38-L'emplacement de l'ile
Résumé des chapitres précédents
Les deux camps de Tami et Gwendal se rapprochent enfin. Les druides ont expliqué qu'ils protègent le monde secret des origines.
Tami bénéficie d'une visite privée de ce monde avec son chéri.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal Tiersen, le druide du vent
Merlin Charlaix, bébé fée
Baboo, petit papillon humain du monde magique
Personnages secondaires :
Michel le Quenec l'enfant sauvé.
Les collègues de la PMN : Shane la sorcière du Nord, Horio l'orc, Irène Lanala son ex capitaine, Le lourd son nouveau capitaine et le commissaire Tabor. Boniface le policier qui a disparu. Rosa l'experte scientifique.
Les policiers de la PMN de Bretagne : le capitaine Landerneau, l'inspecteur Erwan Rosdof.
Les druides : le grand druide Loeiz pouvoir du feu, Alban pouvoir du temps, Mannekan électricité, Armogen vision, Nolwenn prévision, Anton charme, Boubacar médecine, Mehdi les animaux
La meute de l'Est : André Charlaix, son père. Martial Markalan le Bersek et lra Champelier le futur couple d'alpha. Jason Markalan, l'alpha de la meute de l'Est. Liam Daguerre, le scientifique de la meute et le beau-père d'Ira, marié à Frédéric Champelier, le père d'Ira. Tom et Luis les changeants loups, le vampire Klino et Nouria la nourrice Orc du bébé.
***
Tami
L'aube qui se lève éclaire la chambre, dévoilant la mer juste devant mes yeux. L'endroit est un havre de paix. J'envisage de me lever pour aller observer tout ce qu'il y a aux environs, mais d'un mouvement de bras, il m'a attrapé et me serre contre lui.
─ Je voulais farfouiller chez toi ?
─ Vas-y ! il me libère.
Je m'assois sur le lit, m'ébouriffant les cheveux, repensant à mes naïfs parents qui se sont réfugiés ici. Quelle surprise ! je cherche à rassembler mes habits et me rassoit quelques instants.
─ Il ne faut pas que les sorcières réussissent à attaquer ce monde, sinon les fées réfugiées ici seront fichues.
─ Nous le protègerons jusqu'au bout, admet Gwendal qui reste allongé à me regarder.
Un doute m'assaille, j'ai besoin d'en avoir le cœur net. Je viens de tilter avec ce que m'a dit la prostituée, elle a parlé d'un monde qu'on pourrait rejoindre, avant qu'il ne disparaisse à nouveau.
─ Si nous éliminons la menace des sorcières, qu'est-ce qu'il va se passer ? je demande à mon amoureux.
─ Nous fermerons ce monde pour le protéger. C'est dans l'ordre des choses, il nous manque quelques clés encore !
─ Fermer les portes ? Comme on peut ouvrir et fermer ou fermer-fermer définitivement ?
Il vient me rejoindre sur le bord du lit et m'enlace, prend mon visage en coupe dans ses mains.
─ Je suis désolé Tami, ce sera fermé définitivement.
Il m'a brisé le cœur !
─ Nous sommes loin d'avoir gagné, et nous n'avons pas les clés je te l'ai dit. Nous prendrons aussi le temps d'accueillir tous les magiques qui souhaitent nous rejoindre.
─ Mais hum et nous deux ? ... Non je n'ai rien dit ! Ne répond pas !...
Qui voudrait s'embêter d'une vieille fée droguée.
Je me suis levé d'un bon, renonçant à une douche, j'enfile mes habits à toute allure. M'épatant moi-même de ma vitesse d'action. Gwendal me fixe silencieux. J'ai abandonné mes projets de découverte des lieux.
─ Non ! Ne dit rien, je ne veux pas ! Dépose-moi dans le village humain près de chez moi. J'ai besoin de marcher un peu.
C'est fait aussitôt, quelle puissance il a !
Je redécouvre les lieux, les yeux encore pleins de l'autre monde. Mes pensées en vrac, entre la joie de savoir que les fées n'ont pas disparu, la peine aussi à l'idée qu'un jour nous devrons nous séparer. Les fées sont si étonnantes. Je souris tout seul à leurs niaiseries.
