19-Huelgoat la ruche fourmilière
Résumé des chapitres précédents
Après la mort de l'inspecteur Boniface, Tami et Erwan remontent la piste jusqu'à un village Rosnoën ou un orphelinat a été détruit, les lieux puent la magie. Ils rencontrent Jeanne la sœur du curé qui leur raconte que des enfants ont été victime d'une sorcière Lorelei Rockdern. Ils découvrent aussi que des enfants ont disparu. Jeanne avoue avoir sauvé un enfant qu'elle a caché en Angleterre.
Gwendal et les druides, de leur côté, œuvrent pour refermer les portes du monde magique. Nolwenn a eu une vision de bébés en danger et d'une grande bataille.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal Tiersen, le druide du vent
Merlin Charlaix, bébé fée
Baboo, petit papillon humain du monde magique
Personnages secondaires :
Léopold le curé et Jeanne, sa sœur
Michel le Quenec le petit orphelin sauvé.
Les collègues de la PMN : Shane la sorcière du Nord, Horio l'orc, Irène Lanala son ex capitaine, Le lourd son nouveau capitaine et le commissaire Tabor. Boniface le policier qui a disparu. Rosa l'experte scientifique.
Les policiers de la PMN de Bretagne : le capitaine Landerneau, l'inspecteur Erwan Rosdof.
Les Goursez Vreizh, les druides de Bretagne : le grand druide Loeiz pouvoir du feu, Alban pouvoir du temps, Mannekan électricité, Armogen vision, Nolwenn prévision, Anton charme, Boubacar médecine, Mehdi les animaux
***
Tami
Ce matin, Merlin était grognon avec les joues rouges et un rhume. Résultat, je suis en retard quand j'arrive dans la petite boutique de souvenirs bretons.
Un collègue, le blaireau-lapin me prévient que je suis attendu en salle de débriefing et Erwan m'a gardé une place. Landerneau poursuit son discours en soulevant un sourcil, alors que je m'excuse car il y avait du monde sur la route.
─ Je répète pour les retardataires, nous recherchons le farfadet témoin qui a retrouvé le corps de notre collègue. Il ne s'est pas présenté au commissariat pour témoigner.
J'allais intervenir quand Landerneau poursuit.
Nous sommes d'accord, cela fait beaucoup de disparitions !
J'en profite pour expliquer que des sirènes qui ne s'adressent pas aux forces de l'ordre, ont perdu deux des leurs. Landerneau écarquille des yeux puis désigne un gars pour s'en occuper.
Il n'y a rien de nouveau pour l'entrepôt. Nous allons analyser les caméras de sécurité humaine et chercher des témoins, ce sera un travail de longue haleine. Landerneau nous a ressorti les dossiers des affaires sur le trafic de goule. J'ai noté l'adresse de l'entreprise humaine de transporteur à Brest, il faudra y faire un tour. Nous nous répartissons les enquêtes, Landerneau s'éclaircit la gorge.
─ Hum ! Hum ! Avec mon collègue de Nice, le capitaine Lelou, nous avons repris les recherches initiées par Boniface sur les terrains et les propriétés achetées dans la région et nous avons trouvé quelque chose. C'est toujours le même schéma qui se reproduit, une société privée achète, quand on tire les fils, on trouve d'autre société et finalement un consortium anonyme. Ils ont visiblement tous des parts les uns dans les autres et la même tête pensante. Bravo d'ailleurs à nos deux experts fiscalistes qui ont travaillé d'arrachepied pour démêler ce sac de nœud.
Il a toute notre attention.
─ Le consortium principal a un nom intéressant : le groupe Breizh Dizalc'h. Nous connaissons bien ce slogan, car c'est celui d'un groupe de magiques indépendantistes du coin. Nous avons eu maille à partir plusieurs fois avec eux, des excités que nous essayons de ne pas énerver. Cependant au vu des derniers évènements, nous allons devoir retourner les interroger.
Les questions fusent des collègues de Nice, c'est quoi cette histoire de types louches qu'ils ont ménagés. Lui continue ses avertissements sur le danger qu'ils représentent.
