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talking to the moon

Felix avait mal aux joues à force de sourire. Il avait passé une journée excellente, d’abord avec sa famille à laquelle il s’était joint pour partager le repas de noël, et maintenant avec Changbin. 

Après avoir passé plus d’une semaine à s’échanger des messages, ils avaient finalement convenus de se voir quelques heures. Ainsi, ils avaient passé tout l’après-midi ensemble à vadrouiller dans les ruelles et dévaliser les boutiques qui s’étaient trouvées sur leur chemin. Résultat des courses ; ils avaient les bras chargés de sacs en papier lourdement remplis.

Désormais, le soir commençait à obscurcir le ciel alors que les flocons n'avaient pas cessé de tomber toute la journée, recouvrant le sol d'une épaisse couche de poudreuse. À force de courir de gauche à droite, Felix était exténué. Pourtant il ne voulait pas que cette journée se termine, il y avait encore des tonnes de choses qu’il n’avait pas vues, des millions de sujets qu’il n’avait pas abordés avec Changbin. Pour une fois, il n’avait pas envie d’aller dormir, il voulait rester bien éveillé et voir le monde de ses propres yeux.

Soudain interpellé par les lumières clignotantes d’une devanture, il pila et sa bouche s’entrouvrit. C’était un petit magasin de comics avec des figurines exposées derrière la vitrine, elles avaient l’air magnifiques.

– Qu’est-ce que tu regardes Felix ?

Le concerné se retourna vers Changbin qui avait une joue déformée par la sucette qu’il venait juste de s’acheter.

– Oh, rien… fit-il en secouant la tête, on devrait continuer, il nous reste encore pas mal de marche.

– Tu veux aller dans cette boutique ?

– Non c’est b-

– Allez on y va.

Changbin attrapa sa main et la fourra dans la poche de son manteau pour le forcer à le suivre. Le brun fit mine de soupirer mais n’arriva pas à s’empêcher de sourire. Rien n’échappait à Changbin, c’était comme s’il parvenait à lire dans ses pensées. Et c’était agréable. Peut-être un peu trop, il avait peur de s’y habituer.

Quand ils pénétrèrent dans le petit magasin, les yeux de Felix se mirent à pétiller. La bouche entrouverte, il jeta un regard au blond qui lui retourna un rictus bienveillant en libérant ses doigts.

– Donne-moi tes sacs et vas faire ton tour, fit Changbin avant de lui caresser le haut du crâne. Je vois bien que tu tiens pas en place.

– T’es sûr ?

– Oui, je t’attends ici. Prends ton temps, on n’est pas pressés.

Felix était fou de joie. Dans un élan de courage, il embrassa la joue de Changbin avant de s’enfuir dans les rayons. Lorsqu’il fut caché derrière une grosse pile de jouet, il se mordit la lèvre inférieure en sentant son cœur cogner dans sa poitrine. Il ne faisait jamais le premier pas d'habitude mais la tentation avait été trop grande cette fois-ci.

Curieux de voir la réaction de son aîné, Felix pencha la tête sur le côté pour l'apercevoir. Il était encore en train de sourire et le brun aurait juré que ses joues s’étaient teintées de rouge. Soudain, leurs regards se croisèrent. Prit la main dans le sac, Felix se dépêcha de se dissimuler de nouveau.

– Merde… murmura-t-il en se frappant le front. Pourquoi il faut que je m'embarrasse tout seul… 

Il secoua la tête pour essayer de ne pas y penser pour le moment, avec un peu de chance, Changbin ne reparlerait pas de ce geste une fois hors de la boutique. Finalement, il se concentra sur les rangées de BD. Il laissa glisser ses doigts sur la matière lisse et brillante des couvertures. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas mis les pieds dans ce genre d’endroit, il avait l’impression de revenir en enfance, quand tout était plus simple. Il feuilleta quelques pages alors que ses pieds le menaient un peu plus loin, ses talons claquant contre le sol en carrelage. Lorsqu’il tourna à une intersection, sa bouche s’entrouvrit d’elle-même. Il venait de trouver le rayon des figurines. Et Changbin au passage.

