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CHAPITRE 1

MERCREDI 19
DÉCEMBRE 2018

Il était à peine quatorze heures et le ciel grisonnait déjà à l'horizon. L'hiver pouvait être déprimant parfois. Il y avait un léger voile de neige sur les pavés des rues et les guirlandes lumineuses clignotaient aux fenêtres. La petite rue menant à l'Antique était assez calme. Ce dernier était revêtu de ses décorations hivernales : du houx, des guirlandes dorées, des autocollants de Noël et un faux bonhomme de neige à l'entrée. Le petit café était principalement connu pour ses décorations en fonction du moment, cela faisait rire les gens et lui donnait un style bien particulier.

Justement, une jeune femme au bonnet enfoncé sur la tête arrivait rapidement au café. Elle était encore en retard, pour une fois ce n'était pas sa faute ! Leur cours sur l'analyse de l'actualité s'était fini beaucoup plus tard que prévu et le temps qu'elle arrive jusqu'ici, Caoimhe avait une heure de retard. Le patron allait encore lui crier dessus et lui reprocher de ne pas être responsable. Il était encore pire que les professeurs du lycée quand on leur annonçait qu'on ne savait pas encore quoi faire en terminale.

La petite brune passa par la porte de service où l'attendait Julian, son collègue. Il avait déjà préparé le tablier et la casquette de Caoimhe.

— Tu as de la chance qu'on ait reçu ton message à temps. Magalie est avec le patron depuis une demi-heure pour ne pas qu'il crame ton retard.

—  Mais qu'est- ce que je ferais sans vous, rit Caoimhe en enfilant ses affaires.
— Pas grand chose. Allez dépêche- toi d'aller au comptoir que je puisse libérer Mag'.

Caoimhe souffla sur sa frange pour dégager ses yeux et rangea son sac de cours ainsi que son manteau dans le casier qui lui était attribué. Elle rejoignit le comptoir tandis que son collègue se dirigeait à l'étage où se trouvait le bureau du patron. Quand il redescendit, on entendit Magalie pester, leur supérieur ayant encore dû lui faire des remarques déplacées.

—  Nan mais j'vous jure, heureusement qu'il gère bien ce café parce que sinon c'est un vrai pervers !

—  À deux doigts de te sauter dessus, ajouta le jeune homme. Vois le bon côté des choses, il t'aime bien. Ou alors il aime juste bien les personnes d'un certain âge, comme toi.

—  Je te permets pas jeune homme, rit Magalie, oh ! Cao', tu n'as pas froid avec ta jupe et ton pauvre collant ?! Quand est-ce que tu comptes mettre un pantalon en hiver ? Tu vas tomber malade !

—  T'inquiète pas Mag', ça fait vingt ans que c'est comme ça, mon corps s'y est habitué, répondit Caoimhe en riant.

—  Tu es folle ma pauvre fille ! Allez va t'occuper de la table là-bas !

Caoimhe ricana avec son collègue et sortit de derrière le bar pour aller prendre la commande de la table en face du comptoir, près de la baie vitrée qui donnait sur la rue. Une jeune femme qui avait l'air de n'être guère plus âgée qu'elle y était attablée. Des livres de cours de médecine étaient étalés un peu partout et elle avait l'air concentrée dans ses études. Caoimhe se racla la gorge avant de lui demander ce qu'elle voulait.

— Un cappuccino, puis si vous pouvez me mettre des spéculoos à côté, ça serait super gentil , ajouta la blonde avec un petit sourire

Cao' acquiesça et retourna préparer le café. L'étudiante la regarda partir et replongea dans ses livres de médecine. Elle n'en pouvait plus de passer son temps à réviser. À faire la maline en sortant à droite à gauche tous les jours, c'est sûr qu'elle galérait. Faut assumer ta connerie ma vieille. Mais qu'est ce qu'elle en avait marre d'entendre parler de l'artère machin qu'il était impératif à connaître son axe bidule ou quelque chose d'autres. Elle voulait juste réussir son année pour s'orienter vers des études plus centrées sur la kinésie. La blondinette mit sa tête entre ses mains et souffla un bon coup.

—  Voici ton cappuccino. Je t'ai rajoutée une papillote avec tes spéculoos.

La blonde n'avait même pas entendu la serveuse arriver. Celle-ci posa le café sur la table, du moins essaya car avec le bordel qu'il y avait ce n'était pas chose facile. La cliente se redressa et décala ses affaires pour l'aider.

— Merci beaucoup, au fait il est cool ton vernis, dit-elle tandis que Caoimhe retournait vers la caisse.

Cette dernière s'arrêta et regarda ses ongles multicolores. C'était une de ses petites manies, chaque weekend elle exposait tous ses vernis devant elle mais n'arrivant pas à choisir quelle couleur elle allait prendre, la brune en mettait une par ongle. Certaines de ses amies trouvaient ça moche, mais cela faisait rire ses collègues de travail. Et puis elle aimait bien aussi, ça changeait un peu. Elle remercia sa cliente avec un sourire. Caoimhe regarda autour d'elle, le café était assez calme. C'était les heures creuses alors elle demanda à la jeune femme si elle pouvait se joindre à elle.

