Chapitre 3: Un blond, deux châtains et une peluche ✦
Une grande secousse résonna à travers le train tout entier et ——- reversa la boisson qu'elle venait d'acheter il y a quelques minutes sur elle.
"Merde, merde, merde. C'est le deuxième portail, je devais être habituée !"
Elle pesta et essaya de s'essuyer du mieux qu'elle pouvait. Zut, son pyjama était tâché maintenant.
Marie, après avoir annoncé l'arrivée à Tarbamo dans moins de sept minutes, sortie de sa cabine et se déplaça vers la Terrienne qui était en train de scruter ses habits, en espérant que la tache disparaisse sous ses yeux par je-ne-sais-quelle magie.
Avec un sourire amusé, elle lui fit signe de l'écouter :
"Hey, ne t'en fais pas pour..., elle désigna sa tache de jus de fruits de sa main. Ça. C'est une tâche qui s'enlève assez rapidement. De toute façon, tu ne comptais pas aller sur Tarbamo en pyjama, n'est-ce pas ?
——- se figea.
C'est vrai qu'elle aurait pu prévoir un petit sac d'affaires, surtout en sachant qu'elle allait dans un autre monde.
— Les pyjamas, c'est très confortable, je te ferais savoir ! Je ne vois pas le problème !
Elle aurait pu continuer sa tirade longtemps si son amie ne l'aurait pas interrompue en riant.
— Suis-moi, je vais te montrer l'une des innombrables qualités du Tarbamoon SpaceRail, la Lifa extension."
En disant ces mots, Marie conduisit ——- dans une sorte de compartiment qui ressemblait fortement à des cabinets.
L'auteure eu un petit rire.
"Tu comptes me montrer le fonctionnement de toilettes ? Je suis désolée de te décevoir, mais sur Terre, nous avons aussi des toilettes dans nos trains !"
L'employée de train balaya sa phrase de la main en roulant des yeux.
"Pour ta gouverne, la Lifa extension n'est pas des toilettes. C'est un endroit spécialement fait pour nos clients terriens. La plupart du temps, leur tenue ne convient pas à la situation. Alors notre compagnie a imaginé un truc plutôt sympa. Elle fit coulisser la porte. Un dressing plus vaste que ton imagination toute entière !"
Mais la pièce était vide, excepté un siège bleu en forme de main qui trônait au centre.
Marie pressa —— à s'asseoir, et se dépêcha de fermer la porte, excitée comme une puce.
À croire que c'est elle qui va vivre cette expérience, pensa ——- dans un sourire.
Un écran s'alluma au dos de la porte et laissa apparaître une barre de recherche.
Marie se tourna vers la jeune femme qui s'interrogeait.
"Alors, que veux-tu porter ?"
Après de longues et fastidieuses minutes, sous l'œil expert de Marie, elle trouva chaussure à son pied, dans tous les sens du terme.
Elle sortit de la cabine habillée d'un pull bleu marine qui laissait voir le col d'une chemise bien repassée. Pour le bas, elle avait opté pour un short de couleur blanche assez ample qui lui arrivait au-dessus des genoux. Elle avait mis des converses à plateforme et avait décoré le tout avec quelques bagues, des boucles d'oreilles sobres et un collier de perle.
La jeune femme était ravie du résultat, et ne cessait de complimenter ——-.
——- retourna à sa place et Marie entreprit de lui expliquer comment son arrivée à Tarbamo allait se passer.
Toujours grâce à la Lifa extension, une sorte de système de famille d'accueil était mis en place pour que les clients puissent s'intégrer plus naturellement à Tarbamo. Basé sur un test de comptabilité, la Lifa choisit la famille parfaite selon leurs personnalités. Et celle de ——- l'attendrait sur le quai, pour l'emmener dans sa nouvelle maison.
L'intéressée hocha la tête, concentrée. Ça faisait beaucoup d'informations d'un coup. Elle espérait vraiment que la rencontre serait naturelle, sinon ça deviendrait rapidement malaisant.
