8-Rosa
Résumé des chapitres précédents
Des évènements étranges se produisent en Bretagne et Boniface, un policier envoyé enquêter là-bas a disparu. Tami est désigné à son tour pour aller comprendre ce qui s'y passe. Il fait connaissance avec ses collègues à Huelgoat où une cellule de crise a été installé. L'inspecteur Erwan Rosdof est associé à l'enquête avec lui.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal, l'humain ?
Merlin Charlaix, bébé fée
Personnages secondaires :
Ses collègues de la PMN : Shane la sorcière du Nord, Horio l'orc, Irène Lanala son ex capitaine, Le lourd son nouveau capitaine et le commissaire Tabor. Boniface le policier qui a disparu. Rosa l'experte scientifique.
Ses collègues de la PMN de Bretagne : le capitaine Landerneau, l'inspecteur Erwan Rosdof.
De la meute de l'Est : André Charlaix, son père. Martial Markalan le Bersek et lra Champelier le futur couple d'alpha. Jason Markalan, l'alpha de la meute de l'Est. Liam Daguerre, le scientifique de la meute et le beau-père d'Ira, marié à Frédéric Champelier, le père d'Ira.
Son garde envoyé par la Meute de l'Est : Luis, le vampire Klino qui aide pour le ménage, et Nouria la nourrice Orc du bébé.
***
L'air breton iodé et chargé d'embrun me réussit, je dors aussi bien que Merlin, jusqu'à ce que du chahut devant la propriété me réveille. Des exclamations, une discussion assez forte, merde ! je me redresse dans mon lit et saute dans un survêtement.
Rosa est en mini robe rouge vif et cuissarde verte. Avec ses cheveux blonds platines, elle a l'air d'une pin up, en réalité cette maudite sorcière ne pense qu'à son travail de scientifique. Elle fait face au loup sous sa forme humaine, à poil et visiblement fâchés et au vampire bardé de cuir.
Merde ! J'ai oublié de les prévenir de la venue de ma copine.
─ Vous préparez un remake d'un porno tous les trois ? J'en suis aussi !
─ Te voilà toi ! C'est quoi ces bestiaux ? m'interpelle Rosa, agacée.
─ Bonjour, Rosa, je te présente mon frère de meute : Luis. Regarde plus haut ! Et voici Klino, un vampire qui vient de se lier à ma meute.
Je me tourne vers les gardes avec un sourire contrit.
─ Messieurs, désolé pour l'alerte, cette dame est de la maison. C'est une experte scientifique et c'est moi qui l'ai appelée. Elle va peut être rester dormir ici.
Rosa continue d'admirer l'homme devant elle. Je ne peux m'empêcher de la charrier pour le plaisir et pour toutes les fois où elle s'est foutue de moi.
─ Regarde plus haut ! j'insiste encore.
Sans se démonter, elle rétorque.
─ Je me disais qu'il ferait un beau spécimen sur ma table d'autopsie.
─ Gourmande !
Je me faufile entre les gars et la prends par la main pour la faire rentrer. Impossible de louper le regard agacé de Luis, qui après s'être changé en loup, part patrouiller. Rosa le mate sans vergogne. Le loup, lui plairait aussi sur sa table d'autopsie.
─ Viens prendre du café et des tartines. Tu verras, le beurre ici est salé, c'est trop bizarre. Au fait tu n'avais pas plus voyant comme tenue ?
─ J'aime voyager confortable quand je transplane. Tu me montres ma chambre que je me change ?
Elle fait un mouvement et une valise apparait, suivie d'une seconde valise noire que j'ai l'habitude de voir, contenant son matériel d'expertise médicolégale.
Klino la précède en voletant et l'emmène dans les étages, silencieux et affairé. Elle revient peu après vêtue d'un jean et d'un tee-shirt blanc.
Nous prenons notre petit déjeuner dehors, l'air est aussi doux que dans le sud pour ce mois de février. Merlin ne s'est toujours pas réveillé.
─ Je vais te trouver une voiture pour aller sur les sites, je commence, mais elle m'interrompt.
─ tu viens avec moi ! Un policier doit observer les lieux.
Je savais qu'elle dirait cela !
Je hoche la tête et préviens Erwan des désidératas de la police scientifique.
─ Elle ne verra rien, il ne reste rien, marmonne le Breton.
Erwan continuera ses recherches au poste tandis que je vais faire taxi. Je monte avec Rosa dans ma belle alfa. Elle rouspète qu'on va mettre des plombes à faire la route.
─ Du respect !
Merlin entre temps s'est reveillé et me fait coucou dans les bras de Nouria.
Il a encore fait pousser des fleurs dans la pelouse et j'ai conseillé à la nourrice de l'emmener dans les bois. Le but est de l'épuiser, pour qu'il arrête d'en faire pousser dans jardin et dans la maison.
Nous allons contribuer activement à la reforestation de ce petit coin de Bretagne avec mon fils.
Après un bref trajet, dans lequel la sorcière a été de mauvaise fois tout le long, en critiquant ma Julia, nous arrivons sur le premier site.
