24. Mourante ❆
"Come take a walk on the wild side"
Stiles émit une résistance puis je sentis le surveillant me pousser avec force. Je trébuchai dans le dos de Stiles, et celui-ci tenta de me rattraper.
- C'est mignon les tourtereaux, mais aucun d'entre vous ne sera sauvé ce soir. Avancez !
J'avançai prudemment, accrochée au sweat de Stiles comme à une bouée de sauvetage. Nous arrivâmes dans les vestiaires des garçons qui jouxtaient le bureau du coach.
- C'est moi que vous voulez, alors laissez-le !
- Si tu crois que je vais laisser un témoin de tout ça, tu te trompes petite Sirène.
Je me retournai d'un coup, dans l'optique de balancer un jet d'eau puissant, mais seul un filet maigre sortit de mes mains et rata sa cible. Le rire tonitruant de l'assassin augmenta ma rage, or je me sentais impuissante. Mes pouvoirs n'étaient d'aucune utilité et je ne voyais pas assez pour me battre convenablement. Je risquais de m'évanouir d'un moment à l'autre, sauf que je ne pouvais pas abandonner Stiles et je ne pouvais pas rendre la tâche facile à cet homme.
- Je vous sens un peu fiévreux monsieur Stilinski, mais il y a quelque chose que vous devez savoir, le virus ne tue pas les humains. Vous allez vous en remettre.
Stiles attrapa ma main et je marchais à ses côtés, la main libre bien devant pour ne pas me cogner quelque part. Je devais trouver une solution pour reprendre l'avantage. Maintenant que j'étais dans l'obscurité, mes autres sens se décuplaient et au vu des émotions que les deux autres dégageaient, le flingue était tout contre le crâne de Stiles. Cette ordure savait qu'il n'avait plus rien à craindre de moi. Il avait empoisonné cette encre et en entrant en contact avec elle, tout le monde était tombé malade.
- Vous ne pensez pas qu'il est temps de me dire où ils se trouvent ? L'un d'entre vous devrait rester en vie, vous n'êtes pas d'accord ?
- Je crois que je les ai vu dans la bibliothèque, ou dans la cafétéria, je suis pratiquement sûr que c'était là-bas, le provoqua Stiles.
- Je vais compter jusqu'à trois et ensuite je vais tuer votre amie ici présente.
Je sentis le surveillant m'arracher à la main de Stiles et me tourner vers lui. Le canon se dirigea vers ma cervelle. Etre dans le noir le plus total était l'expérience la plus effrayante qu'il m'ait été donnée de vivre. Ce qui me terrorisait le plus n'était pas de mourir, mais de laisser Stiles mourir par ma faute.
- Vous croyez pouvoir me faire peur ? demanda alors Stiles d'une voix caverneuse que je ne lui reconnaissais pas.
Je sentis de nouveau son corps éclipser le mien et il posa ses mains sur les miennes tandis que je me collais à son dos. J'essayais de le dissuader de faire ça, mais je n'avais presque plus la force de tenir debout.
- Non, je crois que je peux vous tuer tous les deux. J'ai pensé qu'avec un compte à rebours ce serait plus excitant. Donc... un
- Stiles, fais pas ça ! hurlai-je.
Mon cœur battait la chamade, mon cerveau était au bord de l'implosion et toutes mes cellules vibraient d'inquiétude. Le compte à rebours continua et Stiles me repoussa de toutes ses forces, si bien que je tombai sur le sol. Mon souffle se coupa dans ma trachée et je tentai de reprendre contenance. Une détonation retentit alors et je sentis un liquide m'éclabousser le visage. La terreur s'empara de moi comme un serpent, tandis que je comprenais que le surveillant venait de tirer entre les deux yeux de Stiles. Je poussai un cri puissant qui vibra dans toute la pièce, en m'affaissant sur le sol. Les larmes inondèrent mes joues en quelques secondes. Stiles était mort, je venais de perdre mon meilleur ami, mon premier amour. La douleur était insupportable. Mon cœur s'était déchiré le jour de la mort d'Allison, mais ce soir, il se brisait en mille morceaux. Je ne pouvais pas le concevoir.
Deux bras m'enlacèrent alors et je me débattis d'abord, pensant que mon heure allait venir à mon tour.
- Lâchez-moi ! hurlai-je.
La personne à mes côtés gémit, semblant décontenancée. Tous mes cris étaient incontrôlés et vibraient de magie. Je m'apprêtai à en pousser un autre, espérant faire fuir le surveillant ou gagner du temps et retrouver la force de le tuer de mes propres mains après ce qu'il avait fait.
- Alexia, c'est moi ! C'est Arthur !
Je fermai la bouche, coite. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Il m'enserra le cou et je déversai mes pleurs sur lui.
- Il... il...
Les sanglots m'empêchèrent de finir ma phrase, or je devais le mettre en garde contre cet homme qui n'aspirait qu'à me tuer.
- Alexia, ça va aller, tu n'as plus rien à craindre.
