"My powers turned one, you will see I am strong"

Je fus réveillée par une masse qui s'écrasa de tout son poids sur mon lit, m'étouffant au passage sous un déluge de câlins et de baisers. Je lâchai un rire et repoussai l'intrus dans un grognement :

- Scott, tu m'écrases !

- JOYEUX ANNIVERSAIRE ! me hurla-t-il dans l'oreille. 

Je finis par le prendre dans mes bras et nous roulâmes entre mes draps dans un grand éclat de rire. Melissa ne tarda pas à arriver, alertée par les cris. Elle éclata de rire en nous voyant emmêlés dans mon lit.

- Joyeux Anniversaire Alexia, dit-elle doucement avant de s'approcher à son tour. 

Scott attrapa sa mère par le bras et la tira contre nous pour qu'elle partageât notre étreinte. Je ne pouvais pas rêver mieux. Beacon Hills était débarrassée de tout danger et malgré l'absence de Derek, je ne pouvais pas être plus heureuse. Peter Hale avait été envoyé à Eichen House, ne pouvant plus nuire et tenter de tuer Scott, Kate était chassée par son frère et Arthur et moi filions le parfait amour. Le sauvetage de Scott avait déridé la meute à son égard et il s'intégrait parfaitement à notre groupe, dorénavant. Tout allait pour le mieux.

Cerise sur le gâteau : aujourd'hui j'avais dix-huit ans et Ambre ne pouvait plus me localiser. 

Au saut du lit, je récupérai la boîte de pilules grisâtres dans un tiroir et la brandis devant moi avant de la jeter dans ma corbeille à papier. C'était un immense soulagement de me séparer de tout ça et de recouvrer ma pleine liberté. Je me frottai les mains sous les sourires ébahis de ma famille puis je les rejoignis de nouveau pour les prendre dans mes bras. 

Cette journée s'annonçait merveilleuse : je devais rejoindre Kira, Malia et Lydia pour une après-midi shopping puis Melissa et Scott avaient promis de m'emmener au restaurant pour marquer le coup. J'avais d'abord refusé, étant donné que nous ne roulions pas sur l'or, mais ils m'avaient assuré qu'ils pouvaient me faire plaisir pour fêter ma majorité française. 

Après le petit-déjeuner copieux que Melissa avait préparé pour moi, je montai me préparer pour ma journée. Mon coeur était comprimé par l'impatience et la joie. Je me sentais légère et enfin débarrassée de cette épée de Damoclès. Régulièrement, je répondis aux nombreux messages que je recevais d'anciens amis de France et de ceux de Beacon Hills qui se souvenaient de ma date d'anniversaire. Ainsi, je reçus un magnifique message de la part de Danny qui ressemblait à une déclaration d'amitié, ainsi que d'Ethan, qui avait pourtant quitté la ville depuis plusieurs mois déjà. Alors que je terminais de me coiffer, je reçus un appel vidéo. Sans perdre une seconde, je décrochai et le visage endormi d'Isaac Lahey m'apparut. 

- Salut, chuchota-t-il.

- Salut ! m'exclamai-je, heureuse de voir sa bouille. 

En quelques mois, Isaac avait à peine changé. Sa barbe avait poussé, mais ses yeux bleus étincelaient du même éclat, même dans l'obscurité de sa chambre. Isaac rajusta ses écouteurs et se frotta les yeux en souriant.

- Il est une heure ici, mais je voulais absolument te souhaiter joyeux anniversaire. 

J'arborai une moue reconnaissante et lui envoyai un baiser soufflé. 

- Comment tu vas ? demanda-t-il.

- Super. On vient d'essuyer une période merdique à Beacon Hills, mais c'est terminé et j'ai enfin dix-huit ans.

Isaac acquiesça. 

- Tu es enfin tranquille.

- Tant que ma grand-mère règne, je ne serai pas tranquille, mais en tout cas je ne risque plus d'être retrouvée par Viktor. 

- Tu ne pouvais pas m'annoncer de meilleure nouvelle.

- Et toi comment tu vas ? Comment se passent tes études de psycho ?

- Je rentre en seconde année sans rattrapages. Et puis, maintenant qu'Argent est revenu aux Etats-Unis, j'ai décidé d'abandonner les traques et tout le reste.

- Tant mieux. 

- D'ailleurs...

J'arquai un sourcil en voyant son visage s'illuminer. Quelle nouvelle allait-il m'annoncer ?

- Tu te rappelles de Sophie ?

- Ton Alpha ? Bien sûr ! Toujours aussi jolie ?

- Et même plus...

- Isaac, crache le morceau !

- Bah, on a commencé à se fréquenter. Et je crois que ça se passe bien.

Cela pourrait paraître étrange qu'Isaac et moi parlions de nos conquêtes, étant donné que nous étions sortis ensemble plusieurs semaines et que ça ne s'était pas très bien terminé. Pourtant, notre relation allait au-delà de nos erreurs. Isaac était l'un de mes meilleurs amis.

