33. Feu de joie ❆
"Taking one last breath"
La fin des cours arriva plus rapidement que prévu et je rejoignis le parking avec excitation. J'avais hâte d'annoncer à Scott la nouvelle. Stiles et Lydia étaient injoignables et je préférais ne rien dire à Derek, l'éternel pessimiste, pour le moment. Quand mon frère s'installa côté passager, il me regarda avec des yeux ronds.
- Je sens ton impatience depuis l'autre bout du lycée ! Dis-moi ce qui te rend si heureuse !
- Tu ne vas jamais me croire Scott !
Je lui tendis la feuille de la nouvelle liste noire et il fronça les sourcils.
- Attends, le fait que le nom de Derek ait disparu n'est vraiment pas bon signe Lex...
Je pointai violemment un nom du doigt et Scott le lut silencieusement. Soudain, le brouillard se dissipa dans son esprit et il releva son regard surpris sur moi.
- Je n'avais même pas fait le rapprochement ! Arthur, ton Arthur !
- Oui ! m'exclamai-je. Je l'ai découvert en début d'après-midi. Au début j'étais remontée, mais ensuite... c'est un Triton Scotty, il est comme moi !
Je sentis mon Entrave en proie à des émotions contradictoires. Devait-il accompagner cette nouvelle d'un cri de joie ou de méfiance prononcée ? Je décidai d'éclaircir ses idées par moi-même.
- Le seul être de l'eau que j'ai rencontré a tenté de me tuer ! Alors qu'Arthur, on peut lui faire confiance ! Ses parents et lui viennent du peuple du Pacifique et ont été attirés par le Nemeton. Il leur arrive de vivre parmi les humains de temps à autre et ils ont atterri à Beacon Hills il y a quelques mois. Je lui ai posé toutes les questions que j'ai pu et si tu savais comme je suis contente !
- Je vois ça, dit Scott en riant.
- Il est comme moi. Tu ne sais pas ce que ça fait de se sentir seule parmi des meutes entières de loup, de n'avoir personne à qui parler de ses pouvoirs. Je sais que tu as toujours été là pour moi et que tu le seras encore longtemps, Scott, mais Arthur, il sait ce que je vis, il comprend.
- Oui bien sûr Lexi, c'est normal. (Il posa une main sur mon épaule et la pressa amicalement). Tu lui as parlé des pilules ?
- Non, je ne lui ai encore rien dit pour Ambre ou même pour l'Hybride. J'attends encore un peu. Je viens juste de découvrir qu'il fait partie des nôtres, je ne vais pas déjà le décevoir avec toutes les merdes qui entourent ma vie.
- Il en aurait pour un moment.
Scott et moi arborâmes une mine grave un instant avant d'éclater de rire. Il valait mieux rire de nos méfaits et de notre malchance plutôt que d'en pleurer. Après quelques câlins, je repris mon souffle et démarrai la voiture pour rentrer à la maison. Le feu de joie se déroulait ce soir et je ne voulais le manquer pour rien au monde. Malgré ces problèmes de Bienfaiteur, je comptais bien profiter de cette soirée avec Scott, Lydia, Stiles et Arthur, avant de me replonger dans ce cauchemar. Les jours avançaient et mon anniversaire se rapprochait, gonflant l'espoir qui renaissait enfin au fond de mon coeur. Si j'atteignais cette date sans encombre, je serai débarrassée de Viktor et Ambre. Ils ne s'étaient pas manifestés depuis que j'étais redevenue moi-même et je tentais à croire qu'ils m'avaient perdu de vue et qu'ils me croyaient morte ou encore Hybride.
Prions pour que ce soit le cas et que je sois enfin débarrassée d'eux à ma majorité.
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La musique battait déjà son plein lorsque Scott et moi arrivâmes au lycée. Il était convenu que je trouvasse le reste de la meute pour leur annoncer la nouvelle, avant de retrouver Arthur. Je m'étais fais jolie pour lui, sortant l'une de mes plus belles robes pour espérer lui plaire. Arthur ne manquait pas une occasion pour me complimenter, pourtant j'aimais me sentir désirée dans ses yeux. Je fis une énième fois sonner le téléphone de Lydia, mais elle ne répondait pas depuis ce matin. Cela commençait à m'inquiéter, d'autant plus que Stiles également était injoignable. Ils n'étaient pas encore revenus de leur séjour à Eichen House, je ne voyais pas d'autre explication. Est-ce que cela signifiait que leurs recherches aboutissaient et étaient positives ou qu'au contraire, quelque chose leur était arrivé ?
