24-Les portes attaquées
Résumé des chapitres précédents
Tami a retrouvé Gwendal dans le camp des indépendantistes Breton. Le soir il reçoit la visite surprise de Gwendal chez lui et ils discutent tout en faisant un gros câlin. Plus tard, Tami réalise qu'il ne sait rien de ce garçon et le petit fée Baboo affirme que Gwendal a voulu voler le bébé. Tami a déposé son fils chez son père, il sera en sécurité au sein de la meute et lui part pour Londres enquêter sur l'enfant rescapé de Rosnoën.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal Tiersen, le druide du vent
Merlin Charlaix, bébé fée
Baboo, petit papillon humain du monde magique
***
Gwendal
Les boucles grises éparpillées autour de son visage, n'arrive pas à le vieillir. Les traits doux de son visage au repos sont si différents de l'air malicieux qu'il arbore continuellement. Tami endormi, nu est magnifique, je me retiens de caresser son corps mince.
J'étais venu pour l'interroger et encore une fois, j'ai réussi l'exploit de complétement oublier ma mission.
Nous savons de quoi les magiques sont capables, nous l'avons payé cher, mais je ne pourrais jamais lui faire du mal. Armogen va tout savoir et je dois me préparer à affronter leurs courroux.
En enfilant mes vêtements, je fixe les cicatrices étonnantes qui parcourent son corps, des énormes cercles sur sa peau de satin. J'en compte deux sur le ventre, une au niveau du cœur, il en a également dans le dos.
Je me penche pour écarter les mèches épaisses de son front lisse, il gémit sans se réveiller et je lui pose un baiser sur le nez. Je n'ai pas compris son histoire de paternité, mais je veux bien ce qu'il veut.
Du bruit dans la chambre voisine m'intrigue, j'y vais machinalement pour découvrir le bébé aux grandes ailes qui essaie de se redresser en se tenant au barreau du lit. La pièce est anormalement fleurie. Il a les joues un peu rouges et tousse. L'enfant aussi est une sacrée surprise. Son pyjama avec des pressions sur le ventre est entrouvert...j'écarte le vêtement, surpris par ce que j'ai cru voir.
C'est incompréhensible !
Le bébé a une marque de naissance qui représente exactement ma rune, placé au même endroit. Merlin gazouille, il semble décidé à m'impressionner et fait voler sa tétine devant moi, puis ses cubes, pendant que je reboutonne le pyjama pour qu'il ne prenne pas froid. Un papillon virevolte devant lui, qui vient du monde secret que nous protégeons.
Est-ce qu'il m'a suivi ? Je ne suis vraiment pas prudent !
Je me morigène et je tente de l'attraper pour le ramener d'où il vient. Il se sauve, inconscient des dangers de ce monde, mais je l'immobilise pour le mettre dans ma poche. Ce que je n'avais pas prévu, c'est le bébé qui se met à pleurer et qui tend sa petite main en râlant :
─ ddadaadadadada ! OUIN ! OUIN ! OUIN !
Houlà, il pleure fort et Il n'est pas du tout d'accord pour que je prenne son copain. Je ressors le gnome de ma poche pour le regarder, il est fâché, lui aussi et les deux pleurent.
─ Laisse-moi avec mon frère et mon papa, rage t'il.
─ Tu es venu comment ?
─ J'ai été appelé par mon frère.
─ Ce n'est pas ...
Les hurlements du bébé qui s'est mis les deux mains dans la bouche me font céder. Il va réveiller son père et ça sent les emmerdes. Tami n'est pas dénué de pouvoir et s'il croit que je fais du mal au bébé, je pourrais bien me prendre une raclée. Dans un combat, nous y laisserions tous les deux des plumes.
Le gnome profite de mon hésitation pour se réfugier dans ses bras du bambin alors que le sol se met à gronder.
Je murmure des chuts au bébé, essayant de le consoler. Faute d'autres idée, je fais apparaitre un petit bateau volant, une réplique du mien « l'amiral des mers ». Les larmes se tarissent et Merlin pousse un cri de joie, essayant d'attraper maladroitement la maquette. Je lui chantonne une chanson bretonne. Le sol se calme.
Mon attachement pour le petit bonhomme ailé est immédiat, foudroyant.
Est-ce lui qui a fait hurler la Terre ?
─ Il te plait le bateau mon cœur, je suis pardonné ?
Je me rappelle quand la sorcière nous faisait du mal, parce que nous étions des enfants. Je caresse la joue de Merlin en lui murmurant des excuses. Un dernier coucou, puis l'air me permet de changer d'endroit instantanément.
C'est ça qui m'a permis de tuer la sorcière. J'étais tellement en colère contre elle, j'ai voulu être avec un couteau sur son dos et c'est exactement ce qui s'est passé.
J'arrive au domaine, une de nos fidèles accoure à ma rencontre.
─ Gwendal, vite, les druides sont partis protéger une des portes qui est attaquée. Tu es attendu d'urgence.
J'y vais aussitôt et découvre mes frères qui affrontent une armée d'hommes de terre et de pétrole.
─ Tu étais où ? marmonne Manekann.
─ J'ai été parlé avec le policier.
─ Parlé ? insiste t'il narquois.
Je ne suis pas le seul à tirer mon coup, de quoi je me mêle !
Loeiz a été le premier à ramener une petite amie, à l'occasion d'une de nos missions. Une sorcière farfelue rousse venant d'un coven anglais de marginaux isolés. Il ne l'a pas fait exprès, mais elle est anglaise et s'appelle Wendy. Elle nous a surnommé les garçons perdus.
