34. Les sauveurs ❆
"Heart made of glass, my mind of stone"
Pendant plusieurs minutes, je courrais dans tous les sens à la recherche de Scott. Arthur ne cessait de me demander de me calmer, mais je n'arrivais plus à ralentir les battements de mon cœur. Je ne sentais même pas mon Entrave tellement j'étais angoissée. Que lui était-il arrivé ?
Soudain, quelqu'un m'attrapa les épaules et me tourna vers lui. Je découvris alors Derek en compagnie de Braeden.
- Ça va Lexi ? demanda-t-il prestement.
- Où est Scott ? le questionnai-je. Je ne le sens pas.
- Il y a quelque chose qui cloche par ici, m'avoua Derek. Il faut qu'on retrouve Scott.
- J'ai été attaquée par un mercenaire. Je l'ai salement amoché, mais il a peut-être changé de cible.
- On discutera de ça plus tard, viens !
Je jetai un regard à Arthur pour l'intimer de me suivre et nous emboîtâmes le pas des deux adultes. Nous fîmes le tour du lycée au pas de course avant d'entrer à l'intérieur du bâtiment. Derek flairait une piste, très légère soit mais c'était mieux que rien. Braeden nous imposa le silence alors que nous tournions au détour d'un couloir. Mon cœur battait à tout rompre dans ma cage thoracique. Plus j'avançais, plus je sentais une odeur d'essence et l'impression d'un vertige. Scott était sûrement là. Des voix s'élevèrent et Braeden brandit trois doigts devant elle, vieille habitude de flic. Elle fit un décompte silencieux et au bout de trois, nous sortîmes tous les quatre de notre cachette. Je me ruai sur un des hommes et lui décochai une droite monumentale tandis que Braeden et Derek se chargeaient des autres. Arthur vérifia l'état des prisonniers tandis que mon pied finit d'assommer mon adversaire. Je ne traînais pas plus et me dirigeais vers Scott en soupirant. Je l'aidai à se relever et le serrai contre moi, malgré son odeur puissante d'essence. Il se tourna ensuite vers Derek.
- T'as pas utilisé ton arme, lui fit-il remarquer.
- T'es couvert d'essence, répondit Derek avec un sourire.
- Ah oui.
Les deux hommes s'échangèrent un sourire et je soupirai avant de jeter un coup d'œil à Arthur.
- Et c'est tous les jours comme ça, avouai-je.
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Quand je m'étendis dans mon lit ce soir-là, je me sentais totalement vidée. Ces dernières heures avaient été riches en émotions. Ma superbe soirée avec Arthur avait tourné au fiasco total : j'avais failli mourir sous les coups d'un boulanger transformé en mercenaire du dimanche et Scott avait découvert que la musique du feu de camp avait été trafiquée, annihilant les sens des loups-garous et les décontenançant. Les tueurs avaient bien failli les immoler par le feu et si Derek n'était pas intervenu, je me serai retrouvée avec une Entrave carbonisée. Comme si tout cela n'avait pas été suffisant, Lydia et Stiles avaient enfin réussi à nous joindre. Ils étaient arrivés devant chez nous en voiture de police et l'agent Parrish nous avait souhaité une bonne soirée. Après de longues explications de la part de nos deux amis, j'avais appris qu'ils s'étaient rendus à Eichen House afin de faire des recherches sur la quatrième liste, comme prévu. Branski, après les avoir aidé - ou du moins fait croire - les avait assommés et ligotés au sous-sol. Si Parrish n'était pas arrivé, encore une fois j'aurais pu perdre mes amis. Cette nuit avait été la nuit des sauveurs semblait-il. Lydia m'avait fendu le cœur en m'expliquant que Branski avait tué sa grand-mère à l'époque. Et j'étais restée sidérée lorsque Stiles et elle avaient annoncé la fameuse nouvelle : Meredith était vivante et elle était le Bienfaiteur.
Depuis le début, la personne qui voulait tous nous décimer et utiliser l'argent d'un autre pour parvenir à ses fins, était l'une d'entre nous.
Je m'endormis comme une souche et me réveillai, le lendemain, avec une migraine explosive. Je traînais au lit plus d'une heure, la chanson de ma mère en fond sur mon téléphone pour m'apaiser. Si seulement elle avait été là, tout serait différent. Peut-être que je ne serais jamais revenue à Beacon Hills, que je n'aurais pas retrouvé Scott et Melissa, que je n'aurais pas rencontré Derek, Stiles et Lydia. Ou encore Arthur. Peut-être que Viktor n'aurait jamais osé m'approcher... ou peut-être serions-nous tous morts. Beacon Hills était une véritable balise - rien que son nom : Beacon, signifiait balise dans ma langue maternelle - j'aurais sûrement atterri ici d'une manière ou d'une autre.
Je me glissais sous la douche après avoir petit déjeuné avec Scott. Il régnait un silence de mort, l'annonce de l'implication de Meredith Walker dans ce massacre de créatures nous avait filé le cafard. Heureusement, l'eau chaude détendit mes muscles et les tensions s'évaporèrent dans la vapeur. Ma migraine mit plus de temps à disparaître, si bien que je préférais rester à la maison toute la journée. Scott m'embrassa sur le front avant de sortir voir Kira et je m'affalais dans le canapé pour allumer la télévision. Je ferai mes devoirs demain, aujourd'hui, je voulais me reposer. Mes week-end n'étaient jamais très calmes, mais j'avais besoin de me recentrer sur moi. Je ne pris pas de pilule, savourant le contact de mes pouvoirs et leur utilisation pour tout et pour rien. De toute façon, il ne valait mieux pas pour Viktor de s'aventurer à Beacon Hills en ces temps sombres. Un simple coup de fil et je pouvais le mettre sur cette fichue liste noire - à supposer que Meredith ne fût pas au courant avant moi. Aux alentours de onze heures et demi, Lydia demanda à ce qu'on se vît et je lui proposais de passer déjeuner à la maison. C'était agréable de profiter de sa compagnie aussi simplement. Nous convînmes de ne pas parler du Bienfaiteur, des listes ou de tout sujet qu'une adolescente normale n'aurait pas dû aborder. Du coup, la discussion dévia rapidement sur Arthur. Celui-ci devait passer dans l'après-midi pour passer une partie de la journée avec moi et Lydia me lança des regards inquisiteurs.
