10-Enquête au point mort
Résumé des chapitres précédents
Des évènements étranges se produisent en Bretagne et Boniface, un policier envoyé enquêter là-bas a disparu. Tami est désigné à son tour pour le retrouver avec un collègue Breton Erwan Rosdof est associé à l'enquête avec lui. En inspectant un des sites, Tami apprend que le coven de Rockdern avait une résurgence ici et que des sorcières ont été massacré par un ennemi mystérieux. C'est un choc pour lui s'agissant de ses vieilles ennemies. Tami tente de faire parler les sirènes que tout le monde semble considérer inoffensive.
Personnages principaux :
Tami Charlaix, fée, inspecteur de police à la PMN.
Gwendal, l'humain ?
Merlin Charlaix, bébé fée
Personnages secondaires :
Ses collègues de la PMN : Shane la sorcière du Nord, Horio l'orc, Irène Lanala son ex capitaine, Le lourd son nouveau capitaine et le commissaire Tabor. Boniface le policier qui a disparu. Rosa l'experte scientifique.
Ses collègues de la PMN de Bretagne : le capitaine Landerneau, l'inspecteur Erwan Rosdof.
De la meute de l'Est : André Charlaix, son père. Martial Markalan le Bersek et lra Champelier le futur couple d'alpha. Jason Markalan, l'alpha de la meute de l'Est. Liam Daguerre, le scientifique de la meute et le beau-père d'Ira, marié à Frédéric Champelier, le père d'Ira.
Son garde envoyé par la Meute de l'Est : Luis, le vampire Klino qui aide pour le ménage, et Nouria la nourrice Orc du bébé.
***
Rosa est partie inspecter les sites par portail, elle rouspète qu'elle perd trop de temps en voiture. Je suis donc à Huelgoat, mes collègues sont bavards et ce n'est pas difficile de les emmener sur le sujet des sirènes. Ils n'en reviennent pas quand je leur raconte qu'elles sont venues me parler.
─ Elles sont sauvages et ne s'approchent jamais de nous ! Je me demande comment tu as fait ?
Je ne vais pas parler du ballon et de mon fils, cela détruirait le mythe.
─ Elles m'ont dit qu'elles ne voulaient pas vous approcher. Peut-être que si vous ...
─ On ne parle pas aux poissons ! m'interrompt Landerneau qui s'est incrusté dans notre discussion.
─ Ă ce régime-là, on ne parle pas aux chiens. Allez dire cela à l'alpha de la meute de l'est et on en reparle.
─ Voyez-vous le donneur de leçon qu'on nous envoie ! rage Landerneau, déterminé à me chercher des poux. Un super héros comme l'autre ! Il a fait son cirque et disparu le pro de Nice !
Rhaaaa ! il m'énerve lui. C'est vrai que c'est bien inquiétant cette absence qui dure.
─ Je ne donne pas de leçon ! Juste je dis que les filles qui ont voulu visiter ma maison m'ont paru intelligente. Enfin un peu niaise, c'est vrai, mais pas incapable de ruse.
Il repart comme il est venu, ce gars va me déclencher un ulcère à l'estomac. Enervé, je retourne à mon bureau pour lire les témoignages de Pleyben.
Est-ce quelqu'un qui ne veut pas de la police magique ici ? Ou qui ne veut pas de la police ?
Je manipule la carte trouvée dans le bureau de Boniface, quand Erwan s'installe en face de moi.
─ Désolé pour le capitaine, il se sent toujours remis en cause par ceux qui viennent de Nice.
Je fais une grimace.
─ Le pauvre ! Il a tort de s'inquiéter, j'ai été envoyé ici en punition.
─ Mon cousin m'a donné l'adresse d'une maison construite trop près de la mer. Il y a eu un mètre d'eau dedans et elle va être rasée d'ici quelques mois. Je te donne l'adresse c'est à Kerlouan.
─ Super, c'est ce dont j'ai besoin, pour faire parler une sirène.
A ce moment-là, Rosa apparait dans le commissariat, vêtue d'une mini robe en jeans, des cuissardes blanches. Tous les policiers louchent sur elle.
─ J'ai fait deux sites, toujours la même chose. Pas de trace de sort d'un magique et pourtant ce n'est pas humain ce qui a détruit les sites. Ma poudre magique est défectueuse à cause de l'eau.
Quel pays de merde, il ne s'arrête jamais de flotter !
─...
Elle a coupé le sifflet à tous les Bretons.
Landerneau organise un débrief dans la grande salle de conférence équipé d'un bureau ovale qui fait toute la longueur. Il s'est mis à un pupitre et moi, j'admire le confort des sièges, pendant qu'il affiche des copies de rapport à l'écran.
