20-Rencontre
Résumé des chapitres précédents
Concernant la mort de son collègue, Tami et Erwan remontent la piste jusqu'à un village Rosnoën ou un orphelinat a été détruit, les lieux puent la magie. Ils rencontrent Jeanne la sœur du curé qui leur raconte que des enfants ont été victime d'une sorcière Lorelei Rockdern.
Les policiers décident d'aller rencontrer des indépendantistes Bretons pas commode, Tami est désigné pour y aller.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal Tiersen, le druide du vent
Merlin Charlaix, bébé fée
Baboo, petit papillon humain du monde magique
Personnages secondaires :
Jeanne, la sœur du curé et Léopold le curé
Michel le Quenec l'enfant sauvé.
Les collègues de la PMN : Shane la sorcière du Nord, Horio l'orc, Irène Lanala son ex capitaine, Le lourd son nouveau capitaine et le commissaire Tabor. Boniface le policier qui a disparu. Rosa l'experte scientifique.
Les policiers de la PMN de Bretagne : le capitaine Landerneau, l'inspecteur Erwan Rosdof.
Les Goursez Vreizh, les druides de Bretagne : le grand druide Loeiz pouvoir du feu, Alban pouvoir du temps, Mannekan électricité, Armogen vision, Nolwenn prévision, Anton charme, Boubacar médecine, Mehdi les animaux
La meute de l'Est : André Charlaix, son père. Martial Markalan le Bersek et lra Champelier le futur couple d'alpha. Jason Markalan, l'alpha de la meute de l'Est. Liam Daguerre, le scientifique de la meute et le beau-père d'Ira, marié à Frédéric Champelier, le père d'Ira. Tom et Luis les changeants loups, le vampire Klino et Nouria la nourrice Orc du bébé.
***
Tami
Look détendu rock !
C'est la consigne vestimentaire pour aller voir les nationalistes Breton. J'ai renoncé à ma chemise en coton et mis un polo sous une veste grise, avec un jeans, cela ne fait pas tellement campagnard ou rock. On dirait un universitaire perdu, j'ai beau détaillé ma garde-robe, je ne vois pas ce qui me rendrait cool. J'ai essayé d'invoquer un perfecto, mais il est arrivé rose, je pense qu'il ne vaut mieux pas tenter le coup.
─ Tu n'avais pas autre chose ? râle Erwan qui est déjà arrivé au point de rendez-vous.
Il porte un jeans, un blouson de bikers et un tee-shirt avec écrit en gros : libérez la bretagne.
─ Je n'ai pas de croix gammée !
─ Tout de suite les grands mots ! Tu sais, parfois, je suis d'accord avec leurs idées. Après tout, nous vivons ici et savons ce qui est bon pour nous ! Pas besoin des politiciens de la capitale ou de touristes pour nous imposer leur loi.
─ Voyez-vous cela ! monsieur Erwan le rebelle.
Je le chatouille moqueur, pendant qu'Horio et Malo, un élémentaire de l'air, nous rejoignent. Le maigrichon semble avoir des crampes d'estomac, tandis qu'il nous dicte ses dernières consignes.
─ je vais demander à rencontrer Loeiz. Surtout ne faites pas de réflexions ! Nous y allons en tant que flics pour poser des questions et Erwan sera en couverture.
─ Comment vous connaissez ce nom et pourquoi lui ? demande Horio.
─ C'est eux qui nous avaient convoqué. Loeiz est leur chef. N'oubliez pas qu'ils sont dangereux, surtout sur leur territoire. En apparence, ce sont des allumés qui écoutent du biniou, mais certains policiers humains ou des magiques se sont pris des corrections et n'ont jamais réapparu après les avoir dérangés. Il y a des petits et des gros poissons dans cette mare et ne buvez rien là-dedans, ajoute t'il.
Il est marrant lui ! nous allons dans un bar !
Malo et Horio partent les premiers, je les suis dans ma merveilleuse 4L.
