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18 Départ précipité


— Bon, tu vas m'écouter attentivement, Prune. Tu vas appeler les flics et les mener jusqu'ici.

— Quoi ? Non, je veux rester avec toi.

Suis-je encore sous le choc pour penser une chose aussi improbable ? Comment puis-je vouloir être encore avec lui après les horreurs que j'ai vécues depuis que je l'ai rencontré ? J'ai bien failli être violée deux fois. Deux fois, putain !. Par deux pervers paumés en plein milieu de ce bled pourri. D'ailleurs, où sommes-nous ?

Si mes souvenirs sont bons, James m'a droguée vers 22 heures samedi soir, et il faisait encore nuit noire quand j'ai fait du stop et que le vieil alcoolique du PMU m'a agressée. On ne doit pas donc pas être si loin que ça de Paris.

La Normandie peut-être ? Ou le Nord ? Et pourquoi pas l'Alsace ou le Centre ?.

Ça peut être tellement d'endroits différents, surtout si James a roulé vite et plus de trois heures d'affilée dans sa grosse berline.

— Arrête, calme-toi s'il te plaîit. Tu dois t'en aller, le type que je viens de tuer, il a un frère...

— Oui, Jo, c'est ça ? dis-je, en étalant ma science.

— Ouais. Et crois-moi, Jerem, c'était rien à côté de son jumeau.

— Jumeau ?

— Ouais.

Rien que d'imaginer un deuxième trou du cul comme le Jerem qui vient de me violenter, j'en ai des haut-le-cœur.

— Et toi, tu vas faire quoi ?

— Ne t'inquiète pas, je suis un grand garçon et puis j'ai l'habitude. Allez, tiens, prends son téléphone et appelle la police.

Il me tend l'Android tout cassé de Jerem.

— Je... j'ai peur pour toi.

— Fais-le, bordel !

— Et je leur dis quoi ?

— La vérité.

— Ils te rechercheraient.

— Je serai déjà loin.

— Non, mais tu t'entends parler ? C'est absurde !

Je hausse le ton, énervée par son raisonnement qui n'a ni queue ni tête.

— Tu m'as gardée prisonnière pendant quasiment une semaine pour être sûr d'avoir le pognon de ton dernier contrat avant de t'enfuir, pour ne prendre aucun risque par rapport à ce que je pourrais sortir aux enquêteurs, et là, BAM, d'un coup, tu retournes ta veste, tu ne crains plus rien ni personne, tu deviens Superman, tu assumes mon enlèvement sans broncher et sans l'argent que tu devais ramasser.

Il ne pipe mot. C'est bien la première fois que j'arrive à lui clouer le bec. J'en profite pour lui faire part de mon idée du siècle, plus élaborée et intelligente que la sienne.

— Je sais ce qu'on va faire raconter. Ce n'est pas toi qui m'as droguée et enlevée. Toi, tu étais juste mon rencard pourri du vendredi soir. C'est sur le chemin du retour, lorsque j'étais seule, que ce malade m'a alpaguée, puis qu'il m'a embarquée jusqu'ici.

— La maison de ma grand-mère ? intervient-il, un peu trop tatillon à mon goût.

— Ben oui, pourquoi pas. Je suis sûre qu'elle n'est même pas à ton nom, si ?

— Non, tu as raison, cette vieille bicoque appartient à un autre, un fantôme du passé qui paye l'eau et l'électricité par le biais du faux compte de l'ami d'un ami. Depuis la fin de mon adolescence, j'ai déjà changé six fois d'identité alors crois-moi, brouiller les pistes n'a plus de secret pour moi. D'ailleurs, c'est un peu mon job. Personne ne connaît vraiment cet endroit, personne ne remontera jusqu'à moi, en tout cas pas celui qui se prénomme James.

— Tu ne t'appelles pas James ?

— Non. Quant à mon nom de famille, il a été enterré avec ma grand-mère paternelle.

— James, c'est très joli. Et ton vrai prénom, alors ?

— Tu le sauras peut-être un jour, petite curieuse.

Je rougis et n'insiste pas.

— Bon, bref, parfait donc, pour cette maison qui ne t'appartient pas, c'est réglé. On ne se connaît plus, je n'ai jamais été ta captive. Et c'est moi qui, par légitime défense, ai tué ce gros porc qui allait me violer.

— Ah non, je refuse que tu portes le chapeau.

— Pff, arrête un peu, tu as vu les hématomes que je vais avoir sur les bras et les jambes. Même dans le dos, je suis sûre. J'ai mal partout. Regarde. Il m'a giflée violemment ici. Et là, la plaie béante que j'ai sur le front. Quant aux traces que le scotch m'a dessinées sur le contour des poignets et chevilles, ça finira de les convaincre. Je ne risque rien, tu peux partir tranquille.

Il me prend soudain l'irrésistible envie de l'embrasser. Je me mets sur la pointe des pieds et dépose un long baiser sur ses lèvres étonnées. Mais après s'être laissé faire un très court instant, il me repousse.