La lutte acharnée dure plusieurs heures sans que nous réussissions à frapper les sorcières, qui restent en retrait de leurs hommes de terre. En combinant tous nos pouvoirs, au moins nous avons réussi à anéantir cette armée et elles ont levé le camp. Je tente de les suivre avec le vent, elles sont retournées vers Carnac avant de disparaitre.
Les gars m'encerclent.
─ Content que tu sois arrivé, il était temps ! Pour info tes copains policiers ont mis des contrôles partout. Ils nous cherchent et ils font des fouilles à Rosnoën, souffle Anton.
Je n'aime pas leur façon de me regarder, comme si j'étais un traitre.
─ Nous avons fait des échanges de fluides et frotté nos queues. Je n'ai pas trahi la cause, merde ! Il m'a expliqué leur monde, ils sont nombreux. Je vais réparer les voiles du gréant, la tempête a fait des dégâts.
Je n'ai pas tout dit, comme le papillon du monde magique et le bébé avec ma rune. Je n'ai pas le courage encore.
Les gars hochent la tête, sans me répondre.
Je m'escrime l'après-midi après le bateau que je répare par magie. Je repense au bébé et au sol qui a grondé. Si j'avais emmené le papillon, il se serait passé quelque chose, mais quoi ?
Est-ce vraiment mon fils d'ailleurs ?
Du mouvement derrière moi m'avertit que je ne suis plus seul. Loeiz et Armogen m'ont rejoint.
─ As-tu pu faire parler le magique ?
Je me frotte l'arête du nez gêné, il va me falloir admettre la vérité de toute façon l'autre crétin la sait déjà.
─ Il s'appelle Tami Charlaix, je l'apprécie beaucoup, je marmonne dans un doux euphémisme.
Je n'en suis pas encore au faire part de mariage mais j'aimerais vraiment qu'on me laisse du temps avec lui ... et un lit.
─ Qu'as-tu appris ?
─ Ils sont en lutte contre les sorcières de Rockdern, eux aussi. Ils nous soupçonnent de la mort du policier magique.
─ Depuis combien de temps leur conflit avec les sorcières ? demande Loeiz.
Je fais un geste d'ignorance. Je n'ai pas réponse à tout. Je leur répète ce qu'il m'a expliqué :
─ Les bureaux que nous avons attaqués sont des postes de police. Ils surveillent les lieux dans l'intérêt des humains et des magiques. Nous étions à côté de la plaque.
Loeiz se retourne vers Armogen, il saura ainsi la vérité puisque le chauve lira directement dans mon esprit.
─ Il dit la vérité et tu as eu le temps de faire tout cela en plus de parler, clame le maudit devin.
Il ressent tous mes souvenirs, toutes mes caresses avec Tami. Rien ne reste secret.
─ Pfffioouuuu c'est chaud entre vous deux quand même !
─ Tu devrais essayer, plutôt que de vivre par procuration.
─ Messieurs ! râle Loeiz. Nous avons un monde à protéger, notre peuple à sauver. Gwendal nous ne pourrons pas te faire confiance si tu couches avec l'ennemi.
─ Il a engendré un enfant, continue Armogen.
─ N'importe quoi ! rouspétons-nous en chœur Loeiz et moi.
─ Non, deux.
─ Explique ? demande Loeiz.
─ Je ne sais pas bien comment, Ils ont deux enfants, dont un qui vient du monde chamanique.
Je fais un geste d'impuissance, parce que je ne comprends pas non plus.
Loeiz m'attrape par les épaules et me serre contre lui en frottant son front contre moi.
─ Tu ne fais jamais rien comme les autres mon petit gars.
Je ferme les yeux, il est ce qui me tient lieu de père, depuis toujours.
Je pleurais après avoir planté le couteau dans le dos de la sorcière inconsciente, elle allait bien vite se réveiller et se venger de l'affront. Je n'avais que onze ans et Loeiz, dix-huit. Il a réagi aussitôt et fait venir un énorme hachoir de la cuisine et lui a coupé la tête. Il m'a rassuré, me répétant sans cesse que cela allait aller. Puis nous l'avons jeté dans sa potion de souffre qui dissout tout. Nous sommes restés devant le bocal, terrifié, attendant qu'elle disparaisse.
─ L'enfant gnome est à vous deux aussi, insiste Armogen.
Loeiz change de sujet et revient sur un sujet de préoccupation majeur.
─ Les sorcières, nous n'avons toujours pas trouvé leur planque, le vent ne t'a rien dit ?
─ Non, elles ont des sorts pour me tromper. Nous pourrions nous associer avec eux, non ?
─ Tu aimerais trop ! Tu n'es plus fiable Gwendal, alors j'ai pris ma décision qu'en penses-tu Armogen ?
Il n'a même pas besoin de le dire à voix haute. Armogen approuve le plan du grand druide.
─ Tu penses que je pourrais vous trahir ?
─ À toi de nous le dire ? En fait nous allons t'éloigner un peu. I nous manque toujours des pierres. Part les chercher et interdiction de le revoir.
─ Vous avez besoin de moi ici !
─ Non nous avons besoin de toi fidèle ! Trouve nous les pierres. Nous avions listé quelques endroits où elles pouvaient être. Vas-y et revient avec !
─ Ce n'est pas le moment ! Si les portes sont attaquées ?
─ Le vent pourra te ramener en cas de besoin.
J'embarque sur mon bateau direction l'Océanie. Nous espérons y trouver un des cailloux qui nous manque. Tami ne m'a pas appelé, je ne l'ai pas contacté non plus.
Le vent m'a informé qu'il a pris un avion pour l'Angleterre et le bébé n'est plus là, il l'a envoyé dans les montagnes, en sécurité avec sa meute.
Doute-t-il de moi ? Que va-t-il penser quand il verra que je ne le rejoins pas ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro