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Partie 2: Jour de la rencontre...

Jour de la rencontre...


6 H 25.

J'étais appelé en avance ce matin-là, et un mauvais pressentiment me tenaillait les entrailles.

J'ouvris la porte d'entrée et me dirigeai vers les locaux de mon supérieur hiérarchique.

Je toquai à la porte, plus crispé que jamais...

-Entrez !

Je fis face à Max, perdu en voyant les traits de son visage aussi tiré et sa mine défaite.

Oh non...

Il me fit signe de prendre place, les épaules voûtées.

-Ecoutez Clayton...Nous venons d'apprendre une nouvelle tragique...Monsieur Wilson...

Mon cœur rata un battement et le sang quitta brusquement mon visage.

Alec quoi.... ?

-Monsieur Wilson a démissionné de son poste et va vider les locaux cet après-midi.

Je fronçai les sourcils.

-Pourquoi ?

Il secoua la tête.

-On lui a diagnostiqué un problème cardiaque...

Problème cardiaque ?

De la sueur froide coula dans mon dos.

Afin de jouer pleinement mon rôle d'amoureux transis, j'avais bien entendu fouiné dans sa vie...et appris que sa mère était morte de ce genre de maladie irréversible et surtout héréditaire...

-Quoi ? –Soufflai-je, l'air se vidant de mes poumons.

-Les spécialistes sont pessimistes...Seul un donneur pour une transplantation cardiaque sous 48 heures pourrait le sauver...

La nouvelle m'assomma de désespoir.

Secrètement, j'avais toujours rêvé d'avoir la chance de le courtiser un jour...mais je venais de me rendre compte que je n'aurais jamais cette chance...

Que nous n'aurons jamais cette chance.

La suite fut un enchaînement de mouvements désordonnés, automatiques, tandis que mon esprit s'éloignait lentement, refusant d'assimiler ces informations.

Je ne voulais pas le laisser partir...

Je ne pouvais pas le laisser partir...

Il était mien.

____________________________________

13 H 50.

Je passai en revue le dernier dossier sur lequel je planchais et entrai dans l'ancien bureau d'Alec, avant que celui ne m'échappe des mains, se fracassant à terre.

Ce fut à ce moment précis que je le vis.

Il sursauta, avant de m'apercevoir à son tour.

Pour la première fois de toute mon existence, l'homme que j'aimais me voyait.

Son regard parcourut mon corps, sa respiration était identique à la mienne, son expression aussi troublée que celle que j'affichais...

Je me laissai envahir par ce sentiment de plénitude, appréciant pour la première fois le fait d'être désiré par quelqu'un...

Par Alec Wilson en l'occurrence.

Il fallait que je tente ma chance...j'étais si près du but.

- Je suis désolé, je ne vous avais pas vu. A cette heure-ci, tout le monde est déjà parti.

Sa voix rauque me donna des frissons, grave, vibrante, chaude et sensuelle à la fois...

-Ce n'est pas grave, je ne suis que de passage.

J'eus un pincement au cœur.

C'est vrai, tu me quitteras bientôt...à jamais.

Je le vis se pencher pour poser sa main sur sa poitrine...à l'endroit où était son cœur.

Non ! Pas maintenant !

Je m'avançai, la gorge nouée d'inquiétude.

-Vous allez bien ?

Il hocha lentement la tête et me regarda.

-Quel est votre nom ? –S'enquit-il brusquement.

Je m'exécutai automatiquement, légèrement surpris.

-Clayton.

Il eut un silence de plusieurs secondes, peu agréable que je comblai de suite, désireux de le meubler au plus vite.

-Que faites-vous là, Monsieur Wilson ? –lui demandai-je en m'avançant encore même si je connaissais déjà la réponse.

-Je règle les derniers détails concernant mon départ.

Ma mâchoire se contracta : le savoir était une chose, l'entendre de sa part en était une autre.

Je devais tenter une approche, que je sois enfin fixé...

-Personne d'autre n'est ici ?

Il fronça les sourcils, perdu.

-Non, pourquoi ça ?

Parfait...c'est le moment ou jamais.

Je me rapprochai encore, assez près de lui pour que nos souffles se rencontrent.

-Pour ça.

Et mes lèvres frôlèrent les siennes.