Plouhinec est une charmante bourgade très locale, sa petite épicerie cramée en centre-ville détonne.
Rosa enfile ses lunettes et actionne ses poudres un moment. Je me tiens prudemment à l'écart. Elle est horriblement longue et j'ai le temps de tout inspecter, en même temps il ne reste plus rien. Il y a quelques messages anti-touriste, mais pas de revendications pour les magiques. J'ai pensé à emmener mon ordinateur et lis ensuite un rapport envoyé par Horio. Je la connais la zozotte. La voilà d'ailleurs qui revient.
─ Rien pas un sortilège, c'est étonnant ! Rien ! Bon alors allons au site suivant, bien que j'hésite...ça ne t'ennuie pas ?
─ Pourquoi tu as faim ?
Elle se tient devant moi, s'impatiente que je ne capte pas.
─ Tami ! C'est Carnac quand même !
Je fais un geste d'ignorance. Je ne vois pas ce qui lui fait prendre toutes ses précautions.
─ Tu te rappelles que le coven de Rockdern était implanté à Carnac ?
Je frissonne et monte au volant de la voiture sans rien dire. Je déteste quand on me parle du coven maudit et je ne savais pas ces origines !
Le panneau du village franchit, nous découvrons la mer avec plusieurs Lardal qui plongent et font les pitres.
Un truc m'interpelle : Pourquoi attaquer les bureaux magiques et laisser les sirènes et autres créatures marines tranquilles ? Ou alors les créatures marines sont les coupables ? Les êtres de l'eau sont réputés simples et un certain ostracisme règne vis-à-vis d'eux.
D'ailleurs, un débat récurrent au parlement de Nice s'émeut qu'ils ne soient représentés que par deux membres.
Nous passons devant les mégalithes de Carnac. Rosa a accepté que nous fassions un détour pour admirer le site chamanique. Ce n'est pas une porte, mais nous ignorons à quoi servait cet endroit. Il est empreint de solennité et j'ai une idée géniale :
─ Tu pourrais essayer de trouver les portes du monde chamanique, avec tes poudres ?
Elle éclate de rire, moqueuse.
─ Idiot ! bien sûr que non ! D'autres y ont pensé avant toi !
Nous rejoignons le centre-ville et admirons le carnage fait à l'épicerie, elle a littéralement été soufflée.
Erwan quand il a su que nous allions ici a indiqué qu'il nous rejoindrait. Il veut nous parler d'un truc. Il est avec deux policiers, ils ont l'air compétents. Les collègues policiers sont éprouvés, tous avaient des postes pépères. La plupart ont épousé des humaines et sont bien implantés dans le coin. Erwan m'explique qu'ils étaient affectés à ce commissariat. Il y a un barbu et un petit nerveux qui ne doit pas être loin de la retraite.
─ Est-ce qu'on a des suspects ?
─ Boniface a posé la même question.
─ Faites-moi la même réponse !
Le policier me parle des sorcières du coven de Rockdern, sans se rendre compte de mon trouble. Je demande d'une voix blanche, redoutant la réponse.
─ Est-ce qu'on a entendu parler d'animaux retrouvés morts, des tortures, des actes de sorcellerie à signaler dans le coin ? Est-ce que tout ce bazar pourrait être lié à une résurgence de ce coven ?
─ Difficile de vous répondre, toutes nos archives ont été détruites.
─ Peut être que le but de tout ce bazar était de détruire les archives ? Est-ce pour cela que les postes de police ont été attaqués ?
Pendant que nous parlons, Rosa examine les lieux. Elle revient peu après :
─ Ce qui est sûr c'est qu'il n'y a pas de trace de sortilèges. Je confirme ici aussi, pourtant l'air est saturé d'ancienne magie des sorcières.
Un courant d'air glacial me balaie le dos.
─ C'est incroyable quand même. Si cela avait été sorcier, changeant, vampire on aurait des traces, marmonne le policier.
Il n'a pas cité les sirènes, pourtant on les voit dans l'eau qui nagent, des femmes et des hommes qui auraient pu attaquer !
─ Les élémentaires et les orcs ont une magie qui n'est pas détectable ? Les peuples de l'eau non plus ? j'insiste.
─ Oui exactement.
Il ne réagit pas du tout, l'idée que ce soient les peuples de l'eau ne l'effleure pas une seconde.
─ Boniface a évoqué les deux sorcières Rockdern qui sont en fuite, reprend le barbu.
─ Ne m'en parler pas cela me stresse que ces deux monstresses soient dans la nature.
─ Il y en a plus que deux !
─ What !!!! je hurle aussi fort que mon fils.
Mentalement c'est des bordées de jurons que je lâche. Le policier soupire avant de me répondre.
─ L'information a été classée à Nice. Le coven savait qu'il allait être dissous, nous avons pu établir... bien plus tard, se dépêche t'il de préciser devant mon air mauvais... que les sorciers ont fui en deux groupes distincts. Un groupe vers Nice et l'autre vers Penmarch.
