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⌈ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔱𝔢𝔯 𝔉𝔬𝔲𝔯𝔱𝔢𝔢𝔫 ⌉
- San, ouvre-moi s'il te plaît, c'est important.
La voix de Seonghwa résonnait dans la chambre, le prince et le voleur ne cessèrent de se regarder. Il fallait trouver une solution. Si Seonghwa ou n'importe qui d'autre voyait le prince en compagnie d'une personne étrangère au palais, il était sûr de ne plus pouvoir le revoir de sitôt.
- Euh... oui, attends un tout petit peu, répondit San sur un coup de tête.
Le prince refit face à Wooyoung, celui-ci était dans l'incompréhension. À aucun moment il n'avait prévu de se faire attraper ou qu'on le remarque ici. Le prince observa sa chambre, puis, traversé par une idée, il attrapa doucement le poignet du grisé.
- Cachez-vous là Wooyoung, chuchota-t-il pour ne pas se faire entendre par les individus à leur porte.
Il se dirigea vers le fond de sa chambre suivi par Wooyoung et ouvrit la porte de la grande armoire. Celle-ci contenait la plupart des vêtements du prince, tous disposés sur des ceintres, ce qui laissait de la place en bas pour dissimuler quelque chose... ou quelqu'un.
Wooyoung, après réflexion, se rendit compte de l'idée dans la tête du prince et ses yeux s'écarquillèrent. Son cœur commença à battre à une vitesse folle, des tas de pensées fusaient dans son esprit, il ne voulait pas.
- S-San j-
- Il ne faut pas qu'on vous voit ici Wooyoung. Ne vous en faites pas je ne serai pas long.
Le prince le poussa doucement à l'intérieur, et Wooyoung n'eût pas le temps de protester qu'il se retrouva enfermé dans cette armoire. Il entendit finalement San prendre la parole, mais son corps réagissait si fort qu'il ne sût pas distinguer quoi que ce soit de ses mots. Il était enfermé là, seul...
Dans le noir...
En à peine quelques secondes ses pensées se mirent à redoubler d'intensité. Wooyoung glissa contre le fond de l'armoire, se retrouvant ainsi assis au sol. Il avait mal. Terriblement mal.
« N'ait pas peur chérie »
Alors qu'une première larme glissa le long de sa joue, que ses mains tremblaient, il eût ce souvenir de lui et de sa mère. Il la haïssait. Elle et le monde entier. Sa famille. Tout ceux qui l'ont abandonné.
Il se revît là, dans cette ruelle, âgé de six ans.
« Je veux que tu restes ici. Ne t'en fais pas pour moi. »
Il l'avait écouté. Il avait obéi à sa mère. Il l'avait attendu toute la nuit. Toute la nuit dans cette ruelle si sombre. Il avait espéré durant des heures qu'elle revienne le chercher, qu'ils retournent se promener comme ils le faisaient avant. Mais elle n'était jamais venue. Ni elle, ni son père.
« Je vais revenir. »
Mensonge.
Elle n'est jamais revenue le chercher. Cette femme était la personne qu'il avait aimé le plus au monde, et elle s'était évaporée de sa vie en à peine quelques minutes. Comme si quelques secondes avaient suffi à déchirer une famille entière. Il avait eu une confiance aveugle envers sa famille. Et cette confiance, elle avait été brisée.
Tout son corps fût pris de soubresauts, ses larmes s'amplifièrent, il voulait crier qu'on vienne l'aider, qu'on vienne le chercher. Cette réaction, il l'avait eue lors de son abandon. C'était la même qu'actuellement en étant accroupi dans cette armoire. Cette nuit noire, il s'en souviendrait toute sa vie.