Pendant des années, j'avais rêvé de ce moment.

Et celui-ci dépassait toute imagination.

Je m'attendais à un refus de sa part, mais il n'en n'était rien : au contraire, ses lèvres soyeuses jouèrent avec les miennes, sa langue dansant avec la mienne et ses mains fourrageant mes cheveux avec ferveur.

Enfin...

Nous nous séduisîmes, cherchant toujours à avoir le dessus sur l'autre, à s'amadouer pour gagner...puis nous dûmes reprendre notre souffle.

Je ne pus m'empêcher d'embrasser doucement sa mâchoire, ravi d'avoir cette opportunité.

-Pourquoi ? –me souffla-t-il en me regardant intensément.

Parce que ça a toujours été toi...

-Parce que je t'ai toujours aimé dans l'ombre et que te savoir loin de moi me tue....

Je vis ses yeux s'écarquiller et ne pus m'empêcher de rire devant son air ahuri.

-C'est ironique non ? Je t'ai toujours observé, à l'abri des regards, attendant le meilleur moment pour pouvoir te séduire, pour t'aimer. Et voilà que ce moment arrive lorsque j'apprends que tu es condamné.... !

Je me retins difficilement de hurler devant cette injustice.

Mais c'était si dur...

-Je ne comprends pas. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? –Me fit-il d'une voix douce.

Je lui souris.

-Il n'y a pas d'explication rationnelle en amour. Pas de logique, juste un maelstrom de sentiments merveilleux que tout le monde se doit de ressentir un jour. Parce que tu es toi Alec, parce que je n'en peux plus d'attendre. Parce que te voir avec quelqu'un d'autre me fait souffrir et parce que je ne suis rien sans toi. –M'expliquai-je en le regardant intensément.

Il ferma les yeux devant cet aveu, comme si une vérité s'imposait à lui.

Et s'il me rejetait ?

La peur d'un possible rejet me noua les entrailles.

-Je n'attends pas de toi que tu me retournes le compliment. Laisse-moi juste t'aimer, une fois, rien qu'une fois pour que je puisse te combler comme je l'ai toujours rêvé.

Il m'embrassa alors tendrement le cou.

-Je t'aime.

Je me figeai, ses trois mots tournoyant dans mon esprit.

Hein... ?

Avais-je inventé ses mots dans l'espoir de les entendre un jour ?

J'ouvris la bouche...pour la refermer aussitôt.

Il me sourit.

-Chut...Ne parle pas, ne laissons rien gâcher ce moment. Aime-moi comme tu le voulais, je veux oublier.

Je hochai lentement la tête, encore sur le choc...

Mes lèvres frôlèrent alors son front dégagé, sa paupière, sa joue gauche, son nez.

Mes lèvres embrassèrent ses lèvres et descendirent vers son adorable menton, puis son cou.

Il entreprit de caresser mon buste, enlevant un par un chaque bouton de ma chemise entrouverte.

Une bouffée d'excitation monta en moi et je lui mordillai la tempe, léchant la sueur de son cou avant d'agripper sa taille afin de le soulever sur le dossier du bureau.

Ses jambes s'enroulèrent ensuite autour de ma taille, me permettant de sentir ma massive érection tandis qu'il faisait tomber ma chemise

Ses lèvres laissèrent échapper un soupir rauque alors que ses yeux luisaient de pur désir.

Enfin...Après toutes ces années, il allait enfin être mien...

Ses mains parcoururent mon dos, voyageant vers mon torse en tremblant.

Mon souffle s'accéléra et je ne pus m'empêcher de me frotter langoureusement contre lui.

J'enlevai alors son tee-shirt et ma bouche descendit vers son épaule, le couvrant de baisers.

Je laissai mon corps prendre le pas sur mon esprit et mes mains explorèrent son buste, avant de lui enlever cette couche de vêtements inutiles.

Il haleta en voyant aussi que je ne portais rien en dessous de ma ceinture.

Surprise... !

Sa main se mit aussitôt à me cajoler, provoquant un halètement prolongé de ma part tandis que mes hanches allaient et venaient à la rencontre de sa paume sans que je ne puisse me retenir.

Mes lèvres se pressèrent contre sa bouche entrouverte et se firent plus pressantes tandis que ma main continua son exploration bien plus bas.

