13 Août 2011

- Plus vite, tu dois aller plus vite !

- Je te rappelle que je n'ai pas votre vitesse, alors je peux pas trop faire plus rapide Derek.

Le jeune Hale s'éloigna en soupirant.

- Hé, qu'est-ce que tu fais ? Reviens ici !

- Tu n'en fais qu'à ta tête. Je savais que c'était pas une bonne idée. Rentre chez toi Alexia.

Je m'effondrai à même le sol, découragée. Je passai une main dans mes cheveux trempés de sueur et massai mes mollets endoloris. Cela faisait maintenant deux mois que je travaillais d'arrache-pied pour apprendre à me battre et je n'avais pas l'impression d'avoir beaucoup évolué. Derek et moi commencions à perdre patience et, même si l'Alpha assurait que je faisais des progrès, je n'y croyais pas assez pour les voir de moi-même. Beacon Hills était assez calme depuis que les vacances d'été avaient débutées pourtant, j'étais certaine que ça n'allait pas durer. Et, même si je me refusais encore à en informer Scott et Derek, si je n'apprenais pas rapidement à me battre, je risquais d'être en grand danger. Ma grand-mère me traquait sûrement toujours depuis la mort de mes parents. Et qui savait quand est-ce qu'elle me mettrait la main dessus ?

- J'ai vraiment envie d'y arriver. S'il se passe d'autres choses à Beacon Hills, comment je vais pouvoir vous aider si je n'arrive même pas à me battre ?

- Tu as tes pouvoirs, tu n'es pas inutile.

- Mes pouvoirs ne me sauveront pas toujours la vie, je ne sais même pas encore les contrôler totalement. Les Sirènes sont censées être des créatures puissantes, maîtresses d'elles-mêmes et de leur corps. Pourquoi moi je n'y arrive pas ?

- Tu vas y arriver, il faut juste que tu y croies.

Je soupirai puis me relevai lentement. Je me mis face au punching-ball pendu dans le salon du manoir Hale, peu convaincue. Pourtant, j'y mis toute ma force et ma volonté et frappai jusqu'à ressentir la douleur dans mes phalanges. Du coin de l'œil, j'aperçus Derek me scruter, une mine surprise peinte sur le visage.

- Qu'est-ce que tu fais ?, me demanda-t-il.

- Tu as raison. Je dois y croire... et m'entraîner. Alors c'est ce que je fais.

Durant presque une demi-heure, il me regarda frapper dans le punching-ball. Etant donné qu'il était silencieux, je ne savais pas si je m'en sortais bien ou si au contraire, j'étais une cause perdue. Mais Derek était comme ça, je commençais à m'habituer à son caractère et à lire dans son esprit par moi-même. Il avait beaucoup hésité quand je lui avais demandé de m'aider, je l'avais vu sur son visage. Mais j'étais la seule qui lui faisait un minimum confiance depuis que je le connaissais et j'étais une amie de Scott. Quoi qu'il puisse en dire, il nous appréciait tous les deux.

Trempée de sueur, j'enlevai les gants qui protégeaient mes phalanges et déverrouillai mon téléphone pour regarder l'heure.

- Merde ! m'écriai-je.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai oublié que je devais accompagner Scott et Stiles quelque part. Putain, faut que je rentre immédiatement.

- J'arrive toujours pas à comprendre pourquoi tu ne veux pas lui dire que je t'entraîne.

- Hors de question. S'il l'apprend, il va m'empêcher de continuer. Tu peux me ramener s'il te plait ? Je suis à la bourre. Ils passent me prendre à la maison dans vingt minutes !

L'Alpha grogna et attrapa sa veste et ses clés.

- Faut que tu t'achètes une voiture, fit-il remarquer en démarrant sa Camaro.

- Tu me la payes ? raillai-je.

- Tu rêves.

- Bien, à moins que je gagne à la loterie demain, je ne suis pas prête d'en avoir une.

- Je croyais que tu étais une princesse.

Je grommelai dans ma barbe. Depuis que j'avais raconté aux autres que ma mère était la fille de la Reine de la Mer Méditerranée, il y en avait toujours un pour me rappeler que j'étais de sang royal. Comme si ça pouvait m'intéresser.

Quand enfin, Derek se gara devant la demeure McCall, je  sortis en trombe et le saluai brièvement en lui promettant d'être à l'heure le lendemain. Je me ruai ensuite sous la douche et m'habillai en vitesse. Je rabattis les longues manches de mon gilet pour cacher mes mains meurtries et entrepris de me sécher les cheveux. J'eus à peine terminé que le klaxon reconnaissable de la Jeep de Stiles retentit dans la rue. Je jurai entre mes dents avant de descendre et de rejoindre les deux garçons.

- Ça va Lexi ? Ton cœur bat anormalement vite, me questionna Scott à son entrée dans la voiture.

- Ouais, j'ai pas vu l'heure passer et j'ai du prendre une douche rapidement.