Une paire de lèvres s'écrasa sur les miennes et mes pensées noires s'envolèrent dans un coup de vent. Le sourire d'Arthur illumina l'obscurité et je sautai à son cou pour l'embrasser de nouveau. La musique nous obligeait à parler plus fort et encore, nous avions du mal à communiquer. Nous décidâmes donc de nous éloigner un peu des baffles assourdissantes. Quelques étudiants avaient fait de même et certains groupes d'amis et autres couples se retrouvaient dans la pénombre, à l'abri du son qui résonnait au lycée.
Arthur me posa quelques questions sur ma vie en tant que Sirène et je tentais de lui en cacher le moins possible. Rapidement, il apprit pour le Kanima et la meute d'Alphas. Quant au Nogitsune, je n'eus pas le temps de lui en dire beaucoup puisqu'une musique débuta et qu'Arthur commença à se déhancher de façon ridicule. Cela me fit bien rire et je fus bien d'accord que cette discussion pouvait être remise à plus tard et qu'on devait en profiter pour nous amuser. Je décidai donc de le rejoindre et d'enchaîner des mouvements saugrenus. Nous éclatâmes de rire plusieurs fois, découvrant l'un et l'autre nos piètres talents de danseurs. Cela dura plusieurs chansons jusqu'à un bruit attirât mon attention. L'euphorie retomba et je me tendis comme un arc en me retournant.
- Tu sens quelque chose ? demanda Arthur.
- Pas toi ?
Je n'étais pas pleinement empathe, cependant je sentais un danger rôder. Cela m'étonnait fortement qu'Arthur ne l'eut pas senti avant moi. Les couples autour de nous avaient disparu et nous étions maintenant à bonne distance de la musique, ne pensant pas cela judicieux de nous rapprocher de la foule pour nous entendre nous moquer l'un de l'autre. Un autre bruit me tendit comme un arc et une silhouette se découpa derrière les arbres. Cette fois, Arthur sentit le même danger que moi. La silhouette se fit plus menaçante et je la vis s'élancer vers nous. Je n'eus pas le temps de répliquer qu'elle me plaqua au sol. Arthur se jeta sur elle, mais il s'en débarrassa rapidement. Tandis qu'il était assis sur moi et qu'une main encerclait ma gorge, je découvris la montagne de muscles, les traits déformés par la détermination et un couteau brandi entre ses doigts. Je le reconnus : le boulanger du coin, celui qui vendait son pain chaque matin à Melissa, celui qui me demandait des conseils pour ses croissants, pour s'assurer qu'ils étaient aussi bons qu'en France. Il ne sembla pas surpris de me voir ou même hésitant quant à mon meurtre. Tout ce qui l'intéressait, c'était les vingt-deux millions de dollars qu'il allait empocher une fois mon cœur arrêté.
Je parai son coup avec ma main et y mis toute ma force. Il ne fut pas déstabilisé et le passa dans son autre main, mais je réussis à bouger assez fort pour lui faire manquer son coup. Le couteau s'enfonça dans mon épaule et je poussai un cri puissant qui vibra dans mon crâne. Encore une fois, sans que je ne pusse le contrôler, cela suffit à déconcerter assez mon assaillant pour m'en débarrasser. Je ne maîtrisais pas mes cris comme j'avais pu le faire en tant qu'Hybride et je n'avais jamais beaucoup de créneau pour m'entraîner avant que je ne fus dans l'obligation de prendre une pilule, mais je savais que c'était un atout précieux que je devrai exploiter lorsque je serai en mesure de l'exercer. Parce que, même avec mes pouvoirs diminués, cela me sauva la vie pour quelques minutes de plus. Je roulai sur le côté et me relevai, en panique. Mes bâtons étaient dans ma voiture ; je ne pensais pas en avoir besoin ce soir et j'avais été idiote : les mercenaires couraient toujours.
