4-Vacances
Résumé du chapitre précédent
Tami a été assigné à la surveillance d'un objet magique au parlement de Nice. Il réalise que le parlement est attaqué et n'a que le temps de mettre en sécurité l'objet convoité. Les agresseurs sont humains et il se retrouve enfermé avec eux.
Les humains ne peuvent normalement pas franchir les barrières magiques, cette intrusion devrait être impossible.
Un des hommes s'appelle Gwendal, leur entente est immédiate et un étrange lien magique, vert, comme une liane devenant un arbre s'est formé entre eux deux. Cela se termine mal pour le policier, car les deux humains fuient avec le sceptre. Tami va avoir des ennuis avec sa hiérarchie.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée aux ailes déchirées adopté par une meute de loup, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal ? un humain
Personnages secondaires :
Ses collègues de la PMN : Shane la sorcière du Nord, Horio l'orc, Irène Lanala son capitaine et le commissaire Tabor.
De la meute de l'Est : André Charlaix, son père. Martial Markalan le Bersek et lra Champelier le futur couple d'alpha. Leurs trois enfants-louveteau : Hans, Naomi et Noah. Jason Markalan, l'alpha de la meute de l'Est. Liam Daguerre, le scientifique de la meute et le beau-père d'Ira, marié à Frédéric Champelier, le père d'Ira.
*****
6 mois plus tard, en juillet
***
Je suis en vacances, à Val Saint Marcel pour profiter de mon père. La chaleur du mois de juillet est écrasante dans les montagnes.
Au programme, des vols en parapente avec les aigles et Ira et quand il fait trop chaud comme aujourd'hui, baignade, nu, dans le lac Sainte-Croix des loups. Je viens de nager dans l'eau glaciale et me sèche dans la prairie isolée. Le soleil sur mon corps me rappelle le mystérieux Gwendal et notre étrange fusion. J'ai fait des recherches, les résultats sont hasardeux, genre j'aurais fait un lien d'âme sœur, un truc même improbable chez deux fées. Alors une fée vérolée et un humain c'est impossible. Un humain que je recherche avec détermination et qui est resté introuvable ! Tellement de mystères !
Le lendemain de notre étrange nuit, les gardiens, puis les policiers ont débarqué au parlement et comme je le craignais, ça a bardé pour mon matricule. J'ai eu le droit à une rouste phénoménale, accompagné d'une mise à pied. Ils ont pensé que j'avais été ensorcelé, j'ai passé des heures avec un psy-mage et des experts qui recherchaient des traces de sortilèges.
Tout le commissariat s'est foutu de moi. J'ai été surnommé : celui qui foire la mission la plus facile de l'année.
Puis les experts-mages ont établi qu'aucune espèce n'a été identifiée et ils ont annoncé que les mystérieux voleurs ont court-circuité toutes les installations magiques de Nice. Les moqueries se sont arrêtées.
Plus tard, j'ai été réintégré dans la police à mon grand soulagement, appuyé par ma capitaine.
Après ma baignade, je suis passé voir mon père à son cabinet vétérinaire pour l'aider. Il est souriant il a l'air en pleine forme. Je suis content d'être revenu à la vie pour lui.
Nous rentrons diner ensemble et le soir venu, alors qu'il s'écroule devant ses mots croisés, j'ai décidé de faire une petite balade digestive dans la douceur du soir d'été.
L'air embaume, les sapins apportent une ombre bienfaisante aux fleurs des prairies. Un doux zéphyr balaie la chaleur étouffante de cette journée d'été.
─ Tonton Tami, tu viens jouer avec nous au ballon ? demande Hans me hélant depuis son jardin.
Devant la maison, une piscine gonflable, des brassards, des vélos, des trottinettes et toutes sortes de jouets éparpillés, permettent de confirmer que les parents sont bien occupés. Martial et Ira Markalan se sont installés à côté de mon père. Ça me rassure, je sais qu'ils veillent sur lui quand je suis à Nice. Papa va avoir 149 ans, même s'il ne les fait pas.
Les chalets de bois ne sont pas entourés de clôture et donnent sur les prairies permettent aux enfants ulfarks de s'amuser librement.
─ C'est vrai que tu vas avoir un bébé ? crie Naomi, ma petite choupinette qui accourt derrière son frère, suivi du troisième Noah.
Les petits loups portent des sweats colorés avec des illustrations de super héros sur le ventre, c'est d'un gout affreux.
Je hoche la tête, m'étranglant avec ma salive.
