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• Chapitre 3 •

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Alan Lennon ~ Diamonds

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• 7 mars 2015 – Dunkerque •

L'air est tendu. Une cloche au loin vient d'indiquer midi. Elle souffle encore et encore, impatiente. De temps à autre, la brune se lève puis se rassoit, ne manquant jamais l'occasion de repasser sa jupe noire ou son haut blanc caché par un imperméable de marque bordeaux. À ses pieds se trouvent deux grosses valises prêtes à exploser au vu du regard qu'elle leur lance dès que l'occasion de le faire se présente. Assise sur un banc en fer, elle fixe une nouvelle fois l'horloge numérique qui ne semble pas vouloir passer à la minute suivante à son grand regret. De part et d'autre du banc, sur ceux alignés aux alentours et debout sur le quai, des personnes de tout âge se retiennent de lui faire la moindre remarque. Elles aussi, elles attendent stressées par l'annonce qui a été faite à peine quelques minutes plus tôt par une voix robotisée. En effet, il semblerait que le train d'onze heures cinquante ne soit pas en avance et tout le monde est sur le qui-vive.

— Par l'amour de Dieu, cessez de stresser chère demoiselle. Vous êtes en train de nous rendre tous fous ! s'exclame sèchement une voix, soulageant par la même occasion tout humain qui se retenait de dire quoi que ce soit.

— Pardonnez-moi... marmonne-t-elle.

Préférant ne plus déranger qui que ce soit, comme si juste respirer n'était plus possible, elle plonge sa main droite dans une de ses poches et en sort un téléphone portable. Elle s'empresse de baisser la luminosité au risque de se faire épier ou de juste perdre l'usage de ses rétines, au vu du peu de lumière présent dans la gare à cause des nuages qui la surplombe. Parcourant son téléphone avec rapidité, parfois, elle s'arrête quelques secondes et tapote, à l'aide de ses ongles rouges sang, l'écran, geste anodin qui énerve de plus belle la foule. Par chance, un son strident se déclenche au loin annonçant l'approche d'un train et pas n'importe lequel, le leur. Comme si leur vie en dépendait, tous les voyageurs s'approchent de la limite, bagages en main, tandis que la jeune femme n'opère aucun mouvement. Offusqués de voir qu'elle n'est pas aussi pressée qu'elle ne le laissait transparaître jusqu'à maintenant, de nouvelles remarques se mirent à résonner avant d'être totalement masquées par le sifflement des roues sur les rails.

Exaspérée, elle lève le regard lorsque différents cris, ressemblant à un début de dispute, fouettent l'air. Devant elle, se tiennent deux équipes. D'un côté, il y a ceux qui souhaitent descendre. De l'autre, ceux qui essayent de monter. Bien entendu, ça n'a créé que confusion et bousculade. Désormais, les griffes et les crocs sortent. Se battant littéralement pour aller dans la direction qu'ils désirent emprunter, tout devient cohue et tout le monde finit par soutenir tout le monde. Non loin de son banc, elle voit un petit groupe s'échapper discrètement d'une autre porte, elle se lève donc, traînant ses lourds bagages et monte comme si de rien n'était, sous les regards effarés de ceux qui se bagarrent pour une cause qu'ils pensent légitime. Un sourire espiègle se dessine sur ses lèvres au moment où elle franchit la porte tout en lançant un regard aux belliqueux et belliqueuses. De nouvelles insultes fusent en sa direction, mais une fois de plus, elle fait la sourde et termine son embarquement à bord du wagon avant de se diriger vers sa place à l'autre bout du monstre de fer.

— Vous pourriez faire attention tout de même avec vos deux valises, vous avez failli blesser mon garçon ! s'égosille une femme un tout petit peu plus vieille que la brune, arborant une tignasse faussement blonde et des extensions de cils qui lui donne plus l'impression d'avoir des horribles montres velus à six pattes à la place des yeux.

— Pardonnez-moi, je n'ai pas pu retenir mon bagage quand celui-ci s'est jeté sur votre fils sans mon autorisation ! Je ferais attention à ce que cela ne se reproduise pas, il serait dommage de poursuivre en justice ma vilaine valise qui ne sait pas se comporter en public ! déclare-t-elle ironiquement en lui lançant son plus faux sourire.

