Pinterest : Monark

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-Bonjour ! Je suis Tuto !

Une jeune fille aux cheveux blancs comme de la neige baissa les yeux sur un petit chat noir parlant aux grands yeux bleus.

-Bonjour. Fait la fille sans une once de chaleur dans la voix.

-Aria Rubix. Je vois que tu as bien eu ta convocation.

-Tu dois être mon guide pour l'initiation.

Aria posa ses mains sur ses bras en les croisant. Sa robe blanche volait doucement grâce au vent. À un moment de leur vie, les Tarotéliens, habitants de Tarotélum, devaient passer une initiation pour apprendre à guider les humains lorsqu'ils étaient perdus. Aria avait déjà lu beaucoup de livres sur cette initiation. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'un chat magique l'accueil.

-Exactement ! Je suis là pour t'enseigner ce que nos anciens et défunts oracles nous ont transmis. Es-tu prête ?

-Oui.

En fond, on pouvait entendre la place du village s'agiter, les badauds allaient et venaient. Après tout, midi tapait de plein fouet sur le petit village des montagnes. Les marchands attiraient les femmes pour proposer leurs meilleurs produits, les ouvriers passaient avec des charrettes remplis de bois ou de pierres et les oiseaux tentaient de voler la moindre miette de pain qui serait tombée sur le sol.

-Bien ! Pose ta main sur le vœu qui t'intéresse sur le tableau !

La jeune fille regardait de ses yeux carmins le tableau aussi blanc que la neige qui tombait sur la montagne l'hiver. Il était imbibé de magie. Des écritures dorées flottaient sur la surface laiteuse, presque comme si ces paroles ne touchaient pas la surface du grand tableau du centre-ville. Ce qui était écrit, c'était tous les vœux humains. Aria posa sa paume sur l'un d'eux qui correspondait à sa carte de naissance. Aria avait obtenu l'étoile à l'endroit. La jeune fille de 16 ans se remémora mot à mot et brièvement ce qu'était ces symboles...

Les symboles de Tarotélum sont des signes que l'ont attribuait à la naissance ou à l'arrivé d'un étranger, à noter que les étrangers étaient plutôt rares. Il représente l'un des oracles, défunts ancêtres du village, la représentation se fait à l'endroit ou à l'envers et définira le caractère du futur enfant. Seul le rite des signes les attribuent par magie.

Aria ouvra les yeux neutralement, ses idées claires. Elle lit la phrase qu'elle avait touchée dans un murmure.

Nagisa : "Je souhaite confectionner la plus belle arme cette année !"

Une voix enjouée et pleine d'énergie émergea du vœu et un magnifique bracelet apparu dans une pluie d'étincelles autour du poignet Aria. Elle leva son bras à la lumière, observant trois magnifiques pierres aux couleurs rose, bleue et verte.

Le chat fier d'elle et affichant un grand sourire continua sa tirage.

-Ce bracelet te permettra d'aller chez les humains. Chaque pierre à ses propriétés. La première est bleue, elle te rendra invisible à leur vue. La seconde est rose, elle te rendra humaine. La dernière est verte, tu pourras te changer en objet.

-C'est très ingénieux. Dit la jeune fille. Cela compense les magies multiples du village.

En disant cela, Aria mentionnait le fait que les Tarotéliens ne pouvaient maîtriser que deux types de magie.

-En effet ! Suis-moi, je vais te montrer.

Le chat sauta et toucha le vœu qui ématta la même voix enfantine. Un collier se dessina autour de son cou de la même manière que le bracelet.

Les deux compagnons se dirigeaient vers la forêt, devant une entrée où un amas de buissons, de feuilles et de ronces s'entrelacaient. Le chemin feuillus était le chemin magique du village, il traversait la forêt et emmenait les êtres avec du mana dans n'importe quel lieu rien qu'en y pensant. D'après les livres de la cité historique, personne ne sait qui a créé ce chemin. Il est fort supposé que ce sont les oracles. Mais rien n'était vraiment sûr.

À travers l'amas de feuilles, il n'était pas possible de voir ce qu'il y avait au delà du chemin. Aria et Tuto marchaient à travers une grande ligne droite presque sans fin. Aria ne devait pas trop se précipiter car le petit chat n'avait pas l'élan nécessaire pour aller plus vite.

-Nous devons donc aller voir cette Nagisa ? Demandait la fille aux cheveux couleur neige.

-Oui. D'ailleurs, n'oublie pas de changer ton apparence. Tu es trop différente physiquement pour le monde des humains.

-Je comprends.

Aria appuie sur la pierre rose. Ses cheveux blancs devenaient blonds et ses yeux rouges se tentaient d'une jolie couleur bleu. Sous cette forme, elle ressemblait beaucoup plus à sa mère. Bien qu'elle ne pouvait pas se voir dans un miroir.

-Tu es parfaite ! Sourit le chat, heureux.

L'adolescente ne savait pas si elle était si parfaite. Mais elle le remercie du compliment.