Eux aussi s'y mettent, ils me fatiguent tous !
Liam et Irene, ma capitaine sont à l'origine de l'opération bébé-fée. Quand je leur ai posé de l'étrange lien sans leur dire que j'étais concerné il m'a fallu aussi leur avouer que j'étais à nouveau opérationnel, que ma semence était là, ils m'ont fait répéter plusieurs fois incrédules.
Oui j'avais bien du foutre ! Un étrange effet Gwendal.
C'était juste avant le sabbat de décembre ...
Liam a lancé le processus et mis en route six bébés fées, sa lubie. Un mélange des fées qui restent.
Comme les pandas, ils seront élevés en captivité. Parfois, quand je suis ivre et qu'on me demande ce que je suis, je réponds un panda.
Je déconne ! Les bébés n'iront pas dans un zoo, des familles avec souvent une fée rescapée, comme Irène, qui se désespéraient d'avoir un enfant vont les accueillir.
On avait un accord, j'étais un bénévole fournisseur de jus, sans m'occuper des conséquences ensuite.
Cependant, un de futurs parents a disparu. Nimbus, un savant original passionné du monde chamanique. J'ai même été faire des recherches dans les iles Féroé au nord de l'Angleterre, il y aurait été aperçu. Ça se tient, car de nombreux spécialistes s'accordent à dire que les portes du monde perdu devaient s'y trouver. Il s'est évanoui dans la nature et pour ma part, je trouve ça très inquiétant !
Mes collègues trouvent que je stresse trop, quant à ma capitaine Irène, elle est complètement tartignolle, préoccupée par la couleur des murs de la chambre des bébés. En plus elle a le toupet de dire que MOI, je radote, signe que je vieillis mal.
Un des bébés fées, le sixième, celui issue de mon jus, alors là je croyais que c'était anonyme, quelles bandes d'escrocs ! s'est retrouvé abandonné avant même de naitre. Ils ont tous décrété que ce serait bien que je me dévoue.
N'importe quoi ! Mais pardon, ce n'est pas du tout ce qui avait été convenu !
Mon père m'a supplié, il m'a fait remarquer que j'avais l'âge d'être papa, qu'il avait envie d'être papy et que la meute protégerait l'enfant.
Oui, mais pas envie ! Moi qui suis un si mauvais garçon alors un père ?
Les louveteaux sont aux anges, car j'ai cédé et je vais avoir un bébé.
Les triplés m'enlacent déjà et se battent pour aller dans mes bras. Martial intervient :
─ doucement, les enfants, vous allez assassiner votre tonton.
─ Ton bébé on jouera avec ! promet Noah gravement.
Voilà je vais avoir un bébé à cause de cet humain qui m'a roulé : Gwendal.
J'ai cherché à faire réapparaitre l'étrange liane verte qui me reliait à lui. Sans succès, je ne la vois plus mais pourtant il me semble que je la sens partir de tout mon corps pour aller je ne sais où.
Ou alors je suis complétement cinglé ? Hypothèse valable aussi !
Depuis cette rencontre, plus personne ne me plait, cela ne va pas durer ! chasser le naturel... comme on dit.
─ Tonton ? Il arrive quand le bébé ?
Ils ont de la suite dans les idées ces marmots.
─ Aucune idée ! je fais de mauvaise foi.
En réalité, les bébés vont arriver à la fin de l'été, en septembre, dans deux petits mois.
Si vous voulez même, je vous le donne, je fais aux gosses.
Ils me regardent avec de grands yeux fâchés.
─ Tonton tu seras un super papa ! proteste Noah qui m'escalade. Hans et Naomi ont changé en loup pour jouer à m'attaquer.
Un papa ! Au secours !
─ Les jeunes j'ai mal au dos.
Ira veut d'autres enfants et après les fées, les couveuses serviront pour une nouvelle portée des enfants de Mira, la louve. Martial a cédé, resigné, à mon avis, il n'en peut déjà plus avec ses trois gosses. Il aurait dû faire preuve d'autorité et refuser. Liam aidera aussi une Allemande blessée. Ses couveuses commencent à être connues et les demandes affluent.
Je persiste à penser qu'on n'aurait pas dû mettre en route des bébés fées, c'est une mauvaise idée. Surtout qu'il y a encore deux méchantes sorcières dans la nature qui aiment découper les ailes des fées. On dirait qu'il n'y a que moi qui s'en préoccupe !
***
Le moment redouté est arrivé.