J'avance et passe devant la boulangerie qui embaume. Ça c'est un truc qui manque de l'autre côté ! Je rentre acheter un croissant, quand une tape sur mon épaule me fait sursauter. C'est le propriétaire curieux.
─ Bonjour Monsieur Charlaix alors vos travaux cela avance ?
─ Quel traa....ah oui bien sûr, oui.... Mes recherches archéologiques.
Dire que Gwendal hier m'a appris que son fils est un des serviteurs des druides.
─ Passez chez moi prendre un café, nous discuterons quelques instants, insiste le curieux bonhomme.
Je cherche encore comment refuser, mais il m'a déjà attrapé par le bras.
Nous n'avons que quelques pas à faire pour arriver à une maison sur la grande rue du village. Il faut franchir une porte cochère ancienne pour arriver dans une cour intérieure fleurie. Il me pousse jusque dans un canapé imposant qui trône dans son salon et surplombe une table basse de verre.
─ Vous avez des nouvelles pour votre fils ?
─ Il est passé la semaine dernière, il va bien !
Je fais mine d'acquiescer, il m'a dit qu'il avait disparu la dernière fois, j'en suis sûr. Son épouse vient nous rejoindre et il nous sert du café, tout en me faisant l'article sur sa production locale de cidre, il me précise le prix des bouteilles.
Je me dépêche de lui en acheter une caisse, espérant pouvoir filer, en vain. Je rêve d'aller pleurer, déprimé par l'évocation de notre future séparation, je suis plein de sperme, fatigué. Au moins je n'ai pas à faire la conversation, il me suffit d'acquiescer de temps à autre.
Je regarde les murs ornés de marines. Un des tableaux plus sombre que les autres, représente l'océan agité gris et un chapelet d'iles noires.
Il a suivi mon regard.
─ C'est ma grand-mère qui l'a peint, il représente une légende Bretonne, la mer maudite des trente cercueils. Chaque ile ressemble à un cercueil. Je parie que ça vous dit quelque chose ?
─ J'avais un roman de Maurice Leblanc en tête, l'ile aux trente cercueils ?
Il approuve de la tête.
─ Il s'est inspiré de cette légende à tous les coups. Ma grand-mère vivait à Carnac et elle était douée...
Mon chagrin d'amour vient de s'effacer, laissant place à mon instinct de flic. La douleur est là, mais j'ai beaucoup plus urgent à faire !
Je m'accroche à la table comme si la maison était secouée par une tempête. Je n'ose y croire.
─ Et où se trouve cet endroit exactement ?
Lui ricane, inconscient de combien je suis pendu à ses lèvres. Il prend un ton mystérieux.
─ Ecoutez bien ! Je vous donne le secret qui me vient de ma grand-mère. Il faut partir du phare de Quintin et se diriger vers le large sur cinquante nœuds. C'est le seul chemin pour découvrir les iles-cercueils, sinon vous ne les verrez pas ! Les bretons nous avons beaucoup de légende.
─ Je vois cela ! Pour le bonheur de tous, je réponds pince sans rire.
Dès que j'arrive enfin à prendre congés, j'appelle Erwan et Landerneau, on a la localisation et qu'il faut associer les druides. Je leur répète ce que vient de m'apprendre le villageois.
Une petite pensée chagrine me souffle que si nous réussissons, je le perdrais.
Landerneau me promet d'appeler Loeiz, moi, je n'appellerais pas Gwendal.
Arrivé enfin chez moi, une douche brulante me réconforte. La tête appuyée sur le carrelage, l'eau chaude me permet de laisser glisser une larme. J'ai conscience d'être ridicule.
Sérieux je boude parce qu'il va partir d'ici quelques années ?
J'étais sur le point de l'appeler pour m'excuser, quand Jeanne me devance.
─ Bonjour Tami. Je suis venue plaider la cause de Michel. Il faut l'emmener voir sa maman ! C'est important pour lui avant son départ.
Elle a raison et il faudra qu'au passage, je lui parle de son frère.
─ D'accord Jeanne je vais passer le chercher avec Erwan.
***
Nous arrivons devant la maison de retraite, un bel immeuble à l'élégance ancienne.
L'infirmière s'émerveille qu'Annaëlle le Floch ait de la visite. Elle nous conduit dans une chambre luxueuse, décorée avec soin, la fenêtre donne sur la ville et au loin l'océan. Une femme minuscule est allongée dans le lit, toute fripée, vêtue d'un survêtement rose.