Nous roulons sur une route de campagne désertique, pour arriver à un chemin de terre que nous devons emprunter sur plusieurs kilomètres dans la forêt de Brocéliande. Secoué par les chaos de la route en mauvais état, nous émergeons enfin dans une clairière, face à un bâtiment rond crado, on dirait un hangar d'aviation de l'armée, posé près de sa piste d'atterrissage.
─ Je vous le rappelle, que des gars dangereux qu'on ne veut pas exciter, grince Malo alors que nous sortons des voitures.
Erwan est déjà là, buvant une bière, il discute avec des gars. Des loups et des blaireaux dans les bois nous couvrent. Nous mettons nos insignes de flics en évidence. Le brouhaha s'est arrêté quelques secondes, puis ils ont repris leurs discussions, montrant ainsi qu'ils ne nous attachent aucune importance. Le message est clair, gare à nous si nous franchissons la ligne rouge. Ils sont une centaine et nous trois.
Je sens mon sexe se rétrécir, tout riquiqui, devant la foule de mecs hostiles.
Le hangar est entièrement tagué d'inscriptions en breton, dont le fameux symbole de la bretagne libre. Je ne comprends pas ce qu'il y a écrit, allez savoir pourquoi, je ne pense pas qu'il y ait écrit : Bienvenue aux touristes.
Nombre de gars trainent dehors, dans le pré qui sert de parking pour les voitures et des motos. Nous sommes le long d'un lac. Une pensée me traverse, est ce que cela pourrait être le lac de la dame du lac ?
Je parie que c'est ce que ces idiots croient.
À peine ai-je conscience de cette pensée, qu'une voix chuchote dans mon esprit que je suis un insolent irrespectueux. Une voix intemporelle, amusée et moqueuse.
OK il y a un peu plus de magie ici que je ne l'aurai pensé.
De l'intérieur s'échappe une fumée épaisse et une musique assourdissante.
Des tables de bois usées sont éparpillées à l'extérieur et quand nous franchissons l'immense portail coulissant qui sert d'entrée, je découvre les même à l'intérieur. Des verres et des bouteilles trainent partout.
Des skin Head, des punks, des marginaux de tous acabits discutent et picolent. D'après Malo s'ils sont dangereux, ce ne sont pas les pires.
─ Nous ne devons pas les brusquer, il faut établir un contact et peut être découvrir quelque chose !
Il est marrant lui, il va à la vitesse d'une tortue. On n'a pas le temps de ne pas froisser ces gars.
Horio me presse le bras, m'exhortant au calme.
Tous les marginaux de Bretagne au même endroit. Un bon coup de filet de la police humaine, et hop tranquille.
Je pensais perdre mon temps, pourtant je ressens une magie différente, douce, puissante qui flotte dans l'air. Peut-être que nous sommes vraiment chez la dame du Lac. La pauvre elle doit s'arracher les cheveux de ses abrutis envahisseurs.
─ Vous la sentez ? La magie ? je demande.
Ils secouent la tête en me regardant avec des yeux ronds. Je m'inquiète désormais, me demandant ou nous avons fourré nos pieds. Je sors une de mes fioles destinées à ramasser des prélèvements, l'agite dans l'air pour capturer de la fumée, espérant embouteiller l'essence de cette magie que Rosa pourra analyser.
Avancer dans le bar-hangar s'avère compliqué, des groupes d'hommes menaçants ne se poussent pas du chemin. Il nous faut avancer sans les bousculer, en jouant les contorsionnistes. Je me retiens de me frotter à eux.
OK, je ne vais pas tester s'ils sont gay friendly.
Malo s'adresse à tous les groupes, patiemment. Il nous a briefé, c'est lui qui est chargé d'établir le contact. Nous autres, nous devons rester silencieux, surtout moi. Je ne vois pas d'où il tient que je vais foutre le bordel.
─ Bonjour messieurs, police, nous nous renseignons sur du vandalisme dans les villages du coin. Je voudrais parler à Loeiz ? est ce qu'il viendra ce soir ?
Il se prend des vents monumentaux.