J'ai failli l'appeler Gwendal, j'avais le prénom en tête. Finalement, je me suis dégonflé, mais du coup, j'ai choisi un prénom celtique.
J'admire, ému, le magnifique bébé dont les ailes bleu et noir battent faiblement. Ce ne sont pas les couleurs habituelles des fées, normalement ce sont plutôt des couleurs pétaradantes. Il est minuscule, recroquevillé et endormi avec des cheveux de jais. C'est mignon et rare. En comparaison des autres bébés colorés qui volent et font les fous, il détonne singulièrement. Á la naissance les petits fées volent, comme les bébés humains savent nager, puis ils vont oublier cette aptitude. Ils voleront à nouveau plus tard et en même temps apprendront à replier leurs ailes pour les cacher. Pendant une année, il faudra le dissimuler aux yeux de tous.
Le bébé s'est blotti contre moi, en petite boule chaude. Les yeux clos. J'admire son petit ventre rose bedonnant, décoré d'une étrange marque, une rune dessinée sur son ventre qui passe sur sa hanche et se termine sur son dos.
Je suis tombé sous le charme, immédiatement.
***
Ma nouvelle vie de papa a débuté et finalement je m'y suis fait plutôt vite. Mon appartement avait trois pièces et je n'ai même pas eu besoin de déménager pour que Nouria s'installe avec nous.
C'est cool d'avoir un enfant, qui m'accueille avec des grands sourires quand je rentre. Au bureau, cependant, c'est moins cool puisqu'Irène a démissionné de la police, elle a décidé de se consacrer à ses bébés-fées, des jumeaux, un garçon et une fille.
Son remplaçant, le nouveau chef a vite montré qu'il est un connard de première. Le capitaine Lelou est un élémentaire de l'air, je l'ai surnommé le lourd et j'aurais préféré Shane finalement. Il me déteste et m'a averti qu'il a déjà constitué un dossier sur moi, pour me rétrograder ou pire me virer, car j'ai eu pas mal d'absences. Il faut dire que Merlin est souvent malade.
Pourtant j'ai bouclé des belles enquêtes, dont certaines ouvertes depuis plusieurs années. Avec Horio nous avons stoppé un trafic de lamantins, des petites créatures arbres, que des sorciers véreux exploitaient avec des agriculteurs humains, pour produire de façon intensive des fruits et légumes. Nous avons libéré plus de mille petites créatures qui étaient passées sous les radars et n'avaient pas été enregistrées. Il faut leur trouver un territoire, ce n'est pas si simple. Les débats sont houleux au parlement, et certains magiques prônent de reprendre des terres aux humains.
Nous avons aussi démantelé un trafic de métal à partir de véhicules volés aux humains. Le lourd fait la gueule car j'ai été félicité par le commissaire.
Face à ces victoires, il y a les longues heures de frustration, quand les enquêtes n'avancent pas. Avec Shane, nous piétinons sur un trafic de lanternes magiques revendus en Asie. Sur mes heures personnelles, je continue de rechercher Nimbus, même s'il n'est pas officiellement porté disparu.
Á la réunion de travail de ce matin, le lourdingue nous apprend que deux antennes locales de la PMN ont été attaquées en Bretagne. Ce sont des collègues qui surveillent les lieux, les magiques installés là-bas, près de certains sites historiques de nos légendes. C'est juste tellement étrange que nous avons rigolé comme des bossus alors que lui pince les lèvres vexé comme une mandragore qui s'est pris du jus de citron.
Je n'ai pas pu en savoir plus car nous sommes appelés à la bibliothèque des mondes magiques pour une effraction, un des repères préféré de Nimbus.
Elfira la sorcière bibliothécaire m'attend énervée et m'entraine dans les allées immenses de notre temple de la culture. Je me remémore mes cours d'histoire à la fac avec nostalgie, les débats passionnés sur cette bibliothèque dont la taille serait celle d'une petite ville. Il est arrivé que des inconscients s'y perdent plusieurs jours de suite, d'ailleurs, des expéditions de secours sont régulièrement menés pour les retrouver. Cependant ce n'est pas ce qui a pu arriver à Nimbus, la mégère à mes côtés est formelle. Elle ouvre enfin la bouche alors que nous arrivons à un endroit saccagé.
─ La bibliothèque reste ouverte jour et nuit et ferme rarement, mais c'est arrivé hier exceptionnellement, pour que je puisse participer à une cérémonie vaudou, chez les sœurs de mon coven. Les voleurs ont dérobé de nombreux ouvrages et mis le feu à une section, occasionnant une perte irréparable.