Une cloche tinta deux fois, et Marie se leva, pressée. Elle marcha rapidement dans le train, touchait à plein de boutons colorés qui faisaient du bruit, toujours ——- sur ses pas.
"Bon, on arrive très bientôt, je ne peux pas t'expliquer plus de choses. Elle lui tendit un petit porte-monnaie. Tiens, c'est un peu d'argent pour les urgences, tes parents d'accueil t'attendent sur le quai avec une pancarte à ton nom, tu devrais rapidement les retrouver. Elle se retourna brusquement et pris la jeune femme par les épaules. Ne stresse pas trop ok ? Ils doivent être plus paniqués que toi actuellement, j'en mettrais ma main à couper."
La jeune femme n'était pas sûre de la véracité des mots de son amie, son ventre se tordait déjà d'anxiété et elle doutait qu'on puisse faire pire.
Mais elle n'eut pas le temps de paniquer davantage, le train arrivait en gare dans un nuage de fumée.
Après avoir claqué un bisou sur sa joue, Marie la sortit du train par les portes coulissantes en verre, visiblement très occupée.
Un pied à peine posé sur le quai, la lune changea de couleur. D'un bleu clair, elle passa d'un rouge pourpre, d'une façon qui rappelait à ——- du lait qui se diluait dans du café. Accompagné de ce brusque changement de couleur, un mélodieux tintement de carillon qui semblait provenir de la ville entière résonna dans l'air, comme si Tarbamo tout entier chantait son arrivée.
C'était une poétique manière d'annoncer que c'était le soir, pensa-t-elle. Elle avait quitté la Terre en pleine nuit, mais le soleil était déjà haut dans le ciel, veillant sur le monde, accompagné par trois lunes. La plus grosse était marron, et était prise en sandwich entre une jaune derrière et celle qui avait changé de couleur, une toute petite rouge par-devant.
Après avoir contemplé le ciel jusqu'à en avoir mal au cou, elle se dirigea vers le grand bâtiment à trois étages.
La jeune femme se trouva au milieu d'une foule dense à en donner le tournis, composée d'êtres en tout genre.
Il y avait des grands, des petits, des hommes, des femmes, des fées et ——- cru même apercevoir une famille de canards se déplacer en file-indienne. Tous étaient en train de chuchoter entre eux, en scrutant le ciel rouge d'un œil inquiet et curieux. Mais elle avait mieux à faire que de se pencher sur le sujet, on l'attendait.
Elle serra le porte-monnaie dans sa main, pris une grande inspiration et se mit à la recherche de sa famille.
Quelques mètres plus loin, deux hommes tenaient une pancarte en carton avec écrit dessus le nom de leur fille qui venait d'une autre planète. Ils étaient assis sur un banc en pierre pour rendre l'attente moins longue et la jambe du presque blond tressautait nerveusement. Le brun posa sa main dessus pour le calmer, et ça semblait fonctionner, car son mari s'apaisait aussitôt.
"— Ne t'inquiète pas Jisungie, tout va bien se passer. Le dénommé Jisungie se tourna vers lui.
— Je suis super excité et super nerveux et super content et super stressé en même temps, il débita, j'ai trop hâte de la rencontrer et en même temps, j'appréhende un peu... Imagine qu'elle ne nous aime pas ?! Ou pire, que nous, nous ne l'aimons pas ! Jagiii, dans quoi on s'est embarqués encore.... " Il pleurnicha sur son épaule.
Un sourire amusé sur le visage, le châtain répondit :
" — Mais Jisung, c'est toi qui as eu l'idée, je te rappelle ! Tout a commencé grâce à toi !
— N'empêche que tu as tout de suite accepté et que tu as même voulu commencer les démarches en plein milieu de la nuit !
Le châtain lui claqua un rapide baiser sur la tempe.
— C'est parce que je ne peux rien te refuser Jagi-ah."
Le blond rougit et lui donna un coup de coude, "Arrête de dire des choses comme ça sans prévenir"
Le châtain se moqua de son comportement, mais s'arrêta dans son rire quand une personne rentra dans son champ de vision.