Je relevai le nez en l'air, toutefois consciente d'être toujours aveugle. Je reconnaissais cette voix. Ça ne me prit que quelques secondes pour retrouver le nom de son propriétaire dans ma mémoire.
- Rafael ?
Je sentis sa large main se poser sur mon épaule et la presser.
- Il est mort, il ne te fera plus de mal.
- Stiles..., soufflai-je.
Ma gorge obstruée de sanglots me faisait souffrir, mais la douleur n'était pas comparable à celle qui me comprimait le cœur. Arthur s'écarta alors et d'autres mains m'enlacèrent, s'accrochant à moi avec force. Son parfum enivra mes narines et mon estomac se retourna.
- Je suis là Lexi. Tout va bien.
- Stiles... tu...
- Oui, ça va aller. Rafael est arrivé à temps.
Je me redressai, puisant dans le peu de forces qu'il me restait, et je serrai Stiles contre moi en ne voulant plus jamais le lâcher. Une odeur de sang l'envahissait, le liquide qui maculait son visage se répandit sur le mien, mais je m'en fichais. Une vague de soulagement m'étreignit, elle était si forte qu'elle redoubla mes pleurs. J'avais cru le perdre pour toujours, et rien qu'à cette idée, mes sentiments me submergèrent de nouveau. Tandis que je restai pendue au cou de Stiles, Rafael se pencha vers nous pour nous parler à toute vitesse :
- Melissa m'a appelé, je ne sais pas ce que ça veut dire. Elle a dit qu'il y avait un antidote : des champignons reishi, ils sont dans la chambre forte. C'est dans un bocal posé sur une des étagères. Elle a dit de prévenir Scott, c'est dans la chambre forte.
Mon cœur loupa un battement. Un antidote existait, je devais encore tenir quelques minutes. Or, s'il était dans la chambre forte, je ne savais pas comment j'arriverai à l'atteindre.
- Il faut que quelqu'un la prenne, annonça Stiles en se levant lentement.
Je m'agrippais encore un peu à la manche de son sweat avant de le lâcher à contrecœur, consciente qu'il devait récupérer son amplitude de mouvement.
- Je m'en charge, dit Arthur sans hésiter.
Je le sentis glisser un bras sous mes aisselles et un autre sous mes genoux avant de me soulever de terre comme si je pesais dix kilos. Je fus surprise de sa force et de son endurance lorsqu'il me transporta à travers les couloirs au pas de course, suivant Stiles sans même savoir où il le guidait. Vu l'état dans lequel je l'avais vu la dernière fois, je n'arrivais pas à concevoir qu'il ait pu recouvrir si vite des forces. Certes, les humains éliminaient plus rapidement le virus, or Stiles était toujours très mal en point. Arthur avait guéri de façon miraculeuse. Trop épuisée pour réfléchir plus profondément, je laissai retomber ma tête sur le torse d'Arthur, profitant de sa chaleur apaisante pour reposer ma vie sur ses épaules. Je lui faisais confiance, tout comme à Stiles, qui ne cessait de me parler pour me maintenir éveillée. Cela me permettait également de vérifier sa présence. La peur que j'avais ressentie quelques minutes plus tôt avait été atroce, je ne voulais pas revivre la même chose. Je voulais m'assurer que Stiles était toujours à mes côtés.
- Reste éveillée Lexi, m'encouragea Stiles pour la énième fois.
Mes os se figeaient, mes muscles se congestionnaient et je sentais ma peau se recouvrir d'une fine couche de gel. Je tremblais de froid, sans en ressentir sa sensation. Arthur restait stoïque, pourtant j'étais persuadée que ma température l'affectait et que mes pouvoirs étaient en train de se dévoiler à lui. Cependant, il ne bronchait pas, ne posait aucune question et suivait Stiles avec une confiance aveugle.
- Tu vas t'en sortir Alexia, chuchota-t-il. Tiens bon.
L'inquiétude perçait sa voix. Il redoublait d'efforts pour me maintenir dans les escaliers qui menaient au sous-sol et s'assurait que mon état n'empirait pas. Je ne voyais pas mon environnement, je ne savais pas ce qu'il se passait, étant dans l'obligation de suivre mon instinct et de faire confiance à mes autres sens pour me situer. C'était une position très inconfortable, qui me rendait vulnérable et me tétanisait de peur. Je sentais la mort planer au-dessus de moi, attendre que je fermasse définitivement les yeux pour m'arracher à la vie et m'emporter avec elle. Or, je me battais, j'écoutais les ordres de Stiles et d'Arthur, qui me suppliaient de rester consciente. Il était inconcevable que je ne passasse pas cette épreuve, que je mourusse dans les bras d'Arthur sans lui avoir partagé mes sentiments, que j'abandonnasse Scott et Melissa, que je rejoignisse mes parents si tôt. J'avais surmonté des épreuves bien plus difficiles, j'avais démontré ma force plus d'une fois et aujourd'hui n'était pas mon dernier jour.
- Eh Scott ! hurla Stiles à travers la porte fermée. C'est dans la chambre forte, avec vous ! Lexi, elle... elle va vraiment pas bien. Les champignons reishi. Scott ! Scott, ouvre la porte !
