Encore une nuit sans sommeil, rongé par mes réflexions. Je passe mes nuits à penser, me faire des films, stresser… Mais il faut bien se lever un jour. Heureusement aujourd’hui c’est mon jour de repos ! Il est huit heures et Bakugo m’a menacé si je ne me ressaisissais pas. Je suis content qu’il s’inquiète, lui qui fait attention à personne habituellement, mais cette fois, je n’ai vraiment pas envie de faire quoi que ce soit.

Les coups portés violemment à ma porte m’oblige à bouger et je reconnais par la ferveur des coups que mon meilleur ami est responsable de ce vacarme. J’ouvre lassivement la porte tout en me décalant pour le laisser hurler et passer sans que je l’invite à entrer. Il a toujours été comme ça, c'est sa gentillesse à lui.

“-Mec, qu’est-ce qui t’arrive ? T’as dormi combien de temps dernièrement ? Tu manges au moins ?!”

“-Oui, ce que je peux, ne t'inquiète pas, je vais bien, juste quelques pensées inutiles qui me gonflent un peu.”

“-Bien sûr que je m’inquiète ! Et que dirait Izuku s’il te voyait comme ça ?”

La phrase de trop, il aurait vraiment dû la fermer. Je sens la haine monter en moi. Je ne lui en veux pas réellement. Il sait que Izuku est un sujet fragile, que j’ai complètement mal vécu la période du lycée à cause de mon obsession, que j’ai dû aller voir un professionnel des troubles obsessionnels et compulsifs pour ça. Il semble remarquer sa bêtise, je le vois sur son expression qui change totalement.

“-Je ne voulais pas dire ça. Je… Eiji merde ressaisit toi, les résultats sont dans deux jours, tu fais peine à voir.”

Nous sommes interrompus par ma sonnette. Je le laisse s’énerver tout seul dans mon petit salon pendant que j’accueille la nouvelle venue. Je ne suis pas étonné de voir notre musicienne préfère. Elle paraît, elle aussi, inquiète de mon état. Je soupire, sentant déjà les problèmes arriver, enfin plus que maintenant.

On s’installe tous les trois dans le salon, bien que minuscule, Le silence ne manque pas. J’ose le briser pour proposer à boire et à manger, mais Katsuki me fixe juste. Il est avachi, les bras croisés, le visage fermé en observant la moindre faiblesse chez moi pour m’incendier encore une fois. Sa compagne est bien moins sévère et s’excuse même du comportement de mon meilleur ami. Je le connais, il est inquiet et le montre à ça manière.

Nous déjeunons ensemble avant que le couple se mette en tête de me changer les idées. On a donc passé ces deux jours ensemble, ou ils ont tout fait pour me faire lâcher mon téléphone et mon stress. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et bien que ces deux jours fut bref, j’ai adoré les passées avec eux.

Je sors du lit tranquillement, j’ai enfin passé la nuit entière sans réfléchir à tous ses problèmes inutiles apparue dans mon esprit à cause d’un concours que je ne risque pas de gagné.

Arriver à la salle de bain, je me prépare et me lave les cheveux. Je reprends le travail après quelques jours de convalescence. Je sors de la douche, m’arrêtant devant le miroir. Et mon reflet est presque éblouissant, enfin si on le compare à mon état d’il y a quelques jours. J’ai retrouvé mon teint légèrement mat et mes cheveux sont de nouveau légers et propre surtout.

Je me rends au travail après avoir avalé mon petit déjeuner sur le pouce. Je reprends aisément mes activités habituelles : rangement, accueil des clients… Quand l’heure de ma pause sonne, je remarque mon ami, des lunch box à la main, debout à l’entrée du magasin. On s’installe à l’extérieur du centre et mangeons gaiement.

“-Baku m’a prévenue !”

Inutile de préciser, je sais exactement de quoi il parle.

“-Je vais mieux, ne t’inquiète pas !” souriais-je, espérant qu’il passe le sujet et qu’il oublie pour le moment.

