"Feels like I'm gonna run out of time"

Scott resta silencieux, aussi peu informé que moi. La principale revint plusieurs minutes plus tard et tous les élèves se regroupèrent dans le couloir. J'aperçus Danny et Arthur du coin de l'œil, mais ils étaient enfoncés dans la foule et je ne pouvais pas les atteindre. Des hommes en combinaison jaune débarquèrent dans le lycée et montèrent des tentes de quarantaine avec une rapidité déconcertante. Sydney fut la première emmenée, puis nous fûmes appelés un par un. Un médecin, enfermé dans sa combinaison flippante, m'ausculta rapidement et nota une simple baisse de température, qu'il ne jugea pas alarmante. Heureusement pour moi...

Scott me rejoignit alors et m'intima de le suivre dans la tente dans laquelle Sydney se faisait ausculter pour sa marque étrange. Mme Martin ne nous renvoya pas, contrairement aux autres élèves, très au courant que nos systèmes immunitaires ne laissaient pas de vilains virus nous attaquer. 

- D'abord on isole les malades, et ensuite on attend les instructions, nous informa-t-elle. Si je me trompe, ils sortiront très rapidement et alors, je serai la prof de biologie complètement dingue, qui a paniqué pour rien. 

J'offris un sourire le plus sincère possible à Sydney, tétanisée par l'immense marque qui se propageait sur son avant-bras, tandis que Mme Martin s'éclipsait. On aurait dit que ses veines se coloraient de rouge vif et marquaient le passage du sang. 

- Eh, t'inquiètes pas ça va aller, dit Scott d'une voix apaisante. 

- Non, c'est pas ça. Cet exam permet d'obtenir une bourse du mérite au niveau national, mais mes parents n'ont pas les moyens de m'envoyer à l'université sans ça. 

Mon cœur se serra dans ma poitrine à ses paroles. Scott et moi étions dans le même cas et je sentais que mon Entrave était d'autant plus touché par cela depuis qu'il avait trouvé ce sac de la tentation, plein de billets qui pourraient aider sa mère et faire disparaître un gros souci chez lui. 

- Je suis sûr que tu pourras le repasser.

- Et grâce à toi, on connaît le genre de colle que les profs nous posent à ce genre d'exams, dis-je avec un sourire qui, je l'espérais, lui remonterait le moral.

Mission accomplie puisque ses lèvres s'étirèrent. Nous prîmes congé d'elle et j'attrapai la main de Scott qui s'éloignait déjà.

- On va le repasser ce test, et on va l'avoir haut la main. Il est hors de question que cette bourse nous passe sous le nez à cause d'un stupide virus. 

Il acquiesça, heureux que je lui remontasse le moral. Nous sortîmes du réfectoire plein de médecins et j'aperçus Arthur au loin. Scott lui adressa un sourire tandis que je me dirigeai vers lui.

- On se retrouve après Scotty.

Arthur m'accueillit avec un immense sourire et Danny me serra dans ses bras. Rapidement, les deux garçons me firent part de leurs inquiétudes et j'essayai de tourner cela de façon optimiste.

- Il n'y a que quelques cas et vous allez voir que ce sera vite traité. 

Je sentais qu'Arthur ne savait pas réellement comment réagir avec moi. Nous nous étions embrassés deux jours plus tôt et depuis, c'était silence radio concernant le sujet. Il m'avait récupéré les cours et nous avions longuement discuté depuis, sans jamais énoncer ce baiser. Du coup, je ne savais pas du tout où me positionner. Le regrettait-il ?

La quarantaine traînait et nos discussions dévièrent sur d'autres sujets à un moment donné, chacun voulant sortir ce drame de sa tête. Nous n'avions pas pu récupérer nos téléphones et être ainsi coupés du monde et de notre famille était très angoissant. Sans que je ne m'en rendisse réellement compte, ma température corporelle augmenta de plusieurs degrés.

- Lexi, c'est moi qui te donne chaud ? plaisanta Danny en pointant mon front.