Son torse nu brillait, luisant devant mon regard gourmand et je ne pus résister à l'envie de goûter à son buste qui semblait m'appeler.

Je ne résistai pas non plus à l'envie d'embrasser son membre si glorieusement mis en valeur.

A moi...

Je le pris, le revendiquai pendant qu'il perdait le contrôle, se noyant sous les sensations.

Je l'accompagnai, me perdant à mon tour, ivre de bonheur en sachant que c'était moi qui lui procurait un tel plaisir.

Pas un autre, moi.

Son cri résonna quelques secondes après, et je m'abandonnai à mon tour, laissant la sérénité m'envelopper.

Je me relevai ensuite et il se blottit contre mon cou, embrassant mon torse avec une tendresse que je ne lui connaissais pas et qui me bouleversa.

Nous nous enlaçâmes, heureux d'avoir pu nous combler de la sorte.

Mais c'était loin d'être fini...

Il m'entraina alors vers le fond de la pièce et surplomba mon corps au-dessus du canapé.

Je le regardai, mon cœur pulsant dans ma poitrine.

-Je t'aime.

Ses yeux s'illuminèrent.

-Je t'aime. –Lui avouai-je en souriant.

Il embrassa chaque pore de ma peau, ses doigts glissant sur ma peau luisante de sueur.

Je ne pus contrôler mon souffle, perdant peu à peu le contrôle de mon corps à mesure que le plaisir gagnait en intensité.

Au moment où je crus ne pouvoir en supporter d'avantage, le torse frémissant de plaisir, il se décida enfin à me combler, décuplant par deux l'état dans lequel j'étais.

J'attrapai sa main, joignant nos doigt tandis qu'il m'embrassait la nuque...

Puis nous arrivâmes au point de rupture, mes muscles se détendant enfin.

Je venais de toucher du doigt mon rêve...

J'étais heureux.

Puis, l'enfer s'abattit sur nous.

Je le vis gesticuler pour s'éloigner et fronçai les sourcils.

Il se mit à haleter de douleur avant de porter la main à sa poitrine et s'effondrer devant mes yeux exorbités.

NON !

-Alec ?

Pas maintenant, s'il vous plait, ne me le prenez pas maintenant !

Je me précipitai à ses côtés, caressant son beau visage marqué par la souffrance.

La panique me brouilla le cerveau.

-Alec, mon amour ? Réponds-moi chéri ! Ça va aller, ça va aller...

Ses yeux s'embuèrent et mon cœur se brisa en mille morceaux.

Non, non, non...NON !

Il laissa échapper un gargouillement incompréhensible qui me fit flancher, des sanglots incontrôlables secouant mon corps.

-Tout va bien, mon bébé, tout va bien, tu vas bien...

Sa main s'empara de la mienne, moite de sueur et tremblotante et je vis que ses jointures blanchissaient tandis que sa peau se ternissait devant mon regard impuissant.

J'appelai les secours aussi vite que mes doigts me le permettait et le suppliai de tenir le coup, de ne pas m'abandonner.

-Vis, tiens bon ! Ne me laisse pas ! Accroche-toi encore un peu chéri, je te donnerai mon cœur. Tu m'entends Alec ? Je serai ton donneur.

Je le berçai contre ma poitrine, ma décision prise.

Je ne le laisserai pas mourir. Jamais. Quitte à me sacrifier.

-Je ne te laisserai pas mourir. -Soufflai-je contre ses cheveux.

J'entendis la sirène des ambulances percer mes oreilles avant que des pas ne résonnent derrière moi et qu'une main ferme ne me pousse fermement.

-Jack, apporte-moi le défibrillateur et une seringue d'adrénaline ! -Hurla le premier ambulancier en commençant un massage cardiaque.

-NE ME QUITTE PAS ALEC ! JE T'INTERDIS DE ME LAISSER ! -Pleurai-je, hystérique.

Je gardai ma main dans la sienne, la poitrine si serrée que je dus me retenir de ne pas me rouler en boule et hurler ma douleur.

Les secours s'activèrent autour de moi, avant d'installer Alec sur un brancard et sortir de la pièce.

Je les suivis, ne le lâchant pas une seule seconde et montai à bord du véhicule.

Son teint cireux et son front poisseux de sueur me donnèrent envie de m'arracher les cheveux.

