Chapitre 11
La journée passa :
Félix avait dû rentrer chez lui, ses parents devant arriver dans l'après midi.
Minho resta avec Jisung, assis, sans parler. Le brun avait dormi jusque quatorze heure, à son réveil, il n'avait qu'une envie, mourir. Il s'en voulait atrocement de ne pas avoir repoussé Léo dès le départ, d'y être aller hier soir, pensant que, s'il le disait clairement, il ne lui ferait rien, il s'en voulait de ne pas avoir agi logiquement d'après lui.
Jisung regarda le noiraud, qui était assis et les yeux fermés. Il n'arrivait pas à savoir s'il était assoupi ou non, et surtout il ne savait pas quoi lui dire.
Il joua un temps avec le pan de la couverture, avant de réussir à parler.
- Minho ?
-Oui ?
- Je suis désolé, vraiment, mille fois.
L'aîné le regardait, les yeux grands ouverts.
-Interdiction de t'excuser ! Pourquoi ?
-Parce que je suis con ! C'est tout ! Si je m'étais imposé dès le départ il aurait rien fait, c'est logique, je peux en vouloir qu'à moi même pour le coup.
Minho se liquéfia sur le siège.
- Jamais, ô grand jamais, Jisung se sera de la faute de la victime ! Qu'importe que tu n'es pas dit oui ou non avant, ce qui compte c'est que l'autre n'a jamais pris ton avis en compte; il ne c'est jamais posé la question de ce que toi tu voulais, et, que le jour où enfin tu verbalises clairement ton refus, il n'en a pas tenu compte. Le seul responsable, c'est lui et c'est tout, toi tu as fait comme tu pensais qu'il fallait faire.
-Mais si ..
- Pas de si Jisung , ni si, ni excuses, ni flagellation, tu n'as rien fait, point à la ligne !
-Vraiment ?
- Vraiment, jamais je te mentirai Jisung, encore moins sur des choses aussi importantes.
Le brun sentit ses yeux s'embuer.
-J'te l'ai dit, t'es envoyé par maman, c'est pas possible autrement, dit-il en tendant les bras vers son aîné.
Ce dernier se leva, jurant lorsqu'il appuya sur sa cheville, avant de venir s'asseoir au bord du lit et de le serrer contre lui.
-Je suis envoyé, donc ça veut dire qu'il faut m'écouter quand je dis les choses sérieusement. D'accord ?
-Oui, promis, je dis plus que c'est de ma faute. Faut que personne l'apprenne, pitié l'univers, soupira t-il.
-Personne ne saura, promis.
Le plus jeune hocha la tête, sans rien ajouté, le serrant juste contre lui.
**
La fin de journée et le lendemain passèrent sans rien de plus à dire. Jiusng dormi énormément, pleura aussi beaucoup. Minho aussi à vrai dire, 'fin quand le plus jeune dormait, et, sans mots, il essayait de le réconforter au minimum.
**
Il était dix-huit heure quand le médecin revint voir le brun une dernière fois.
-Tu vas pouvoir rentrer. Si jamais tu as besoin de quelque chose, appelles ce numéro, ils sont là pour aider les victimes d'abus, ils sauront t'écouter, dit-il en lui donnant une petite carte. Tu peux aussi revenir dans le service si besoin, ou si tu sens que les douleurs n'ont pas diminué.
-D'accord, désolé pour le bazar.
-Jisung... tu n'as à t'excuser pour rien du tout hein, dit le brun. On fait notre boulot d'aider et d'être là, pour n'importe qui n'importe quand. Ne t'excuses jamais d'avoir besoin d'aide.
Jisung hocha la tête et les deux plus jeune partirent enfin.
- Grippe, fièvre sévère, malaise, dit Jisung en sortant, voyant Hyunjin qui attendait devant l'hôpital.
- Suuuuung, dit-il en le prenant contre lui. Pourquoi tu m'as pas appelé pour que je te ramène aux urgences !
-Ah euh, j'ai pas pensé, il était tard, j'arrivais plus à penser, la fièvre faisait trop mal.
-Je ne savais pas que t'avais le permis, je t'aurais appeler sinon, dit le noiraud. Puis il a fait un malaise, donc pas le choix d'appeler les secours.
-Oui... ça va là ?
- Ouais, ils m'ont donné trois tonnes de trucs.
-D'accord. Tu t'es pété la cheville ?
-Ah oui.. Samedi, après l'atelier, j'me suis éclaté dans l'escalier. Je pensais que ce n'était rien, finalement j'ai une grosse entorse.
-Putain, il y a des jours où la chance n'est pas là.
- Te le fais pas dire, dit Jisung.
- On rentre alors, dit le noiraud en montant côté conducteur.
Jisung soupira en s'asseyant, les hématome le faisant encore souffrir, surtout assis.
-ça ne va pas ? dit Hyunjin.
-Ah... euh... Les courbatures de la grippe, elles me tabassent sévère.
-Putain, la totale.
-Ouais...
Minho à l'arrière se mordit la joue, au fond du sac pour le plus jeune. Il trouvait cela extrêmement impressionnant, d'arriver à mentir à ce point sans s'effondrer à chaque seconde.
-Vous avez besoin de courses ? Aucun de vous peut y aller là, dit le noiraud en se garant.
-Nan merci on a ce qu'il faut, dit Jisung en sortant de la voiture.
-D'accord, tu te doute bien qu'il y en a qui vont vous faire à manger hein.
-Dis leur que pas besoin !
-Encore une fois, toi même tu sais que ça ne marche pas comme ça. Maintenant, allez, vous deux, on monte dormir. Putain l'ascenseur est toujours en panne, ça va le faire avec ta cheville ?