—  Oh ! Oui, bien sur. Je ne sais pas si tu pourras m'aider mais viens !

—  Je suis en journalisme donc je ne pense pas mais je viens te tenir compagnie, et puis il faut que je regarde une vidéo pour les cours, dit Cao' en sortant son téléphone.

— Ah dommage, je suis Victoire au fait, reprit la blonde après un temps.

— Caoimhe, mais tu peux m'appeler Cao'.

— C'est original, je n'ai jamais rencontré quelqu'un avec ce prénom.

—  Ça ne m'étonne pas, c'est écossais.

— - Tu es écossaise ? Tu n'as pas d'accent pourtant.

— D'origine. Ma grand-mère est venue ici quand elle était jeune.

— Oh je vois !

Les deux étudiantes se sourirent et replongèrent dans leurs études. Tandis que Victoire prenait des notes sur une feuille cartonnée et soulignait quasiment toutes les lignes des livres, Caoimhe regardait un reportage sur le braconnage. Son professeur leur avait demandé de la regarder et d'ensuite en faire un article résumé. Le meilleur paraîtrait dans le journal du campus. Elle comptait bien sur cela pour montrer ses capacités à son professeur qui passait son temps à les rabaisser.

Quand elle fut aux trois quarts de la vidéo - une heure trente de vidéo Youtube c'est fatigant -, elle sentit Victoire s'agiter alors elle releva la tête. Effectivement, la jeune blonde était en train de ramasser ses affaires et les ranger dans son sac. Caoimhe enleva ses écouteurs et prit la parole :

— Tu as fini ce que tu voulais faire ?

— Absolument pas, elle souffla, ça me désespère. Je savais que la PACES c'était dur et idiote comme je suis, je passe mon temps à droite, à gauche sans réviser.

—  C'est sûr que ce n'est pas la meilleure des choses à faire.

— Je sais... J'ai été ravie de faire ta connaissance. J'espère qu'on se reverra !

Victoire se leva rapidement et sortit de l'Antique en lui faisant un léger signe de la main. La brune lui sourit et la suivit du regard. L'étudiante en médecine avait rejoint un jeune homme de leur âge. Ce doit être son petit-ami, pensa Caoimhe en les voyant s'embrasser.

Celle-ci se leva et rangea son portable dans la poche de son tablier avec ses écouteurs - qui allaient se retrouver emmêlés sans qu'on sache comment. Elle débarrassa la table et rejoignit la plonge à l'arrière du café. Le café étant désert - à part deux filles de seize ans qui gloussaient dans leur coin en se prenant en photo - Julian travaillait au comptoir et Magalie était partie fumer sa cigarette à l'extérieur.

Cao' posa la tasse et s'essuya les mains avant d'aller fouiller dans son sac pour trouver une feuille et un stylo. Elle alla s'asseoir près de son collègue et nota ce qu'elle avait retenu du reportage.

—  Vous faites quoi en ce moment ? l'interrogea Julian.

—  Là, Raun-vislet nous a demandé de faire un article sur ce reportage, dit-elle en lui montrant la vidéo.

—  Oh, il est insupportable celui là. Heureusement qu'on ne l'a plus en quatrième année.

— Il vous a donné ce reportage ?

— Ouais, il avait été encore plus sévère que d'habitude. Il y a que sa chouchoute - on la soupçonnait de passer sous le bureau vu comment il se comportait avec elle - qui a réussi. Bien sûr, elle est passée dans le journal et ça va être beaucoup plus facile pour elle après les études.

—  Je trouve ça toujours autant dégueulasse.

— Je te donnerais ce que j'avais fait si tu veux pour ne pas que tu fasses la même erreur.

—  C'est gentil merci !

Les heures tournèrent. Vers dix-sept heures, les clients commencèrent à affluer. Les habitués restaient un peu plus longtemps et discutaient principalement avec Magalie qui était une figure, au café . Leur patron descendit et bavarda aussi avec les plus fidèles tandis que ses employés couraient à droite et à gauche pour servir tout le monde. Il y avait un groupe de lycéens sur la table du fond à ricaner avec leurs téléphones dernier cri bien en évidence, un couple d'étudiants qui était à deux doigts de laisser libre cours à ses pulsions, le vieux monsieur du troisième et la mère épuisée en train de faire goûter son petit dernier. Les employés du café en voyaient du monde, tellement de vies et de personnes qui se côtoyaient tous les jours sans s'accorder de l'importance.

Vers vingt-et-une heure, Caoimhe baissa les rideaux de l'Antique et monta à l'étage pour dire à son patron qu'elle y allait. Elle était toujours la dernière à partir et à chaque fois le vieil homme était là. Avec ses collègues, elle pensait qu'il vivait ici jours et nuits car ils avaient beau arriver tôt le matin, il était là.

La jeune brune rentra à son studio épuisée. Sa journée était loin d'être finie. La vie d'étudiante n'était pas de toute repos. Son nombre d'heures de sommeil allait encore se compter sur les doigts de la main.

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