Après plusieurs minutes de marche, le chemin s'ouvrit dans une rue passante. Ils étaient apparus derrière un buisson. Devant eux, se dressait la pancarte d'une forge.

-En me basant sur le vœu d'origine, cela ne m'étonne guère que la détentrice gère une forge.

-C'est ça ! Miaula le matou. Allons la voir. Mais n'oublie pas. Pas un mot sur notre village.

En effet, malgré les actions des êtres fantastiques, pour éviter tous problèmes. Il est interdit de mélanger leurs deux mondes. On raconte même que ceux qui ont osé outrepasser ces lois ont été durement punis.

Aria s'approcha de la porte ronde en bois laqué et frappa trois fois.

-Entrez ! Cria une voix enjouée.

La jeune fille poussa la porte de la forge. Une forte chaleur se dégageait d'un four brûlant et le lieu sentait les braises et la poussière. Une jeune femme de 26 ans travaillait ardemment. Aria était surprise sans le montrer car il était rare de voir une demoiselle travailler le fer. Elle portait un tablier de forge, un haut rose épais et des gants en cuirs. Elle reposa un marteau qui semblait plutôt lourd sur une enclume et s'approcha de sa nouvelle venue. Elle releva ses lunettes rondes sur le haut de sa chevelure rousse crasseuse abîmée par les braises. Nagisa était plus âgée mais plus petite qu'Aria. Elle tenait ses lunettes en observant attentivement sa visiteuse et crispant ses lèvres roses et fines.

-Bonjour ! Bonjour ! Bonjour ! Bienvenue à la forge de Nagisa ! Que puis-jeeeee ?

Elle semblait allonger les "e". C'était le genre de femme qui parlait souvent très fort. Le chat, qui ne devait être qu'un chat dans ce monde, resta muet. Aria le regarda brièvement, assis à ses pieds. Elle releva ensuite la tête vers la dame.

-Bonjour, je m'appelle Aria. Je viens vous voir puisque j'ai entendu que vous cherchiez à fabriquer la meilleure arme.

-Hoooooo ! Fit-elle surprise en sifflant légèrement. Vous avez de bonnes oreilles ! Sûrement les barmans qui ont encore beaucoup trop parler. J'aimerais bien. Mais j'ai dû mal. Je n'arrive pas à être satisfaite de mon travail.

-Comment puis-je vous aider ?

Nagisa attrapa soudainement ses mains, les observant attentivement. Elle semblait remarquer que les mimines de la jeune fille étaient douces et petites. Les siennes au contraire étaient dures et rugueuses.

-Vous semblez plutôt frêle pour faire du travail de forge.

Elle se pencha très en avant. Regardant dans les yeux la demoiselle.

-Cependant, vous semblez avoir un certain œil artistique. Peut-être que votre grâce sera aussi pratique que ma poigne pour frapper le fer. Veneeeeez !

Elle se retourna précipitamment, faisant signe à la nouvelle venue de s'approcher. Nagisa balança une tunique, une paire de gants et des lunettes qu'Aria rattrapa habilement et gracieusement en vol.

-Mettez-moi ça princesse !

-Princesse ? Demanda la jeune fille en enfilant la tunique avec curiosité.

-Vous êtes de la bourgeoisie, n'est-ce pas ? Je ne vous ai jamais vue et vous êtes bien trop précieuse pour toucher à la terre.

Elle se mit à rire en soulevant en attrapant une pince chaude et l'agitant dans la direction d'Aria.

-Papa et maman vous gardent trop à la maison et vous avez décidé de vous amuser avec le bas peuple ?

Aria regarda rapidement le chat qui était assis à faire sa toilette et qui ne disait rien. Il ne pouvait pas l'aider. Elle devait se débrouiller seule.

-Hmm... Oui c'est ça. Dit-elle brièvement.

-HAHA ! JE LE SAVAIS ! Viens ici ma petite pucelle.

La gamine de 18 ans s'approcha d'une vieille table rouillée. Un long morceau de fer était posé au milieu de plusieurs outils de forge.

-As-tu déjà forgé ?

-Non jamais. Mais je connais quelques techniques grâce à des livres.

Elle ne mentionna pas sa mère. Bien qu'elle n'avait jamais voulu se salir les mains, elle lui avait appris quelques trucs grâce à ses connaissances.

-Bien bien bien ! Je frappe et toi tu me guides ! Tes mains sont trop fragiles pour porter du matériel aussi lourd !

-Mais, comment puis-je vous guider ?

-Tututu ! Je te fais confianceuh ! Tu as l'œil artiste, j'te le dis ! Et au pire, il vaut mieux rater plusieurs fois ! Allez allez, je te suis.

Aria regarda la jeune femme avec le bout de fer, se remémorant ses connaissances, elle tenta de guider la forgeronne.

-Et bien, pour commencer...