- Quel cachottier ! Je suis vraiment heureuse pour toi Isaac ! Tu le mérites tellement !

Il sourit de nouveau. Son regard se voila un instant, mais il enchaîna très vite sur d'autres sujets. Il pensait toujours à Allison. Leur relation avait été courte, mais intense, remplie de tension et de surprise. Ils s'étaient plus sans le savoir. Ils avaient partagé des moments forts tout en sachant que leurs cœurs appartenaient à d'autres. Pourtant, il pensait encore à elle, tout comme je pensais à elle chaque jour de ma vie. Parler d'Arthur et de Sophie nous permit de mettre de côté la dure pensée qu'Allison ne pouvait être présente le jour de mes dix-huit ans. Notre appel dura plus d'une heure, si bien que je me rendis compte de mon retard en catastrophe. Il me fût difficile de quitter Isaac. Il me manquait terriblement et je n'hésitai pas à le lui rappeler à la fin de notre appel.

- Tu me manques aussi. Je passerai à Beacon Hills dès que j'aurai économisé. J'ai hâte de vous voir. 

- Oui moi aussi. Bon allez, je te laisse dormir. Lydia m'attend. 

- Encore joyeux anniversaire Lexi. Je t'aime, à plus.

- Je t'aime aussi, bisous.

Je raccrochai à contrecœur puis soupirai. Les appels d'Isaac me mettaient toujours du baume au coeur, mais j'aurais aimé le voir en personne. 

- T'es prête ou quoi ? 

Je sursautai en entendant la voix de Lydia me réprimander. Je lui offris un sourire avant de récupérer mon sac et mes chaussures. 

- Prête ! assurai-je en la dépassant dans le couloir.

- Attends !

Je me retournai et Lydia me serra dans ses bras jusqu'à m'étouffer. Elle déposa un baiser sur ma joue puis souffla dans mon oreille :

- Joyeux anniversaire. 

Je la remerciai puis nous nous dirigeâmes vers la porte d'entrée. En passant, je saluai Scott et Melissa, et Lydia et moi montâmes dans sa voiture bleu chromé. La rousse me mena jusqu'au centre commercial. Kira et Malia s'y trouvaient déjà et, à ma grande surprise, la coyote m'offrit un grand sourire et me souhaita même un bon anniversaire. Au début, j'appréhendais cette après-midi en compagnie de Malia. Ma colère était passée, mais pas ma déception et j'osais à peine parler de mes pouvoirs et du fait que ma grand-mère ne pouvait plus me localiser. Pourtant, la fin de la matinée se déroula très bien et nous trouvâmes toutes les quatre notre bonheur dans différents magasins. Après avoir déjeuné dans un petit restaurant chaleureux, nous repartîmes en exploration. Kira et Lydia finirent par nous distancer et Malia et moi nous retrouvâmes toutes les deux dans le rayon des chaussures, fascinées par la nouvelle collection de bottes. 

- Elles sont jolies celles-là, je suis sûre qu'elles t'iraient bien, affirma la coyote-garou.

Je restai silencieuse un instant, réellement sidérée par son changement d'humeur à mon égard. Malia renifla alors l'air puis posa son regard chocolat sur moi.

- Tu es surprise.

- Désolée.

- Je sens que tu es gênée avec moi. Je pensais qu'on avait dépassé ça pourtant.

Son air éteint m'étonna d'autant plus. Je sentais de la déception et un peu de tristesse. 

- Je pensais également Malia. Nos entraînements se passaient bien, nous avions moins d'animosité l'une envers l'autre et puis tu as commencé à m'insulter et...

- T'insulter ? répondit-elle. De quoi parles-tu ?

Je vérifiai son expression une nouvelle fois. Elle semblait réellement ignorer de quoi je parlais. 

- De l'autre fois dans la forêt.

Malia eut l'air perplexe. Elle sembla fouiller dans sa mémoire, puis son expression changea.

- Je savais bien que quelque chose clochait. Je ne pensais pas que ça venait de moi. Je me suis dit que malgré mes efforts, tu étais restée butée sur le fait que tu ne m'aimais pas, mais maintenant...

- Malia, je ne comprends plus rien, avouai-je. La dernière fois, tu as dit que les Sirènes n'étaient pas fiables. Tu as sorti des préjugés sur moi qui m'ont vraiment vexée.

- Alexia, dit-elle d'une voix grave. Je ne me souviens pas de t'avoir dit ça. En fait, c'est plutôt flou. J'ai des bribes, mais c'est comme si j'avais un voile sur le cerveau. Je me souviens de la colère, des pensées contradictoires, de mes insultes...

- Tu es en train de me dire quoi ?

- Je ne sais pas trop...