Je gloussai à ses propos et passai une main sur mon front ; en effet, plusieurs gouttes le perlaient. 

- T'es toute pâle, dit soudain Arthur en s'approchant de moi pour baisser la voix.

Il ne voulait sans doute affoler personne, or mon estomac vrilla dans mon ventre. Pâle ? Des sueurs ? Tout à coup, une violente douleur me tordit en deux et je poussai un cri plaintif, le souffle coupé. Arthur et Danny se penchèrent vers moi et j'aperçus même un ami de l'haïtien interpeller un médecin de l'IVS. 

- Je dois trouver Scott, gémis-je.

Cette douleur n'était pas la mienne. Je n'étais pas malade et jusqu'à quelques minutes en arrière, je me sentais en pleine forme. Tout cela m'avait assaillit d'un coup d'un seul, sans signes avant-coureurs.

- On doit t'emmener en quarantaine, dit Arthur. Tu dois avoir chopé le virus.

- Fais-moi confiance, s'il te plaît (je gémis de nouveau). Je dois trouver Scott, c'est urgent. 

- Ok, Ok... 

Il passa un bras dans mon dos et m'aida à avancer au milieu du couloir. Par moment, de violents spasmes de douleur me tendaient comme un arc et une chaleur intense coulait, telle de la lave en fusion, dans l'entièreté de mon système sanguin. En fouillant chacune des salles, je tombais enfin sur Stiles, Kira et Malia. Je m'engouffrai dedans et plaquai deux mains sur la table sur laquelle ils étaient installés.

- Lexi, m'interpella Stiles. Regarde Malia.

Celle-ci perlait également du front et elle croisait ses bras sous ses aisselles, visiblement pour cacher ses griffes à la vue de tous. Arthur nous regarda à tour de rôle, mais pour une fois je n'avais pas le temps ni la force d'inventer une excuse et j'attirai l'attention sur moi en grognant :

- Il faut que je trouve Scott.

- Qu'est-ce que tu as Lexi ? demanda Stiles en se penchant vers moi.

Arthur s'empressa de m'attraper par les épaules pour m'aider à me redresser et me serra naturellement contre lui en toisant le jeune Stilinski du regard.

- Elle s'est tordue de douleur d'un seul coup. Je pense que c'est le virus, mais elle veut d'abord trouver Scott.

- On va aller le chercher, assura Stiles.

- Stiles, Alexia, Kira et Malia !

Nous relevâmes tous la tête sur M. Yukimura qui passait la tête par l'embrasure de la porte. Sa mine était grave et son regard, insistant.

- J'ai besoin que vous m'accompagniez. Immédiatement. 

Arthur m'aida à me redresser correctement et je pris une grande inspiration pour reprendre contenance. Je pouvais faire abstraction de cette douleur qui n'était pas la mienne. Je m'étais entraînée et j'avais mes pilules : alors pourquoi est-ce que je ressentais ces émotions aussi intensément ?

- Je vais y aller, dis-je en me tournant vers Arthur. Toi, va voir un médecin et fais toi ausculter encore une fois. Je te promets que je te rejoins une fois que j'ai trouvé Scott.

- Je peux venir avec vous.

- Je ne dois parler qu'à ces quatre élèves, enchaîna le père de Kira avec bienveillance. Je suis désolé, Arthur, vous retrouverez vos camarades plus tard.

J'adressai un sourire embarrassé à mon ami, encore déchirée de devoir le laisser seul dans cette situation et de m'envelopper dans une énième nappe de mystères. Je rejoignis les autres dans le couloir et M. Yukimura me jeta un regard inquiet.

- Tu as les mêmes symptômes que Scott et Malia. La question c'est : est-ce que ce sont les ressentis de Scott ou les tiens ?

Cette annonce eut l'effet d'un coup de massue. Kira passa un bras dans mon dos pour m'aider à marcher plus rapidement. Ma température corporelle ne cessait d'augmenter et je n'arrivais pas à la réguler. Les pilules bloquaient mes pouvoirs, mais ce virus étrange les rendait incontrôlables ; je n'étais plus du tout maîtresse de mon corps et de mes réactions.

