17. Suffocation ❆
"Let nothing come between us"
Le match ne reprit pas tout de suite, laissant le temps aux joueurs de s'échauffer de nouveau et de mettre en place de nouvelles tactiques. Ma jambe tressautait aux côtés d'Arthur qui tentait de me faire la conversation. Pourtant, j'étais ailleurs. Je sirotais le soda qu'il m'avait gentiment ramené, concentrée sur les émotions qui me traversaient. Je ne pouvais pas louper celle qui me démontrerait que Scott était en danger, ou au contraire heureux d'avoir retrouvé Brett. Stiles s'avança alors pour nous annoncer que le match allait bientôt reprendre. J'acquiesçai lentement, quand soudain mon verre m'échappa des mains pour s'exploser sur le banc de devant. Je portai ma main libre à ma gorge soudain entravée et commençai à suffoquer. Stiles et Arthur me tombèrent dessus tels un seul homme et essayèrent de comprendre ce qui m'arrivait, or je ne pouvais pas sortir un mot. Des étoiles me dansèrent devant les yeux, je ne savais plus quelle voix me hurlait de respirer, quelles mains se posaient sur moi pour me soutenir. Tout ce qui passait par mon esprit était cette vague de panique qui m'étreignait tandis que je faisais tout ce qui était en mon possible pour laisser l'air entrer dans mes poumons.
Alors que je croyais tourner de l'œil, tout s'arrêta. L'air pénétra ma trachée et insuffla mes pouvoirs d'une nouvelle vie, je me redressai lentement et ma vision se clarifia.
- Lexi, ça va ? hurla de nouveau Arthur.
- Lexi, respire ! surenchérit Stiles.
L'un avait une main dans mon dos et une sur ma cuisse, et l'autre me tenait la main fermement. Je ne savais plus où donner de la tête, croisant tantôt le regard clair d'Arthur et les yeux couleur miel de Stiles. J'inspirai une longue goulée d'air et fermai les yeux un instant.
- Scott, dis-je simplement.
Stiles écarquilla les yeux, s'y attendant sûrement, mais espérant que j'eusse simplement avalé de travers. Il descendit les gradins à toute vitesse et je me levai d'un bond, prête à aller rejoindre mon frère.
- Où tu vas Lexi ? Scott va revenir ! assura Arthur.
Le pauvre ne comprenait évidemment pas ce qu'il se passait. Je déposai un baiser sur sa joue en espérant que ça suffît et lui promis de revenir dans quelques minutes.
- Je dois aller chercher Scott, le match va reprendre. Reste-là, je reviens.
Encore une fois - à croire que c'était une habitude - je plantai Arthur et rejoignis Stiles au pas de course pour me diriger vers le lycée avec lui. Nous traversâmes le couloir à grandes enjambées, avant que j'entrasse en trombe dans les vestiaires. Je découvris Violet inconsciente au sol, Brett en très mauvaise posture, et Scott... sain et sauf. Je me jetai dans ses bras et il me serra violemment avant de vérifier mon cou. Une fine marque rouge était apparue, mais elle s'estompait déjà. Il soupira, heureux que ça ne m'eût pas plus blessé que ça.
- Je crois que tu ferais mieux d'appeler ton père, dit-il ensuite à Stiles.
Je me baissai ensuite pour aider Brett à se relever et Scott le soutint pour qu'il puisse marcher hors de la pièce. Alors que les sirènes de la police commençaient à résonner à l'extérieur, nous découvrîmes Arthur planté au beau milieu du couloir. D'un simple regard, je fis comprendre à Scott que je m'en occupais.
- On se retrouve à la maison, lui soufflai-je en posant une main amicale sur son bras.
Brett était très mal en point et ça m'embêtait de les laisser dans cette panade, mais je devais éloigner les témoins et je savais que Scott gérerait tout comme un chef.
J'attrapai la main de mon ami et le fit sortir du lycée, en espérant qu'il ne posât pas de questions. Or, c'est ce qu'il fit à la minute où nous vîmes les voitures de police à l'extérieur. Parrish vint à ma rencontre tandis que le shérif me saluait d'un sourire.
- Tout va bien Alexia ?
Arthur le toisa de bas en haut, sûrement surpris que je fus familière avec un adjoint de la police. Après tout, j'avais passé pas mal de temps au poste et Jordan Parrish et moi avions la conversation facile. Pourtant, je ne l'aurais pas qualifié d'ami ; disons seulement que c'était quelqu'un avec qui je m'entendais bien et sur qui je pouvais compter. Il me rappelait Isaac avec ses grands yeux verts et son côté très doux.
- Je vais bien, merci. On va rentrer et vous laisser faire votre boulot.
- Pourquoi est-ce que Scott et toi vous retrouvez-vous toujours sur ce genre d'affaires ? plaisanta-t-il.
J'allais répondre, mais le shérif l'interpella et il m'adressa un sourire avant de pénétrer le bâtiment.