J'éclate d'un rire sans joie à l'annonce épouvantable.
─ Laissez-moi deviner la suite. Le groupe de Nice s'est illustré par l'attaque d'Uvernet, et vous dites qu'il y aurait en ce moment même une autre résurgence de Rockdern, mais ce serait pire qu'un cauchemar !
─ Comme la chienlit oui. J'ai envoyé des rapports à Nice à ce sujet, je n'ai pas l'impression qu'on m'ait cru. Je peux vous donner les codes des dossiers ?
─ Je veux bien, je vais les faire ressortir des archives. Dès que Rockdern est impliqué, ce n'est jamais bon et je pensais qu'on cherchait deux sorcières. Si vous me parlez d'une vingtaine ou d'une trentaine, je vais me sentir mal.
─ Ce sera bien moins ! rétorque t'il, pensant être rassurant.
─ Heiiinnnn ? Comment le savez-vous ?
─ Nous avons découvert des sorcières mortes, juste avant le sabbat d'été. Le policier hèle son collègue en sifflant. Dalaniau approche.
Dalaniau le petit âgé me regarde hostile. Le genre à mettre les messages dehors les parigots.
─ Tu peux nous parler des sorcières qu'on a retrouvées mortes ?
─ Oui, nous avons été appelés pour la découverte d'un paquet de sorcières tuées. Il y a eu une sacrée bagarre. Il se trouve que c'est moi, qui ai tapé ces rapports alors je me rappelle.
Il désigne sa tête pour illustrer son propos. Je peux vous dire que c'était quelque chose. On a identifié sans mal les sorts, ils venaient de Rockdern.
─ Combien de sorcières tuées ?
Qui est assez puissant pour avoir tué des sorcières de Rockdern ?
─ On a trouvé dix-sept ou dix-huit cadavres. Je ne suis plus sur du nombre. Les lieux ont été retournés. Ils se sont battus contre des beaux diables.
─ Et qui est l'adversaire ? Des pistes sur les ennemis des sorcières qui les ont massacrés ?
─ Aucune idée, on n'a pas trouvé un seul sort et aucun cadavre. Ils ont mis une pâtée aux sorcières et ils sont repartis avec leurs morts, s'ils en ont eu. Le nid des sorcières a été rasé.
Je me passe la main dans les cheveux stupéfaits.
─ Qui a pu faire cela ? Comment ont-elles fait pour passer sous les radars aussi longtemps ? Si je vous montre des photos de femmes, vous pourrez me dire si elles étaient dans les cadavres ?
─ Peut-être, essayons toujours.
─ Rosa, tu as ton téléphone ?
Elle hoche la tête, habituée. C'est là que mon petit appareil à clapet trouve sa limite, mais il me suffit de ne pas être seul pour compenser.
─ Tu as des photos des sorcières ?
Elle fait défiler les applications, puis déroule des images pour arrêter à ce qu'elle cherchait. Elle montre les portraits-robots des deux femmes au policier. Tant qu'elles seront dehors, je ne serais jamais tranquille.
Je montre d'abord Tibini la brune aux grands yeux verts. Son époux Krechkev a craqué sur moi et m'a enlevé. Elle ne l'a pas bien pris, cependant elle obéissait aveuglément à ses ordres. Je savais que dès qu'il la lâcherait sur moi, elle me le ferait payer cher et ce moment est arrivé.
Le policier la regarde et me dit qu'il est sûr, pour lui elle n'était pas dans les cadavres.
Aye dommage !
Je lui montre ensuite le portrait de Cruella, la blonde aux boucles étranges et aux yeux vairons celle qui change d'apparence et j'ai représenté deux autres de ces apparences, la douce jeune femme qui attire les victimes et la vieille sorcière vicieuse.
Il désigne la vieille femme. La regarde un moment.
─ Celle-là j'ai un doute.
─ Qui a pu les tuer et où cela s'est passé ?
─ On les a trouvés à Pleyben.
─ Où cela ? je hurle.
─ Pleyben, il répète, excédé, comme si j'étais pénible à être sourd, en plus d'être un touriste.
─ Et cela ne vous tilte pas ! Je me retiens de jurer. C'est là ou Boniface a disparu !
─ On va y aller ? demande Erwan, qui m'a écouté sans s'en mêler.
─ Et se jeter dans la gueule du loup ? Certainement... pas ! Je rentre chez moi et on en reparle demain j'ai des rapports à taper.
─ Il est tôt encore !
─ Oui, mais j'ai à faire ! Rappelez-moi demain vers neuf heures ou plutôt dix heures. Apportez-moi des explications sur le fait que Nice n'était pas au courant de ce merdier.
Ils grimacent, ne cachant pas qu'ils me prennent pour un fumiste, ce que je suis un peu, je veux bien l'admettre. Je suis terrifié et voudrait me cacher sous une montagne, retourner me terrer chez mon père et ne plus bouger de mon lit. J'ai besoin de me saouler aussi ce soir. Si ce n'était Gwendal, j'aurais aussi besoin de baiser un coup, voir deux ou trois et pas doucement.
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