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Nous quittâmes finalement la voiture, nous dépêchons afin de ne pas être en retard.
Nous n'avions pas échangé plus de mots quant à notre situation. Après que tu te sois excusé auprès de moi, je t'avais demandé à quelle heure tu finissais. Malheureusement, tu finissais plus tôt que moi, et je n'avais pas osé te demander de me ramener. J'étais donc destiné à rentrer en bus pour aujourd'hui.

Enfin, c'est ce que je pensais. Comment ai-je pu penser cela ? Évidemment que tu allais m'attendre. Alors que je rangeais mes affaires dans ma salle de classe, j'entendis des bruits de pas se rapprochant de moi. J'ai alors levé les yeux, et suis tombé nez à nez avec ton charmant sourire, et ton si doux regard.

« — Ça te dirait d'aller à l'American Dinner ? »

Évidemment que tu voulais retourner là bas. Nous y avions passé tellement de temps.

J'avais donc fini de rassembler mes biens, avant de te suivre hors de l'établissement jusqu'à ta voiture. Nous étions tout deux silencieux, perdus dans nos pensées. C'était notre manière à nous de nous réhabituer l'un à l'autre d'une certaine manière.

Lorsque nous étions arrivés à destination, une tonne de souvenirs me revinrent. Nous venions souvent ici le midi, entre deux cours, lorsque nous avions le temps, que cela soit à deux ou à plusieurs. Nous avions fini par sympathiser avec les gérants, qui s'étaient mis à nous offrir les frites au cheddar.

En rentrant, j'ai pu constater à quel point cela n'avait pas changé. Tout était resté intact. Enfin, les banquettes avaient changé, mais ce n'était pas plus mal, au vu du confort moindre qu'elles offraient auparavant. La gérante, qui était derrière le comptoir, à relever son regard en entendant de nouveaux clients rentrer. Ses yeux se sont écarquillés, alors qu'elle nous fixait.

« — Oh, dites moi pas que c'est pas vrai ! Comme vous avez grandi ! »

J'étais touché qu'elle nous ait reconnu aussi vite. Elle avait contourné le comptoir, pour venir nous prendre chacun notre tour dans ses bras. Elle sentait toujours le même parfum à la cannelle. Rien n'avait réellement changé.