Je lui caressai tendrement la joue, embrassant ses lèvres mouillées.

-Tiens bon mon amour...

Je vis Jack me regarder en souriant légèrement.

-J'aimerais être son donneur. -Lâchai-je d'une voix rauque tout en continuant à caresser sa main de mon pouce.

Il cligna des yeux comme si c'était la dernière chose à laquelle il s'attendait.

-Votre ami est-il au courant ?

Je secouai négativement la tête.

-Non.

Il soupira.

-Ce n'est pas une décision à prendre à la légère Monsieur...

Je le coupai brusquement.

-J'en suis bien conscient. Je sais également qu'il mourra si je ne lui donne pas mon cœur alors écoutez-moi bien: je sais que votre boulot est de sauver les personnes alors j'imagine que vous comprendrez que je veux sauver celui que j'aime. Je veux juste que vous me laissiez le faire et que vous me donniez le papier attestant le fait que je sois un donneur.

Ma voix était ferme et ma détermination étant plus que jamais renforcée.

Il hocha la tête et à notre arrivée à l'hôpital, je dus le laisser à contre-cœur pour m'occuper de la paperasse.

Une fois cela fait, je pris la direction de sa chambre et vis un vieil homme assis sur une chaise, une version plus âgée de mon Alec.

Son père.

Je me postai à ses côtés et le vis relever sa tête en ma direction, les yeux empreints de confusion.

-Qui êtes-vous ?

Je n'eus aucune hésitation.

-Je suis son homme.

Il me détailla longtemps cherchant à lire à travers moi.

-Je m'appelle Clayton, Monsieur. -Fis-je en lui tendant ma main.

Il me la serra et fronça les sourcils.

-Alec ne m'a jamais parlé d'un certain Clayton...

-Notre relation est récente. Mais je le connaissais depuis toujours....

Il me sourit et me fit un claque amicale sur l'épaule, malgré les larmes qu'il tentait de retenir.

-Vous deviez être quelqu'un de très spécial pour que mon fils s'engage dans une relation alors qu'il ne lui restait que 48 heures à vivre...

-Moins que ça en fait. -Fis-je en le corrigeant doucement.

Ses yeux s'embuèrent.

-Exact.

-Vous n'avez pas l'air...surpris de l'homosexualité de votre fils. -Remarquai-je en surveillant ses réactions.

Il haussa les épaules.

-Parce que je ne le suis pas.

-Ça ne vous choque pas ?

Il haussa ses sourcils.

-Pourquoi est-ce que cela devrait me choquer ? Alec est mon fils, et je l'aime, peu m'importe qu'il préfère les femmes ou les hommes...L'important était qu'il soit heureux.

Je remarquai qu'il parlait de lui au passé comme si son fils était déjà mort, alors qu'il reposait tranquillement à côté de nous...

Cela me contraria et je tenais à lui faire savoir.

-Vous parlez de lui au passé. Alec est encore vivant. -Ma voix s'était faite plus sèche que prévue.

Ses épaules s'affairèrent.

-Je suis désolé. J'essaye seulement de me préparer à...de me faire à l'idée qu'il ne sera plus là. -Son timbre était tremblotant et je le vis déglutir plusieurs fois.

-N'essayez pas. Il ne mourra pas.

Il eut un petit sourire empreint de tristesse et je trouvai que les rides aux coins de ses yeux semblaient plus prononcées, ses joues plus creusées, comme s'il avait vieillit de plus de vingt ans en l'espace de quelques secondes...

Je vis un père anéanti par la mort de sa femme et la disparition de son fils.

Pas disparu...Alec serait vivant.

-Les spécialistes sont formels...Je sais que c'est difficile pour toi d'accepter ça mais il faut regarder la vérité telle qu'elle est.

Je souris.

-Je suis au courant de ce que disent les médecins et je me répète: Alec ne mourra pas.

Il secoua avant de se figer et me regarder les yeux écarquillés.

Il avait compris.

-Tu...

-Je compte me suicider et lui faire don de mon cœur. -Confirmai-je calmement.

Un silence inconfortable emplit la chambre.

-Il sera anéanti quand il l'apprendra. -Sa voix n'était qu'un simple chuchotis.

-Nous seront tous les deux anéantis s'il venait à mourir. Je serais incapable de me regarder dans une glace après ça.

