Chapitre 9 : (PARTIE II) Le Retour de l'Empereur déchu ✦
"Je peux avoir un verre d'eau, s'il te plaît ? Je meurs de soif !"
Minho tendit un verre à sa fille, et il continua de préparer les plateaux-télé. Il agença des sandwichs triangulaires, des crevettes, des bâtonnets de tomates cerise, et des fruits frais coupés en morceaux, que son mari chipait de temps à autre.
Pendant ce temps-là, ——- et Jisung préparaient le canapé bleu roi, le rendant plus confortable qu'il n'était déjà.
La jeune fille trouva entre les plis du sofa deux Tarbelles, son chouchou violet qu'elle avait perdu, et une perle ronde orange.
Les plateaux prêts, la petite famille disposa les fines couvertures et les coussins autour d'eux, et le châtain alluma la télévision.
Ils choisirent une émission de variétés, et quand ——- entendit la présentatrice annoncer l'arrivée de l'Élue dans le programme, elle roula des yeux.
Minho remarqua son air ennuyé, et il rit.
— Tu ne l'aimes pas ? C'est vrai que tu travailles au palais, tu as dû la rencontrer !
— Vraiment pas. La brune mordit dans un sandwich. Elle se prend pour le centre du monde, c'est exaspérant ! Véra ne lui parle plus, et elle refuse d'admettre ses torts !
— Ça doit être une mauvaise amie, remarqua Jisung.
— J'ai le bonheur de ne pas expérimenter son amitié, Dieu m'en garde.
Ses parents sourirent, et ——- ne put s'empêcher de singer la blonde qui souriait faussement. Ils rirent, et alors que la jeune fille mangeait sa troisième brochette de raisins, la présentatrice interrogea Alice : "
— Qu'aviez-vous ressenti quand on vous a appris que vous étiez l'Élue ?"
Un rire grave se fit entendre dans les coulisses, et l'incompréhension tinta le visage des femmes.
— Soyons sérieux deux secondes, cette gamine n'est pas l'Élue.
Le jeune homme qui parlait apparut à l'écran, et tout dans sa tenue indiquait qu'il faisait partie de l'équipe technique.
— Je vous savais idiots, mais vous dépassez mes espérances.
— Guillaume, qu'est-ce qu'il te prend ? On est en direct !
— Voyons, tu ne m'as pas reconnu ? Je sais que ce corps est ridicule, mais tout de même !
Chassant la boule dans sa gorge, Alice osa : "
— Qui es-tu pour prétendre interrompre cette émission ?!"
L'air amusé de l'homme s'effaça. Malgré son visage de poupon, ses yeux donnaient la chair de poule.
— Tu n'as vraiment aucune idée de qui je suis ? La peur dans tes yeux me dit le contraire.
L'homme se tourna vers la caméra, et ——- en oublia de respirer. Un bruit strident se fit entendre dans tout Tarbamo ; le palais donnait l'alerte maximum. Minho et Jisung sortirent de leur torpeur, et bondirent pour verrouiller les portes et les fenêtres. Leur fille aurait bien aimé leur donner un coup de main, mais elle était trop occupée à réaliser les mots que Guillaume, ou la personne qui contrôlait Guillaume, venait de dire : "
— Je suis votre Empereur Absolu Kaon ! Vous vous êtes bien amusé, pendant dix-sept ans, mais je suis de retour. Plus fort que jamais. Et ce n'est pas une terrienne qui prétend être l'Élue, que vous allez m'arrêter.
Alice était morte de peur, mais son ego était plus puissant encore.
— Je suis l'Élue !
— On t'a menti ! Il hurla, et la blonde s'enfonça encore plus dans le canapé. La présentatrice, elle, s'était évanouie. Et tu y as cru, aveuglément ! Tu es tellement stupide. Tu croyais réellement que tout un monde allait compter sur toi ? Tout le monde se moque toi ! Et tu ne remarques rien ! Petite chose stupide, personne ne voudrait d'une Élue de ton genre.
L'homme se retourna, et agrippa la caméra : "
— Quant à vous ! Vous allez souffrir pour votre insolence ! Vous croyez réellement pouvoir être heureux ? Jamais vous ne vous êtes autant tromp-"
Minho éteignit la télévision, et le visage rempli de haine disparut.
La jambe de Jisung tremblait quand il s'assit près de sa fille, et il semblait aux bords des larmes quand il déplaça les plateaux pour permettre à son mari de s'assoir.
