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Ted

Alex se réveilla à midi moins le quart. Presque l'heure du repas... Il soupira, puis se leva et revêtit un jean et un t-shirt. Il décida qu'il n'avait pas envie de prendre sa douche immédiatement : il aurait tout le temps de le faire dans l'après-midi, il ne sortait pas, lui, ce dimanche...

D'un pas lourd, il se dirigea vers la cuisine, et commença à se faire à manger. Des pâtes, parce que c'était facile et qu'il n'avait pas envie de passer du temps à préparer quelque chose d'élaboré alors qu'il était seul. Il remplit d'eau une casserole, ajouta une pincée de sel, et en attendant que l'eau soit suffisamment chaude pour y mettre ses tortellinis, il but un grand verre de lait froid en guise de petit déjeuner.

Qu'allait-il faire de sa journée ? Il ne pouvait pas rester seul dans son appartement, à tourner en rond. Il allait regarder la télé. Cela lui occuperait l'esprit. Ce n'était pas dans ses habitudes mais en ce jour particulier, il n'avait aucune envie que sa conscience lui parle. S'il devait choisir une journée dans l'année pour ne rien faire et s'abêtir, eh bien, c'était celle-là, sans aucune hésitation.

On sonna à la porte. Alex se figea. Ce pouvait être n'importe qui. Le voisin. Un scout qui passait vendre des calendriers. Le facteur... Non, on était dimanche. Mais lorsqu'il ouvrit la porte, ce fut bien Lena, sa meilleure amie, qu'il vit sur le perron. Radieuse, elle le salua :

« Salut Alex ! »

Et elle entra dans l'appartement sans attendre de réponse : elle en avait la permission tacite depuis des années. Alex la regarda. Elle était vraiment en beauté aujourd'hui. Elle avait relevé ses cheveux blonds cendrés en un chignon lâche qui laissait échapper quelques mèches qui voletaient, affriolantes, autour de son cou dénudé. Elle avait particulièrement soigné son maquillage, et surtout sa bouche, dont elle avait largement accentué la rougeur. Elle portait une veste blanche sur une robe noire, et des talons. Avec ses vingt-deux ans, elle n'aurait pas plus être plus désirable qu'en ce jour.

Alex, bien sûr, constatait tout cela en simple observateur spécialiste mais désintéressé. Lena était son amie depuis cinq ans maintenant. Son amie. Il n'y avait jamais eu la moindre ambiguïté entre eux sur le sens de ce terme.

Il referma la porte et suivit Lena dans la cuisine, où elle s'était dirigée d'instinct. Elle le regarda de bas en haut, jeta un œil sur la brique de lait restée sur la table, et le taquina :

« Tu viens de te lever, à ce que je vois !

- Bien observé... »

Lena leva les yeux au ciel, puis tourna sur elle-même avec ravissement avant de lui demander :

« Alors, comment me trouves-tu ?

- Très bien, très bien...

- C'est tout ? s'inquiéta Lena. La tenue me va vraiment bien ? J'avais peur que le blanc et le noir mis ensemble comme ça soient un peu triste, c'est pour ça que j'ai mis mes talons violets et...

- Tu es superbe, Lena, je t'assure. Tu n'as pas l'air triste du tout ».

Lena sourit de plaisir. Alex jeta un regard en coin à sa casserole. L'eau était agitée par de gros bouillons, à présent. Il attrapa son paquet de tortellinis et, par politesse, demanda à son amie :

« Tu en veux ?

- Non, merci, je mange dehors avec quelqu'un... »

Elle laissa la phrase en suspens, attendant visiblement une réaction de la part d'Alex. Mais ce dernier ne rebondit pas et mit plutôt sa portion de pâtes à cuire. Il attrapa une spatule et commença à touiller ses tortellinis. Lena s'impatienta :

« Tu ne me demandes pas avec qui je sors ? Ni pourquoi je me suis bien habillée ? Je t'ai connu plus curieux ! »

Avant de répondre, Alex prit le temps de sortir sa spatule de l'eau, de la tapoter sur le bord de la casserole, puis de la poser sur le plan de travail à côté des plaques de cuisson. Alors seulement, il se résolut à lui demander :

« Alors, avec qui tu sors ?

- J'ai rencontré quelqu'un ! »

Lena avait pris la petite voix aiguë qu'Alex lui connaissait quand elle était excitée devant une perspective réjouissante. Il n'avait même pas besoin de la questionner : il savait qu'elle allait poursuivre d'elle-même :

« Il s'appelle Ted. Ted Shaw. C'est quelqu'un de bien, pour une fois, j'en suis sûre. Il est architecte, il a vingt-cinq ans, il a l'air stable, pas d'ex-femme ou d'enfants en vue. Je suis sûre qu'il est pour moi.

- Tu l'as rencontré comment ?

- Sur un site de rencontres. Ne dis rien, c'est très sérieux, il y a plein de gens qui se mettent en couple comme ça, maintenant. Et lui, il est si parfait... Il m'écrit des mots absolument magnifiques ! Avec lui, je rêve, c'est fantastique ».

Elle marqua un temps de pause avant de demander à Alex :

« Alors, qu'en penses-tu ?

- Pas mal.

- Pas mal, c'est tout ? C'est très prometteur, tu veux dire ! »

Tout en égouttant ses pâtes et en les mettant dans une assiette, Alex soupira :

« Trop prometteur, même...

- Comment ça ?