"Jisung, je crois que c'est elle"
Le blond se redressa aussitôt et se raidit quand il aperçut une jeune fille qui correspondait à l'annonce. Il dégaina rapidement son téléphone pour vérifier les informations fournies par la Lifa extension, et oui, c'était bien elle.
D'une même voix, ils crièrent le nom de la jeune fille pour attirer son attention.
Quand elle se retourna, un grand sourire éclaira son visage et elle se dépêcha d'aller à leur rencontre.
Les deux hommes étaient médusés de la beauté innocente de leur fille.
Un sourire de soulagement s'était dessiné sur le visage de ——-, elle était heureuse de les avoir enfin trouvés après avoir passé la gare au peigne fin.
En quelques pas, elle était devant eux. La jeune fille leur sourit timidement, mais les deux hommes la mirent rapidement à l'aise, oubliant leur propre stress.
"Salut, tu es ——- n'est-ce pas ? Je suis Lee Minho, et voici mon mari Han Jisung. Il la salua d'un sourire lumineux. On est ravis de te rencontrer !"
Celui qui avait pris la parole avait les cheveux noisette et surplombait d'une tête son époux. Il était très beau, son visage avait des allures de statues grecques. Il avait un air taquin de félin mais ——- ne savait pas expliquer d'où lui venait ce ressenti. Il était très proche de son mari, leur proximité témoignant de leur connexion profonde. Le presque blond avait les cheveux couleur miel qui lui arrivaient légèrement au-dessus de ses yeux en amande. Ils étaient de couleur sombre, ce qui lui donnait un regard expressif. Il avait des joues rebondies qui lui donnait un air enfantin qui contrastaient avec son visage anguleux et ses traits assez fins. Tous les deux avaient l'air vachement sympathiques et ——- avait hâte d'apprendre à les connaître.
Quand les présentations furent terminées, la discussion bascula sur quelque chose de plus futile. Les mots coulaient à flots, ils avaient rapidement perdu la notion du temps.
Des trains arrivaient et repartaient, les passagers se pressaient, la foule se diversifiait.
Mais eux, restaient assis sur le banc à parler de tout et de rien, le sourire aux lèvres.
Après avoir passé des heures dans la gare, Jisung proposa de rentrer chez eux. Quelques mètres plus tard, ils se retrouvèrent devant un véhicule couleur pêche. Il ressemblait très fortement à une voiture, seulement, elle dépendait de cristaux pour la faire fonctionner, et non quelque énergie fossile, et se déplaçait dans les cieux, en suivant la route céleste holographique. Le blond en était très fier, il ne cessait d'en vanter les mérites. Minho la pris à part et lui chuchota :
"— En réalité, il ne sait pas conduire, c'est moi qui l'emmène partout, mais ne lui fais pas la remarque, il va mal le prendre sinon"
——- avait dû se pincer les joues très fort pour ne pas éclater de rire et essaya difficilement de garder un visage neutre quand Jisung monta blasé sur le siège côté passager sous l'œil taquin du châtain.
L'énergie débordante causée par tous les changements les avait fatigués, alors Jisung mis en route un morceau de musique classique et tous se firent silencieux, bercés par l'ambiance reposante des trajets calmes en voiture.
Le paysage défilait sur les vitres, laissant apercevoir la ville qui brillait grâce aux cristaux qui semblaient être partout. ——- regardait, admirative, les architectures des maisons et les habitants du monde qui avait l'air minuscule, vu d'en haut de la route.
Au bout d'une trentaine de minutes, un immeuble attira son attention. Il était d'un rose poudreux et était composé de nombreux étages et de nombreuses tourelles. La majorité de la structure était recouverte de vitres teintées, et des jolis ornements les décoraient. Des toits étaient faits entièrement en vitraux sur lesquels le soleil se reflétait, l'immeuble devait être très lumineux à l'intérieur, songea-t-elle.
La forme du bâtiment était particulière, et dénotait de celles du reste du quartier. En haut des quelques tours qui s'élevaient dans le ciel rouge, il y avait des sièges, des tables et une multitude de plantes qui remplissaient les terrasses perchées.