Mon coeur battait maintenant la chamade. Toutes sortes de questions tournaient dans ma tête. Me mentait-elle ? Était-ce une manière pour elle de se dédouaner ? Ou alors était-elle sincère ? Dans ces cas-là, que signifiait tout cela ? 

- C'est comme si j'avais été... droguée ?

- Tu penses que c'est surnaturel ? Le Bienfaiteur qui aurait essayé de nous monter l'une contre l'autre ?

- Non, rien à voir. Je n'avais pas ressenti ce genre d'effet avant. Je me rappelle de...

- Ça va les filles ? 

Malia et moi nous tournâmes vers Lydia qui nous avait enfin rejoint avec Kira. Son intervention nous coupa dans notre discussion et me fit rendre compte que ce n'était pas le jour pour essayer de démêler cette affaire plus que mystérieuse. Malia avait parlé sous contrainte, la question était de savoir comment et par qui. Je m'intéresserai à cela demain. Aujourd'hui était mon jour. D'un regard, la coyote et moi nous mîmes d'accord et balayâmes les soupçons de nos deux amies en changeant de sujet. Quelques heures plus tard, j'avais oublié cet incident. Quand nous n'eûmes plus de bras pour porter nos paquets, Lydia proposa de passer chez elle pour m'aider à me préparer.

- Je peux me préparer chez moi, assurai-je aux filles. C'est un simple resto en famille.

- Tu ne dois pas voir Arthur après ? rappela Kira.

- Oui, mais encore une fois, ce sera simple.

- Pas de discussion ! trancha Lydia. On va te pouponner !

Je savais que je ne gagnerais jamais contre les arguments de la tornade rousse. Si elle voulait s'occuper de moi, je n'allais pas dire non. Ainsi, nous nous retrouvâmes toutes les quatre dans la chambre de Lydia. La petite robe que j'avais enfilé ce matin sembla convenir à ma styliste personnelle qui se contenta de la défroisser à certains endroits avant de m'installer de force à sa coiffeuse. Après m'avoir démaquillée, Lydia s'arma de ses meilleurs produits et commença à s'occuper de mon maquillage. Heureusement qu'elle écoutait mes remarques, sinon je me serais retrouvée trop maquillée. Seulement, Lydia savait ce qui m'allait et ce qui me mettait en valeur, si bien que je pus lui faire pleinement confiance. Kira s'occupa de mes cheveux tandis que Malia regardait attentivement tout en faisant ses propres remarques. L'atmosphère était détendue et je finis par avoir mal aux zygomatiques à force de rire. Je ne voulais pas que cette journée se terminât. 

Une fois que Kira eut terminé de me coiffer, elle prit congé de nous et je la remerciai une fois encore pour cette super après-midi. Malia la suivit et je lui promis d'un regard qu'on reparlerait de notre histoire dès le lendemain. 

Lydia et moi nous retrouvâmes donc seules dans sa chambre. Je vérifiai une dernière fois mon maquillage et ma coiffure élégante faite par Kira. Mon carré auburn arborait de larges ondulations et mes mèches de devant étaient ramenées sur l'arrière de mon crâne, dégageant mon visage au teint lumineux, oeuvre de ma meilleure amie. Nous discutâmes quelques minutes encore puis Lydia me proposa de me ramener. Elle passa un rapide appel, vérifia également sa tenue et son maquillage toujours parfait, puis nous roulâmes jusque chez moi. Malgré notre discussion animée, je remarquai la présence de plusieurs voitures dans la rue qui menait à chez moi. Lydia sembla remarquer ma surprise, mais elle relança le sujet, comme pour me distraire. Son aura avait changé et ma curiosité commençait à me titiller. Elle s'accrut quand elle descendit également de la voiture et proposa de me ramener à la porte "pour terminer la discussion". Une fois sur la véranda, elle posa elle-même la main sur la poignée et m'adressa un grand sourire.

Cette fois, je sentais bien que quelque chose m'était caché. Je m'apprêtai à poser la question à Lydia, mais celle-ci poussa la porte et mon ventre se retourna en découvrant l'intérieur de ma maison. Un chœur de voix retentit alors :

- SURPRISE !

"I am a warrior in Golden Armour"

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Fou, j'écris le chapitre le jour de son anniversaire (26 juin) ! Ça pour une coïncidence ! 

C'est l'avant-dernier chapitre ! Nous allons terminer sur une note de joie pour l'anniversaire de Lexi qui a enfin 18 ans et est débarrassée du pouvoir d'Ambre de la localiser ! Pensez-vous que cela va arranger sa situation ? On se retrouve la semaine prochaine pour le dernier chapitre ! ^^ En attendant, à vos claviers :*

Ecrit le 26 Juin 2020 et le 16 Juillet 2020, corrigé le 25 Juillet 2020 et publié le 24 Février 2021.