13. IRM ❆
"Si seulement elle savait comment tu la regardais"
- Stop !
Lydia posa violemment sa main sur mon genou qui tressautait depuis plusieurs minutes déjà. Mon amie soupira et ouvrit la bouche dans l'idée de me réconforter mais le shérif arriva.
- Il s'est endormi. Et il va bien.
Melissa et Rafael avaient retrouvé Stiles. Il était mort de froid et toujours endormi dans la forêt mais il était sain et sauf. Je ne pouvais pas croire que je n'avais rien remarqué. J'avais partagé son lit et pourtant, je ne l'avais pas entendu partir. Encore une fois, je n'avais pas pu le protéger.
- Il ne se rappelle pas grand-chose, c'est un peu comme un rêve pour lui. Merci.
Je me tournai vers Raphael. Il avait toujours son bras dans le plâtre et semblait un peu fatigué. D'après ce que j'avais compris, c'était lui qui avait déniché l'endroit où se trouvait Stiles. Je savais que j'avais été un peu dure avec lui. A vrai dire, depuis son retour à Beacon Hills, je ne lui avais pas adressé la parole ou très peu. Ce qu'il avait fait endurer à Melissa et Scott des années en arrière m'avaient un peu refroidi quant à mes sentiments à son égard. Pourtant, il avait été comme un second père pour moi, il jouait au foot avec Papa, Scott et moi, me soignait quand je me blessais, faisais attention à moi. Mais tout s'était ensuite décanté et pour des enfants de notre âge, ça avait été dur à comprendre et à encaisser.
- C'était le répulsif qu'on a mis dans la tanière du coyote pour éloigner les autres animaux. Je pouvais pas m'approcher sans que mes yeux me piquent. Heureusement qu'il en a parlé au téléphone.
- Non, non, vous avez fait beaucoup plus que ça, insista le shérif. Merci.
- J'ai fait le lien et j'ai eu de la chance.
- McCall, arrêtez s'il vous plaît et acceptez ma gratitude la plus sincère.
- Je l'accepte, dit-il en lui serrant la main.
Je souris imperceptiblement et les yeux de Rafael croisèrent les miens. Gênée, je lui fis passer ma propre gratitude au travers de mon regard. Il n'avait pas besoin de mots, on se comprenait. Ça faisait chaud au cœur de découvrir un nouvel allié en la personne du père de Scott.
- Bien, vous trois vous avez cours dans moins de six heures, rentrez et allez dormir.
- Tu es sûre Melissa ? Je ne peux pas rester ?, demandai-je.
- On devrait rentrer, assura Scott, on a tous besoin de dormir.
Je ne pouvais pas contester mon Entrave. En plus d'avoir raison, je me sentais épuisée et il fallait dire que terminer ma nuit me paraissait être une bonne idée.
Nous serrâmes Melissa contre nous et je posai une main sur l'épaule de Rafael en lui souhaitant une bonne nuit.
- S'il y a le moindre problème shérif, appelez-moi.
Noah Stilinski acquiesça et je repartis avec Scott, bien plus sereine. Lydia semblait un peu trainer la patte, ses yeux fixaient un point dans le vide, elle avait l'air désemparée.
- Je comprends pas ce qu'il s'est passé, j'étais pourtant tellement sûre.
- J'ai pas été d'une grande aide non plus.
- Aucun de nous n'a été bon sur ce coup-là mais le principal c'est que Stiles aille bien.
Soudain, la rousse tourna la tête. Scott lui demanda si elle entendait quelque chose mais elle hocha la tête.
- Les pouvoirs ne sont pas une science exacte Lydia, et je sais de quoi je parle. Mais un jour, tu parviendras à les contrôler parce que si tu les as reçu, c'est pour une bonne raison.
Mon amie acquiesça et nous rejoignîmes nos maisons respectives. Cette nuit, je décidai de retrouver ma chambre et étrangement, je ne fis aucun rêve.
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- Le PIB de la Grande-Bretagne additionné à celui de l'Espagne équivaut à...