─ On a reconstitué l'emploi du temps de Boniface sur la dernière semaine. Il a été interroger des sorcières marginales, des hippies changeants et deux ou trois trolls qui trainent dans la région. Les indépendantistes ce n'est pas ce qui manque dans la région. Il s'éponge le front.
Il a visité les sites de Sizun et Douarnenez. J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Nice va nous envoyer une brigade de sorcier pour reconstruire les commissariats.
Les flics se réjouissent, mais tant qu'on n'a pas arrêté le coupable, cela me parait un peu prématuré.
Rosa va continuer d'examiner les sites saccagés.
─ Je vais trouver la même chose à tous les coups ! rage t'elle.
─ Soit pro, on ne sait jamais peut-être que tu trouveras les réponses sur un seul site.
Je note que les autres n'ont pas moufté à son coup de gueule. Je suis souvent le seul à tenter de la raisonner.
Erwan et moi, allons retourner dans les pas de Boniface. Les Bretons l'ont déjà fait, mais nous n'avons pas d'autres pistes et nous piétinons.
À Sizun, il reste une communauté de quelques loups sauvages solitaires. Ils ne sont qu'une dizaine avec un look hippie qui m'évoque vaguement quelque chose. Le toit de leur maison commune est un chapiteau ouvert. Cela sent le chanvre et l'herbe. Ils ont installé des fauteuils et des baignoires dans un grand jardin rempli d'arbres fruitiers et de ruches. Les abeilles volent partout.
Un détail m'interpelle, des banderoles blanches avec écrit en rouge :
Dehors les touristes.
Ils ont d'abord nié avoir vu Boniface, avant de lâcher le morceau. Ils admettent que le gars les a interrogés, mais il est reparti entier de chez eux. L'un des gars me regarde gourmand. Dommage que je sois devenu sage.
Nous enchainons par le repère de sorcières marginales. Quatre vieilles femmes aux langues de serpent.
Selon elles, il se passe quelque chose d'important. Elles nous ont tenu la jambe plus d'une heure, à nous prédire la fin du monde ou l'arrivée d'un nouveau monde en insistant pour nous abreuver de potions d'opium hallucinogènes.
Nous n'avançons pas !
***
À la maison, Merlin joue avec Luis en loup. Il chouine et quand le loup s'approche inquiet, le diablotin leur tire la queue. Il me semble que la forêt est plus dense. Je regarde mon fils pensif en le câlinant. Je le confie à Nouria quand il se frotte les yeux. Il va être temps de cuisiner Poissonnia avec jeu de mots. Je vais au bord de l'eau et crie son prénom. Elle apparait peu après agacée :
─ Ce n'est pas Poissonnia, mais Passionna. Tu me veux quoi ?
─ Je t'ai trouvé une maison, elle est à dix kilomètres d'ici, tu veux y aller par la mer ou tu viens avec moi en voiture ? En faisant attention à ne pas perdre d'eau. Ma Julia n'aime pas l'eau.
─ C'est qui Julia ?
─ Ma voiture.
─ Elle est vivante ?
─ Oui c'est une vieille dame très importante et il faut la respecter et ne pas la mouiller.
─ Je ferai bien attention et je suis honorée de rencontrer cette vieille dame. Je rêve de faire un voyage en voiture.
Rapidement nous arrivons à l'adresse que m'a indiqué Erwan. La petite maison moderne aux murs blancs a été construites sauvagement sur une zone protégée et bien trop près de l'océan. Les propriétaires se sont retrouvés sous un mètre d'eau à l'automne. Les meubles à l'intérieur, les murs sont trempés.
─ Je peux habiter cette maison ?
─ Oui pour quelques mois.
─ Oh merci beaucoup, si j'ai une maison à moi, je pourrai inviter mes amis ?
─ Tu fais ce que tu veux, tu es chez toi. Dis-moi, tu pourrais me rendre service et répondre à quelques questions. Tu pourrais m'aider à retrouver le policier Boniface ?
─ Je ne l'ai jamais vu, mais il n'est pas respectueux des anciennes coutumes.
─ Quelles coutumes ? Que sais-tu d'autres ?
─ Il a fâché les puissants. Je ne sais rien sur lui, je suis désolé.
Elle semble évasive, mon instinct me souffle qu'elle en sait plus qu'elle ne dit, mais parfois il faut savoir couler. J'y reviendrais plus tard.
─ Pour les bureaux magiques, attaqués sais-tu quelque chose ?
─ Non, rien du tout.
─ Peux-tu invoquer de la magie ?
─ Bien sûr, un peu la magie de l'eau, mais ce n'est pas très pratique sur le sol.
Je tiens enfin quelque chose.
─ Elle consiste en quoi cette magie ? Vous pouvez vous déplacer, c'est une arme ?