Le visage sombre, le brun rassembla sa petite famille au milieu des coussins dépareillés dans une grande étreinte.
——- ne comprenait pas la situation. Pourquoi étaient-ils aussi dramatiques ? Si le peuple avait réussi à vaincre Kaon une fois, alors il était capable de le refaire !
Elle étouffa un sanglot, et enfouit son visage dans l'épaule de son père.
——- comprenait très bien la situation. Kaon avait survécu et Alice n'est pas l'Élue. La menace était réelle. Pire, elle était immense.
Jisung se leva le premier. Il essuya fébrilement ses joues trempées, et il partit dans la cuisine faire je-ne-sais-quoi.
Minho regardait le sol, hébété, et il ne détacha son regard du plancher que quand son mari lui tendit un carré de chocolat. Il le partagea avec sa fille, qui avait les yeux rouges.
Elle le fit fondre sur sa langue et elle demanda, d'une voix changée par les larmes : "
— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
— On résiste en restant fort. Les Empereurs vont trouver une solution."
Elle enserra ses bras autour de ses genoux.
— Je peux dormir avec vous ce soir ?
Jisung lui embrassa le front, et Minho l'enveloppa d'une couverture grise.
— Bien sûr ma chérie.
La nuit fut longue, mais désagréable. Le lendemain, un courrier les attendait dans la boîte aux lettres. C'était un communiqué des Sept, qui indiquait les consignes à suivre pendant ce temps de crise.
Minho le lut à haute voix, autour de la table du petit-déjeuner.
— "Nous recommandons fortement de garder votre rythme de vie habituel, nous sommes avant tout dans une guerre mentale contre Kaon,"
— C'est donc officiel, nous sommes en guerre, soupira Jisung.
— "Nous, Empereurs de Tarbamo, allons veiller à votre sécurité, c'est une promesse. Les barrières d'énergie ont été renforcées de cent depuis l'Alerte d'hier."
Minho fit une pause pour expliquer à sa fille que d'ordinaire, les immeubles étaient protégés par une barrière d'énergie produite par celles des Empereurs et du peuple. Si d'ordinaire, elles avoisinaient sept, le fait qu'elles montent jusqu'à cent prouvait que la menace était réelle.
— " Souvenez-vous, mourir heureux est mille fois préférable que vivre malheureux". Et ils ont tous signé.
— Alors, ça veut dire que je dois repartir en cours demain ?
Les deux hommes échangèrent un regard.
— Nous voulons seulement que tu sois en sécurité. Jisung prit sa main de l'autre côté de la table.
Minho pesta.
— Je déteste cette situation. Toujours ce débat maudit entre son cerveau et son cœur ! La feuille se froissa entre ses mains, et il la déchira brusquement. Je vais en parler avec les professeurs.
Et il monta s'enfouir dans son bureau.
——- n'avait pas faim du tout, mais Jisung la persuada de manger un peu de compote.
— Loup va rester dans sa meute pendant combien de temps ? Il devait revenir ce soir, est-ce que ses plans ont changés ?
— J'espère qu'ils ont reçu l'information là-bas, Kaon déteste les peluches, et les tuent par centaines. Je crois bien qu'on ne le reverra pas avant un bon bout de temps.
— Mais ils sont inoffensifs ! Loup est l'incarnation même de la gentillesse !
— C'est bien ça le problème. Kaon hait tout ce qui se rapproche de près ou de loin à toute forme de bonheur. Pour lui, les émotions qui sont dignes d'exister sont la colère, la haine, la peur... la liste est longue !
— C'est complètement stupide !
— Stupide est un euphémisme pour décrire ses idéologies.
Un carillon sonna pour avertir de la présence de quelqu'un sur le perron.
Le sang de la jeune fille se glaça, et elle chercha l'étreinte de son père.
— Je vais aller voir qui c'est, cache-toi.
Il fit mine de partir, mais elle le retint par le bras.
— Attends ! Si c'était... sa voix mourut dans sa gorge. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose !
— "Mourir heureux est mille fois préférable que vivre malheureux". Il embrassa le bout de son nez. Je vous aime, toi et Minho. J'y vais.
Elle détestait le fait qu'il parlait comme s'il n'allait plus revenir.
Il alla ouvrir, et —— reteint son souffle.
Des bribes de voix se firent entendre, et quelques instants après, Jisung revint, accompagné par l'Empereur Min Yoongi. Elle s'inclina et alla chercher Minho.