Captivée, elle fit remarquer à ses parents à quel point elle était fascinée par l'immeuble. Minho sourit et Jisung laissa échapper un rire : " C'est notre maison. Et maintenant, c'est également la tienne. Tout le bâtiment t'appartient."
Un grand sourire éclaira le visage de la jeune fille sans qu'elle puisse le contenir, elle avait de la peine à les croire. Mais quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés et elle devait bien se rendre à l'évidence.
Elle allait adorer son séjour ici.
Dans un saut, elle monta les escaliers quatre à quatre, impatiente de découvrir son nouveau chez-soi, suivi par les deux hommes qui souriaient en silence.
Elle sautilla au premier étage, admirant les plantes majestueuses de la véranda et sifflotant avec les oiseaux qui volaient.
Elle débarqua au deuxième étage, flâna entre les rayons de l'immense bibliothèque, s'assit sur les innombrables fauteuils colorés qui étaient jonchés sur le sol et se rafraîchit dans la petite cuisine bleue.
Elle arriva au troisième étage, et laissa la brise caresser son visage sur le balcon en pierre. Elle valsa dans l'immense salon, destiné aux soirées longues qui ont un arrière-goût de luxe.
Elle monta au quatrième étage, essoufflée, et fit une pause sur le bord d'un grand bassin intérieur, laissant tremper ses pieds.
Après avoir admiré les reflets colorés des vitraux sur sa peau, elle se leva et monta au cinquième étage.
Elle atterrit dans une sorte de couloir qui menait au salon, le mur saturé de tableaux. Un meuble lui fit face, rempli de livres séparés d'objets en tout genre. On pouvait facilement trouver des lunettes de soleil, une télécommande qui devait être sûrement celle qu'on cherchait depuis des mois, un carnet de recettes annoté de partout, une tasse en plastique incassable cassée, un pot de crayons, des cadenas sans clé et des clés sans cadenas.
Elle avança et arriva dans la pièce de vie.
Un immense canapé bleu roi était installé dans un coin, débordant de coussins. A nouveau, des cadres décoraient le mur, en face d'une multitude de plantes colorées placées en face de l'immense baie vitrée qui offrait une vue magnifique depuis le début de la visite. Un tapis oriental était paresseusement allongé par terre, invitant à s'allonger dessus.
——- sortit de sa contemplation par un bruit qui venait de la pièce d'à côté. Quelqu'un fouillait dans les placards, et faisait un bruit monstre.
Après avoir jeté un coup d'œil inquiet aux deux adultes derrière elle, la jeune femme s'avança doucement vers la pièce, et son regard trouva rapidement l'origine du bruit. Quelqu'un, ou plutôt quelque chose, poilu et menu, avait le corps à moitié dans les placards de la cuisine. Il se débattait avec de la vaisselle, en essayant de faire le moins de bruit possible. C'était peine perdue, visiblement.
Hésitante, elle s'approcha plus près et le pris dans ses bras pour le déloger. C'était une sorte de peluche grise qui ressemblait à un raton-laveur. Elle la regardait avec ses grands yeux marron et ——- cru fondre devant autant de mignonnerie. Elle émit un petit son, se délogea des bras de la jeune fille, et alla se courber devant les deux hommes en menant un discours dans des sonorités particulières.
Le blond s'accroupit, et caressa affectueusement la boule de poil qui était animé dans sa prise de parole. Finalement, elle se tut, et semblait attendre une réponse en le sondant avec ses grands yeux noisette.
Minho les rejoignit par terre.
"Ce n'est pas grave Loup, tu avais déjà beaucoup à faire. On fera le gâteau tous ensemble une prochaine fois."
La grande peluche s'agita et marmonna quelque chose en regardant la jeune femme.
Le presque blond prit la parole à son tour.
"Oui ; je sais que tu voulais lui faire une surprise, mais crois-moi qu'elle est déjà satisfaite que par ta présence !"