C'est ainsi que pendant 2h, elles se mirent à travailler le fer pour créer la plus belle des épées. Évidemment, Aria n'était qu'une jeune pousse et c'est Nagisa qui la corrigea assez souvent sur les techniques de création d'une arme. Mais Aria avait en effet plus de créativité et était perfectionniste, obligeant la forgeronne à faire attention aux moindre détails. Après un moment sous lz fumée du brasier, ce qui fit assez régulièrement tousser la jeune fille, l'arme se mit à refroidir lentement. Nagisa poussa un soupire de soulagement et jeta ses gants sur la table.

-Pfiouuuuuu ! On a fait du bon travail ! Je te remercieuh. C'était vraiment vraiment vraiment amusant de travailler avec toi.

Aria ne comprenait toujours pas pourquoi cette dame se devait de répéter trois fois le même mot, mais soite.

-Il n'y a pas de quoi.

-Pour te remercier. Je vais te faire un cadeau.

La jeune femme partie derrière un bureau tout aussi bordélique que la pièce où elles se trouvaient. Elle en ressorti un panier avec une pomme, du fromage et quelques carrotes.

-Ce sont des aliments frais et extrêmement bons. Ce n'est pas un repas de roi mais je pense que tu mérites un petit en-cas avec tous ses efforts.

Aria prit délicatement le panier.

-Merci beaucoup.

Nagisa servi par la suite un verre d'eau à chacun. Il faisait vraiment chaud dans la forge et il ne fallait pas se désaltérer. Aria la remercia encore une fois et bu. Alors que les deux femmes regardaient les flammes danser, elles s'assoient laissèrent la fatigue retomber. Nagisa ne semblait pas tenir en place, elle secouait la jambe, tandis qu'Aria était calme et totalement droite. Le chat était monter sur la table pour se coucher. Après quelques minutes dans le silence ou presque, Nagisa ré-enfila ses gants et sortie l'épée de l'eau. Elle montra la lame à sa partenaire de la journée, une jolie lame gravée, brillante et une fois polie, parfaitement tranchante. Un joli manche torsadé et confortable décorait l'épée. Nagisa avait apposée sa signature sur le dessous de l'arme, deux N entrelacés.

-Plutôt merci à toi ! Cette armeuh est parfaiteuh ! Elle est magnifique ! Il n'y aura plus qu'à la polir et à l'essayer !

Nagisa saisit l'épée avec précision et tenta de donner des coups dans le vide. Elle était heureuse d'avoir aussi bien travaillé. Soudainement, un drôle de phénomène se produit, sur son cœur se dessina la carte de l'étoile dans un tracé doré avant de disparaitre.

Le chat agita une oreille, Aria nota que c'était quelque chose qu'il avait déjà vu. Elle se leva et s'inclina devant la forgeronne.

-Je vous remercie du temps et du savoir que vous m'avez partagé. J'ai été très heureuse de travailler avec vous. Mais, je dois rentrer, ma famille m'attend.

-Ui ui ui ! Je comprends. Va va va, et n'oublie pas de manger !

Elle lui fait un clin d'œil en tenant toujours l'épée. Aria n'était pas du genre à sourire mais hocha lentement la tête en signe d'approbation. Elle s'en alla de la forge accompagné de son guide qui se remit à parler. Il n'y avait personne autour d'eux.

-Félicitations ! Tu as réalisé son vœu ! Je suis fier de toi.

-J'ai fait au mieux.

-Mais nous devons rentrer. Bien que le bracelet dure une journée, une fois que le vœu a été réalisé, si nous ne partons pas vers le chemin feuillus, tu resteras bloquée ici.

Aria hocha de nouveau la tête en signe de compréhension. Alors qu'elle se tenait les mains, abîmées lorsqu'elle avait aidé de temps à autre l'artisante, elle remarqua que son bracelet se mettait à briller. Le chat lui fit un signe de tête et l'emmena derrière un buisson, en le traversant, ils se retrouvèrent tous deux sur le chemin feuillus. Quelques mètres plus loin, une personne semblait les attendre les bras croisés.

-Eh bien, tout semble s'être bien passé.

C'était une femme qui venait de parler, grande, fine, elle avait des cheveux blonds bouclés jusqu'aux épaules, de petits yeux bleus, un haut blanc et un pantalon en cuir marron. Elle reflétait tout les atouts d'une femme distinguée. Cette dame, c'était la mère d'Aria.

-Je t'avais dit Kira que tout allait bien se passer. Dit Tuto en souriant de ses petites canines.

-Oui, j'ai vu. Bien que j'aurais aimé que ma fille évite de se salir les mains.

-C'est pour...

Elle le coupa.

-Les oracles blablabla, je sais. Tu nous as ramené à manger chérie ? Ça reste simple mais ça servira pour le souper. Allez, viens, rentrons.

Elle attrapa sa fille par les épaules et l'emmena avec elle. Tuto regarda l'enfant partir avec sa mère. Il était difficile de contrarier la vendeuse d'arme du village. Il sortit jusqu'au village, il était l'heure de quémander un morceau de poisson.