Tous les trois discutaient sérieusement, l'air grave. Minho avait les sourcils froncés en écoutant les arguments de l'homme en face de lui, et Jisung repassa nerveusement sa main dans ses cheveux pour la cinquième fois. Le châtain haussa le ton :
— Il est hors de question que je la laisse sortir alors qu'il y a un fou furieux dehors !
— Et après quoi ? Tout Tarbamo se confine, lui laissant le plein pouvoir sur nous ? !
— Il doit avoir une autre solution !
Minho se tourna vers sa fille, et ses pupilles s'écarquillèrent.
— Tu pourrais retourner sur Terre le temps que ça s'arrange !
— Je ne veux pas vous laisser ici, alors qu'il est de retour !
L'Empereur soupira.
— Et comment vous allez vous y prendre ? Tous les trains lunaires sont bloqués jusqu'à nouvel ordre. Il n'y a pas mille solutions. Faites-nous confiance, et nous allons vous protéger, comme nous avions fait, il y a dix-sept ans !
Jisung sortit de son mutisme.
— Tellement de gens sont morts, pendant la révolution ! Nous ne voulons pas que notre fille soit l'une d'entre eux !
— Allez-vous sérieusement me reprocher d'entrer dans une guerre qui causerait des pertes humaines?! Dans ce cas, arrêtez de vivre, puisque c'est la principale cause de décès ! Je vais me répéter une dernière fois, faites-nous confiance ! Et laisser cette pauvre enfant aller à l'école.
Jisung resserra ses bras contre son torse, et l'Empereur ajouta : "
— C'est un ordre."
Les yeux du châtain brillèrent, et son mari raccompagna le monarque, qui n'avait pas fini ses visites dans le voisinage.
La porte claqua, et Minho fondit en larmes.
——- se dépêcha de le prendre dans ses bras, et ses pleurs redoublèrent d'intensité. Jisung l'enserra du mieux qu'il put, et ——- cherchait un moyen de le réconforter. Elle respira profondément, et ses paumes se réchauffèrent quelques instants après.
Elle claqua des doigts, et une bulle dorée s'en échappa. Elle explosa doucement, et devint une pluie d'or. ——- sourit, et elle se détacha de l'étreinte de son père.
Sous le regard ébahi de ses parents, la jeune fille remplit la pièce de petites lueurs qui miroitaient dans l'air.
Elle sourit fièrement en voyant leurs yeux émerveillés. Elle se renfouit dans les bras de Minho.
— Ne t'inquiète pas, je vais me débrouiller.
Il raffermit sa prise contre les bras de sa fille.
Le lendemain, c'est accompagnée qu'elle entra en classe. Les parents d'élèves avaient tenu à accompagner leurs enfants en cours, et les professeurs n'y avaient pas vu d'inconvénient.
——- câlina Jisung, reçu un baiser sur le front de la part de Minho, et ils la quittèrent.
Lupin fit de son mieux pour enseigner sa matière du mieux possible, mais le coeur n'y était pas. Une drôle d'atmosphère planait dans la salle, et tout le monde la ressentait.
L'homme balafré s'interrompit dans sa phrase, et il claqua des mains.
— On arrête le cours ici. Je vois bien que vous ne suivez pas, et pour être honnête, je n'ai pas envie de faire semblant aussi.
Il s'assit sur son bureau, et croqua dans une barre de chocolat qu'il avait toujours sur lui.
— Vous avez des questions ? Bien sûr que vous en avez, il donna la parole à une élève du doigt.
— Pourquoi il est revenu ? Les Septs en avaient fini pourtant !
— Je ne sais pas. Personne ne sait encore. Tout le monde essaye de comprendre ce qui se passe.
Karma prit la parole : "
— Pourquoi on ne lui règle pas son compte une bonne fois pour toutes ? ! On a réussi une fois, on devrait pouvoir recommencer ! "
Lupin rit.
— Je comprends ton point de vue. Tu n'es pas le seul à penser comme ça, plein de gens de ta génération pensent de la même façon. Mais plus facile à dire qu'à faire, je suppose.
Ainsi, jusqu'à ce que la sonnerie résonne, l'enseignant discuta avec ses élèves, et les éclaira sur l'actualité si déconcertante.
Dans une cage d'escalier isolée, la jeune fille déjeunait avec ses amis. Enfin, déjeuner, c'est un bien grand mot.