Si j'étais ce Loeiz, je ne serais pas content d'être ainsi affiché. En tout cas, c'est une bonne stratégie pour le faire débarquer. Malo, sans se décourager, continue de s'enquérir du gars, auprès d'un groupe, puis d'un autre, avant d'aller parler au barman. Celui-ci, un gros bonhomme couvert de tatouages, nous envoie nous assoir à une table vide au fond. Là où il y a le plus de fumée.
Je tousse ostensiblement, les fées n'aiment pas la fumée. Mes côtés orc et vampire apprécient beaucoup !
─ Nous avons réussi à entrer en contact, il ne reste plus qu'à attendre Loeiz. C'est bon signe, murmure Malo en s'asseyant.
─ Nous ne pouvons pas ficher ses gars et aller les interroger séparément, demande Horio.
─ En dehors d'ici, ils sont introuvables.
Je repère les différents groupes, les hiérarchies entre eux. C'est bien joli, mais nous ne sommes pas sûr que ce fameux gars se pointe.
L'orchestre ne joue que des musiques affreuses du coin, des airs étranges un peu mélancolique ou parfois excité genre hard rock. Je suis plutôt jazz et rock pour ma part et curieusement, il n'y a qu'un truc que j'aime bien des temps modernes, c'est le rap.
─ Je vais aller leur dire de jouer autre chose !
─ Surtout pas ! gueule Malo qui n'a pas le sens de l'humour.
─ Je blaguais.
Horio ricane.
─ Bon je ne vais rien dire, allez santé, je clame à voix haute et vive la musique affreuse.
Malo me fait signe de la fermer.
Des gars débarquent entourés de nanas étranges. Ils sont une dizaine, vêtu de jeans et de chemise un peu longue, avec des couleurs bariolés, genre année soixante-dix. J'ai un pincement au cœur sans bien comprendre pourquoi.
C'est subtil, mais ils sont les chefs ici, tout le monde se pousse sur leur passage. Je manque de recracher dans mon verre, réalisant que les femmes sont en réalité ...des sirènes. Elles ne dégoulinent pas d'eau, mais la forme des yeux et la couleur de peau, tirant un peu sur le bleu, ne laissent aucun doute. Elles portent des vêtements humains, des shorts en jeans, des hauts un peu trop sexy pour être honnête.
Un rapide examen des lieux me confirment qu'il y a beaucoup moins de femmes indépendantistes que d'hommes. On trouve des guerrières bardées de cuirs ou le look ultra sexy.
Je détaille les nouveaux arrivants, ils n'ont pas l'air de nazis. Je remarque qu'un les leurs, un chauve, va seul au bar, fendant la foule comme moise. Il a un grand manteau noir. Mon radar de petite fée pas nette, clignote.
─ Quelquefois les flics qui sont venus ici, sont repartis couvert de charbon et de plumes, me rappelle Malo.
Je me lève, malgré ses injonctions, déterminé à aller à la pêche aux informations. J'hésite entre le chauve et les sirènes. Je passe de groupe en groupe en épiant mes suspects. Les filles restent debout et semblent obéir à un gars qui leur fait signe de se disperser, leur proxénète donc. Il porte une tunique bordeaux, un pantalon beige, des cheveux longs nattés, c'est une mode ou quoi ? Il n'y a plus qu'en Bretagne qu'on trouve des hippies et bien sur des hippies violents.
Ce gars-là ne me plait pas du tout. Il vient de devancer crane d'œuf Matrix et je compte aller le voir en priorité. Je m'approche d'Erwan, mine de rien faisant semblant de patienter pour avoir un autre verre.
Je lui désigne le gars.
─ je le veux au poste lui ! Il exploite des sirènes.
D'autres sirènes arrivent. A chaque fois c'est la même chose, elles viennent voir le mac puis se répartissent dans la salle. Trois mégas sexy et peu vêtues restent à côté de lui.
─ Tu as changé de bord ? ricane Erwan.
─ Pas de danger ! J'observais le manège du vilain petit macro et de ses sardines. D'ailleurs regarde, il semble y avoir une arrière-boutique.
Les filles suivis de leurs clients prennent une porte et montent dans les étages. J'ai repéré une sirène qui porte une perle blanche sur le front, assez grosse. La minette n'est pas n'importe qui. Une autre a une pierre bleue dans les cheveux.