Les témoins de cette grotesque accusation pouffent, mettant par la même occasion mal à l'aise la mère qui n'a pas su garder assis son jeune enfant. La brune reçoit quelques regards de soutien et continue son chemin comme si de rien n'était, sachant que quiconque ayant vu la scène pourrait la défendre. Passant par pur hasard devant les bagarreurs de tantôt, la jeune femme et ses deux valises les regardent avec moquerie, et toujours plus lorsque les portes se referment derrière la troupe qui tente de sortir et qui réussit de justesse. Quelques échos de cris arrivent à l'intérieur ou plutôt des grossièretés sans fin. Elle finit par hausser les épaules, sachant que très bien que tout ceci n'aurait pas eu lieu si l'humanité savait faire preuve de bon sens et de politesse. S'installant près d'une vitre, elle vérifie une dernière fois que ses bagages sont toujours là avant de jeter un œil au quai non loin derrière où un autre train arrive. Levant les yeux en direction du ciel sombre, elle souffle. Au petit matin, la brune a eu espoir que le temps soit radieux en cette belle journée qui s'annonçait, mais il semble que la nature en ait décidé autrement.

— Mademoiselle ! Votre billet, s'il vous plaît ! la coupe dans sa contemplation une voix forte et cinglante.

En tournant la tête, la brune fait face à une touffe grise cachée sous une casquette noire de conducteur, ainsi qu'à un visage ridé et à la peau sale. Elle décoche un semblant de regard noir au contrôleur dont le ventre dépasse du bas de sa veste bleu nuit. En lui tendant l'objet, elle ne manque pas de lâcher un soupir pour faire comprendre son agacement. L'homme mal rasé et coiffé frotte vivement son poing contre sa tempe avant de lui rendre le ticket et de disparaître en un clin d'œil. Les yeux de nouveau posés sur l'horizon, elle contemple les paysages qui défilent à perte de vue jusqu'à ce que cela la berce. Peu de temps après, alors que ses songes commencent à la transporter dans un monde fascinant au vu du sourire béat qu'elle affiche, son portable vibre dans sa main droite. La joue gauche écrasée contre son avant-bras, elle retourne brusquement dans la réalité, un peu déçue et avec un décrochement de mâchoire qui n'échappe guère aux passagers alentour.

— Qui ose me déranger ? soupire la blonde avant de se frotter les yeux. Allo ? lâcha-t-elle froidement en regardant sans plus l'écran, après avoir glissé son doigts sur la touche verte.

— Hello Loona ! Comment tu vas, belle gosse ? s'empressa une voix douce, qui se voulait moins enfantine.

— Oh ! C'est toi ! Désolée princesse, je pensais que c'était un des types que je dois rencontrer demain et qui me demande depuis ce matin à quelle heure je serais à la capitale... soupire la brune avant de reprendre en souriant. Comment tu vas ? J'espère que tu as un peu de temps pour moi, et de place aussi. Je m'attendais plus à recevoir les livres... Je n'imaginais pas pouvoir venir... Désolée de t'avoir prévenue si tard...

— Je vais bien... Enfin je pense, mais à côté du stress que tu dégages à travers le moindre de tes mots, je vais très bien ! plaisante la femme au bout du combiné. Quant au reste, je t'ai dit mille fois de ne pas t'en soucier ! Tu es ma meilleure amie, petite lune ! Tu seras toujours la bienvenue dans mon appartement et tu sais très bien que tu y auras toujours une chambre de réserver !

— Merci, murmure la fameuse Loona, le sourire aux lèvres.

— Tu as intérêt à cartonner demain ! Enfin, on en reparlera plus tard ! Il faut que je m'échappe de là où je suis pour foncer travailler, mais vu l'heure de pointe qui vient de sonner dans ce bâtiment ça risque d'être bien compliqué ! Tu rirais si tu me voyais cachée dans des toilettes en attendant que plus personne ne soit dans le couloir ! Tu arrives à quelle heure au fait ? débite son amie.

— Dans deux heures, mais je vais sûrement devoir prendre le bus ou le métro. Comme j'ai du travail, je t'attendrais dans le café en bas de chez toi. Attends, mais pourquoi tu te caches, Mynie ? Qu'est-ce que tu as fait encore ? s'exclame la brune avant de partir dans un fou rire en l'imaginant en pleine tentative de fuite via des toilettes communes.

— J'ai couché avec le patron, répondit simplement la voix enfantine.

— Quoi ?? s'étrangle Loona, ce qui lui vaut des regards noirs et des soupirs à perpète.

— Je t'expliquerai quand on se verra... Enfin, si je suis encore en vie d'ici là, souhaite-moi bonne chance, beauté ! s'écrit Mynie avant de raccrocher brusquement.

— Bon courage, pensa la brune en regardant malicieusement l'écran noir de son téléphone.

— Excusez-moi mademoiselle ? Est-ce que cette place est occupée ? demande une dame plutôt âgée.

— Non, venez ! lui sourit Loona avant de reprendre sa contemplation.

— Vous êtes fort aimable, mon enfant. Personne dans ce train avant vous n'a daigné considérer ma demande, pourtant, j'avais imaginé que vous auriez fait la même chose... grommelle la femme en enlevant le béret qui recouvre ses cheveux longs et blancs.