A partir de ce fameux jour, il ne resta plus un seul moment dans le noir, dans l'ombre. Dès ce jour-là, il avait établi un petit endroit, sur le toit qu'il avait trouvé. Il avait récupéré une vieille couverture trouvée sur un fil à linge chez les maisons bourgeoises et l'avait posé sur ce toit des quartiers pauvres d'Aurora. Il ne quitta plus cet endroit. Là nuit, il était là.
« Les étoiles te surveilleront, elles veilleront sur toi, elles te guideront partout où tu iras Wooyoung. »
Cette phrase, ce fût la seule et unique phrase vraie que sa mère lui avait dite. Elle lui avait dit qu'elle reviendrait, c'était faux. Elle lui avait dit qu'il n'aurait pas peur, c'était faux.
Mais ces étoiles, elles l'ont rassuré. Chaque jour jusqu'à aujourd'hui même.
Le noir le terrifiait. Mais le noir de la nuit ne l'était pas réellement grâce aux étoiles. Le jour où il se retrouva livré à lui-même, dans le noir de la ruelle, il s'était rué vers ce toit pour voir ces étoiles. Les astres l'ont sauvé. Ces points lumineux ont permis à un jeune enfant de ne pas faire face à la réalité trop vite. Grâce à elles Wooyoung avait pu rêver à nouveau, même si les premiers jours avaient été compliqués. Il s'était habitué grâce à elles.
Mais là, dans cette armoire, il n'avait aucune étoile qui le surveillait. Il était seul. Ses joues humides ne firent que l'être encore plus, ses yeux ne firent que lâcher encore plus de larmes. Rester silencieux était une torture. Il ne devait pas faire de bruit s'il ne voulait pas se mettre en danger.
Le temps défilait et Wooyoung eût l'impression d'être depuis une éternité dans cette armoire. Il ne tenait plus. Il allait craquer. Et si tout ça n'avait été qu'une blague du prince pour dénoncer un voleur ?
Et si on l'abandonnait une fois encore dans le noir ?
Voilà pourquoi il ne s'attachait à personne. Parce qu'à un moment ou un autre, on finit toujours par se séparer. L'attachement ne fait que rendre cette séparation encore plus compliquée. Wooyoung n'en doutait plus. Il ne réagirait pas comme ça si ce n'était pas le cas, il ne serait pas en train de pleurer toutes les larmes qu'il pouvait lâcher, ou en train de s'effondrer.
Là, il réalisa qu'il s'était bel et bien attaché au prince. Qu'il le veule ou non, c'était fait. Il allait souffrir quoiqu'il arrive. Pourtant, il avait tenté de ne pas s'attacher. Il avait tenté de mettre de la distance entre eux, comme il le faisait avec les recueillis. Mais la personne qu'il avait découvert attisait beaucoup trop sa curiosité. Toutes les réponses qu'il avait cherché à savoir sur les étoiles, lui les avait, et c'était cette pièce manquante qui avait rendu impossible à Wooyoung de résister. Avec ce prince, il commençait à retrouver ce sentiment d'avoir une maison, son toit, quelque chose de rassurant qui l'entoure et qui l'empêche de tomber dans les profondeurs.
Face à ce trop de pensées, Wooyoung était perdu. Il essuya rapidement ses larmes puis replongea sa tête dans ses bras. Il commençait à réellement penser qu'on l'avait abandonné à nouveau. Il ne prêtait plus attention à un seul bruit autour de lui, plus d'attention au monde qu'il l'entoure.
Jusqu'à ce qu'une étoile s'allume enfin dans cette noirceur.
- Wooyoung, c'est bon il est parti, puis le son de la porte de l'armoire résonna. Wooyoung ?
Le dénommé se fichait de l'état dans le prince le trouverait. Il savait qu'il était faible, qu'il n'était qu'un trouillard qui avait encore peur du noir à son âge. Mais il ne releva pas la tête, il resta accroupi, le visage plongé dans ses bras qui aspiraient ses larmes alors que le prince venait de rouvrir l'armoire.