Mon cœur tressaute, car cette action étrange m'évoque un autre vol étrange, le vol du sceptre au parlement par Gwendal.
Tellement de mystères persistent autour des événements de cette nuit-là. Le dossier reste ouvert sans réponse, depuis une année complète déjà. Je pose machinalement la main sur mon torse, là ou l'espèce de liane verte est sortie de mon corps pour se lier à lui, un inconnu.
Je ne vois plus le lien, je ne sens rien en me palpant et pourtant il me semble que la connexion reste que je sens sa présence sur le bout de mes lèvres ou plutôt le bout de mon cœur et de mon esprit.
Je siffle pour me concentrer sur les dégâts devant mes yeux. Ils n'ont pas rigolé et l'affaire est sérieuse. J'appelle l'experte-mage Rosa, une sorcière douée qui pourra déterminer d'où viennent les sortilèges.
Prenant mon calepin, je commence mon interrogatoire.
─ Quelle est la section de livre qui a brulé ? la liste des livres volés ?
Elle porte une main à ses cheveux et ferme les yeux de dépit avant de me répondre.
─ Tous les livres concernaient le monde chamanique. Je ne peux pas dire ce qui a été brulé et ce qui a été volé. Si les coupables voulaient détruire toute mention à ce monde c'est raté, car nos livres ne sont pas classés par thème, comme tout le monde le sait.
Je la regarde avec des yeux ronds, mes études d'histoire sont loin dans le passé et elle soupire, daignant s'expliquer.
─ Le classement se fait par la méthode Vflodrisius, nous séparons les légendes et des faits recensés, mais aussi les thèses, et les thèmes humains. En résumé si le but était de détruire toutes nos connaissances sur le monde perdu, ce vandalisme n'a servi à rien.
Je renonce à l'interroger sur sa méthode de classement, ce n'est pas le propos et en résumé, c'est le bordel. Je sens que j'ai un truc qui m'interpelle et une sombre inquiétude m'assaille.
Rosa, la meilleure experte scientifique, arrive peu après. Elle chausse ses grosses lunettes et inspecte les lieux minutieusement, en me chassant de la main. La connaissant, je me dépêche de m'éloigner avant qu'elle ne m'envoie voler plus loin. Je n'ai pas été assez rapide et me voilà à tourbillonner dans les airs, avant d'atterrir sur le cul étourdi.
C'est malin je risque d'avoir des bleus ! Maudite sorcière zélée !
Indifférente à mes récriminations, elle analyse la scène de crime, lance des sorts et des poudres d'expertises. Prend des mesures invisibles avant de revenir vers moi.
─ Alors ? Tu as des infos ? Tu m'as poussé fort tout à l'heure ! je grommèle.
Elle époussète ma chemise.
─ Excuse-moi ma petite fée, mais tu étais en plein sur la scène du crime. Bon, je te résume ce que j'ai découvert ?
Je hoche la tête.
─ Pas de trace de sortilège, j'ai trouvé des traces d'elborn, de farfadets et de trolls aussi, les petits peuples. Rappelle-moi la section de livre qui a brulé ?
─ La section sur les légendes du monde chamanique.
─ C'est une grande perte, murmure Rosa. J'ai trouvé quelque chose d'intéressant quand même.
Elle semble hésiter avant de poursuivre.
─ Dis-moi ?
─ Il y a un résidu d'un sort de Rockdern.
─ Non, ce n'est pas possible !
Je me mets aussitôt à faire les cent pas.
─ Bon sang ! Tami calme-toi ! Arghh ! Je savais que ça te rendrait fou !
─ Il était peut-être là avant ?
Faites que ce soit le cas !
L'idée que les monstresses soient assez puissantes pour se balader dans Nice, à commettre des crimes, rien que d'y penser, ça me rend complètement maboul. Ces deux femmes dangereuses sont en fuite depuis cinq années, elles restent mon cauchemar, surtout maintenant que j'ai un bébé. Je n'ai pas oublié leur cruauté.
Un flash de mon passé me revient, j'étais une fée paumé, mes études d'histoires ne m'avaient pas apporté la paix et je venais de découvrir mon pouvoir de séduction, faisant des ravages autour de moi. Je ne bossais pas vraiment, vivotant chez mon père, en effectuant quelques missions pour la meute.