Il n'eut pas l'air convaincu.

Je me penchai.

-Je ne le laisserai pas partir. Jamais je ne me permettrais que l'homme que j'aime, meure alors que j'avais le pouvoir de l'aider. Je ne suis pas lâche à ce point. Si Alec mourrait, je le rejoindrais sur le champ. Vous avez déjà perdu votre femme, ne les laissez pas vous prendre votre fils !

Il se prit la tête entre les mains et acquiesçai lentement.

-Bien...

Il regarda ensuite son fils, les joues striées de larmes.

-Il va te haïr...-Chuchota-t-il.

Je lui posai la main sur l'épaule.

-Je préfère le savoir en colère que mort.

Il hochait la tête.

-Si vous pouviez me rendre un service...

Il me regarda.

-Bien sûr.

J'inspirai profondément.

-J'aimerais lui écrire une lettre et je souhaiterais que vous la lui donniez.

Il me sourit, fatigué.

-C'est le moins que je puisse faire.

Un poids s'envola de ma poitrine.

-Les secours n'auront qu'une heure pour la transplantation cardiaque, dès que je partirai d'ici, il faudra qu'ils se mettent en route...-Ma voix sonna étrangement morne, même à mes propres oreilles.

Son père ne répondit pas mais sa main serra la mienne.

-Aucun des mots que je n'emploierai ne pourra exprimer ma gratitude mais je te remercie fils. J'aurais aimé que tu fasses partie de la famille, un sacrifice aussi grand que le tien mérite d'être récompensé...Si tu as une demande quelque quelle soit, n'hésite pas, je feraistout pour la réaliser.

Je regardai Alec et pris sa paume contre la mienne, lui communiquant ma chaleur.

-Veillez à ce qu'il ne m'oublie pas.

Il éclata d'un rire jaune.

-Je ne pense pas que cela arrivera...Un amour comme ça, on en trouve qu'un seul dans toute une vie.

Je souris sincèrement.

-C'est vrai.

J'ai trouvé le mien.

J'avais sagement demandé une feuille, une enveloppe et stylo à l'accueil: il était temps pour moi de lui écrire et lui dire au revoir.

-J'aimerais lui dire au revoir. -Fis-je doucement.

Il se leva, embrassa son fils et me prit dans ses bras, les bras secoués de tremblements.

-Merci, fils. Merci. Avoir perdu mon fils m'aurait tué...Je n'oublierai jamais.

Je pouvais sentir l'amour paternel vibrer sous ma peau comme une onde de chaleur protectrice, cela me fit du bien et me conforta dans mon idée d'avoir fait le bon choix.

Je n'avais jamais senti autant d'amour de la part d'un père envers son fils...pour ne pas avoir connu le mien. Mais je me doutais que la perte de son enfant était pire que la perte d'un amour et d'un parent...

Aurions-nous adopté un petit bout de chou, Alec et moi, si le temps nous avait donné cette chance ?

Oui, sans aucune hésitation.

Il me relâcha plusieurs minutes après, avant de partir, nous laissant toute l'intimité dont j'avais cruellement besoin.

Je me penchai sur le visage crispé d'Alec, angoissé à l'idée qu'il puisse souffrir dans son sommeil.

-Tu vois mon amour ? Tout va bien se passer...

Je caressai doucement sa lèvre inférieure à l'aide de mon pouce calleux et frôlai son front du bout des doigts.

-Je ne te permettrai jamais de mourir, tu m'entends ? Jamais...Tu représentes tout pour moi.

Les larmes me montèrent aux yeux

-Tu ne pensais tout de même pas que j'allais te laisser partir ? Tu n'as pas de bol, je suis un amant plutôt têtu sur les bords...J'ai fait des recherches, une mort causée par une chute ne m'empêchera pas de te donneur mon cœur...je te voyais bien en costume, un anneau à la main gauche tandis que tu remontais l'allée au bras de ton père...

Une de mes larmes se fraya un chemin entre mes lèvres et trempa le drap, avant que je ne me décide d'écrire cette fameuse lettre.

Par quoi commencer....?


Alec,

Mon amour, je suis désolé...

Je suis conscient de la douleur que tu dois endurer en ce moment, parce que je l'ai ressenti moi aussi.