Ce n'était qu'un demi-mensonge. Scott n'avait toujours pas découvert mon secret, mon cœur ne me trahissait pas heureusement. Je jetai un coup d'œil à Stiles à travers le rétroviseur et lui offris un sourire timide auquel il répondit avant de démarrer. Depuis que Stiles et moi avions mis un terme à notre relation, je ne pouvais pas dire que nous étions en très bons termes. Non pas que nous nous disputions ou nous détestions ouvertement, seulement, nous ne nous parlions presque pas. Scott était toujours l'intermédiaire et moi, j'avais vraiment du mal à faire la part des choses et comme si de rien n'était. Surtout que, depuis que nous n'étions plus ensemble, mes sentiments pour lui s'étaient développés. Comme si c'était normal, je m'étais rendue compte que j'étais réellement tombée amoureuse de Stiles mais pour mon propre bonheur et le sien, j'avais tout de même préféré arrêter le massacre. 

Alors pourquoi ne me sentais-je toujours pas mieux ?

Arrivés au cabinet du tatoueur, Scott s'installa et tendit le croquis de ce qu'il voulait à l'homme.

Cela faisait plusieurs semaines qu'il rabattait nos oreilles à Melissa et moi sur ce nouveau tatouage qu'il voulait absolument se faire. Il avait même proposé qu'on se fasse tatouer ensemble mais j'avais refusé. Les aiguilles, très peu pour moi.

- Je vois. Heureusement que tu m'as fait un dessin, railla le tatoueur.

En même temps..., pensai-je en scrutant le dessin ridicule qu'avait gribouillé Scott sur une feuille de papier.

Deux simples bandes noires, la première étant plus épaisse que la seconde. Il aurait pu trouver mieux quand même.

- Attends Scott, tu préfères pas ça ?

- Je suis sûre que ça t'irait comme un gant, ricanai-je en voyant le monstre à la longue queue fourchue.

- Trop connoté ? Ouais. Eh, t'es sûr que tu veux le faire parce que, c'est plutôt du genre permanent.

- Te fatigues pas Stiles, j'ai déjà essayé de le faire changer d'avis. Ce gars est une vraie tête de mule.

- Je changerai pas d'avis, assura Scott pour appuyer mes propos.

- D'accord mais pourquoi tu veux deux bandes ?

- J'aime bien.

- Il aime bien, répétai-je.

- Bah je sais pas, c'est ton premier tatouage, ça devrait signifier quelque chose.

- Avoir un tatouage ça veut déjà dire quelque chose.

Je levai les yeux au ciel. Voilà qu'il faisait dans la philosophie. 

- Il a raison, le coupa le tatoueur. Les tatouages existent depuis des milliers d'années. Le mot tatouage en tahitien veut dire "Laisser une marque", c'est comme un rite de passage.

- C'est ça. Tu vois, lui il comprend.

- Il est couvert de tatouages, Scott. Sur tout le corps, fit remarquer Stiles.

- Alors t'es prêt ? demanda le tatoueur.

- Ouais !

- Ça va ? T'as pas de problèmes avec les aiguilles ?

- Aucun problème.

- En revanche moi, j'ai tendance à être un peu plus sensible, avoua Stiles.

- Euh... moi non plus je suis pas fan, ajoutai-je.

- Oh non, murmura Stiles avant de s'évanouir.

- Oh merde ! m'écriai-je en m'agenouillant près du brun.

Scott tenta de se lever mais je l'arrêtai d'un signe de la main.

- Je m'en occupe, assurai-je.

Je passai une main froide sur le front de Stiles en tentant de faire abstraction de ses lèvres pulpeuses et de ses beaux cheveux bruns. Il les avait laissés pousser durant l'été et je devais avouer qu'il était encore plus séduisant comme ça. On se réveille ! hurla ma conscience.

Le filet d'eau glacée dans sa nuque ne réveilla pas Stiles, je tentai donc une autre approche qui fit sursauter le tatoueur et Scott. Pourtant, ça réveilla Stiles. Celui-ci se redressa, une main plaquée sur sa joue.

- Tu m'as foutu une claque ? s'indigna-t-il.

- Désolée..., répondis-je, gênée. 

Je n'allais pas l'avouer mais ça m'avait fait du bien de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il avait au moins eu un aperçu de la douleur qui comprimait mon cœur depuis maintenant deux mois. 

Une fois que le tatouage fut terminé, nous rejoignîmes la Jeep. Immédiatement, je ressentis une vive douleur au niveau du bras. Je poussai un cri perçant qui alerta les deux garçons.

- Alexia qu'est-ce que tu as ? demanda Scott. 

- Est-ce que ça va ? demanda Stiles en scrutant le bandage du Loup.

- Ça me brûle, c'est horrible.

- Ouais, en même temps, ta peau s'est fait transpercer au moins cent mille fois par une aiguille.

- Ouais mais je crois pas que ce soit normal.

- Enlève cette merde Scott, m'écriai-je en me pinçant le bras, espérant que ça ferait passer la douleur. 

Scott et moi poussâmes alors un cri au même moment.

- Oh non, je t'assure, c'est pas normal. Il faut que j'enlève ça, je peux pas garder ce truc.

- Non, non, non, fais pas ça Scott, s'il te plaît, je veux pas voir ça, non.

- Enlève-le ! hurlai-je alors que mes yeux changeaient de couleur.