Elle avait fondu en larmes en mangeant son curry, qui lui rappelait trop celui qu'elle avait préparé avec ses parents à son arrivée.
Chat noir la consola gauchement, Bendy lui donna un mouchoir, Hisoka lui frotta le dos, et Illumi lui donna un second mouchoir, après que celui du brun soit trempé.
Les repas finis, et la jeune fille consolée, ils se dirigèrent vers la bibliothèque, la professeur de botanique étant malade.
Bendy expliquait un exercice au blond, et Hisoka et Illumi s'amusaient à chercher des mots drôles dans un dictionnaire.
Trop distraite pour se concentrer sur sa lecture, ——- jouait avec la moquette bleue, essayant désespérément de faire le vide dans sa tête.
Mais elle avait beau essayer de toutes ses forces, le mauvais pressentiment ne faisait que grandir en elle.
Le sol vibra quand elle l'effleura du bout des doigts. Elle fronça les sourcils, ce n'était pas normal. Elle se tourna vers Illumi, le regard interrogateur, et la lueur qu'elle aperçut dans le fond de ses yeux la conforta dans son idée. C'était très étrange.
Il se leva d'un bond, entraînant Hisoka avec lui. La jeune fille essaya de prévenir ses amis qui étaient plongés dans leurs devoirs, mais aucun mot ne sortait de sa bouche.
Elle porta sa main à sa gorge, l'énergie qui se dégageait dans l'air était si oppressante qu'elle avait du mal à respirer.
Et puis elle le vit.
Kaon.
Les étudiants, après un instant de latence, se précipitèrent vers la sortie. Le silence de plomb laissa place à un brouhaha sans pareil. L'agitation était énorme, et les grandes portes furent bientôt obstruées. Les élèves en paniques finirent par sortir, et la bibliothèque fut vidée de tout signe de vie.
Excepté Kaon.
Et ——-, qui n'arrivait pas à bouger.
Il n'était absolument pas comme elle l'avait imaginé.
Dans son imaginaire, il était vêtu tout de noir, et effroyablement inquiétant.
Mais en réalité, il était mille fois plus angoissant dans sa large tunique blanche en lambeaux. Kaon était gigantesque, et ——- avait l'impression d'être un animal pris au piège.
C'était peut-être ça, en fin de compte.
Elle était coincée dans ses yeux noirs et sombres. Il n'était pas vivant. Il a traversé la mort, l'a parcourue de fond en comble, et en est revenu mille fois plus fort.
Elle vivait ses derniers instants, elle en était certaine.
Son visage se fendit d'un sourire menaçant, et ——- commença à trembler sans s'en rendre compte.
Il s'approcha lentement, et elle eut l'impression que l'air s'était alourdi de plusieurs tonnes. Il avança d'un pas, et elle recula de deux pas hésitants.
Elle ne le quittait pas des yeux, elle ne pouvait pas.
Son dos se cogna contre le mur, et sa respiration se bloqua quand elle comprit qu'elle ne pouvait plus s'enfuir.
Il s'était arrêté à présent, tout près d'elle. ——- pouvait sentir son haleine fétide de sa place. Son ventre remua, elle avait envie de vomir.
Le point de Kaon fendit l'air, dirigé sur le visage de la jeune fille. Elle se baissa en criant, son cœur battait à toute vitesse.
Sa main atterrit sur le mur vide, et elle laissa une trace. Il éclata de rire, et des morceaux de plâtre atterrirent sur les cheveux de ——-.
Il la releva par le menton, et rit en voyant son visage rougi par les larmes.
— Pathétique.
Il la jeta sur une étagère, comme si elle ne pesait rien.
— Je m'attendais à rien, mais je suis quand même déçu. Ne me dis pas qu'on ne t'a pas appris à manier ton énergie ? .
Il regarda le corps silencieux, et lui donna un coup de pied.
— Réponds à ton maître quand il te pose une question ! Tu sais faire de la magie ?
Elle reprit ses esprits, et elle répondit, la voix tremblante :"
— O-oui..."
Kaon sourit, et ——- sentit sa poitrine se compresser.
— Alors défends-toi.
Elle ne bougeait pas, le corps roulé en boule.
— DEFENDS-TOI ! Relève-toi et défends-toi !
Il la prit par le cou, et la souleva en l'air. La pression sur la gorge de la jeune fille s'accentua, et elle n'arrivait bientôt plus à respirer.
Elle allait mourir.