Les yeux de Loup s'agrandirent et il se tourna vers elle pour confirmer les propos de Jisung. Quand ——- lui ouvrit les bras, il retourna dans les bras chaleureux de l'autrice, tout content. À ce moment, un chat roux sortit d'un tiroir.
"Je te présente Sonnie, c'est la plus âgée de nos trois chats. Les deux autres sont un peu plus timides, tu feras leur rencontre quand ils voudront bien de toi"
Elle eut un petit rire et resserra son étreinte en enfouissant son nez dans les poils pelucheux. Elle aurait pu rester longtemps sur le sol de la cuisine, seulement, son ventre gargouilla.
——- fit un sourire gêné, visiblement, elle avait faim. Elle n'avait pris qu'une malheureuse boisson qui avait fini sur elle, et n'avait pas remangé depuis.
La peluche grise se tortilla dans ses bras et descendit. Il la prit par la main, et semblait vouloir l'emmener quelque part.
Intriguée, elle se laissa faire, et se retrouva debout en face du plan de travail pendant que Loup fouillait dans les placards accrochés au mur. Il en sortit sans grande peine un dé à trente faces, une pièce de puzzle de ciel bleu, un sachet d'engrais pour des plantes carnivores, un décapsuleur rouge, un ticket à gratter pour enfin trouver ce qu'il cherchait.
Il tenait dans ses pattes un carnet de recettes. Il le feuilleta rapidement et montra à ——- une page qui expliquait en détails comment préparer un curry de légumes. La photo illustrative donnait très envie, et son ventre gargouilla une seconde fois, comme pour donner son avis également.
"Ça me semble être une bonne idée de repas, vous en pensez quoi ?" dis Minho en apparaissant derrière elle, la faisant sursauter.
"On pourrait le cuisiner tous ensemble" proposa Jisung, lui aussi debout.
La jeune femme sourit. Ce programme lui plaisait bien.
Par contre, il lui fallait une bonne douche et des vêtements plus confortables avant de commencer quoi que ce soit.
Alors, elle monta au sixième étage.
Elle arriva dans une pièce où un grand lit trônait, recouvert de coussins en tout genre. Il était enveloppé d'une couette blanche qui avait l'air moelleuse à souhait. Le parquet était recouvert d'un tapis bleu en points noués qui s'animait, laissant les fleurs présentes dessus s'offrirent une valse entre elles.
La chambre était grande et spacieuse. Elle était inondée de lumière grâce aux grandes vitres encastrées dans le mur. Des cadres vides étaient posés les uns sur les autres, soutenus par le mur, attendant des souvenirs pour les remplir. En levant les yeux au plafond, elle aperçut des guirlandes de cristaux suspendus.
Minho et Jisung, qui étaient sur le point de monter dans leur chambre plus haut, entrèrent dans sa chambre pour lui expliquer quelques détails.
Ses vêtements étaient rangés dans cette pièce-là, Jisung montra une porte, et elle avait accès à sa propre salle de bain là, Minho ouvra une autre porte, laissant de la vapeur se déposer sur les lunettes rondes de l'homme aux cheveux de miel. Malgré sa vue brouillée par l'eau condensée, il put entrer dans le seuil de la pièce pour lui indiquer dans quel panier mettre ses vêtements sales et par quel procédé ils descendaient par eux-mêmes dans la buanderie qui se trouvait quelques étages plus bas. Après avoir tout écouté attentivement, elle prit ses marques et s'enferma dans la salle d'eau après avoir remercié ses parents.
Une fois totalement déshabillée, ——- fit coulisser les portes devant elle. Elle fit face à une pièce carrelée du sol au plafond de jolis petits carrés blancs, reflétant les symboles colorés causés par la lumière des vitraux qui servaient de plafond. Elle fit tremper son pied d'un œil curieux dans la grande étendue d'eau chaude qui trônait au centre de la pièce. C'était une sorte de mini-lac artificiel, entouré par de grands galets lisses. Des plantes aquatiques étaient disposées partout, donnant l'illusion de nager en pleine nature. ——- s'immergea complétement dans la grande baignoire naturelle, un soupir de bonheur lui échappant des lèvres. En pataugeant dans l'eau, elle eut un sourire béat ; elle adorait sa nouvelle maison.
