Scène 8: je ne te ferai plus jamais de mal.
I will promise you to live with only you in my two eyes
I will promise you to live with only you in my two arms
【Promise➸A.N.Jell】
❂
Les secondes défilèrent et aucun d'entre vous n'eut le courage de prononcer un mot.
L'expression figée, tu regardais Monsieur tentant difficilement de reprendre son souffle.
- Lève-toi, on rentre à la maison. Monsieur t'ordonna enfin, mettant ainsi fin au lourd silence de la pluie.
L'homme face à toi te surprit par sa sereine réaction. Tu t'attendais à ce qu'il te réprimande violemment comme il l'avait fait quelques secondes, minutes ou heures plus tôt. A vrai dire, en l'absence d'éléments t'indiquant l'heure, tu avais fini par oublier, dans ce triste et sombre endroit qu'était Séoul, la notion même du temps. Néanmoins, l'image d'un Baekhyun furieux restait, quant à elle, gravée dans ton esprit, et pour rien au monde tu ne voulais la revoir. En l'espace d'une journée, tu appris à avoir peur de lui, et ridiculement maintenant tu te remémorais toutes ses rumeurs proclamant haut et fort son caractère effrayant. Il était certain que Baekhyun n'était pas différent de l'homme couramment décrit par les servantes du manoir, néanmoins, revoir son expression calme et sa voix presque trop douce, te fit exécuter, tout de même avec méfiance, sa demande.
Une fois debout, Monsieur te tendit le parapluie entre ses mains et s'en alla non sans te répéter un dernier « on rentre ». Maintenant que tu étais tranquillement protégée par le parapluie, c'était au tour de Monsieur de sentir la rude pluie contre sa peau. A quelques pas derrière lui tu pouvais, sans te sentir interdite, admirer les gouttes de pluie tomber une à une sur ses cheveux bruns pour les noircir davantage, sa chemise blanche, elle-aussi, le devenait davantage au point de laisser transparaître son large et admirable dos. Baissant la tête, non sans faire attention à ne pas presser le pas, tu te mis à penser, si candidement, que Monsieur au milieu de ces rues noirs et accompagné de cette pluie enragée, semblait, par ses beaux vêtements blancs qui avaient maintenant le privilège de mettre en valeur sa peau de la même couleur, être un véritable ange déchu. Le tableau était si beau sous ces nuages gris, sa démarche paisible et son visage pâle tourné vers ce ciel noir que tu t'en retrouvais vite éblouie. Malgré ses cheveux décoiffés, ses mains dans les poches, Monsieur restait quelqu'un de remarquable.
De temps à autre, tu remarquais que Monsieur s'arrêtait pendant un millième de seconde, comme s'il cherchait à t'attendre et ainsi ne pas creuser l'écart entre vous deux. Et parfois même, Monsieur inclinait légèrement la tête pour ainsi peut-être vérifier que tu étais toujours là, derrière lui.
Et tu l'étais toujours.
En vérité tu aurais très bien pu prendre ton courage à deux mains et t'avancer de quelques pas vers lui. Vous auriez pu ainsi partager ce grand parapluie, mais tu ne fis rien par peur peut-être du rejet, mais surtout de t'approcher du feu.
Il aurait très bien pu prendre l'objet à son tour, mais lui non plus ne fit rien, par peur de t'approcher.
Ironiquement, le fait même qu'il te laisse traîner derrière lui était une forme de rejet, c'était certain. Malgré cela, et malgré la pluie, tu finis par sourire, non pas un sourire crispée comme tu offrais souvent à Madame mais un franc sourire, stupide certes, mais sincère tout de même.
Dommage que seul le dos de Monsieur en fût le témoin.
En franchissant tous les deux le seuil de la maison, vous vous rendîtes compte que Madame n'était étrangement toujours pas rentrée. Tu déposas aussitôt le parapluie, enlevas tes chaussures et oubliant ta propre condition et sans même que Monsieur ne te l'ordonne, tu te mis à la recherche d'une large serviette. Il n'eut pas même le temps d'ôter ses propres chaussures que tu fus déjà de retour dans la grande pièce.
- Vous allez attraper froid. Tu annonças sans faire attention à la mine surprise de Monsieur.
Il huma alors en signe de reconnaissance sans davantage te prêter attention.
Tu soupiras alors. Il était hors de question que Monsieur tombe à son tour malade à cause de toi. Tu pris donc audacieusement l'initiative de le faire à sa place.
Toujours au sol occupé à se détacher de ses souliers, tu vins placer la serviette au-dessus de sa tête avant de frotter légèrement.
Sans surprise, Monsieur releva rapidement la tête avant de t'arrêter, mais ce qu'il fit te surprît davantage.
- Toi qui sais tout, on ne t'a donc pas appris que frotter ses cheveux avec une serviette les abîmait ? Te demanda-t-il, un sourire au coin des lèvres.
Monsieur te taquinait là, comme s'il cherchait à vous faire oublier l'incident survenu plus tôt.
- Je n'savais pas que Monsieur prenait tant soin de ses cheveux.