Ici, à la bibliothèque.
Ses poumons la brûlaient.
Ils allaient tellement lui manquer, tous.
Véra, Chat noir, Bendy, Hisoka, Illumi.
Jisung.
Minho.
Elle lui avait promis.
Elle n'était même pas capable de tenir une promesse.
Elle était pitoyable.
Son visage commençait à devenir rougeâtre.
Pourquoi fallait-il qu'il s'acharne sur elle ? Elle n'avait rien fait de mal. Elle était juste heureuse. Elle aurait ri jaune si elle en avait eu la force. Voilà qu'elle parlait d'elle au passé.
Non.
Elle est encore vivante.
Elle est encore heureuse.
Il y a encore de l'espoir.
Sa paume brilla, son corps chauffa, et sa pupille devenue rouge.
Kaon eut un rictus, et l'énergie autour de la jeune fille éclaira toute la pièce.
Et ——- la fit exploser.
Il relâcha sa prise autour de son cou un bref instant, et elle en profita pour s'échapper.
Le corps brûlant, elle courut hors du rayon. Ses poumons étaient en feu, le contraste entre le précédent manque d'air et sa respiration haletante la brûlait.
Elle fit claquer la grande porte, et elle se précipita vers les salles de classe.
Elle les ouvrit une à une.
Personne.
Elle essaya la salle d'art.
Personne.
Celle d'après.
Personne.
Elle aperçut une forme dans la salle de langues.
Elle ouvrit la porte à la volée, et elle se figea brutalement quand elle reconnut Kaon.
Il lui envoya une boule d'énergie sur son visage protégé par une couche dorée.
Elle hurla quand la lumière blanche la toucha. Jamais elle n'avait eu aussi mal.
Elle croisa son regard sombre au possible, et elle crut perdre l'équilibre.
Il avança lentement vers elle, et elle prit sur elle pour s'enfuir du noir abyssal de ses yeux.
Ses pas précipités résonnaient dans les couloirs vides.
Sa précédente attaque ne lui avait rien fait, mais elle avait encore de l'énergie en réserve.
Cachée dans un coin, elle fit chauffer ses paumes, et forma un sabre doré. Celui qu'elle avait fait au palais.
Kaon apparut en face d'elle, et ——- serra la garde de la lame lumineuse.
Il se dirigea vers elle, et elle avait l'impression que la scène se déroulait au ralenti. Sa vision devenue floue, elle avait l'impression de le voir plusieurs fois.
Il se matérialisa derrière elle, et il la jeta sur le sol en lui empoignant ses cheveux.
Kaon apparut en face d'elle, et ——- serra la garde de la lame lumineuse.
Il apparut à sa gauche, et elle sursauta. Elle sentit une douleur immense dans son dos.
Sa vision devenue floue, elle avait l'impression de le voir plusieurs fois.
Kaon apparut en face d'elle, et ——- serra la garde de la lame lumineuse.
Il se dirigea vers elle, et elle avait l'impression que la scène se déroulait au ralenti.
Il toucha sa lame du bout de doigts, et elle fondit.
——- était désarmée.
Kaon apparut en face d'elle, et la main de ——- empoigna le vide.
Elle se rappela de son arme qui avait fondu au contact de Kaon, et il apparut à sa droite.
Kaon apparut en face d'elle.
Elle allait devenir folle.
— C'est tout ce que tu sais faire ? Tu n'es bonne qu'à pleurer ? Il appuya sur la plaie sur son épaule, et sourit en voyant son visage ruisselant de larmes. Tu dois te sentir étrange, d'être confrontée à la violence alors que tu nageais naïvement dans ton bonheur. Remercie-moi.
——- osa dire non de la tête, et il pressa ses doigts sur sa blessure, ses yeux brillants d'une lueur malsaine.
— Remercie-moi. Remercie ton maître de te faire sentir vivante.
Elle ne répondit pas, et Kaon appuya plus fort. Elle hurla.
— J-je vous d-demande pard-don, ne recommencez plus, je vous en supplie !
Il leva un sourcil.
— J-je vous remer-rcie.
Il rit.
— Tu es vraiment pitoyable, je comprends mieux pourquoi tes amis t'ont abandonnée. Tu te sens trahie ?
Il la poussa, et elle tomba sur ses genoux, vidée d'énergie.
— C'est injuste, n'est-ce pas ? Ce n'était pas ta faute si tu as failli mourir de peur quand tu m'as vu.