Une fois montés dans leur chambre, les deux hommes se regardèrent dans les yeux, avec un sourire qui ne voulait pas s'effacer de leurs visages.
Jisung sauta dans les bras du châtain qui lui ébouriffa vigoureusement les cheveux, rayonnant de bonheur.
Après être restés une éternité dans les bras de l'autre en se regardant dans le blanc des yeux, ils se rappelèrent du temps qui défilait et ils se dépêchèrent de se changer.
Tu sais, commença le blond la tête dans son pull, je n'aurais pas dû m'inquiéter autant. Et pour rien, en fin de compte. J'ai l'impression de la connaître depuis toujours, c'est un truc de dingue. Je suis super heureux et super fier de pouvoir la considérer comme ma fille."
Minho hocha la tête, il était complètement d'accord avec lui. Après avoir enfilé un pantalon plus confortable, il déposa un chaste baiser sur les lèvres de son mari qui avait fini de se battre avec son pull, puis ouvrit la porte pour rejoindre leur fille.
"Tu vois tout ce que tu viens de dire ? Eh bien tout pareil."
Autour de la table de la cuisine, tout le monde s'activait dans une ambiance festive. Minho remuait le bouillon d'un geste expert, ——- coupait grossièrement les légumes nécessaires et Jisung rinçait le riz, assisté par Loup.
Ils suivaient la recette à la lettre et durent goûter la préparation à tour de rôle pour des soucis d'égalité, même si le châtain avait la bizarre impression d'en avoir moins eu que le duo qui chuchotait avec des airs de conspirateurs.
La joyeuse famille cuisinait, discutait et riait, bercée par la tendresse des derniers rayons de soleil rougissant. Mais trop prise dans un débat animé avec ses parents, la jeune femme se blessa rapidement l'index, par manque d'attention.
Oh, ce n'était qu'un petit bobo de rien du tout, mais si on en croit l'agitation dans laquelle se sont mise le couple, ce n'était pas l'avis de tout le monde.
Le blond mis tous les placards à l'envers pour trouver des pansements, Minho failli faire brûler le bouillon, Loup ne fit que pousser des petits cris en courant dans tous les sens, tous inquiets pour trois fois rien sous le regard blasé de la jeune femme. Mais elle ne put s'empêcher de fondre devant autant d'attention.
Quand l'excitation retomba, ce fut l'heure de manger. Tout le monde se servit et commença à manger, fiers du repas qu'ils avaient préparé. ——- était agréablement surprise, tous les plats qu'elle avait réalisés jusqu'alors finissaient lamentablement brûlés. Elle avait déjà mangé du curry sur Terre, comme elle expliqua aux personnes autour de la table nappée, mais celui-là avait un goût particulier. Il était plus savoureux, plus réconfortant et avait un je-ne-sais-quoi qui rendait nostalgique.
Après avoir avalé une grande bouchée, le presque blond lui exposa sa théorie. À Tarbamo, les pensées et les sentiments influent dans un repas. Par exemple, la boisson énergique que Minho buvait après le sport était faite par un grand sportif très joyeux, le genre de personne qui arrive à vous motiver à courir dix kilomètres sous la pluie avec lui. C'était très courant d'avoir sa boisson, quand tu es une célébrité de ce monde. D'ailleurs les parfums les plus connus étaient ceux produits par les Sept Empereurs, ceux qui dirigeaient Tarbamo. Donc cette petite saveur réconfortante en plus, c'était peut-être le goût du bonheur d'être réunis, en famille.
Un silence éloquent suivit sa phrase, laissant une boule de bien-être grandir dans leurs ventres, un sourire sur leurs lèvres.
Plus tard dans la soirée, quand les paupières se sont mises à se fermer et quand les bouches ont bâillé sans retenue, ils allèrent se coucher, non sans d'innombrables pauses sur les paliers, reculant l'heure de la séparation nocturne.
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