Nous retrouvâmes Scott dans les vestiaires ; il était dans un piteux état. Néanmoins, il se redressa suffisamment pour venir à ma rencontre quand je pénétrais la pièce. Il me serra contre lui et nos peaux brûlantes entrèrent en contact dans une étreinte aussi réconfortante que difficile. Scott semblait plus atteint que moi et je me rendis immédiatement aux lavabos pour plonger ma tête sous l'eau froide. J'avalai de grandes rasades qui me firent un bien fou, puis vérifiai mon état dans le reflet du miroir. Mes courts cheveux de couleur auburn collaient à mon front et mon cou en sueur et mes yeux marron perdaient en intensité. J'avais la peau très blanche malgré la chaleur qui en émanait et des cernes commençaient à se creuser sous mes paupières. Mes yeux prirent alors une teinte rouge vif et je retournai auprès de Scott, me sentant un peu mieux grâce à l'eau qui avait revigoré mon organisme.

- Alexia, Scott, il va falloir que vous bloquiez votre lien pour ne pas mélanger vos symptômes. Ça empire, annonça M. Yukimura. 

- J'arrive pas à les faire partir, dit Malia.

- Manifestement, le virus vous affecte d'une manière différente que les êtres humains. 

- Je prends des pilules qui annihilent mes pouvoirs, expliquai-je rapidement. Elles devraient empêcher le virus de les dérégler, normalement. 

- J'imagine qu'au lieu de se confronter aux molécules que contiennent ces pilules, le virus les détruit.

- Ça veut dire quoi ? m'inquiétai-je.

- Ça veut dire que tu vas être autant touchée que tes camarades, Alexia. Tes pouvoirs vont réagir à ce virus et sûrement te submerger, comme si tu n'avais jamais pris ces pilules.

Je jetai un regard effaré aux autres. Mon cœur accéléra la cadence et je me sentis suffoquer.

- Viktor ne te trouvera pas en si peu de temps, me rassura Scott. On va guérir ou trouver un moyen de guérir, avant même qu'il ne te localise. 

J'hochai vivement de la tête pour me convaincre de cette supposition. Je devais faire confiance à Scott et prier pour que ce virus disparût bien vite de mon organisme. D'ailleurs, je sentais déjà mes pouvoirs s'activer et je me sentais de nouveau complète, comme à chaque fois qu'ils reprenaient leur place en moi. C'était un sentiment aussi gratifiant que terrifiant ; encore plus dans ce cas-ci. Ma température corporelle chuta d'un coup et j'eus un vertige. Kira me rattrapa, mais son électricité en contact avec ma peau déjà humide, fit une réaction peu agréable.

- Excuse-moi, dit-elle précipitamment. 

- Tu ne transpires plus, remarqua Scott.

- Ses symptômes ont pris le dessus sur les tiens, expliqua le père de Kira. Sa température à elle chute de plusieurs degrés au lieu d'augmenter comme la vôtre. 

- Faut que vous restiez planqués les gars, proposa Stiles. Il faut qu'on vous mette en quarantaine, mais séparés des autres.

- Oui, mais où ? demanda Kira. C'est vrai, et s'il deviennent violents comme à la pleine lune ? Qu'ils mordent Lexi ou qu'elle se met à geler tout ce qu'il y a autour d'elle ?

- On devrait pas rester ici, et surtout pas dans les vestiaires.

- Une salle de cours est pas assez grande pour nous tous. 

- Pourquoi pas le sous-sol ?

- Trop de portes de sorties. Il nous faut un endroit sûr où personne peut nous trouver. 

- Une chambre forte. La chambre forte des Hale.

- Les Hale ont toujours une issue pour sortir, comme dans leur maison. Il y a sûrement une autre façon d'y entrer. 

"I'm still fighting for it"

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Avec un peu de retard, certes, mais voici le nouveau chapitre ! A vos claviers ^^

Ecrit le 29 février 2020, corrigé le 16 Juin 2020 et publié le 30 Août 2020.