Felix battit des cils alors que le blond approchait dans sa direction.

– J’ai laissé les sacs à la caisse, fit-il en pointant son pouce au-dessus de son épaule, la vendeuse m’a proposé de les garder.

– Oh d’accord… répondit le plus jeune.

Il était encore gêné par ce qu'il avait fait un peu plus tôt en témoignait ses pommettes qui avaient pris une couleur vive. Mais Changbin ne semblait pas du tout perturbé. Il se saisit de nouveau de la main du plus jeune comme s'il s'agissait d'un geste anodin. Et c'était bête mais ça rassurait Felix.

– Tu aimes les figurines ? demanda Changbin en balayant du regard les boîtes qui s’élevaient jusqu’au plafond.

– J’en ai quelques- unes chez moi.

– Tu me les montreras un jour ?

– Est-ce que c’est une demande subtile pour que je t’invite ?

– C’est plus très subtile maintenant.

Felix pouffa de rire en passant en revue tous les étages. Il tira la main de Changbin vers la droite et ce dernier le suivit dans son exploration sans broncher.

– Regarde celle-ci, s’exclama soudain le blond en pointant une figurine du doigt, elle te ressemble !

Il se mit sur la pointe des pieds afin de se saisir de la boîte qu’il tendit ensuite à Felix. Ce dernier haussa un sourcil. Il s’agissait d’un chat au pelage brun, affublé d’une tête deux fois trop grande pour son corps et serti d’un petit soleil incrusté sur le haut de son crâne, entre ses deux oreilles. Son sourire prenait la moitié de son visage. Il paraissait bien trop joyeux.

– Non, fit Felix en reposant la boîte, celle-ci me ressemble plus.

Il montra d’un mouvement de tête le même chat mais cette fois-ci, des larmes bleues coulaient de ses grosses pupilles. Felix voulut soupirer. Il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était car il savait qu’il avait raison. Il était déprimé, point barre. Il n’allait pas bien comme le chat heureux, non, il était le chat triste et ce, depuis le début. Un silence s'installa et Felix ferma les paupières un instant. Il était persuadé que Changbin allait lui jeter un regard dégoulinant de pitié ou une phrase bateau pour lui témoigner sa compassion… Il détestait qu’on s'apitoie sur son sort, ça ne faisait qu’appuyer un peu plus sur une blessure déjà douloureuse.

– Tu as raison, admit Changbin, elle est beaucoup plus belle.

Felix rouvrit les yeux. Il sentit son estomac se retourner alors que le blond, tout sourire, faisait glisser la boîte en carton sur l’étagère.

– Je vais l’acheter.

– Quoi ? Mais… non, ne fait pas ça… 

– Si, si, rétorqua-t-il. Et j’espère qu’un jour on pourra venir chercher celle que je t’ai montrée en premier.

Le brun fit de gros yeux alors que Changbin passait un bras dans son dos.

– Je passe à la caisse, tu as autre chose à regarder ?

– N-non.

Quelque chose s’était manifesté dans son estomac, quelque chose d’intense et presque excitant. C’était comme si on venait de lui ôter un poids énorme des épaules, comme s’il respirait de nouveau. Enfin, il pouvait se reposer sur quelqu’un. Et en plus du soutien énorme que Changbin lui apportait, il avait aussi ouvert une porte que Felix n’avait jamais osé approcher ; l’espoir d’aller mieux.

***

Tous deux épuisés, Changbin et Felix s’affalèrent sur un banc en bois, en bordure d’une petite place où, en son centre, un sapin trônait, illuminé par une multitude de décorations de noël.

– Je suis claqué… soupira le blond en regardant l’heure sur son téléphone. Ouah… Il est presque minuit. 

Felix lui répondit par un son de gorge à peine audible. Ses paupières étaient en train de se clorent toutes seules, il n’avait plus d'énergie.

– Eh, la belle aux bois dormants. Reste avec moi.