Par un curieux coup du sort, deux clans dangereux aux pratiques abominables ont été condamnés à la destruction par le parlement de Nice. Le coven des sorcières de Rockdern et une meute de loups enragés, les Brasov. Le pire scénario est arrivé, des alphas Brasov en ont réchappés et se sont alliés avec les sorcières en fuite, comme dans une réaction nucléaire infernale, la fusion avait créé un mal monstrueux. J'ai eu le malheur de croiser leur route et de plaire à un des alphas, qui m'a enlevé sans faire de quartier.
Rose me secoue, chassant mes pensées noires.
─ Non, malheureusement pas d'erreur, je suis formelle, le sort est récent et il a déclenché l'incendie.
Une pensée affreuse me traverse l'esprit. Gwendal qui serait de mèche avec les Rockdern !
─ Et les humains qui ont attaqué le parlement ? Ils sont concernés ?
─ Tu n'écoutes pas quand je parle ? Je viens de te dire que j'ai des traces des sorcières et des petits-êtres qui devaient être manipulés.
Je fixe sans les voir les ouvrages saccagés.
─ Les humains aussi pourraient être sous l'emprise des sorcières ?
─ J'ai fait partie de l'équipe scientifique au parlement ET POUR LA MILLIEME FOIS, aucune trace d'un sort là-bas !
Moins fort ! Je ne suis pas sourd ! Alors comment les caméras de la ville ont été éteintes ?
J'y repense sans arrêt, quelle magie est assez puissante pour faire sauter les protections de la grande cité magique ? Une magie qui est restée indétectable ? Surtout les analyses ont été formelles : les individus étaient humains, ce n'étaient ni des sorciers, ni des loups ni des ulfarks, ils ne faisaient pas partis des peuple magiques.
Elfira nous rejoint à ce moment-là, nous signifiant que nous parlons trop fort. Elle s'est démultipliée, tandis qu'un de ses doubles est à l'accueil et j'en distingue plusieurs, dans les différentes allées de la bibliothèque. J'ai soudain une pensée saugrenue, d'une Elfira qui dort en ce moment même et d'une autre qui baise.
Elle me regarde sévère en secouant la tête, comme si elle lisait mes pensées.
***
D'autres sites ont été attaqués en Bretagne et les locaux réclament de l'aide de la PMN. Il y a eu aussi une attaque étrange en Angleterre et ça c'est très, très inquiétant, deux grands sorciers Melchior et Kamale, ne donnent plus signe de vie.
Je connais Melchior, comme tout le monde à Nice, puisqu'il est le responsable des protections de la cité. Je l'ai croisé en boite et nous avons eu quelques nuits chaudes dans le passé.
Boniface, notre meilleur enquêteur, va partir en Bretagne faire le ménage. Quand nous sortons de la salle de réunion, Brenda décrète :
─ Nous allons lui organiser un pot de départ. Tami, tu t'occuperas de la bouffe, OK ?
Horio affirme que j'ai hoché la tête, moi je ne suis pas d'accord, je réfléchissais à notre enquête sur des élémentaires de l'alcool retenus prisonniers.
Après une journée de planque à surveiller un entrepôt louche, nous arrivons au poste de police où tout le monde est réuni. Je lance un regard interrogateur à Horio, qui me mime le fait de manger.
Merde ! j'ai oublié d'apporter la nourriture pour le pot de Boniface.
Heureusement, Delena fait apparaitre des apéritifs humains, c'est délicieux ces trucs d'ailleurs.
Boniface nous pontifie d'un discours lénifiant à sa gloire, sur comment il va tout résoudre tout seul et vite-fait. Je bâille crevé, je ne suis pas couché car je dois préparer des dossiers pour des audiences au tribunal pour plusieurs affaires criminelles.
Ce sera bientôt le sabbat de décembre, un an donc depuis ma rencontre avec Gwendal. J'ai hâte de retrouver mon père pour les fêtes de la lune. Mon père s'inquiète car Merlin est tombé en essayant de voler.
Horio me secoue, car je rêvais, alors que le commissaire me cite comme un enquêteur atypique.
Je fais un mouvement de tête, narquois. Ma différence, c'est mon histoire.
Mes complexes aussi, je resterai toujours l'enfant fée rescapé maigrichon élevé au milieu des loups costauds. Mon dicton préféré : Homo homini lupus est, l'homme est un loup pour l'homme
Je le traduis par : je suis un loup. C'est mon mantra qui m'a toujours permis de m'imposer.
Je souris, car depuis Merlin, je commence à faire la paix avec moi-même.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro