux amis, soucieuse qu'ils pussent penser ça de Lydia. Certes, quelques mois auparavant, alors que ses drôles de pouvoirs venaient de se déclencher, elle nous avait tous empoisonnés à sa fête d'anniversaire et avait aidé à Peter à revenir d'entre les morts. Mais serait-elle autant contrôlée par sa véritable nature au point de commettre des sacrifices humains ? Et de plus, dans une discrétion totale et sans aucun souvenir ? Je ne pouvais pas imaginer cette petite starlette se salir les mains. 

Stiles et Scott retombèrent lourdement sur leur lit dans une synchronisation parfaite et je soupirai longuement. On ne pouvait jamais être tranquille dans cette ville. 

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Après une bonne heure, Scott alla faire un tour tandis que Stiles descendit pour aller se chercher à manger. J'en profitai pour prendre une bonne douche et retirer le sang qui collait encore à mon flanc, là où la blessure imaginaire de Scott s'était refermée. La tension accumulée dans mes muscles s'évapora au contact de l'eau chaude et je me mis à réfléchir sur ces fameux sacrifices. Cependant, les images qui dansaient dans mon esprit me donnaient la nausée et je préférai donc mettre ça de côté et profiter de ce silence et de cette tranquillité.

Les battements de mon cœur s'accélérèrent d'un coup alors que je me rinçais longuement. J'ouvris de grands yeux et compris immédiatement qu'ils avaient pris une teinte différente. Peut-être du rouge, du rose ou du bleu, ou même les trois en même temps. Les yeux des Sirènes pouvaient créer des mélanges stupéfiants lorsqu'elles ne se concentraient pas sur l'une d'entre elle. Je me sentis soudain fébrile puis prise d'un violent mal être et ensuite d'une surprise non dissimulée.

Comprenant que ces émotions ne m'appartenaient pas, je décidai de sortir de la cabine de douche pour appeler Scott. Mais sa sonnerie résonna dans la chambre, il était sorti sans aucun moyen de communication à sa portée.  

Je grognai puis resserrai la serviette autour de moi avant de me rendre compte que je n'avais pas prévu de pyjama pour ce soir. Je sortis alors de la petite salle de bain et me dirigeai vers le sac de Scott, ouvert sur son lit. Quand j'eus trouvé mon bonheur - soit un large t-shirt qui ferait office de tenue de nuit - la porte s'ouvrit. Je me figeai, la main serrée sur ma serviette. Stiles entra, le regard tourné vers l'extérieur.

- Scott, Alexia, il se passe des choses bizarres i...

Ses yeux ambrés tombèrent alors sur moi et je rougis comme une pivoine. Dégoulinante et seulement vêtue d'une serviette qui m'arrivait mi-cuisse, je n'étais pas très à l'aise face à mon ex petit ami. L'air devint soudain lourd dans la pièce et je fis un pas sur le côté pour rejoindre la salle de bains en vitesse. Malheureusement, je me pris le pied dans un coin de la moquette et m'étalai sur le sol.

- Ça va Lexi ? demanda Stiles en s'approchant de moi.

Je levai la main en l'air juste avant qu'il ne me tendît sa main et me relevai seule, morte de honte. La proximité de nos corps me fit perdre le sens de la réalité pendant quelques secondes et durant un instant, je crus que j'allais succomber et m'emparer des lèvres charnues du jeune Stilinski, qui restait planté face à moi, veillant à ne pas baisser le regard sur ma poitrine. 

Prenant mon courage à deux mains, je courus dans la petite pièce qui faisait office de salle de bains, brisant cette tension insoutenable, et m'enfermai avant de m'adosser à la porte dans un soupir.

- Merde, jurai-je. 

Ce que j'avais la poisse ! Rapidement, je me séchai puis enfilai un legging et le t-shirt de Scott par-dessus mes sous-vêtements. Je frictionnai ma longue chevelure brune en priant pour que Stiles ne me parlât pas de ce drôle d'épisode puis sortis en veillant à ne pas croiser son regard. J'attendis patiemment Scott, muette comme une carpe, mais tout de même mal à l'aise par ce qu'il venait de se passer. Je n'arrivais pas à oublier Stiles et le retrouver si près de moi à chaque fois, ne m'aidait vraiment pas. Et puis la façon dont il m'avait dévorée des yeux...

Non, je ne pouvais pas me laisser à espérer. Entre Stiles et moi c'était terminé. Pour toujours.

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OMGGGGGG me revoilàààààà ! Je ne promets pas de poster chaque samedi mais, chers lecteurs, sachez qu'un jour, vous lirez la suite des aventures de Lexi et que cette fiction aura une fin (voire une suite de quelques tomes héhé quel boulot)

En attendant, restez à l'affût de nouveaux chapitres ! N'abandonnez pas ! ^^