– Oui, se reprit le plus jeune en rouvrant les yeux d’un coup.

Changbin laissa filer un petit rire.

– T’es crevé, je vais te ramener chez toi.

– Oh non…

– Quoi non ? Tu veux pas que je te raccompagne ?

– Je veux pas que ça s’arrête…

Un petite moue déformant son visage, Felix alla se blottir contre Changbin. Il déposa la tête contre son épaule et instinctivement, le blond le serra contre lui pour le rapprocher un peu plus. Sa chaleur corporelle lui chatouilla les joues et le bout de son nez gelé. Il était tellement bien dans ses bras, les lumières des guirlandes clignotaient devant lui comme celles de sa chambre. 

Il n’avait pas envie de revenir à sa vie habituelle, il en avait peur d’ailleurs. Peur que cette soirée ne devienne qu’un bon souvenir. Peur que Changbin ne veuille plus de lui. Il n’y avait pas de raison apparente mais dans un coin de sa tête Felix restait prudent et il ne pouvait s’empêcher de se dire que tout cela était trop beau pour être vrai. Soudain, il sentit des doigts se poser sur le haut de son crâne avant qu’ils ne définissent de petits zigzags entre ses mèches de cheveux. Felix se détendit presque immédiatement, apaisé par le contact. C’était fou le pouvoir qu’il avait sur lui.

– Tu as aimé aujourd'hui ?

La voix de Changbin était basse, pareille à un murmure.

– C'était génial, répondit-il sur le même ton. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé.

– Il faut vite qu'on refasse ça alors. On pourrait aller au cinéma, dans un café… Chez toi… Tu sais ? Tu m'as promis tout à l'heure.

Felix releva la tête, une mine faussement innocente au visage.

– J'ai rien promis du tout.

Son aîné lui retourna un regard qu’il aurait pu qualifier de froid s'il n'avait pas appris à le connaître. Il se détourna de lui en reniflant et Felix laissa éclater un petit rire, il savait pertinemment qu’il était en train de bouder.

– Je rigole ! rit-il en frappant sa doudoune au niveau de son torse. Je serais ravi de t’accueillir dans mon magnifique cagibi.

– Ton cagibi ?

– C’est comme ça que j’ai appelé ma chambre. Tu verras, elle est si petite qu’on ne peut pas tenir debout à deux.

– Parfait.

– Hm ?

– Ca me fera une excuse pour te serrer contre moi.

Felix souffla mais ses oreilles avaient pris une teinte rouge particulièrement vivace, et ce n’était pas à cause du froid. 

Il y eut un petit silence. Felix se sentait léger, il y avait tout ce qu'il aimait à proximité de lui ; des lumières, des sacs remplis de babioles, Changbin. Il se sentait en paix. Enfin. Le vent souffla dans leurs cheveux mais il se décida malgré tout à sortir la main de sa poche pour venir attraper celle de son aîné, posée sur sa cuisse. Il caressa sa peau en décrivant des cercles de plus en plus grands jusqu'à venir cadenasser ses phalanges aux siennes. Il était tellement chanceux de l'avoir à ses côtés, il ne voulait plus le lâcher.

– Merci de bien vouloir de moi Changbin.

Les doigts du concerné se resserrèrent sur sa peau et Felix déglutit. Il préférait garder le regard fixe devant lui parce qu'il sentait qu'il pouvait fondre en larmes à tout moment. Ses muqueuses oculaires étaient humides et sa gorge, horriblement sèche. Comme un chat, il frotta sa joue contre l'épaule de Changbin pour le sentir encore plus contre lui, il huma comme il put son parfum avant d'expirer. Il était bien, tellement bien qu'il avait envie de pleurer.

La vue brouillée, il s'autorisa un coup d'œil vers le ciel. La lune était pleine, majestueuse. Quand il avait été seul elle lui avait tenu compagnie et désormais, il n'avait plus besoin d'elle. C'était un au revoir, douloureux mais nécessaire.

– Merci… mima-t-il du bout des lèvres.