Je n'écoutais plus, alors que le ton est monté dans la pièce et je sursaute quand mon nom est cité. Landerneau constitue une équipe, ceux qui vont rencontrer les suspects. Il annonce la couleur, il préfère que ce soit des policiers de Nice.
─ Nous avons eu à faire à eux pour des questions de territoire et de lieu sacré et ils ne sont pas commode, je n'en menais pas large quand je les ai rencontrés. Ils ne vivent que pour la grandeur de la Bretagne.
─ Parce qu'ils croient vraiment à ces conneries ?
Je n'ai pas pu m'empêcher de l'ouvrir.
─ Espérons qu'ils ne vous entendent pas ! Ce sont des gars dangereux, ils sont une armée, nous iront les rencontrer dans leur repère à Ploudalmézeau.
─ Quel nom ridicule !
─ Bon sang inspecteur Charlaix ! les Bretons sont susceptibles. L'équipe qui les rencontrera sera sous la responsabilité de Malo, il m'a accompagné la dernière fois que j'ai rencontré leur chef. Il ne faut pas les énerver, le but n'est pas de déclencher une bagarre, rappelle Landerneau qui transpire en nous parlant d'eux.
─ Ils sont dangereux et vous les laissez dans la nature ? je marmonne agacé.
─ Ce sont des marginaux et nous n'avons pas de moyen de pression sur eux. Nous n'allons pas déclencher une guerre sans raison.
Le tempérament de Jeanne et de son doux fiancé, mort en faisant sauter un pont me reviennent en mémoire. Je comprends ce qu'essaye de m'expliquer Landerneau.
─ Ils sont fichés ? demande Horio en levant la main.
─ Non, ils n'ont rien fait de mal et nous n'avons pas eu de preuves de leur implication dans les attaques de commissariat, je les avais rencontrés à cette occasion aussi et ils ont nié en me foutant dehors.
─ Vous ne nous en avez pas parlé, rage Shane, qui ose dire tout haut, ce que nous pensons tous.
─ Comme je les avais déjà interrogés je ne vous en pas parlé, je le fais maintenant.
─ Ils vivent où ?
─ Nous ne savons pas ! Tous les appareils humains ou magiques sont systématiquement détruits.
Landerneau a la frousse de ces gars. Pour ma part, je suis convaincu que cela ne mènera nulle part, je vais faire l'effort d'y aller, une fois cette piste éliminée, nous pourrons nous concentrer ailleurs.
Il nous conseille de prendre des voitures de fonction qui ne craignent rien. Ces gars ont tendance à tout casser.
J'approuve de la tête à cette mesure, il n'est pas question que l'on fasse du mal à ma Julia.
Nous parlons de Rosnoën, ensuite. Il est peu probable que les enfants s'en soient sortie, mais nous devons faire la lumière sur ce drame. Après la réunion, Landerneau me convoque dans son bureau, et j'ai l'autorisation d'aller en Angleterre interroger le petit orphelin rescapé.
***
Je voulais inspecter l'entrepôt, mais les expertises sont en cours alors avec Erwan, nous sommes retournés là où le corps de Boniface a été trouvé. J'avais senti un truc et comme le farfadet a disparu alors qu'il devait venir témoigner, je pense que c'est important.
─ Où est passé ce fichu farfadet ? pourquoi nous ne trouvons pas trace de son domicile ?
Je marmonne et croise Rosa qui termine des relevés et elle rage que cela reste incompréhensible. Je ne craquerais pas et ne lui poserais pas la question de ce qui l'étonne, elle en profitera pour gueuler dans les oreilles du malheureux qui aura posé la question. Pas fou !
Eureka, enfin j'ai compris ce qui me chiffonne, en manquant trébucher sur un arbre. Pourquoi, Dediou ! un farfadet serait sorti en pleine tempête, alors qu'ils sont de nature casanière et ils n'aiment pas la pluie.
─ J'ai trouvé ! je hurle dans le silence angoissant des lieux. Jamais il ne serait sorti de lui-même sous la tempête. Si nous trouvons qui l'a obligé à le faire, nous aurons résolu l'enquête et à mon avis son maitre a pensé la même chose.
Erwan me regarde dubitatif, j'insiste poursuivant mon raisonnement à voix haute.