─ Il faut aller voir. Transforme-toi en blaireau pour aller explorer.
─ Si je me fais prendre ? Ils n'aiment pas les magiques et pas tellement les petites bêtes par ici.
─ Tu risques de te prendre un coup de balai, déguerpis vite et les loups te récupèreront dehors.
Erwan cède en maugréant.
Je rejoins une des filles près du juke-box.
─ Bonjour, tu t'appelles comment ?
Elle me dévisage silencieuse, interroge du regard le sale type qui secoue la tête négativement. Elle repart sans un mot. Elle est drôlement dressée la nana !
J'ai tenté de m'approcher de la bande des chefs, sans succès, car deux brutes m'ont repoussé méchamment. J'ai cédé en levant les mains en l'air.
Le macro ne perd rien pour attendre, je compte bien le coffrer. Je continue ma tournée, agaçant les mecs, repoussant certaines filles un peu trop collantes. Je pense que la plupart de ces gars ne sont pas méchants. Je critique la bande de crâne chauve auprès des autres et à chaque fois, je me fais rabrouer, ce qui me confirme que ces gars sont craints et respectés. Le silence se fait d'un coup, la musique s'est tue, et il y a du brouhaha dehors. Malo me fait signe de les rejoindre.
─ Les chefs arrivent, glapit-il.
Des gars rentrent dans le bar, tellement entourés qu'il est impossible de les distinguer. Ils se dirigent vers la table des méchants. On parle de nous, puisqu'ils tournent la tête dans notre direction comme un seul homme. Je n'ai pas eu de geste moqueur, pas levé mon verre. J'en suis incapable ! Transformé en statut de sel, mon esprit s'est figé. Je n'en crois pas mes yeux : Je viens de retrouver Gwendal.
Mon regard est braqué sur lui, évacuant tous les autres. Notre rencontre remonte à plus d'une année, mais il n'a pas changé, ses cheveux semblent un peu plus long. J'admire son visage masculin aux traits métis. La commissure de ses lèvres se relèvent légèrement.
Il a une chemise rouge qui n'est pas fermé, me permettant de distinguer son torse nu, les pectoraux tendus, le pack de six alléchant parfaitement dessiné et le début d'un tatouage posé au-dessus de son nombril et qui semble englober sa hanche. Je ne sais pas ce que c'est, mais il pulse pour moi, irrésistiblement attirant, à croire que je suis en présence d'une fée. Il me semble que l'étrange lien entre nous deux se réactive. Je le sens battre en moi, je cherche s'il est visible, mais je ne vois rien à mon grand soulagement. Pas tellement envie d'expliquer ce phénomène à mes collègues.
Je crève d'envie d'aller écarter sa chemise pour admirer complétement son tatouage qui ressemble beaucoup à la rune sur mon bébé. Beaucoup d'autres envies m'assaillent alors que nos yeux se croisent. J'ai imaginé des centaines de fois nos retrouvailles, sans penser que ce serait à l'occasion d'une enquête et sur son territoire. Il n'a fait aucun geste de reconnaissance, ce qui me laisse un gout amer en bouche. Je ne sais pas ce qui serait le plus vexant, qu'il ne se rappelle même pas de moi ou qu'il m'ait trouvé si stupide qu'il ne veuille pas me retrouver.
J'ai complétement occulté l'enquête.
Horio me bouscule, brisant l'envoutement, me permettant de reprendre difficilement mes esprits.
Lui et ses copains sont bien humain et pourtant les maitres de cet endroit étrange ou la magie est présente. Des humains qui ont mis sous leur joug des sirènes, ce qui devrait être impossible. Pourquoi être surpris, Gwendal avait réussi l'impensable au parlement, voler le sceptre et rouler dans la farine un policier aguerri, enfin ...heu ...moi.
Tout ce qui est arrivé en Bretagne récemment : l'attaque des commissariats, la mort de Boniface, les sorcières, dans quoi sont-ils impliqués ?
Je réalise que nous avons fait un bon de géant dans l'enquête, je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais ces gars sont la réponse.
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