-Oui oui t'en fais pas.
Hyunjin et les deux montèrent donc, ce dernier aida Jisung à tenir droit en marchant, jusque sa porte.
-Appelles si vous avez besoin d'un truc hein.
- Oui promis, sourit le brun, avant que l'aîné ne reparte vers les escaliers. Jisung ferma la porte, et soupira. Mentir c'est trop compliqué, faut pas se foirer.
-Oui.. mais ne t'en fais pas. Ils vont vite passer, quand au milieu de semaine tu diras que t'es guérie de ta grippe.
-Ouais, encore heureux... dit le brun en s'allongeant dans le lit du noiraud, qui était encore fait depuis deux jours. Tête dans le coussin, il soupira. On dort ?
- Si tu veux oui.
-On fait dodo alors, comme ça on pense pas et c'est mieux.
C'est une idée, dit l'aîné.
Tout deux s'allongèrent, et fixèrent le plafond dans l'obscurité. Le brun prit la main de son aîné dans la sienne, sans parler.
-C'est bizarre, mais serrer ta main c'est rassurant je trouve, dit-il simplement.
-Ah bon ?
-Oui, elle est pile à la taille de la mienne et tu serres fort, je trouve que c'est rassurant comme sensation. En mode, tiens ma main et ne la lâches pas. Toute façon t'as promis, on se barre tout les deux, tous ensemble, d'ici un jour.
-Oui, je n'ai pas oublié, ne t'en fais pas, je ne te lâche pas, dit-il en serrant sa main.
-Merci, merci pour avant-hier, pour tout.. J'pense que, si tu ne m'avais pas parler clairement, j'aurais encore une fois laissé couler et j'aurais juste pleurer avec moi même, parce que je ne comprends pas pourquoi je doit toujours acquiescer à ses demandes. Mais bon, maintenant je sais, le non aussi il compte. La prochaine personne qui respecte pas ça, je la trucide moi même. Même si là j'ai juste envie de vomir ...
-C'est normal ça, ton esprit lutte, ça va prendre du temps avant que tu arrives à surmonter tout ça.
- Un deuil plus ça, bah oui bah tiens, c'est mieux si j'arrive à ne plus du tout y penser.
- Ce n'est pas vraiment possible ça
-Mais si c'est possible, je vais réussir, j'veux plus y penser, plus jamais !
-Alors tu réussira, dit le noiraud, ne voulant pas contredire le plus jeune à ce moment.
Jisung se mit sur le côté, posant sa tête sur le bras de noiraud, qui c'était raidi, ayant peur de l'étreindre à présent. Mais le brun n'avait pas peur de lui et vint serrer sa taille avec son bras.
-Faut rendre l'étreinte Minho.
-Ah euh t'es sûr ?
-Oui oui, pourquoi je ne serais pas sûr ? C'est pas toi qui m'a fait du mal à ce que je sache, toi t'es gentil comme personne.
Minho le regarda, perdu. Il ne s'attendait pas du tout à ce genre de réaction après ce que venait de vivre le brun.
- Chacun à sa manière de répondre à un événement traumatique ... pensa t-il en tirant le plus jeune, afin qu'il s'allonge contre son torse, pour ne pas qu'il ne reste sur le côté et que cela accentue ses douleurs.
-Comme ça c'est bien, c'est les meilleurs câlins, dit Jisung dans son cou. Avec Bin, je fais toujours comme ça et Yéji aussi, c'est les meilleurs coussins après toi, dit-il en souriant.
-Ah bah si ça te va c'est bien. Maintenant essaies de dormir, on sait bien qu'il y en a un qui va descendre d'ici deux heures avec un plat pour un régiment
-Pas faux, bonne sieste alors, dit-il en fermant les yeux, se laissant bercer par la respiration du noiraud.
Minho attendit de l'entendre dormir pour enfin détendre ses muscles totalement crispés. Le noiraud fini par s'endormir, après soixante-douze heures sans sommeil, ayant carburé à l'angoisse pour tenir.
***
On sonna vers vingt heure, ce qui réveilla les deux.
Le brun alla ouvrir, tête dans le guidon.
-Salut Yéji, dit-il, essayant d'y voir quelque chose.
-Salut le nain, sourit-elle.
-Nain toi même !
-Hmm na, rit-elle
-Méchante, grande sœur cassée !
-Je sais ! Bien pour ça que tu m'aimes. Nan ?
- Mouais, on va dire ça.
-Sinon, ça c'est pour vous. Jinnie m'a dit qu'il c'est pété la cheville ?
-Ouais, dans l'escalier.
-Punaise, vous deux vous faites la paire. Le principal c'est que là ça aille. ça va hein ?
-Ouais, tout super !
-Alors voilà, ça c'est pour vous. Il y a pour ce soir et demain midi aussi, tu les connais, toujours trop, mais bon ça vous arrange là.
-Carrément, tu dis merci à tata et tonton hein.
-Toujours t'inquiètes. Je vais te laisser et dors à fond hein !
-Oui promis.
La noiraude lui souria avant de partir.
-J'ai failli faire une crise cardiaque, dit Jisung en posant le plat sur la table. Mentir... je hais ça. Tu sais quoi ? Il manque plus que mon cher frère daigne à m'appeler et je pense que là j'abandonne l'idée de respirer.
-On va espérer qu'il ne vienne pas ou n'appelle alors, dit Minho.
-Oui...
Voici pour ce chapitre.
Il est assez court car sert de transition en quelque sorte.
Passez une bonne fin de semaine et prenez soin de vous
Des bisous <33
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