Je relevai le nez de mon devoir d'Economie qui me prenait moins de temps que je ne le pensais. J'avais raté plusieurs semaines de cours mais Lydia m'avait gentiment passé ses propres notes et j'avais bossé toute la semaine pour rattraper mon retard. J'avais encore des lacunes mais je savais que j'avais les facilités pour réussir à valider mon année malgré toutes ces absences.
Je me rendis alors compte que Lydia avait les yeux dans le vide. Soudain, elle tourna la tête de tous les côtés, semblant entendre un bruit désagréable.
- Lydia, tu te sens bien ?
La rousse ne sembla pas m'entendre et continua de scruter chaque recoin de la bibliothèque dans laquelle on se trouvait. Pourtant, elle était pratiquement vide. Seuls quelques lycéens feuilletaient des bouquins et d'autres terminaient leurs devoirs. Le silence régnait, cependant j'étais pratiquement convaincue que Lydia entendait quelque chose.
- Lydia !
- Hein ?
Elle se tourna vers moi et passa une main sur son visage.
- Désolée Alexia... tu disais quoi ?
- Qu'est-ce qu'il se passe Lydia ? Tu entends quelque chose ?
- Non, rien. Je n'entends rien.
- Respire d'accord ? Tu dois penser que tu as le contrôle, même si tu ne l'as pas.
Elle acquiesça et je n'insistai pas. Lydia ne cessait de se battre contre ses capacités et ça l'angoissait de ne pas savoir les maîtriser. Je savais très bien ce qu'elle ressentait et je lui faisais confiance. Si quelque chose se passait, nous serions les premiers au courant.
- Je... je vais aller en cours, dit-elle alors.
Je lui offris un sourire et replongeai dans mon devoir pour le terminer rapidement. J'aperçus alors Isaac et Allison entrer dans la bibliothèque et les saluai pour qu'ils me rejoignent. Ils s'installèrent de part et d'autre de moi et je leur demandai ce qu'il y avait de neuf. Ça faisait un petit moment que je ne les avais pas croisés et j'avouai qu'ils m'avaient manqué.
Ils me répétèrent les propos de Katashi sur le Nogitsune et je frissonnai en apprenant les pouvoirs maléfiques de ce renard rusé. Je refermai le manuel d'économie et croisai mes bras dessus. Voulant changer de sujet, j'étirai mes lèvres d'un sourire et les regardai avec un air narquois.
- Et vous deux ?
Immédiatement, Allison regarda ailleurs et Isaac rougit jusqu'aux oreilles.
- Allez ça va, je ne suis pas aveugle... et puis je trouve que vous faites un joli couple. Je suis contente pour vous.
Allison se détendit et posa une main sur la mienne. Isaac embrassa ma tempe et je gloussai. C'était beau de voir un peu d'amour et de bonheur dans toute cette sordide histoire.
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Je passai la porte de la salle d'IRM, les jambes tremblantes. Stiles était assis là, dans sa robe d'hôpital. Les médecins voulaient faire des examens supplémentaires pour essayer de savoir ce qui pouvait causer toutes ces crises de somnambulisme. Depuis qu'il s'était réveillé, je n'avais pas eu l'occasion de lui parler, de lui dire à quel point j'avais eu peur, de savoir comment il se sentait. Son visage était encore marqué par la fatigue et sa jambe tressautait sous le stress. Quand Melissa était rentrée hier soir, j'avais senti que quelque chose se passait mais je n'avais pas osé lui poser des questions. Si Stiles était malade ou que quelque chose chez lui clochait, je n'imaginais même pas comment je pouvais réagir.
- Je ne suis pas certain de savoir comment on le prononce, dit le médecin. Ou si c'est pas une erreur d'orthographe.
- Appelez-le Stiles.
- Stiles, je vous préviens, vous allez entendre beaucoup de bruits pendant l'IRM. C'est dû aux impulsions électriques qui passent dans les bobines de métal à l'intérieur de la machine. Si vous voulez on peut vous donner des bouchons d'oreilles ou des écouteurs.
- Oh non, non j'ai besoin de rien.
- Stiles, on sera juste de l'autre côté de la vitre, d'accord ?
- D'accord...
