Lauren
Dans les vestiaires, le stress était à son comble. Personne parlait. Moi j'écoutais de la musique, les écouteurs enfoncés dans mes oreilles. J'étais dans mon monde. Cela me calmée. Chacun avait sa méthode.

C'est l'heure. Nous nous dirigeons dans le couloir menant dehors. À notre gauche, il y avait les anglaises. Oubliée Jules, je ne pensais qu'à une chose : GAGNER. On est bientôt à l'entrée, on se met donc à courir. Sur le terrain, on s'installe, la mise en place... basique.
On donne le coup d'envoi. C'est parti ! On s'élance, se jette, plaque, court. J'enchaîne les feintes et les techniques de lancement de jeu avec Emma, la demi d'ouverture. Et cela paie. Le score est à la mi-temps de 20 à 11. D'ailleurs j'ai marqué un des deux essais.
On nous félicite un peu, mais surtout on nous dit de continuée. Surtout ne pas se dire que l'on a gagnée le match. Quarante minutes, cela reste beaucoup.

Je me dirige vers les toilettes tout en essayant de me concentrer un maximum pour la suite. Je fais ce que j'ai à faire, puis j'ouvre la porte. Une masse me repousse dans les toilettes, me prenant par la taille, et m'embrasse. Jules. Je lui rends son baiser passionnément. Un goût amer et âpre me ramène à la réalité. J'avais de la boue sur le visage.

- Jules, tu sais que je t'aime mais je dois partir mon choux, moi j'ai match là !

Je me dirige vers les vestiaires après un dernier baiser et me concentre pleinement.

- Scrum, annonce l'arbitre.

Le pack des avants se met en place pour une mêlée, pour nous. Balle au demi de mêlée qui la passe au dix. Feinte et croisement avec moi. Je fonce tous droit, dans le tas. A ma surprise, je le traverse, mais cela n'arrête pas ma course folle qui me conduit jusque sous les poteaux où j'aplatis le ballon. Les hourras, les applaudissements se déchaînent dans le stade.

- Allez les bleues, allez les bleues ! scandent nos supporters.

Je suis heureuse, et je vais taper dans la main de mes coéquipières. En passant près de la touche, j'entends : "Bravo mon choux.". Je me retourne et voix Jules qui me sourit. Je lui rend.

Jennifer ayant remplacée Emma au poste de demi d'ouverture, celle-ci tente la transformation qui était facile : en face des poteaux. Elle se positionne, recule, puis court et tape dans le ballon. Celui-ci passe entre les poteaux.
DING. La fin du match est annoncé. On a gagné 33 à 14. On fait la haie d'honneur pour les anglaises. AU rugby, on respecte ses adversaires, que l'on perde ou l'on gagne. Après, on saute de joie. On fait un tour d'honneur, acclamé par les supporters. Vers la fin, je me précipite et cours dans les bras de Jules. Je l'embrasse à pleine bouche, me souciant peu des journalistes. Jules était étonné.

- Je croyais que tu voulais que notre relation reste secrète... me murmura t'il à l'oreille.

Je le fis taire en l'embrassant un peu plus et en l'emmenant avec moi dans les vestiaires. J'étais heureuse. On avait gagné et j'avais enfin révélée au monde entier mon amour pour Jules.

OUPS !!!!! Au monde entier...