Ce dernier ne répondit pas mais son sourire, qui petit à petit se creusait sur son visage, te suffisait amplement. Tu te remis alors à sécher ses cheveux, et cette fois-là, Monsieur te laissa faire.
❂
Il était vingt heures lorsque tu servis le dîner de Monsieur sortant tout juste du bain.
T'en allant dans ta chambre pour te changer une nouvelle fois et mettre tes vêtements de nuit, tu remarquas, dessinées sur le miroir de ton armoire, de légères traces de doigts autour de tes bras, ceux de Monsieur.
Tu tressaillis à la douleur dès que tes doigts les effleurèrent légèrement. Il était clair qu'elles allaient rester pendant quelques jours et la panique, abominable, commença à te conquérir progressivement.
Ouvrant furieusement cette armoire, tu te mis à la recherche d'une robe plus couvrante que celle-ci à manche courte, en te répétant qu'il ne fallait absolument pas que quelqu'un voit ces empruntes.
Trouvant enfin la tenue parfaite, tu n'eus pas le temps de la mettre que la porte s'ouvrit subitement sur Monsieur.
Cet homme ne prenait même plus la peine de toquer.
Comme si l'on t'avait de nouveau surpris à pêcher, le saisissement te fit sursauter au point de te cogner contre l'armoire et toute tremblante tu te collas contre celle-ci avant de cacher de tes petites mains tes bras au mieux, ne comprenant pas que tes gestes te trahissaient davantage.
- Tu vas bien ? Te demanda suspicieusement Monsieur après s'être approché de toi, la confusion parfaitement lisible sur son visage.
Tu ne fis qu'acquiescer avec frénésie.
- Haewon. Prononça-t-il en s'avançant davantage.
Une seconde plus tard, Monsieur était tout juste face à toi. Il attrapa doucement ton bras et sans le vouloir ton corps frémit, chose qu'il sentit certainement.
- Haewon. Répéta-t-il mais cette fois une note en dessous.
Tandis que tu te mis à penser au fait que Monsieur avait su retenir ton prénom, les yeux de ce dernier se dirigèrent vers tes mains avant de révéler ce qu'elles tentaient futilement de cacher.
Tu soupiras lorsque tu vis alors l'horreur se dessiner cruellement sur son visage.
- C'est moi qui t'ai fait ça ? Te demanda-t-il en essayant péniblement de garder son calme.
- Réponds-moi. T'ordonna-t-il en te voyant baisser la tête, il n'hésita pas alors à te toucher une nouvelle fois pour te la relever mais il ôta rapidement sa main dès qu'il te sentit frémir à nouveau.
Ne trouvant pas les mots, tu acquiesças juste d'un signe de tête et Monsieur reçut cette réponse comme on reçoit une menace de mort.
- Je suis désolé, Haewon. Vraiment, je n'voulais pas...je suis désolé.
Voyant la sincérité émaner de ses yeux, tu n'eus pas le courage de lui en vouloir davantage, car après tout, Monsieur s'excusait rarement, voire quasiment jamais.
- Tu as peur de moi ? Te demanda-t-il subitement.
- Oui. Tu répondis car même si sa question n'avait pas besoin de réponse, il fallait que Monsieur l'apprenne de vive voix.
- Et non. Tu finis par rajouter en scrutant attentivement son visage accablé revenant enfin à la vie.
- Comment ça ? La confusion le força à te demander.
- D'un côté j'ai peur de vous, mais de l'autre je n'ai absolument pas peur. Tu répondis comme si ta réponse avait du sens, cependant Monsieur, à ces mots, hocha la tête comme s'il les saisissait.
Il quitta alors la pièce avant de revenir, quelques minutes plus tard, un objet dans les mains. Ne te demandant pas ton avis, il vint te prendre la main avant de t'attirer vers le lit. Une fois assise, tu pus clairement voir le petit pot de crème qu'il tenait entre ses doigts.
- Mons—
- Chut, tais-toi. Te coupa-t-il prestement.
Faisant sans sourciller ce qu'il te demandait, tu t'occupas en l'observant prendre un peu de crème dans les doigts avant de l'étaler diligemment sur tes bleus légèrement violacés. Monsieur semblait si concentré à bien faire son devoir qu'on aurait dit un petit enfant prenant soin d'un oiseau blessé.
Ses touchers ne te faisant plus tressaillir, tu pus, les yeux fermées, sourire à cette idée.
- Je n'sais même pas si cela va aider. Avoua Baekhyun une fois son travail achevé.
- Merci Monsieur. Tu répondis, pleine de reconnaissance.
Il est vrai que tu n'avais pas de famille ni amis pour te réchauffer, te réconforter ou juste te faire sourire mais cette personne sût au moins soigner certaines de tes blessures.
- Haewon. T'appela-t-il encore une fois aujourd'hui.
- Oui, Monsieur ?
- Je suis désolé, je ne voulais vraiment pas te faire de mal. A vrai dire, je n'sais pas ce qui m'a pris, c'était idiot. Sache juste que je n'te ferai plus jamais de mal, tu n'as rien à craindre. Je te le promets. Tu n'as pas à avoir peur de moi.
Et si seulement il savait tenir ses promesses.
†
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