Le shérif sourit et Melissa et lui rejoignirent la salle dans laquelle le médecin paramétrait la machine. Une boule me tordait l'estomac et je sentis ma température corporelle chuter dangereusement. J'inspirai et expirai lentement pour tenter de calmer les battements de mon cœur. Les émotions de Scott se mêlaient aux miennes et, lui qui était habituellement tellement positif semblait au plus mal.
- Tu sais ce qu'il cherche pas vrai ? Ça s'appelle la démence fronto-temporelle. Des zones de ton cerveau commencent à s'atrophier. C'est ce que ma mère avait, c'est la seule forme de démence qui peut atteindre les ados mais c'est incurable.
Je retins un sanglot et détournai le regard pour que personne ne voit les larmes perler dans mes yeux. Je séchai rapidement mes yeux du bout des doigts et croisai mes bras sur ma poitrine. Je ne pouvais pas penser une seule seconde que Stiles puisse être atteint de démence, il y avait forcément une autre solution, il y en avait toujours une.
Je vis Scott sécher une de ses larmes et tentai de faire abstraction de notre lien qui était en train de nous submerger tous les deux. Il me jeta un regard et je serrai les dents pour refouler un autre sanglot.
- Stiles si jamais tu l'as, on fera quelque chose, je ferai quelque chose.
Mon cœur se serra dans ma poitrine en comprenant ce que sous-entendait Scott. Si c'était la seule solution, j'étais prête à sacrifier la vie humaine de Stiles pour qu'il vive.
Scott se jeta alors dans les bras de son meilleur ami et je ressentis toute leur détresse à travers et leur étreinte, et les émotions de Scott. Leur câlin ressemblait à un câlin d'adieu et c'était trop difficile à supporter. Les larmes dévalèrent mes joues d'elles-mêmes, silencieuses mais abondantes.
Quand ils se séparèrent, Scott tapota l'épaule de Stiles et sécha ses larmes en se dirigeant vers la pièce d'à côté. Je m'apprêtai à le suivre quand la voix brisée de Stiles s'éleva.
- Alexia...
Je m'approchai de lui en tentant de refluer les larmes qui embrumaient mes yeux. Il attrapa mes mains dans les siennes et les caressa longuement avant de m'attirer contre lui et d'enrouler ses bras autour de mon corps secoué de sanglots. J'enfouis mon nez dans son cou en espérant que ça suffirait à apaiser mes pleurs. Le médecin nous demanda de commencer dans le micro et je m'écartai. Stiles posa son front contre le mien et je fermai les yeux pour cacher mes larmes, quand je les rouvris, je croisai son regard ambré de mes yeux multicolores que je ne pouvais plus maîtriser. Il passa son pouce sur mon visage pour sécher la rivière qui creusait mes joues et son nez frôla le mien. Plus rien n'existait autour de nous tandis que ses lèvres s'approchaient des miennes sans que je ne bouge d'un millimètre. La magie se rompit quand les paupières de Stiles se fermèrent et qu'il décolla son front du mien. Je lâchai ses mains pour essuyer les larmes qui ravageaient mon visage et déposai un rapide baiser sur sa joue avant de m'éclipser. Je rejoignis Scott dans la pièce d'à côté et me jetai dans ses bras, le serrant jusqu'à l'étouffer tandis que Stiles entrait dans la machine. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et seul le parfum et les pensées positives que Scott me partageait permirent de m'apaiser. Pourtant, je n'osais pas regarder les résultats qui s'affichaient petit à petit sur l'écran et restai dans les bras de mon meilleur ami le temps de calmer mes sanglots.
- On devrait sortir, proposa Scott.
J'acquiesçai et sortis à sa suite dans le couloir. Quand je m'assis, je me sentis vidée. Stiles ne pouvait pas avoir cette maladie, sinon je ne pourrai pas m'en relever.
"Et tu voudrais qu'elle soit ta reine ce soir"
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Omg, l'un des chapitres que je préfère !! Qu'en dites-vous ? SCILES ! STALEXIA ! SCALEXIA !
Au fait, ca y est, cette hostoire participe aux Wattys 2019, je compte sur votre soutien ! Loveee ❤
Ecrit le 12 Février 2019 et 14 Février 2019, corrigé le 28 Mai 2019 et publié le 8 Juin 2019
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