- C'est une très bonne question qu'il vient de poser, dit Arthur.
Je continuais de le tirer à ma suite dans le but de m'éloigner de cet endroit le plus rapidement possible, néanmoins Arthur traînait la patte, attendant des explications qu'il n'aurait jamais.
- Ma voiture est garée pas loin, dis-je. Je te prête les clés parce que je ne peux pas conduire, mais promets-moi de ne pas l'érafler.
Ma plaisanterie ne fit par rire Arthur. Il lâcha ma main avec rage et m'arracha les clés des mains pour se diriger vers la voiture. Je montai côté passager et ce fut en silence qu'il démarra en trombe pour quitter le parking. Le trajet se déroula dans un silence de mort. J'en avais ma claque de devoir lui mentir ; c'était compliqué pour moi de cacher la vérité, d'éviter de le faire entrer dans ma vie et de l'en laisser éloigner. Parce que, malgré toutes mes réticences et les murmures de ma raison, je voulais qu'Arthur en fasse partie. Je voulais pouvoir lui parler, rire avec lui, me confier sur mes difficultés à suivre les cours d'économie. Malheureusement, c'était impossible de faire tout cela sans lui raconter des morceaux de ma vie, sans lui dire que Beacon Hills et ses créatures surnaturelles courraient un grand danger. Or, c'était soit il acceptait de ne pas dénicher mes secrets, soit je devais prendre mes distances. Deux choses inconcevables d'après moi.
Arthur se gara et s'apprêta à ressortir de la voiture, mais je le retins par le poignet, le suppliant de rester. Il s'avachit sur le siège et referma la portière avant de croiser les bras sur la poitrine comme un enfant.
- Je sais que je ne suis pas facile à vivre. Je me retrouve toujours dans des situations bizarres. Ce soir encore, je me suis retrouvée à devoir sauver Scott. Je ne peux pas te raconter tout ce que je sais sur cette ville et ses côtés sombres, je ne peux pas te dévoiler mon passé d'un coup. D'abord parce qu'il est lourd et parce que tu ne me connais pas encore bien.
- Tout ce que je veux c'est la vérité.
- Et je peux te la donner, mais elle ne sera jamais complète, elle ne te satisfera pas.
- Essaie toujours.
Je soupirai puis me tournai vers lui avant de regarder ma main qui triturait avec les fils de mon jean troué. Quelle situation de merde.
- Ce soir, Scott a senti que quelque chose de grave allait se passer. Garrett et sa petite copine, Violet, ce sont des tueurs à gages et ils ont essayé de tuer le capitaine de l'équipe de Devenford ce soir.
- Pourquoi ?
- L'argent, assouvir leurs pulsions, que sais-je. Dans tous les cas, Scott est du genre à aider les autres. Et moi, j'aide Scott. C'est mon frère et je ne peux pas risquer qu'il lui arrive quelque chose. Sinon, je n'aurais plus personne.
Un silence pesant s'installa pendant lequel je sentis le regard d'Arthur me détailler. Je ne savais pas ce qu'il essayait de déceler ; sûrement la vérité, parce que je ne lui avais pas tout dit encore.
- C'est faux, dit-il.
- Je te dis la vérité, tentai-je une nouvelle fois.
- C'est faux quand tu dis que si tu n'as plus Scott, tu n'as plus personne. Je suis là moi.
Je relevai mon regard brillant sur lui, sincèrement touchée par ses mots. Arthur était une bouffée d'oxygène dont je ne pouvais plus me passer. J'aimais son sourire, ses mots apaisants, sa présence, son intelligence, son humour. Rien ne me contrariait chez lui, mis à part sa curiosité, et je le trouvais presque adorable. Son regard détailla mes traits et je le vis bifurquer sur mes lèvres tremblantes. Il fit un mouvement en avant et mon cœur contrôla mes propres mouvements puisque je me sentis glisser en avant. Ses yeux clairs furent de plus en plus près, tellement que je m'y perdis durant de longues secondes. Quand nous cessâmes d'hésiter, nos lèvres se rencontrèrent tendrement. Arthur passa une main dans ma nuque et pressa un peu plus notre baiser. Plus rien n'exista autour jusqu'au moment où nous reprîmes notre souffle. Il me sourit, la main toujours derrière ma nuque et je me mordillai la lèvre inférieure, comme pour y ancrer la trace de sa bouche.
- Bonne nuit, Lexi, souffla-t-il d'une voix rauque qui me fit chavirer le cœur.
Lentement, il s'écarta et sortit de la voiture. Cette fois, ce fut moi qui me retrouvait plantée dans la voiture, un sourire béat sur les lèvres et la cervelle totalement vide.
"Hold on to yourself"
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WAWWWWW ça y est !!! Arthur et Lexi sautent enfin le pas ! Contents ou déçus ? ^^:*
Ecrit le 21 février 2020, corrigé le 9 Juin 2020 et publié le 29 Juillet 2020.
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