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Chapitre 3

Félix avait l’impression que la particularité de son nouveau travail était tatouée sur son front. Il avait été contacté par Wonho quelques jours plus tard pour créer ce fameux compte fan mais aussi pour participer à une petite séance photo. Il avait fait l’unanimité auprès de l'équipe. Sa simplicité et sa gentillesse en faisait une personne avec laquelle il était agréable de travailler. Les photographes avaient également vu du potentiel en lui en tant que modèle et ils avaient déjà plusieurs propositions de séance à lui faire. Bien que sans expérience dans ce domaine, Félix s’était montré très compétent et à l’aise, il s’était peut-être trouvé une nouvelle vocation. 

Il avait effectué les tests sanguins demandés dans son contrat dont les résultats n’avaient rien décelé. Il avait ensuite été temps pour Félix de retourner devant la caméra. Wonho lui avait proposé de se filmer lui-même une ou deux fois, seul dans l’une des pièces de tournage de l’agence afin d'être à l’aise avant de passer à d’autres choses. Félix prenait peu à peu ses marques, il en apprenait chaque jour un peu plus sur cet étrange milieu. En se rendant à l'agence, il croisait parfois d’autres hommes qui faisaient visiblement le même métier que lui. Il n’avait pas encore eu l’occasion de vraiment en aborder ou discuter avec eux mais Wonho lui avait dit qu’il pourrait commencer à organiser des tournages avec d’autres acteurs s’il en avait envie. Félix n'était pas contre cette idée, il était juste encore un peu trop impressionné par toute cette nouveauté.

— Je ne suis pas certain de réussir à faire des trucs avec quelqu’un avec qui je n’ai pas un minimum d'affinité.

Il avait rendez-vous à l’agence ce jour-là avec Wonho pour faire le point sur sa nouvelle carrière.

— Tu sais, ça peut commencer par simplement être à côté d’un autre sans pour autant avoir de contact physique.

— Hum, j’ai pas non plus eu l’occasion de côtoyer grand monde ici pour le moment. Le seul avec qui je suis à peu près à l’aise c’est toi.

Wonho se mit à rire.

— Tu sais que je tourne aussi ? Bon c’est vrai que maintenant je suis beaucoup plus occupé par le boulot de manager que d’acteur, mais ça m'arrive encore de poser et de tourner. Alors si ça peut t’aider à te lancer dans les vidéos en duo, ça ne me dérange vraiment pas de le faire avec toi.

Félix n’osait pas le regarder dans les yeux, pour autant, l'idée était tentante. S’il y avait bien quelqu’un en qui il avait confiance dans l’agence, c'était bien Wonho. Alors quitte à se lancer dans quelque chose de nouveau, il valait mieux que ça soit avec lui.

— Pourquoi pas.

Wonho pouffa de rire.

— Quel entrain ! Enfin c’est si tu veux, je ne t’oblige à rien. Tu as mon numéro, tu me préviens et on verra mes disponibilités et les tiennes, ok ?

Félix acquiesça d’un hochement de tête. Ils discutèrent ensuite d’autres contrats à venir et il put rentrer chez lui. Il avait entendu parler de quelques sorties que les membres de l’agence faisaient ensemble, que ce soit pour aller boire un verre ou manger au restaurant. Félix savait bien qu’il allait devoir finir par se créer un petit réseau mais pour le moment, il était tout aussi bien dans son coin. Il n'était déjà à la base pas quelqu’un de franchement social, il avait quelques amis qu’il avait arrêté de voir lorsqu’il avait été licencié. Il n’avait pas voulu partager ses problèmes d’argent, ça n'était pas son genre de se plaindre. Il avait encore quelques contacts avec sa meilleure amie Sana, mais il ne lui disait pas tout, et surtout pas que sa carrière avait pris un tout autre tournant.

Grâce aux petits contrats qu’il enchaînait avec Yellow Wood production, Félix avait réussi à sortir la tête de l’eau. Il minimisait au maximum ses dépenses personnelles afin de mettre de l’argent de côté. Il payait tous les mois la pension de son grand-père puis plaçait ce qui lui restait, de cette façon, si les choses devaient à nouveau mal tourner pour lui, il avait de quoi voir venir.

***

Il pleuvait ce jour-là, pourtant Félix avait décidé de faire une bonne partie du trajet à pied. Un large parapluie au-dessus de la tête pour éviter d’être mouillé, il essayait au maximum d’esquiver les flaques sur son chemin. Il avait pris le métro au début mais marcher lui permettait de faire le vide dans son esprit. Il avait encore du mal à assimiler tous les changements qui étaient survenus dans sa vie ces derniers temps. Il ne voyait pas cela d’un mauvais œil mais ça n'en était pas moins déroutant.

Il finit par arriver à destination et entra dans le bâtiment. Il déposa son parapluie trempé dans le bac prévu à cet effet.

— Bonjour monsieur Lee, votre grand-père est dans la salle commune, vous arrivez juste à l’heure pour le thé.

Félix s’inclina poliment et sourit à la responsable de l'accueil de la maison de retraite. Depuis le temps, il connaissait bien le personnel. Il aurait pu trouver un établissement moins onéreux pour son aïeul, mais celui-ci était parfait. Les résidents y étaient bien traités, le personnel était adorable, sympathique et surtout compétent. Félix savait qu’il pouvait y laisser son grand-père sans avoir à se faire de soucis. Il entra dans la salle commune et y trouva le vieil homme en train de finir une partie de dames avec un autre résident. Félix s’approcha et lui embrassa la joue.

— Bonjour grand-père, alors tu gagnes ?

Le vieillard leva les yeux vers le visiteur et un large sourire étira ses lèvres ridées.