Arthur me déposa lentement sur le sol. Je sentis ses genoux se poser sous mon crâne et sa main passer sur mon front glacé.
- Ça va aller Alexia. Tiens encore un peu.
Même si je ne voyais rien, je tournai la tête vers les cris de Stiles qui suppliait Scott d'ouvrir la porte. Je tendis la main, m'apprêtant à jouer de mes pouvoirs pour ouvrir la porte d'une certaine manière, ou du moins donner du courage à Scott. Notre lien avait totalement disparu, signe que je n'en avais plus que pour quelques minutes et qu'il était trop faible pour le maintenir. J'imaginais que mes yeux ne cessaient de changer de couleur et je me demandais ce que pouvait bien penser Arthur. Si je ne m'en sortais pas, je ne pourrais pas lui donner une explication valable, lui mentir une nouvelle fois.
- Arthur, il faut que je te dise...
Ma voix se brisa et je fus prise d'une quinte de toux qui me déchira les cordes vocales.
- On aura le temps de parler plus tard. C'est bientôt terminé.
La détermination et la confiance dans sa voix me firent autant frissonner qu'elle me gonflèrent le cœur. Comment pouvait-il être aussi sûr de lui ? J'avais déjà expérimenté la mort - ou du moins j'avais été persuadée de ma mort prochaine - et c'était une expérience horrible que je revivais une nouvelle fois et qui me délestait de toute forme d'espoir. Je n'étais pas plus prête à mourir aujourd'hui que je l'avais été le jour où j'avais été mordue.
Stiles s'acharnait sur la porte, sans succès. Il n'avait ni la force, ni le sang des Hale dans les veines. Je le sentis capituler. Il se laissa glisser contre la pierre et je tendis la main vers lui, jusqu'à sentir sa chaussure sous mes doigts. Difficilement, je me redressai, avec l'aide d'Arthur et j'allais me blottir contre le jeune Stilinski. Je posai mon dos contre son torse et me laissai aller contre lui en fermant les yeux. Arthur, assis à ma gauche, tenait fermement ma main dans la sienne. Il faisait des cercles avec son pouce, tandis que Stiles avait une main sur ma tête et l'autre autour de ma taille.
- Je suis désolé Lexi..., souffla-t-il.
- Ce... (ma gorge était sèche, gelée) ce n'est pas ta faute.
Quelques secondes s'écoulèrent. J'avais de plus en plus de mal à respirer. Je me sentais partir, quand son prénom franchit la barrière de mes lèvres : Scott. Alors que je me sentais sombrer, une vague immense me souleva toute entière et j'inspirai une grande goulée d'air en me contorsionnant sur Stiles. Celui-ci se redressa.
- Ils l'ont eu, comprit Arthur.
Je souris malgré moi et une larme roula sur ma joue figée. Au moins, ils vivraient. Stiles me secoua, en hurlant de rester éveillée, mais je n'avais plus de force. Il y eut une seconde de noir complet, puis une poudre me fut soufflée au visage. Je la sentis pénétrer ma peau, mes muqueuses et filer dans mon organisme à toute vitesse. Quand je rouvris les yeux, ma température s'était régulée et je me sentais bien.
J'étais toujours dans les bras de Stiles, Arthur me dévisageait avec attention et Scott était accroupi devant moi. Je lui sautais au cou immédiatement et il me serra à m'en étouffer. Arthur rit de bonheur et Stiles passa une main dans mon dos en soupirant de soulagement. Il se leva d'un bond, prêt à rejoindre Malia qui était toujours dans la chambre forte. Les deux garçons m'aidèrent à me remettre sur mes pieds et mes muscles ne prirent qu'une seconde pour se réhabituer. Je sentais enfin Scott dans chacune de mes fibres, je ressentais son soulagement et sa peur qui s'évaporait, mêlée à la mienne. J'avais été au plus bas, presque au bord de la mort et voilà que je me sentais bien, totalement rétablie. J'avais seulement extrêmement soif.
Je vis alors Malia passer devant moi. Elle ne m'adressa pas un regard, pas le moins concernée par ce qu'il venait de se passer. Je jetai un regard à Stiles qui semblait bouleversé. Il tenait la liste noire dans sa main, celle qui révélait le vrai nom de Malia.
Elle savait.
"Cause you and I, we were born to die"
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OMGGG, j'ai ADORE écrire ce chapitre ! La souffrance de Lexi, son insertion parfaite, je suis super fière ! J'ai beaucoup aimé l'intégrer à ce point dans cette scène mythique de la série que j'adore ! Stiles la sauvera toujours même si elle-même ne souhaite que le sauver ! Je les aime beaucoup trop ces deux-là ! Dites-moi ce que vous en avez pensé dans les commentaires ^^
Ecrit le 7 mars 2020, le 8 mars 2020, le 11 mars 2020, le 18 mars 2020, corrigé le 17 Juin 2020 et publié le 17 Septembre 2020.
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