D'ailleurs celui qui voulait ma peau se relevait. Je n'avais jamais mesuré sa férocité et sa force lorsque je lui rendais visite, mais maintenant il m'effrayait presque. Arthur se releva au même moment et balança un jet d'eau dans le torse de notre assaillant.
- Deux pour le prix d'un, fit-il remarquer, visiblement satisfait. Parfait.
Arthur multiplia les attaques et je sentis tout de même que le boulanger eut plusieurs moments d'hésitation. Cependant sa surprise fut plus grande quand il remarqua que je n'attaquais pas à mon tour. Or, cela risquait de me faire grandement défaut, alors je décidai de rentrer de nouveau dans la bataille. Si les mercenaires faisaient tourner la rumeur que je ne ripostais pas ou pire, que je n'avais plus de pouvoirs, je pouvais dire adieu à la tranquillité. Alors, malgré sa familiarité, le fait que je pouvais le recroiser n'importe quand et qu'il savait très bien où j'habitais, je devais lui rendre la monnaie de sa pièce et lui faire comprendre que je valais mes millions de dollars.
Je lui fauchai les jambes et le retournai sur le ventre pour lui faire une clé de bras. J'en avais assez de tout ceci. Il venait de ruiner mon rendez-vous avec Arthur. J'entendais déjà Scott se rapprocher en me sentant en danger. Arthur s'approcha, un pic en glace dans la main, mais je me retournai vers lui en tendant une main devant moi.
- NON !
Il se figea et je me penchai sur mon assaillant qui tentait de s'extraire de ma prise. Je lui soufflai d'un ton menaçant.
- Essaie encore de nous approcher mon ami et moi et ce pic à glace finira dans ton cœur.
Le boulanger grogna et j'émis une pression supplémentaire sur son bras jusqu'à l'entendre gémir. Je détestais être dans l'obligation de réagir ainsi, mais je n'avais pas le choix si je voulais me faire respecter et qu'on eut peur de moi, une fois de temps en temps. Je me relevai et le mercenaire nous jeta un dernier regard mauvais puis déguerpit. Je m'empressai d'envoyer un message au shérif.
- Tu vas le laisser partir comme ça ? s'indigna Arthur.
- J'ai prévenu le shérif, ils iront le cueillir avant même qu'il arrive chez lui.
- Il va peut-être s'enfuir, ou revenir avec des renforts !
- On n'est pas dans un James Bond, Arthur. C'est un pauvre gars qui veut du fric et qui va rentrer chez lui après ce cuisant échec. Je connais bien le shérif, il va le chopper. Et je... je ne tue plus de gens.
- Tu ne tues plus ?
J'ignorai sa question et époussetai mes vêtements. Arthur ne sembla pourtant pas remarquer mon mal être puisqu'il continua son interrogatoire.
- Tu aurais pu lui mettre la pâtée si seulement tu avais utilisé tes pouvoirs !
- Je sais me battre sans mes pouvoirs, m'agaçai-je.
- Je ne dis pas le contraire, Alexia. Cet homme aurait pu te tuer et tu n'as même pas eu l'air de te défendre.
- C'est compliqué. On n'a pas le temps de parler de tout ça maintenant, il faut que je trouve Scott.
Le Triton soupira bruyamment, mais décida de me suivre sans un mot. Nous fendîmes la foule à la recherche du reste de la meute. Les basses faisaient vibrer mon cœur et Arthur eut la nausée. Malgré ce drôle de malaise qui nous avait assiégé parmi la foule de danseurs, je n'abandonnai pas ma quête. Cependant, ni Malia, ni Liam, ni Scott n'était dans les parages.
Ils étaient introuvables.
"And so it begins"
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Hello ! Comment se passe votre confinement ? Et les visios ? Voici un nouveau chapitre sur le feu de joie ! Arthur et Alexia sont maintenant deux de leur espèce, espérons qu'ils sachent allier leurs pouvoirs et leurs capacités ! N'hésitez pas à me donner vos pronostics sur la suite et votre avis sur ce chapitre dans les commentaires ^^
Ecrit le 13 Avril 2020, le 14 Avril 2020, le 20 Avril 2020, corrigé le 22 Juin 2020 et publié le 18 Novembre 2020.
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