— Oh Yongbok ! C’est gentil d’être venu me voir.

D’ordinaire, il s’assurait de venir une fois par semaine, mais il avait été plutôt occupé ces derniers temps et avait été moins régulier dans ses visites. Maintenant que sa situation s’était un peu stabilisée, il allait pouvoir se rattraper.

Félix patienta sagement le temps que son grand-père termine sa partie, et une fois qu’il eut gagné, il l’emmena faire un tour à l’extérieur. L’établissement disposait d’un petit parc dont l’un des sentiers était couvert ce qui permettait de s’y promener même par temps de pluie. Bien que se déplaçant la plupart du temps en fauteuil roulant, Kim Dongho, le grand-père de Félix, était encore capable de marcher à l’aide d’une canne. Profitant de la présence de celui-ci, il avait donc décidé de marcher au bras de son petit-fils pour se dégourdir un peu les jambes. Après avoir parlé de tout et de rien, le vieillard s’arrêta pour reprendre son souffle.

— Mais dis-moi, et ton travail ça va toujours ?

Félix déglutit, il n’aimait pas mentir mais il ne pouvait décemment pas dire la vérité à son grand-père. Il n’avait pas envie de lui provoquer une crise cardiaque.

— Oui, ça va très bien.

— Tant mieux, j’aimerais beaucoup qu’un jour tu me montres quelque chose que tu as créé. Tu sais, le père de mon grand-père était menuisier lui aussi, il était spécialisé dans les coffrets à bijoux, un vrai travail d'orfèvres ! D’ailleurs ta mère et ta grand-mère avaient toutes les deux un coffret de sa fabrication. Ils doivent encore être dans leurs affaires. Tu as encore les cartons de ta mère j’espère ?

— Oui, ils sont chez moi.

Félix avait beau avoir un appartement pas plus grand qu’une boîte à chaussures, il avait mis un point d’honneur à trouver de la place aux affaires de sa défunte mère. Pour autant, il n’avait pas encore eu le cœur à jeter un œil dedans depuis son décès.

— Celles de ta grand-mère sont dans ma chambre. La prochaine fois que tu viendras, j'aimerais beaucoup qu’on les regarde ensemble. Tu veux bien Yongbokkie ?

Ce dernier gloussa à l’entente de ce surnom affectif, il acquiesça d’un sourire et ils se remirent en marche.

— Bien sûr, ça me ferait plaisir à moi aussi. D’ailleurs je vais essayer de venir plus souvent, je vais me dégager plus de temps pour toi.

Dongho serra son avant-bras.

— Tu prends déjà beaucoup de temps pour moi Yongbok. Je suis un vieillard, ma vie est derrière moi, la tienne par contre n’en est qu’à ses balbutiements. Profite, passe du temps avec tes amis, trouve-toi une petite copine. Tu es jeune, vingt-deux ans si ma mémoire ne me fait pas défaut ?

Félix eut un rire nerveux, il allait avoir du mal à présenter sa petite amie à son grand-père puisqu’il était homosexuel. Mais encore une fois, pour ne pas lui provoquer une crise cardiaque, il n'allait pas lui dire la vérité à ce sujet non plus. 

Ils terminèrent tranquillement de faire le tour du parc avant de rentrer. Félix resta prendre le thé, il avait aussi le loyer du mois à régler en partant. Son grand-père posa sa tasse en expirant de satisfaction.

— Du thé au maïs, c’est mon préféré.

— C’est le mien aussi, j’ai bien fait de venir aujourd’hui.

Dongho lui pressa affectueusement la main. Après quelques minutes de silence, il reprit la parole.

— Yongbok, je voulais te remercier et m’excuser.

Celui-ci fit les yeux ronds.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Je voulais te remercier pour tout ce que tu fais pour moi, et m’excuser d’être à ta charge comme ça. Tu es jeune et tu devrais profiter de la vie, et voilà que tu te retrouves à devoir subvenir aux besoins d’un vieillard comme moi. Et puis, ici c’est très bien mais je pourrais aussi aller dans un endroit moins bien, ça serait moins cher pour toi.

— Certainement pas ! Tu as toujours été là pour moi et même pour maman avant sa mort, alors c’est normal que je sois là pour toi aussi. Tu mérites ce qu’il y a de mieux. D'ailleurs, si j’en avais les moyens, crois-moi que tu serais dans un endroit encore meilleur que celui-ci.

— Arrête avec ça ! Je suis déjà très bien ici et tout le monde est très gentil. Surtout, je ne veux pas que tu te prives pour moi.

— Je ne me prive pas grand-père, ne t’inquiète pas pour moi. 

Encore un mensonge, Félix se sentait vraiment comme la pire personne au monde. Pour compenser ce sentiment de culpabilité, il voulait travailler encore plus dur pour s’assurer de toujours pouvoir subvenir aux besoins de son aïeul. 

Il resta jusqu’à l’heure du dîner et passa un moment à dire au revoir à son grand-père avant de le quitter. Il croisa l’une des responsables à qui il confia la mensualité due et reprit son parapluie. La pluie avait cessé de tomber et il put rentrer sans être trempé. Il appréciait ces moments passés avec son grand-père, ils étaient comme un grand bol d’air frais, un pied à terre. Pourtant, c’était aussi douloureux de devoir lui mentir bien qu’il le faisait pour ne pas le faire souffrir, du moins c’était ce que Félix se forçait à croire. Il prit une profonde inspiration et reprit la route. Il devait se mettre dans la tête que tout ce qu’il faisait c’était pour le bien de son grand-père et le sien. Si Dongho était heureux, alors Félix l’était aussi. Ce n'était pas plus compliqué que cela.

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