Il hurla :
— Réponds quand je te parle !
— I-ils ne m'ont pas a-abandonnée.
Il lui donna un coup de pied dans le ventre.
— Personne ne voulait être avec toi, tu leur faisais uniquement pitié.
— N-non, c'est f-faux.
— Ils sont partis ! Il s'écria, et il la tira par les cheveux. Lève-toi ! Défends-toi de toutes tes forces pour que je te détruise mieux par la suite !
— Je n-ne peux pas, je n'ai p-plus d'énerg-gie.
— Tu continues de briller, tu n'as pas d'excuses !
C'est vrai, sa peau tachée par le sang émettait une petite lueur craintive.
Ses paumes commencèrent à chauffer, et son champ de vison se remplit de points noirs.
Kaon la gifla.
— Reste consciente.
Mais elle était si fatiguée ! Son corps lui faisait mal partout, et ses yeux étaient en permanence mouillés. Elle était sale à force d'être traînée par terre, et sa tête lui faisait horriblement mal.
Tout l'insupportait.
Même respirer était un supplice.
Elle sanglota, et son corps brilla plus fort. Elle sentit de l'énergie couler dans tous ses membres, et ses pupilles se teintèrent d'un rouge plus intense.
L'homme en face d'elle ne bronchait pas, attendant qu'elle vide la dernière goutte d'espoir en elle.
——- cumula toute la lumière dorée dont elle disposait vers ses mains, et dirigea ses paumes chargées sur Kaon.
Il ne semblait pas affecté de la menace, il présenta même son thorax à la jeune fille.
——- n'avait jamais eu autant d'énergie à dépenser. Avant, elle en gardait toujours en réserve. Mais ce n'était pas comme les dernières fois.
Elle ne réfléchit pas sur le résultat que causerait l'amas d'énergie sur Kaon. Elle voulait juste rentrer chez elle, et que tout redevienne comme avant.
Elle respira d'un coup sec, et expulsa toute sa magie sur lui.
Elle fut poussée en arrière par le souffle de l'explosion, et un acouphène aigu prit place dans ses oreilles.
Elle reprit ses esprits, et elle souffla. Elle était épuisée. Mentalement et physiquement.
La fumée se dissipa, et les yeux de Kaon apparurent.
Il était encore là.
Non, pitié, non.
— À mon tour, maintenant.
Un flash éblouit la pièce, et en un instant, une boule frémissante d'énergie reposait au creux de sa paume. Il l'approcha lentement du visage de ——-, un sourire menaçant sur le sien.
— Tu mourras, pour avoir eu le culot de penser me battre.
——- ne réagit pas, les épaules voûtées.
Elle s'était battue de toutes ses forces, mais elle était incapable de lutter.
— Mais pas maintenant. Tu mourras d'abords de peur, avant de mourir tout court.
La boule d'énergie se transforma en une forme plus pointue, et rapide comme l'éclair, Kaon entailla le bras de ——-.
Le cri de douleur se fondit dans le rire de l'homme, et il se volatilisa sans plus de cérémonie.
Sa main compressant la plaie, elle s'assit sur le sol. L'atmosphère étouffante s'était dissipée, mais ——- n'arrivait toujours pas à réfléchir correctement. Les yeux perdus dans le vide, elle se fit une petite place sur les livres jetés par terre.
Elle n'avait jamais été aussi fatiguée, ses paupières étaient tellement lourdes.
Des pas pressés se firent entendre dans le couloir, et une horde de policiers apparurent.
La voix de Véra la sortit de sa torpeur.
— Reste avec moi, je t'en supplie ! ——-, tu ne dois pas t'endormir, tu as perdu trop de sang !
——- sourit faiblement, pendant que son amie bandait son bras.
— Je ne t'avais jamais vu en uniforme, ça te va plutôt bien.
La jeune femme fit signe à ses coéquipiers de chercher un brancard, et elle se tourna vers elle.
—Je suis tellement désolée, j'aurais dû te le dire plutôt ! Tu aurais été au palais, et rien de tout cela ne serait arrivé ! Je m'en veux tellement.
— De quoi tu parles, Véra ? Ce n'est pas ta faute s'il s'en est pris à moi !
La blonde secoua la tête.
— Tu sais pourquoi il en avait après toi ?
— Non... Mais il ne me visait pas particulièrement ? Je crois...
— ——-, il s'en est pris à toi parce que tu es l'Élue.
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