L'infirmière est partie, nous disant de sonner en cas de besoin. Elle va revenir nous apporter des boissons chaudes, des viennoiseries.
─ Qui êtes-vous ? insiste la vieille femme. Elle a toute sa tête et n'est pas dupe. Je ne vous connais pas ! Un homme étrange vient parfois me voir, il me fait peur. Il s'assoit sur la chaise où vous vous tenez et reste sans parler. Cette idiote d'infirmière prétend que personne n'est venu, mais je le vois bien. C'est un monstre !
Elle fixe Michel. Je ne lui ai toujours pas parlé de son frère. Il va falloir me lancer.
─Vous vous appelez comment ? Vous me rappelez mon premier mari ?
─Michel.
─ J'aime ce prénom. J'avais un bébé qui le portait, malheureusement il est mort dans un incendie.
Nous n'avons pas le temps d'en dire plus, du mouvement, derrière nous, m'alerte. Armogen est là avec Gwendal et Loeiz. Nous nous fixons tous comme des chiens de faïence, entourant la pauvre femme, qui se frotte les yeux.
Je suppose que Gwendal s'est chargé de les emmener rapidement, et Loeiz est surement là pour la sécurité.
─ Qu'est-ce que vous lui voulez ? rage Armogen.
Il ne peut pas lire nos esprits, les sorts de blocage de pensées sont toujours là.
─ Que faites-vous là, c'est ma mère ? s'étonne Michel courageux qui s'est déjà mis face aux hommes inconnus, décidés à protéger la pauvre femme.
Nous nous regardons avec Erwan, merde cela ne se passe pas du tout comme prévu.
─ Arrêtez ! Fichez le camp tous bande de parasites ! pleure la vieille femme qui tente de sonner.
Elle s'endort, sans doute Gwendal.
─ Qu'as-tu fait à ma mère ? s'émeut Michel fâché, son accent british ressort.
─ De quel droit oses tu dire ta mère ! il s'agit de la mienne ! s'énerve Armogen.
─ Parce que je suis Michel son plus jeune fils ! rétorque le courageux petit anglais.
─ Ridicule ! Tu prétends être mon frère ? ricane Armogen.
Je fais lever les sorts de lecture dans nos esprits et Armogen cligne les yeux, alors qu'il lit dans nos souvenirs l'histoire de Jeanne.
Gwendal ne m'a pas quitté des yeux tout ce temps, il me murmure :
─ Tu m'expliques ?
─ Au cours de notre enquête, nous avons appris qu'une des villageoises humaine Jeanne Vanier, la sœur du curé avait sauvé Michel.
─ C'est impossible ! Il a été enterré ! Je m'en rappelle, marmonne Gwendal.
─ Jeanne est passée à l'orphelinat et a trouvé Michel blessé. Elle l'a pris dans ses bras et l'a emmené chez elle. Plus tard, quand la sorcière est venue le réclamer, Jeanne lui a menti en affirmant que l'enfant était mort et son frère a célébré un faux enterrement, mais...
Michel m'interrompt pour poursuivre.
─ Jeanne savait qu'elle ne pouvait pas me garder, elle a tout fait pour me protéger et m'a envoyé chez son amie en Angleterre. J'ai vécu là-bas, heureux, avec une maman et un grand père pasteur. J'ai eu une enfance protégée, j'ai été cajolé, ayant tout oublié de mon passé, jusqu'à ce que les policiers de la PMN me retrouvent. Je sais qu'un de mes grands frères est mort et l'autre a disparu.
Erwan se racle la gorge :
─ Michel, voici ton grand frère Armogen.
Armogen n'a rien dit, n'a pas bougé. Michel va le rejoindre et lui prend la main.
─ Ce serait toi ?
Armogen sans rien dire, le serre dans ses bras. Gwendal me donne un coup de coude.
─ Nous sommes convoqués cette après-midi, c'était pour ça ?
─ Non ! Tu verras tout à l'heure !
─ Tami tu bou...
Je suis parti, utilisant le sort de fuite qui n'est réservé qu'aux cas d'urgence, c'est est une ! J'ai besoin de temps encore pour digérer l'annonce de son départ.
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