“-Mouais, mais quand même ! Tu ne peux pas te mettre dans cet état quand un truc te tracasse. Je suis là pour aider, on est pote !” Il me sourit

“-Merci, Denki, tu es le meilleur !”

On continue à manger, mais j’ai cette impression tout du long qu’il n’ose pas me parler d’un truc. Il ne me ment pas, enfin, je n'en ai pas l’impression, mais me cache quelque chose ou voudrait quelque chose.

“-Dit, Denki, j’ai l’impression que… enfin non rien, laisse tomber.”

On repart vers mon magasin, il ne reste que trois heures avec moi. On a tellement peu de clients qu’il vient souvent flâner dans les rayons ou m’aider quand il est en congé. Malgré son départ, je reprends mes affaires, mais le peu de clients m’amène vite à l’ennui, alors, je m’occupe sur mon téléphone en restant à la caisse, là où je vois tout du magasin.

En regardant encore et toujours mes favoris sur les réseaux sociaux -inutile de préciser que c’est pour la grande majorité des postes concernant Izuku- une notification attire mon attention. Un message de Jiro, c’est rare qu’elle me parle directement par message, il faut dire que Katsuki serait totalement cap de m’accuser de la draguer s’il y a un problème. Quand il s’agit de Jiro, il est hyper possessif.

J’ouvre le message et sans même le lire les mots “résultats sortit” me pétrifie sur place. J’appelle direct Denki pour lui demander de revenir. Il ne tarde pas et je termine mon service avec lui a mes côtés avant qu’on aille à mon appartement.

Les résultats sont là ! Je n’arrive pas à y croire, je serais certainement pas pris, mais Katsuki et Jiro ont des chances de gagner et ils me refileraient la place sans hésiter. Je le sais, ce sont mes amis depuis un moment et je sais qu’ils veulent que je parle avec Izuku. Ce concours est une bonne nouvelle pour eux, car ils aimeront me voir épanouie et ils savent qu’Izu est mon seul et unique amour depuis un moment. Je ne pourrais pas m’en défaire facilement et je ne le souhaite pas vraiment, mais mes séances avec ce professionnel des troubles obsessionnels et compulsifs sont censés m’aider à vaincre cette mentalité.

On est donc là à boire des sodas en hésitant à découvrir la vidéo ou Izuku lui-même
annonce les pseudos des gagnants.

“-T’es prêt ?”

“-Oui !”

Il lance la vidéo que nous avons transférée sur l’écran de ma télévision. Ça commence par un édit dans lequel l’on voit les meilleurs moments de la carrière d’Izuku, il apparait assit autour d’une table avec une autre mannequin. Ils discutent tranquillement tandis que moi, je broie du noir à le voir si proche d’autre personne tandis que j’ai fui cette possibilité de l’approcher. Son rire cristallin me sort de ma transe. Il va annoncer les résultats, ça y est. La pression monte, je stresse trop. Je m’agrippe au bras de mon ami blond qui ne fait que regarder en sirotant sa canette sans pression apparente.

“Les grands gagnants du jeu concours sur les réseaux sont donc !” Il ouvre une petite enveloppe noir avant de reprendre un à un, lentement. “Creamaniac… Jujute… Topaazienne… Pétales d'Amarylice et enfin Red Riot !”

(NDA : Petit clin d’œil a la commu des bakudekurangers, J’ai choisi au hasard parmis les auteurs)

C’est le vide complet. Sa voix résonne en moi, mais impossible de comprendre réellement ce qui se passe. Je n’entends plus, je comprends plus ce qui se passe autour de moi. Je vois juste les lèvres de mon idole se mouvoir, ses bras bouger au rythme de son discours et la vidéo se couper. Je n’arrive plus à réfléchir. Je m’enfonce dans ce trou où mes sens s’en vont un à un jusqu'à ne plus rien voir, ni ressentir. 

A suivre !