Le Loup s'exécuta. L'endroit où son tatouage était dessiné était tout rouge puis le tatouage disparut.

- Quoi, qu'est-ce qu'il se passe ? Oh non pas ça.

Je soufflai bruyamment alors que la douleur s'estompait. 

- Putain Scott, plus jamais, j'assurai. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Euh... ça a cicatrisé.

- Tant mieux, j'aimais pas du tout, avoua Stiles, une grimace de dégout peinte sur le visage. Désolé...

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Sur le chemin, Scott et Stiles parlèrent encore une fois d'Allison. Celle-ci était partie après avoir rompu avec Scott. La douleur qu'il avait ressenti restait encore ancrée en moi même si la mienne la surpassait largement. Pourtant, il gardait espoir.

- Non, on s'est mis d'accord. On s'est donné l'été, pas de textos, pas d'appels.

- Alors comment tu sais qu'elle reviendra pas au lycée ? demanda Stiles.

- Après tout ce qui s'est passé, je suis pas sûr qu'elle reviendra un jour ici.

- Elle reviendra. Contrairement à Scott, j'ai parlé à Allison et elle reviendra, annonçai-je.

Scott me jeta un regard effaré, j'haussai les épaules et jurai que c'était Allison qui m'avait demandé de ne pas lui répéter. 

Stiles, lui, avait l'air d'avoir déjà décroché. Il regarda à l'extérieur et je suivis son regard. Lydia et Allison se trouvaient dans la voiture juste à côté de la leur. Je m'apprêtai à interpeller mes amies mais me ravisai, Scott n'allait pas très bien vivre cette situation.

- Je pense que si, dit Stiles en faisant allusion au retour d'Allison. J'en suis même certain, je dirais à cent pour cent.

Scott afficha un air étonné avant de tourner la tête vers l'extérieur également. Je ressentis tout de suite ses sentiments à travers notre Entrave. Il l'aimait toujours, d'un amour inconditionnel. Quand Allison le remarqua enfin, les deux garçons se braquèrent.

- Oh non, c'est pas vrai, s'affola Scott en se renfonçant dans son siège.

- Scott ça va aller ! lui assurai-je en adressant un signe de la main aux deux jeunes femmes.

Celles-ci me répondirent et Lydia et moi échangeâmes un regard rieur, la situation était embarrassante.

- Tu peux démarrer, s'il te plaît, Stiles ?

- Je peux pas, le feu est rouge. C'est ridicule, je pense qu'on devrait leur parler.

Scott tenta de l'en empêcher mais le jeune Stilinski ouvrit la fenêtre côté passager pour saluer les deux amies.

- Salut ! Hé !

Lydia démarra en trombe, ignorant le feu rouge.

- Je crois qu'elles ont pas dû nous voir, dit Stiles.

- Tu es sûr de ça ? répondis-je en me retenant d'éclater de rire.

Le feu passa enfin au vert et Stiles tenta de rattraper la voiture de la jeune Martin.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Scott.

- Je roule.

- Ouais mais on est juste derrière elles.

- D'accord, tu vois une autre route ?

- Je veux pas qu'elles croient qu'on est en train de les suivre.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

- J'en sais rien, n'importe quoi !

- Les garçons ! grondai-je.

Stiles pila sans prévenir et je poussai un juron en manquant de me cogner la tête sur le siège de devant. Etrangement, Lydia et Allison s'arrêtèrent à leur tour. Il se passa quelques secondes sans que personne ne bouge.

- Bien, on fait quoi mainte..., commençai-je.

Je fus stoppée par les cris aigus de mes deux amies plus loin devant. Nous sortîmes tous les trois en trombe de la voiture pour les rejoindre. Un cerf était passé à travers le pare-brise de la rousse.

- Ça va ? demanda Scott à Allison.

Stiles, se rua - évidemment, pensai-je amèrement - sur Lydia pour lui demander si elle était blessée. Elle réfuta puis expliqua qu'il leur avait foncé dessus. Prudemment, je contournai la voiture pour examiner l'animal de plus près. Ce n'était pas le genre de ceux-ci de s'approcher des humains, encore moins pour s'écraser contre leur pare-brise et se donner la mort.

- Moi ça va pas, s'écria Lydia. Je suis complètement flippée, pourquoi il nous a foncé dessus comme ça ?

- Calme-toi Lydia, s'il te plaît, dis-je. Ça va aller, ok ?

La rousse acquiesça à contrecœur puis ajouta :

- J'ai vu ses yeux avant qu'il se jette sur la voiture. C'est comme si, comme s'il était devenu fou.

- Non il avait peur, assura Scott en touchant la bête. Il était même... terrifié.

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Et voici le premier chapitre du tome 2 ! Alors, je ne sais pas encore si je vais publier un peu n'importe quand ou plutôt régulièrement, genre une fois ou deux fois par semaine ? Qu'en pensez-vous ?

Sur ce, je vous souhaite une bonne année en espérant que l'année 2018 vous soit bienfaitrice !! ^^

Ecrit le 31 Décembre 2017, corrigé le 10 Juillet 2019 et publié le 31 Décembre 2017