─ Il a dû être emmené ici en même temps que le corps. Nous n'avons pas trouvé de domicile de farfadet dans le coin. Quand ses maitres ont eu peur que nous en découvrions trop, ils ont dû faire machine arrière.
Je tape mon index sur ma bouche en fixant l'océan.
Ce n'est donc pas une découverte par hasard. Je sens que l'information est importante, sans bien voire encore le sens derrière tout cela.
Un expert-mage appelle Erwan qui met son appareil sur haut-parleur :
─ Les sorts sont ceux de Melchior, le puissant sorcier de Nice. Prisonnier ou bourreau nous ne savons pas encore.
J'échange un regard horrifié avec Erwan qui semble ne pas comprendre mon trouble, il ne réalise pas qu'il s'agit d'un des plus grands seigneurs qui serait tombé aux mains de l'ennemi. Le mage continue de parler après s'être inquiété de notre silence :
─ Nous avons trouvé des traces d'un orc dans une des cages. Par contre aucune trace de fée.
Nimbus n'était donc pas dans ces cages, le mystère reste entier, où est passé ce fichu vieux fée ?
Pour me changer les idées, j'accompagne Orel, le mécanicien de la police, récupérer des voitures pour notre rencontre avec les indépendantistes. Il nous conduit à la fourrière humaine de Ledeac, dans laquelle sont cachés nos véhicules magiques.
L'homme est discret, nous faisons la route sans échanger une parole.
─ Si vous aimez les voitures anciennes vous allez être servi. Il y a des bijoux ici.
Il tend un papier à un homme débonnaire, qui nous donne accès à une zone réservée de la casse de la police. Il n'avait pas menti et j'ai le souffle coupé parce que je découvre. De nombreuses voitures sont attachées, car elles flottent à un mètre du sol tenue par leur chaine. Il y a des voitures trafiquées magiques confisquées et des voitures de police abandonnées, car trop ancienne. Je suis tombé en arrêt devant des 4L, elles sont trop remarquables et ringardes, mais j'adore. Orel rigole devant mon émerveillement, je suis super content finalement d'aller rencontrer les indépendantistes, rien que pour avoir récupéré ce bijou.
Il me montre sa préférée une vieille Citroën noire volante, qui peut se rendre invisible, malheureusement pour partie. Notre amour commun des voitures le pousse aux confidences.
─ Je suis un svinfylkingars, un homme-sanglier.
─ Je croyais que l'espèce était éteinte ?
─ Et moi je croyais la même chose pour les fées, nous avions torts tous les deux. Nous sommes quelques-uns à avoir survécu en Bretagne. Notre gène magique disparait et réapparait parfois après plusieurs générations, mon grand-père l'était, puis moi. Je suis embêté, car je ne l'ai pas dit à ma femme et il va falloir que je me lance, puisqu'elle est enceinte.
─ Elle n'est pas magique ?
─ Non, et elle risque de mal le prendre... si le bébé se transforme en sanglier. Je flippe tellement que je ne sais pas quoi faire. Du coup, elle me trouve distant et n'arrête pas de gueuler.
Depuis qu'il s'est mis à parler il a ouvert les vannes. Me voilà devenu expert conjugal malgré moi.
─ Je pense que ton épouse aimerait plus de confiance et tu seras sans doute agréablement surpris. Il me regarde avec espoir, je me dépêche de l'avertir que c'est un risque à courir.
Nous avons rendez-vous le lendemain en début de soirée. Avant j'ai passé l'après-midi avec mon fils enrhumé qui pleure beaucoup. Pour le distraire, nous allons faire pousser des arbres en forêt, il est appliqué et Baboo l'aide. Je dois surtout veiller à ce qu'il ne fasse pas venir des plantes exotiques ou pire, du monde chamanique. Au bord de l'eau, Baboo voit un poisson, émerveillé il le désigne et fait apparaitre tout un ban.
Ce sont les pêcheurs locaux qui vont être contents.
Je l'autorise à continuer en lui précisant en orc que je ne veux que des créatures de ce monde.
Baboo rétorque qu'il gère, il oublie qu'il est haut comme trois pommes.
Après-demain je dépose Merlin chez mon père, avant de partir pour Londres, sans savoir encore que faire de Baboo.
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