- Eh bien, ce Ted est tellement parfait qu'il pourrait bien s'agir d'un faux profil créé par quelqu'un de beaucoup moins attirant pour amener dans son lit des femmes crédules... »

Il se reprit aussitôt :

« Je ne dis pas que c'est le cas, mais il y a un risque. Tu as déjà vu des photos de lui ?

- Seulement sa photo de profil...

- Qu'il pourrait très bien avoir récupérée sur Internet. Tu lui as déjà parlé de vive voix ?

- Non...

- Alors ne te fais pas de films trop vite. Je ne voudrais pas que tu souffres à cause d'un imbécile qui n'a pas le courage d'assumer ce qu'il est réellement ».

Lena fronça les sourcils, et prit une mine boudeuse avant d'affirmer résolument :

« Ted n'est pas comme cela, je le sens. Quand il me parle, je vois bien qu'il fait attention à moi, qu'il se soucie de qui je suis réellement. D'ailleurs, il n'a pas l'air de vouloir me mettre à tout prix dans son lit, comme tu dis : c'est moi qui l'ai contacté, et j'ai dû insister énormément pour obtenir le rendez-vous d'aujourd'hui.

- Raison de plus de penser qu'il cherche peut-être à cacher ce qu'il est réellement... »

Alex allait enfourner sa première bouchée de pâtes, mais, voyant l'air désespéré de Lena, il reposa sa fourchette. Il se sentait mal de la voir comme ça. Lena soupira :

« Tu... Tu penses vraiment que je me suis faite avoir ? Que ce Ted n'existe pas ? »

Alex soupira. Rendre son amie triste était la dernière chose qu'il souhaitait. Il la rassura :

« C'est juste une possibilité, Lena... Peut-être qu'il va être là et que tout va très bien se passer. D'ailleurs, je ne vois pas comment Ted pourrait ne pas vouloir de toi après t'avoir vue...

- Tu le penses vraiment ? Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas été à un rendez-vous, j'ai peur de tout rater et...

- Mais non, calme-toi. Tout va bien se passer ».

Lena sourit. Elle prit un sopalin pour se sécher les yeux, puis hocha la tête frénétiquement, comme pour se convaincre de ce qu'Alex venait de lui dire. Ce dernier regarda l'heure, et rappela à son amie :

« Par contre, l'heure avance... Je te conseille de te dépêcher si tu ne veux pas être en retard ! »

Lena, ayant soudain retrouvé toute l'excitation qu'elle avait en arrivant chez son ami, jeta son sopalin, et s'exclama :

« Oui, j'y vais, j'y vais ! Merci pour tes conseils, Alex, tu es vraiment un ami formidable !

- De rien ! »

Elle lui fit la bise, et il la raccompagna jusqu'à la porte. Sur le seuil, elle se retourna et lança une dernière plaisanterie :

« Bon, à demain ! Je te raconterai en détail comment est ce fameux Ted... Si toutefois il y a bien un Ted au rendez-vous ! »

Et, joyeuse, elle disparut dans les escaliers.

Alex poussa un long soupir, et retourna s'asseoir dans sa cuisine, face à ses pâtes. Il prit sa tête entre ses mains.

Il savait qu'il n'y aurait pas de Ted au rendez-vous. Il en avait l'absolue certitude, et il n'avait pas eu le courage de le dire à Lena. Maintenant, dans deux heures tout au plus, elle allait l'appeler en larmes, en se demandant pourquoi son amant virtuel n'avait pas voulu la voir en vrai. Elle allait se remettre en question, se trouver laide et inintéressante, et il allait devoir recoller les morceaux.

Il aurait dû faire tomber le masque bien auparavant. En voulant la protéger, il n'avait fait qu'aggraver la situation.

Quand Lena lui avait envoyé un message sur le faux compte qu'il s'était créé, il avait d'abord trouvé cela amusant. Une coïncidence qui prêtait peu à conséquences. Il lui avait répondu, parce qu'il savait qu'elle contactait de nombreux hommes, et qu'il y avait peu de chances que cela débouche sur quelque chose de sérieux.

Elle avait renchéri, et il s'était senti obligé de répondre : c'était son amie après tout, et il ne voulait pas la faire souffrir en lui imposant une déception amoureuse, même aussi petite. Il se disait qu'elle finirait par se lasser.

Leur correspondance s'était intensifiée. Lena révélait de plus en plus de détails personnels, insistait pour en obtenir autant de sa part, et il était obligé de lutter pied à pied pour ne pas céder une photo supplémentaire, son numéro de téléphone ou toute autre information qui lui aurait permis de se rendre compte que son meilleur ami était en train de se livrer à un jeu malsain avec ses sentiments.

Et puis, il y a deux jours, elle lui avait demandé de le rencontrer. Alex savait qu'il aurait dû refuser. Mais elle avait tellement insisté que, ne pouvant se résoudre à la faire souffrir, l'espace d'un instant, il avait oublié qu'il n'était pas Ted, et il avait accepté. C'était une impasse : il ne faisait que retarder le moment de sa déception, en la rendant encore plus profonde.

Il l'imagina assise à la table du café où Ted lui avait donné rendez-vous, attendant contre tout espoir encore une heure après le moment où il aurait dû arriver, envoyant des sms sans réponse au faux numéro qu'il lui avait donné. Elle se mettrait à pleurer, son mascara coulerait, le serveur lui demanderait si tout allait bien, elle lui répondrait que oui tout en fondant complètement en larmes, elle boirait quelques verres, et finalement elle l'appellerait, lui, Alex, pour chercher son ultime réconfort.

A cette perspective, son cœur se brisa. Il fallait qu'il la rejoigne.

Il se leva, prit sa veste, et, enfin, sortit.

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