Quand je t'ai vu t'effondrer sur le sol, j'ai senti mon cœur se briser.

Savoir que tu ne me fixeras plus de tes yeux d'ange, que tu ne m'embrasseras plus, que je ne pourrai plus t'aimer, te prendre dans mes bras, ça m'a tué, littéralement.

Je n'ai pas vraiment réfléchi, la solution m'a paru vraiment simple : tu avais besoin d'un cœur, j'en avais un.

Quoi de plus normal que te le donner ?

Pour toi, je serais prêt à n'importe quoi et de toute façon, mon cœur battait pour le tien...


Pour un début, je trouvais ça pas mal...mais je ne voulais pas le faire pleurer avec mon discourt larmoyant.

Essayons quelque chose de plus...léger.


A présent, tu ne pourras jamais te séparer de moi ;)


Pas mal, pas mal...

Qu'est-ce que je serais tenté de dire si j'étais vivant à ce moment-là ?


Je sais ce que tu penses : tu aurais préféré mourir.

Tu sais ce que je pense ? J'aurais préféré être en vie pour t'aimer mais la vie n'offre pas souvent cette possibilité.

Promets-moi que tu ne gâcheras pas ta vie : pas de drogue, de malbouffe, de saut à l'élastique à 60 ans...rien qui puisse te faire me rejoindre.

J'espère pouvoir te revoir, un jour, mais ne te presse pas, sinon tu subiras mes foudres dévastatrices.

J'ai rencontré ton père à l'hôpital : un homme charmant quoi qu'un peu rustique et je lui ai dit que j'étais ton homme.

Il l'a plutôt bien pris figure-toi, et m'a donné une claque amicale sur l'épaule, malgré ses yeux rougis de larmes.

Je ne t'aurais jamais laissé partir et lui non plus.

Essaye de ne pas m'oublier trop vite, je serai un fantôme plutôt jaloux et possessif je te préviens ! :)

J'aurais aimé que la vie nous donne plus de temps...

Prends soin de toi et de ton nouveau cœur, je t'aime,

Clayton.


Ecrire une lettre de suicide était plutôt facile en fin de compte...

Une fois finie, je la pliai soigneusement et la mis dans l'enveloppe.

Avant de tourner la tête en direction de mon amour endormi.

Le plus dur était à venir...

J'avais moins d'une demi-heure pour faire mes adieux.

Je soupirai et collai ma tête contre sa poitrine, caressant lentement ses cheveux d'une main distraite.

Je lui parlai tout le long, lui racontant ma vie dans ses moindres détails...

Mes yeux voyageaient le long de son corps, je mémorisais chaque détail de sa physionomie, gardant mes mains dans les siennes.

Vint l'heure de le quitter, trop tôt, beaucoup trop tôt pour moi.

Je collai mon front contre le sien et embrassai ses lèvres, les scellant ensemble une dernière fois.

Cette fois-ci mes sanglots résonnèrent dans toute la chambre, et mes larmes trempèrent son beau visage.

-Je suis désolé de devoir te faire ça...désolé mon amour.

Ma voix était éraillée par le son de mes pleurs et je dus me contenter d'une seule étreinte pendant que l'heure fatidique approchait.

Mes doigts caressèrent son front, ses pommettes, sa bouche et j'embrassai ses grandes mains puissantes et je fermai les yeux.

Je m'approchai de son oreille et lui murmurai d'une voix étouffée, la tête baissée, l'âme brisée et le cœur déchiré.

-S'il te plait, ne fais pas de bêtise, je suis tellement désolé...Je t'aime mon amour.

Mes lèvres goutèrent une dernière fois les siennes, un baiser si douloureux qu'un gémissement de douleur m'échappa.

Je suis désolé...je t'aime.

Je me relevai, regardant son visage, le dernier que je verrais.

Chaque pas que je faisais vers la porte me brisait les membres et le cœur.

Je sortis de la chambre, le dos raide, les épaules affaissées et la tête baissée, ne tentant plus de masquer mes pleurs.

J'étais mort en quittant cette chambre.

J'étais mort en quittant Alec.



Et voilà pour ce chapitre ^^

Un peu (beaucoup) plus long que les autres ;)

J'espère que ça vous plaira quand même !

Bisous tout le monde ♥♥














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