─ Non, c'est pour chanter et faire des jolies vagues. Des fleurs et des formes dans l'eau.
Je pose encore quelques questions sans obtenir de réponses cohérentes.
Quand je la réinterroge sur les magiques, elle répond à côté. Je n'obtiendrais rien, bon j'aurais essayé au moins.
Quelques jours ont passé. Nice m'a envoyé tous les rapports d'archives des antennes locales de Bretagne. J'ai des dizaines de rapports à éplucher, bon sang ! par quel bout prendre le truc ?
Le commissariat-épicerie de Plouhinec a envoyé une dizaine de dossiers en une année. Visiblement, c'était la bonne planque où il ne se passait rien. Si là-dedans, j'ai une indication sur le coupable, je veux bien manger mon chapeau.
Les rapports de Carnac sont beaucoup plus conséquents. Je commence par le rapport sur les sorcières trouvées mortes, je n'apprends rien de plus que ce que m'a dit mon collègue.
Nous sommes vendredi soir et j'ai besoin de me détendre, malgré mon inquiétude pour Boniface. Il a disparu depuis trois semaines maintenant, ce qui n'est pas bon !
Demain, je fais un break et nous irons visiter un site historique. Je vais commencer par Guidfosse, quelques dolmens humains et une multitude magique invisible aux yeux humains. J'avais fait mon mémoire de première année sur ce site et envie de le voir de mes yeux.
─ Monsieur Charlaix ?
Une voix chevrotante, inconnue m'appelle. Je sors curieux et découvre un vieil homme dans le jardin, qui frotte son front sur sa casquette.
─ Ben, ça alors ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je suis monsieur Radenac, le propriétaire. Je voulais me présenter et voir si vous étiez bien installé.
─ Parfaitement bien je vous remercie. Quel magnifique jardin vous avez, je n'en suis pas revenu quand nous sommes arrivés.
─ Je n'avais pas l'impression qu'il y avait autant de plantes, marmonne le pauvre vieux un peu perdu.
Je ris sous cape. Comment diable a-t-il fait pour passer. En fait, j'en ai une petite idée, Luis doit être dans la chambre de Rosa.
─ Le climat breton fait des merveilles, nous sommes très contents de la maison.
─ Vous êtes nombreux là-dedans ?
Je ne réponds pas, il commence à être envahissant le pépé.
─ L'équipe scientifique, je marmonne.
─ Au fait, je venais vous prévenir, vous n'allez pas le croire, n'ayez pas peur, je pense qu'il faut que vous le sachiez pour être prudent, on a vu des loups dans le coin. On va faire une battue. Comme quoi c'est la campagne ici !
─ Quoi ?
─ Vous avez peur des chiens ? Mon fils était pareil ... avant de disparaitre.
─ Qu'est-il arrivé à votre fils ?
─ Il était mal dans sa peau. Il racontait des bêtises sur la puissance de ...et il a disparu.
Il me parle un moment de son fils et je l'écoute d'une oreille distraite tendant de le ramener à la porte de la propriété. Il va nous falloir fermer à clé s'il prend l'habitude de débarquer à l'improviste. Quant à la battue pour les loups, je dois vite prévenir Luis pour que nous décidions que faire.
─ ...Il n'était pas facile tous les jours...
Le pépé continue de me parler de son fils.
Je hoche la tête, cela m'évoque ce que mon père devait dire de moi dans mes périodes noires.
Luis est dans la cuisine.
─ Mwouais, tranquille les vacances ? Bravo pour la discrétion. Les humains ont repéré des loups et vont faire une battue.
Il sursaute, vexé.
─ Ce n'est pas MOI ! Je n'ai reniflé aucun humain et donc aucun humain ne peut nous avoir vu.
Il est si autoritaire celui-là, Rosa va avoir du mal.
─ Et les caméras et les appareils technologiques ?
─ Normalement j'ai fait attention, il y a peut-être d'autres loups ?
─ Ce serait une sacrée coïncidence. Essaye de voir si tu trouves une odeur.
Décidément les choses se compliquent ici, des sirènes à profusion, peut-être des loups inconnus. En tout cas au moins je me suis débarrassé du problème du jardin, j'ai vendu la pilule au petit vieux qui n'y a vu que du feu.
Sacré bébé !
Au site de Guidfosse, je fais une véritable conférence à Merlin qui m'écoute avec attention. De temps à autre, il fait pousser une plante. Il œuvre beaucoup pour la végétation bretonne.
Sur le chemin du retour, Erwan m'appelle et nous parlons un moment.
─ On se voit demain ?
─ Non, il y aura une tempête.
─ Comme tous les jours, je marmonne.
─ Non, tu vas découvrir le vent en Bretagne, défense de sortir pendant deux jours !
Je vais avoir le temps de lire ces foutus rapports.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro