J'arrive devant l'agence puis j'avance un pied après l'autre, je remarque que la rééducation a bien fonctionné, j'arrive devant la porte et rentre.

Je monte les escaliers avec une légère difficulté et j'arrive directement aux bureaux de l'agence un peu essoufflé, par le fait que mon corps est perdu le goût de l'effort. Le chef m'attend patiemment avec un grand sourire.

Chef : Bonjour.

Alizée : Salut.

Chef : Assied-toi s'il te plaît.

Je m'assois en face de lui autour d'un bureau trop bien ranger pour en être un, il prend la parole à peine mes fesses posées sur la chaise en plastique qu'il commence.

Chef : Alors, dis-moi ce que tu veux faire ?

Alizée : Je ne sais pas, je n'ai pas trop d'avenir.

Chef : Oulla, tu es tombée bien bas depuis que tu as tué ton père.

Sa phrase me fait le même effet qu'un poignard en plein cœur mais ce poignard ne va pas rester longtemps, puisque mon cœur est mort je ne ressens que de la haine.

Chef : Je peux te proposer un truc si tu veux.

Je lève les yeux vers lui...

Point de vue Chef

Elle lève les yeux vers moi et un frisson me parcours, ce regard encore plus sombre qu'avant d'un bleu glaciale reflète la peine et la douleur qu'elle a subit, on dit que les yeux sont le reflet de l'âme, je n'ose même pas imaginer l'âme déchaînée qui s'agite dans ce corps. Je me souviens quand j'ai vu la première fois Alizée c'est ce regard qui m'a attiré, elle peut lire en toi comme personne tes émotions, elle étudie tout tes gestes et tes mimiques à tel point que s'à en devient un peu flippant parfois. Elle a cette capacité à t'analyser en un regard et c'est ce regard qui te déstabilise à jamais ou au contraire te fais l'aimer comme personne, parce que derrière cette carapace ce cache beaucoup de chose toute plus sombre les unes que les autres. Mais aujourd'hui, je vais lui faire une proposition qui je l'espère lui redonnera un peu de vie dans ce regard glacial.

Chef : Tu vas aller en Bretagne...

Elle ne dit rien c'est un bon ou mauvais signe, je ne sais pas comment l'interpréter.

Chef : Tu vas avoir une nouvelle vie là-bas, tu vas habiter avec des personnes que tu aimes bien, normalement...

Je n'arrive pas à déchiffrer ses expressions, peut être parce qu'elle n'en a pas, elle reste froide, assise sur sa chaise comme si elle attendait que ça passe. Ce que je ne comprends c'est qu'avant elle était si expressive, elle était toujours la première à dire ce qu'elle pensait, rien qu'avec ce que je lui ai dit elle m'aurait hurlé dessus et plaqué au mur mais là elle ne dit plus rien, même pas un regard noir, c'est bizarre.

Chef : Tu vas habiter avec Aurélien et Raphaël...

Ses yeux se lèvent enfin vers moi mais aucune expression, je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense, je ne comprends pas son comportement.

Chef : Ça te fait plaisir ?

Alizée : Hmm...

Chef : Donc tu seras à ma charge, tu vas passer un mois minimum là bas pour me dire si ça te plais, si tu te sens bien et après on verra pour que tu reprennes l'école, d'accord ?

Elle hoche la tête en signe d'accord.

Chef : Nous avons tes affaires je vais aller les chercher.

Point de vue Alizée

Il se lève pour aller chercher mes affaires. En Bretagne, il abuse ! Je quitte le sud, les quartiers que je connais sur le bout des doigts. Mais je quitte aussi et surtout beaucoup de souvenir que je laisse et qui appartiennent maintenant à Marseille.

Il revient avec 3 grosses valises, surprenant j'avais qu'un sac avant.

Chef : Voilà tes affaires.

Alizée : Merci...

Point de vue Chef

Elle m'a dit merci, c'est le merci le plus froid de ma vie. Elle n'a pas l'air heureuse du changement, j'ai l'impression après ce n'est qu'une impression puisque elle n'exprime rien. Je me rassois en face d'elle en laissant les valises sur le côté du bureau.

Chef : Ça ne te dérange pas de retrouver Raphaël et Aurélien ? Demandais-je en sortant une grande enveloppe du tiroir de droite du bureau.

Alizée : Ce sont des inconnus pour moi.

Au moins ça mérite d'être clair.

Chef : Ah,...Euh... Ok. Donc voici une enveloppe qui contient, tes billets de train pour rejoindre Brest, les clés de la maison, ainsi qu'une nouvelle identité si tu en as besoin et un téléphone portable avec mon numéro pré enregistré dessus.

Elle hoche la tête.

Chef : Il est 9h, ton train est dans une heure et demie, je t'emmène à la gare.

Je me lève et prend deux valises, pour qu'elle n'en porte que une. Je passe devant en descendant les escaliers, elle décide de prendre l'ascenseur. Je charge les valises dans la Mercedes et démarre direction la gare.

Point de vue Alizée

Au bout de 15 minutes de trajet, j'arrive à la gare, le chef descend les valises avant de venir vers moi.

Chef : On y va.

J'entre dans cette immense gare, on regarde les télés qui indiquent les trains, il trouve le mien et m'y emmène. Une fois devant, je sais que je n'échapperai pas au discours d'au revoir.

Chef : Bon, c'est les aux revoir, tu m'appels quand tu es arrivée et puis je suis toujours dispo donc si t'as besoin de quelque chose t'hésite pas à m'appeler. Tu vas voir quand tu arriveras à Brest, une femme t'attendra avec une pancarte à ton nom donc je te conseille de regarder cette enveloppe tu as tout ce qu'il faut savoir. Bon aller, je te laisse, au revoir.

Je me retourne pour monter dans le train mais...

Chef : Alizée !

Je me retourne à nouveau et le regarde.

Chef : Je suis là pour toi, je sais que tu es une fille forte et je crois en toi ma guerrière. Je te protège, au revoir Alizée, ça va aller, l'avenir est meilleur pour toi.

Il s'arrête de parler et il me fait un signe de la main puis il part. Je reste dans l'entrée encore choquée de l'amour qu'il me porte, nous sommes deux personnes très pudiques et je pensais jamais qu'un jour j'entendrais ça de sa part.

Une voix me sort de mes pensées.

Voix : Vous voulez que je vous aide mademoiselle ?

Je prends enfin conscience que je suis plantée dans l'entrée.

Alizée : Non ça va aller merci. Dis-je le plus gentiment possible en montant ma dernière valise dans le train.

Puis je me mets sur le côté et cherche mon billet pour trouver la place, place 520. Je laisses mes valises là et pars à la recherche de ma place que je trouves après 10 bonnes minutes de recherche, je m'assois et j'attends le départ.

Éclipse du trajet...

Voix : Mes dames messieurs vous êtes bien arrivés en gare de Brest, nous vous souhaitons la .

Elle est enfin partit pour son nouveau départ. Qui va-t-elle rencontrer ? Cela va-t-il se passer comme prévu ?