— Ce ne sont pas les poulets qui m'inquiètent, Prune, mais Jo. Lui connaîtra la vérité, ou en partie du moins.

— OK. Et qu'est-ce que Jo peut manigancer une fois que je serai rentrée à Paris ? Je ne suis pas stupide, t'inquiète, je ne me promènerai pas seule la nuit et je ne boirais plus cul sec mon verre de Gin avec un inconnu. J'apprends de mes erreurs. Et puis je te rappelle que le père de Clémentine est assez puissant. Si tu préfères, je peux loger chez elle quelque temps, son appart est une vraie forteresse. Mais il est absolument hors de question que je te dénonce, tu m'entends ? Après tout ce que tu as vécu, j'en suis incapable.

— Ce que j'ai vécu ? T'es sérieuse de me sortir ça après tous ces jours que tu viens de passer ? Je t'ai ligotée, droguée, malmenée. Et tu penses que je mérite ta clémence ?

— Bla-bla-bla, c'est bon, on a compris, pas besoin de me re-lister toutes ces choses. Parce que dans ce cas, je peux aussi rajouter que tu m'as fait jouir pour la première fois de ma vie, que tu m'as fait vibrer comme jamais et surtout, que tu m'as atteinte en plein cœur.

Les joues en feu, je réalise, gênée, que je me suis un peu trop dévoilée. Tant pis. Au moins, les choses sont claires.

— Je t'ai mise en danger, Prune, en te confondant avec Nina. C'est de ma faute, j'aurais dû te libérer dès le départ, dès que je me suis aperçu de mon erreur. C'est donc à moi de régler ça. Certainement pas à toi de m'aider et me protéger, se fâche-t-il avant de me serrer fort contre lui.

— Qu'est-ce que tu peux être borné, ma parole !.

— Tu te fiches de moi ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Je n'ai jamais rencontré une nana avec autant de caractère.

Je lève les yeux au ciel.

— Pff, je ne vois pas de quoi tu parles, marmonné-je dans ma barbe.

Il me sourit tendrement. Qu'est-ce que ses yeux sont bleus ! Qu'est-ce qu'ils vont me manquer !

Adieu les papillons dans l'estomac, rebonjour l'overdose de glace Ben et Jerry's. Je commence à réaliser que c'est la fin. Il va falloir lui dire au revoir. Adieu plutôt. Il faut passer à autre chose, l'oublier. J'ai mal au bide. J'ai l'impression d'avoir les tripes emmêlées. Les lèvres tremblantes, je me retiens pour ne pas fondre en larmes. J'ai déjà trop pleuré aujourd'hui. Trop pleuré pour toute une vie entière. En même temps, je suis une chialeuse née, une vraie madeleine, c'est dans ma nature. Je chiale pour un oui, pour un non. Et je ne veux pas le quitter. Je craque et enfonce ma tête dans son torse. Je renifle son odeur. Il sent si bon. Il sent l'interdit. J'aimerais être une fugitive et fuir avec lui. Mais je n'ai plus quinze ans. Je n'ai plus l'âge de fuguer pour les beaux yeux d'un bad boy. Je dois me ressaisir et me libérer définitivement de son emprise.

La vie normale va reprendre son cours et je ne peux rien y changer. Si je ne le fais pas pour moi, j'y suis obligée pour mes proches qui, depuis mon enlèvement, doivent se faire un sang d'encre. Ma mère a dû vider sa boîte de somnifères pour enfin réussir à dormir, et mon père a dû reprendre la clope. Cinq ans qu'il avait arrêté. Le pauvre finit toujours par recommencer à cause du stress. Quant à Clémentine, elle doit harceler la tonne de gens qu'on connaît, parcourir le tour des bars de Paris, jouer les enquêtrices et insulter ceux qui prennent ça à la légère.

— Bon, on a assez attendu. Tu dois te dépêcher d'appeler. L'heure de la mort doit concorder avec de la légitime défense. Je ne pense pas que la victime d'une agression attende une heure ou deux avant de contacter les secours.

— Oui, tu as raison.

— Je partirai juste après que tu les aies appelés, histoire d'être sûr que tu ne risques plus rien.

— D'accord. Merci.

Je lui réponds sans vraiment l'écouter. Je suis dans ma bulle, un peu sonnée par cette histoire de dingue. J'appréhende la suite, les policiers, leurs questions, l'hôpital, les médecins qui vont émettre des hypothèses sordides et rédiger des contre-rendus mensongers en pansant mes blessures. Je ne suis pas naïve, je sais que je vais en baver, qu'ils vont tous me saouler, scruter la moindre de mes réactions ou chacun de mes gestes mal assurés. J'ai conscience qu'en cachant les faits, qu'en protégeant la véritable identité du meurtrier de Jerem, j'enfreins par conséquent la loi et me mets en danger si je venais à me perdre dans la cohérence de mon témoignage.

— Vas-y, Prune, appelle-les, me répète James, impatient.

A suivre

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