- Vous allez le faire, lâcha-t-elle.
- Quoi, non ! m'exclamai-je. On est ensemble depuis moins d'une semaine, Lyd' !
- Et alors ? Tu vas pas rester vierge toute ta vie.
Mes joues s'empourprèrent et je me tournai vers l'évier pour faire la vaisselle. La tornade rousse se leva d'un bond en poussant un cri d'exclamation. Elle se planta sur ma droite et me força à la regarder dans les yeux.
- Alexia Miller, tu me caches quelque chose ! Tu n'es pas vierge ?
- Tu peux éviter de le hurler ? Et si quelqu'un te le demande, je le suis. J'ai fait une erreur quand j'avais quinze ans et c'est tout !
- Tu vas me raconter sur le champ !
J'haussai les épaules en promettant qu'il n'y avait rien d'intéressant à raconter. Je n'avais parlé de cette histoire qu'à Scott, simplement parce que c'était rentré dans le conversation, mais ce n'était pas quelque chose dont j'aimais parler. Non pas que j'avais honte, mais je regrettais. Parce que j'avais été trop jeune, impatiente pour quelque chose de pas si fou de ça et qu'avec le recul, j'aurais préféré réserver cette étape importante pour plus tard.
- J'avais quinze ans et je sortais avec un mec. Il était mignon, mais je ne l'aimais pas et lui non plus. Il m'a invité chez lui alors qu'on était ensemble depuis trois jours. Il avait tout prévu et puis si tu avais vu sa tête ! On aurait dit qu'il avait attendu ça toute sa vie. A l'époque, j'étais pas l'une de ces vierges effarouchées qui attendent le prince charmant pour faire ça, alors je l'ai fait. C'était super nul ! Genre vraiment, Lydia, à vomir ! Je crois que ça a duré trois minutes cinquante, puis il est allé s'enfermer dans la salle de bains pour faire je ne sais quoi. Personnellement, j'étais contente d'avoir passé cette étape, mais très déçue. Et maintenant je regrette.
- Parce que tu as trouvé ton prince charmant ici ?
Elle m'adressa un tendre sourire et me donna un petit coup dans l'épaule.
- Pour tout t'avouer, je ne suis pas sûre d'être prête avec Arthur. On ne se connaît pas suffisamment et avec tout ce qu'il se passe... je ne trouve pas ça approprié. Et puis...
Je me tus d'un seul coup, sentant mon cœur battre la chamade. Lydia m'incita à continuer.
- Tu vas trouver ça débile.
Elle s'adossa au plan de travail et attendit patiemment que je me décidasse.
- En fait, quand j'étais avec Stiles, j'étais persuadée qu'il était le bon. Sans m'en rendre compte finalement. J'étais persuadée que ce serait lui qui effacerait ma faute passée et qui rendrait cette première fois inoubliable. Même après notre rupture, j'y croyais encore. Comme si... comme si je me réservais ou un truc comme ça. Mais c'est ridicule.
Un long silence s'abattit durant lequel je frottai frénétiquement nos assiettes pleines de sauce tomate. J'avais dépassé ce stade, mais ça piquait toujours un peu. Je sentis alors les bras de Lydia s'enrouler autour de moi et sa tête se poser contre mon épaule.
- C'est pas ridicule ma Lexi. Quand tu seras prête, tu le sauras. Qu'importe le garçon, ça restera aussi beau que ce à quoi tu t'attends.
Je souris et la remerciai dans un souffle. Elle avait toujours les mots justes.
- Et puis de toute façon, d'après ce que tu m'as raconté, ça ne pourra jamais être pire que la dernière fois.
Nous éclatâmes d'un rire sonore avant de changer de sujet après que j'eus fini de faire la vaisselle. Quand elle passa la porte en début d'après-midi, mon cœur se pinça. Je savais que je la reverrai sûrement lundi au lycée, pourtant passer des moments comme ceux-là me manquait et je souhaitais fort que cette histoire de Bienfaiteur se terminât rapidement pour en faire d'autres encore.
"Isn't it lovely, all alone ?"
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Holà ! Retrouvailles entre Scott et Lexi, qui a bien du flipper ! J'adore les moments entre Alexia et Lydia et dans celui-ci vous avez une révélation considérable haha. Je voulais pas encore faire un personnage qui se réserve pour le bon, tout en collant à la personnalité de Lexi. J'espère que ça vous a plu !
Pour les étudiants, je nous souhaite bon courage pour attendre les cours en présentiels jusqu'en Février. Je vous avoue que c'est déprimant, mais au moins on commence progressivement à se déconfiner ! Bombardez les commentaires pour me donner votre avis sur la fanfiction ou pour me parler de vous haha, c'est toujours un plaisir ! ^^
Ecrit le 20 Avril 2020, le 4 Mai 2020, le 5 mai 2020, le 10 mai 2020, corrigé le 23 Juin 2020 et publié le 25 Novembre 2020.
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