— « Aidez votre prochain, on vous le rendra en retour. », déclare la concernée avant de faire face aux iris perçants et gris de la vieille dame. C'est ce qu'on aimait nous répéter à l'école quand j'étais petite. C'est d'ailleurs la seule chose que j'en aurais retenue. On aimait nous le dire afin que l'on prenne en considération le fait que dans le monde, chacun avait besoin d'aide autant que l'on pourrait en avoir besoin. Mais je pense que c'était surtout un moyen pour nous rendre bon parce qu'il y a de moins en moins de génération qui se préoccupe de qui que ce soit d'autre que de sa personne, finit-elle par dire en décrochant son regard pour le glisser vers ses deux valises.

— Si tout le monde pensait comme vous, j'en serais plus qu'heureuse, mon enfant. De nos jours, il est vrai que de plus en plus de personnes ne pensent qu'à elles-mêmes, mais je ne pense pas que vous ayez besoin d'en faire une si dure généralisation, déclare la dame en faisant tourner son béret entre ses doigts fripés et blanc. Je suis persuadée qu'à restreindre le monde de cette manière, vous louperez d'incroyables occasions qui pourraient changer à tout jamais votre existence. Vous devez sûrement vous demandez pourquoi une grand-mère dans mon genre viendrait poser comme des cartes sur une table son avis, mais je vous garantie que je ne parle qu'en connaissance de causes.

— Je n'aurais jamais osé, souffle la brune en glissant de nouveau son regard sur sa voisine de siège, puis vers sa robe bordeaux très élégante par dessous un blazer noir.

— Vous semblez aimer le bordeaux, sourit la vieille dame à son attention.

— Euh... En effet, répond gênée Loona.

— Ne vous en faite pas, je préfère recevoir un regard d'admiration ou rempli d'étoiles de temps à autres de la part d'une parfaite inconnue, plutôt qu'aucune considération, si ce n'est ma fortune, de la part de mes enfants et petits-enfants que je m'apprête à aller rejoindre, bougonne la femme aux cheveux blancs avec un brin de sincérité dans la voix.

— Pourquoi dites-vous cela ? Je suis persuadée qu'ils vont vous trouver ravissante ! Si vous étiez ma grand-mère, j'aurais mis un point d'honneur à vous le dire autant que j'en aurais été capable, réplique la voyageuse, l'air pensif.

— Cessons de parler de cela, ça va me donner envie de rester avec vous au lieu d'aller les rejoindre quand nous serons arrivés à Paris ! plaisante la vieille dame avant d'esquisser un radieux sourire, suivi de près par une violente quinte de toux.

— Tenez, buvez à souhait ! ordonne la brune après avoir attrapé une bouteille d'eau qui traînait par chance sur la pile d'une des valises. Alors vous vous rendez aussi à Paris... Laissez-moi vous accompagner ! J'y vais également pour du travail demain matin et je vais passer la nuit chez ma seule amie, mais pour cela, je vais sûrement devoir attendre toute l'après-midi. Alors autant que j'en profite un peu pour me balader et si cela peut vous faire oublier un instant que votre famille ne vous considère que comme une tirelire infinie, je suis preneuse ! sourit-elle, ce qui contamine la dame enfin remise de sa toux.

— C'est exactement ça ! Une tirelire sans fin ! Je n'aurais pas trouver meilleure comparaison ! Merci gente demoiselle ! Je suis contente de pouvoir passer un peu de temps avec une aussi belle femme que vous, j'espère tout de même que votre amie ne tardera pas de trop. Ça serait dommage de ne pas passer un peu de temps avec elle, s'exclame la femme âgée.

— Hum... Nous ne travaillons pas dans le même univers, donc les occasions sont rares, mais je devrais pouvoir rester plusieurs jours. On va refaire le plein pour quelques mois en solitaire ! Enfin, surtout pour moi, parce que la demoiselle à l'air d'avoir pris son envol ! déclare Loona avant de rire aux éclats, suivie quelques secondes plus tard par sa nouvelle amie.

La joie dégagée par les deux femmes d'âges bien différents, encore étrangère l'une à l'autre pas moins d'une heure plus tôt, se faufile à travers le wagon. De temps à autre, des personnes de tout âge se joignent à elles pour quelques blagues ou devinettes. Parfois des histoires sont partagées par des personnages qui veulent se faire remarquer. Loona et sa nouvelle acolyte ne manquent pas l'occasion de s'amuser. Souvent, le calme refait surface au grand bonheur de certains et certaines dont les échanges ne sont pas appréciés. Les regards se glissent sur les paysages divers et variés. Les pensées voguent vers la nature, l'objectif de ce voyage, de vilaines pensées ou la paix intérieure. Le temps défile sans que personne ne remarque et tout tourne en boucle. L'amusement laisse place à la tranquillité générale, puis la quiétude redevient égaiement de groupe. C'est ainsi que passent les deux heures de trajets restantes. 

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