Il senti alors une main se poser sur son épaule. Et sans comprendre pourquoi, ses pensées devenaient de plus en plus profondes.
- C'est moi. Je suis là, ne vous en faites-
- N-Ne me lâchez pas.
San fut étonné par les mots du grisé, et en entendant sa voix coupée par les sanglots, il fût encore plus surpris. La sincérité des mots de Wooyoung faisait tilt dans sa tête. Ne pas le lâcher ? C'est donc cela qui avait mit Wooyoung dans cet état ?
- Vous lâcher ? Pourquoi je vous lâcherais ?
- Elle aussi me l'avait promis ! hurla Wooyoung.
Le prince n'avait jamais vu le grisé dans cet état-là. Celui-ci avait soudainement crié, le faisant légèrement sursauter.
- Promis quoi Wooyoung ? Qui ?
- E-Elle m'avait promis de pas me laisser là...
La main du prince qui était sur l'épaule du plus jeune glissa jusqu'une de ses mains que San prit dans la sienne.
- Venez Wooyoung.
- Et qu'est-ce qui me dis que v-vous m'abandonnerez pas vous aussi ?! P-Pourquoi devrai-je vous suivre ?!
Des larmes commencèrent à s'évader à nouveau des yeux de Wooyoung. Il ne fit pas attention à la main qui prenait la sienne. Il avait besoin d'extérioriser.
- Wooyoung, regardez-moi, demanda calmement le prince.
- N-Non. Je suis affreux...
- Vous n'êtes pas affreux. Ne dites pas ça. Allez, levez la tête.
Wooyoung s'étonna lui-même à écouter le prince. Il leva légèrement la tête, sécha ses larmes de la main qui tenait pas celle du prince, puis plongea son regard humide dans celui inquiet du prince. Il se trouvait incroyablement bête, là, à pleurer pour quelque chose qui s'est déroulé il y à de ça plus d'une décennie.
- Pleurer est humain Wooyoung. Moi aussi on m'a appris que pleurer était lâche, mais ceux qui disent ça ne savent pas ce que l'on traverse. Vous m'avez soutenu quand je me sentais faible, alors je vous soutiendrais aussi.
- J-Je suis res-resté San... Je l'ai a-attendue...
- Arrêtez de penser à ce qui vous tourmente. Je suis là, d'accord ? Je ne sais pas ce que vous avez, mais je vous promets de ne pas vous lâcher.
Wooyoung ne quitta pas les yeux du prince. Il avait envie de le croire, de croire que cet inconnu qui avait croisé son chemin par hasard pouvait lui apprendre réellement à vivre.
Là, il oublia totalement ce qu'il devait faire subir au prince. Dès qu'il s'était retrouvé dans ce placard, ses autres pensées étaient bien trop grandes pour le laisser se préoccuper d'un pauvre petit plan.
- Allons prendre l'air, lui proposa San.
Wooyoung sorti doucement du placard où il était avec l'aide du prince. Ils quittèrent la chambre tranquillement, et San ne lâcha sa main à aucun moment. Il ne le lâcherait pas, pas tant qu'il était dans cet état-là.
Lorsque Wooyoung vit une grande porte vitrée donnant sur le jardin plongé dans la nuit, sa main se raffermi sur celle de San qui comprit immédiatement ce qui le tracassait.
- Quand mon second a demandé à me voir tout à l'heure, c'était pour me dire qu'il avait réussi à enlever les gardes dans les jardins. Je me suis dit que les étoiles vous rassureraient peut-être. Et puis ça va être la première fois que je sors dans les jardins du palais. Autant profiter que les gardes n'y soient pas.
Ils continuèrent leur route, puis San posa la main sur la poignée de la porte.
⌊ ♕ 𝕿𝖔 𝕮𝖔𝖓𝖙𝖎𝖓𝖚𝖊 ♕ ⌋
Je n'ai rien a dire, a part que j'ai hâte de publier la suite 😌.
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