Il avait parlé à la lune et cette fois-ci, il y eut une réponse.

– Tu mérites d'être heureux Felix.

Le concerné ferma les yeux. Une page de sa vie était en train de se tourner doucement. Il avait attendu ce moment si longtemps qu'il avait l'impression que c'était irréel. Un soupir quitta ses lèvres alors qu'il se laissait bercer par le délicat bruissement des arbres et les quelques discussions qui avaient lieu non loin.

– Tu vas t’endormir si ça continue…

– Non, fit Felix tout bas. T’es pas aussi confortable que mon matelas.

– J’espère bien, je comptais pas remplacer ta literie.

Le brun voulut sourire mais la fatigue paralysait ses zygomatiques.

– Tu peux me servir de doudou par contre.

Il rouvrit les paupières puis lâcha la main de Changbin afin d'enrouler un bras autour de sa taille pour le serrer contre lui comme une peluche.

– Ça te plairait pas ? s'enquit Felix en posant le menton sur son épaule.

– Si, répondit le blond sans le regarder, mais je t'avoue que j'avais d'autres projets en tête.

– Comme ?

Changbin eut un sourire en coin. Un de ces sourires qui voulait tout dire et qu'il n'arrivait jamais à réfréner. Il finit par tourner la tête vers Felix qui l'observait avec ses grands yeux comme un enfant. Il n'était pas dupe, le plus jeune devait bien avoir une petite idée de ses intentions, il avait même l'air dans l'attente de ces dernières. Changbin loucha sur le bout de son nez qui était rouge, irrité par le froid et décida de le réchauffer en pressant ses lèvres dessus. Un petit bruit résonna.

– Comme ça… murmura-t-il en calant une main sur sa joue.

Il regarda une seconde le visage de son vis-à-vis avant de descendre jusqu'à sa bouche sur laquelle il exerça une faible pression à l'aide de ses lèvres.

– Ou comme ça.

Cette fois-ci, il n'attendit pas et réitéra son geste plusieurs fois comme pour leur laisser le temps de s'apprivoiser, d'apprécier ce lien nouveau qu'ils étaient en train de créer. Felix sentait son cœur battre à tout rompre, il avait l'impression d'être dans un grand huit. Les sensations qui pétillaient dans son estomac lui faisaient perdre la tête et oublier tout ce qu'il y avait autour. Il ne pensait pas qu'un simple baiser pouvait provoquer en lui quelque chose d'aussi fort, d'aussi puissant. C'était impensable. Et plus les caresses se faisaient entreprenantes, plus Felix avait l'impression de brûler de l'intérieur.

Soudain, la langue de Changbin entra en contact avec la sienne et il fut pris d’un sursaut incontrôlable, les contraignant à rompre l'échange.

– Désolé… bredouilla-t-il mort de honte, je sais pas pourquoi j’ai réagis comme ça je-

– C’est rien, le coupa Changbin en lui caressant la joue, calme toi.

– Je gâche tout…

– Bien sûr que non. On va prendre notre temps tous les deux, il n’y a rien de mal à ça, hm ? Ça te va ?

Felix fit la moue. Il n’était pas vraiment d’accord, il en avait assez perdu comme ça, du temps.

– Non.

– Si tu n’es pas prêt-

Les mots de Changbin furent étouffés par la bouche de Felix qui venait de s’appuyer contre ses lèvres. Cette fois-ci, sans cérémonie, il laissa son petit muscle rose se glisser dans la bouche de son partenaire. Le blond ne mit pas longtemps à répondre à ses caresses, riant à moitié dans leur échange en constatant à quel point son cadet l’embrassait avec fougue, sans aucune retenue. Felix sourit à son tour en cadnassant ses bras autour de la nuque du plus vieux. Il n’allait plus se retenir désormais, il ne voulait pas passer les prochaines années en tant que spectateur de sa propre vie, regarder le temps s’écouler sans rien faire. Plus que jamais il était prêt. 

Prêt à vivre de nouveau.

[FIN.]



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