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• Chapitre 2 •

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CRZYSND ~ Illusions

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• 7 mars 2015 - Paris •

Le jour vient à peine de se lever que dans une boîte au plein cœur de la capitale française, un petit groupe de personnes s'active devant une douzaine d'ordinateurs dans une lumière totalement artificielle. Les doigts claquent contre les touches les uns après les autres dans un élan mouvementé créant une mélodie peu enviable aux grands pianistes. Parfois, ils se reposent quelques secondes puis reprennent le travail de plus belle comme si l'inspiration fusait à souhait. Soudainement, la seule porte s'ouvre, ou plutôt se retrouve claquée avec force, laissant entrer les quelques rayons du soleil qui ont réussi à se créer un passage ainsi qu'un jeune homme blême, portant un bonnet moutarde dont dépassent quelques mèches châtain, de grosses lunettes noires et un costume trois pièces d'occasion arborant une faible couleur grise. Sursautant en harmonie, le groupe se lève comme s'il ne formait qu'un être et le salue respectueusement avant de s'asseoir pour retourner à sa tâche.

— Qu'est-ce que nous veut le secrétaire alors qu'il pourrait être en train de s'empiffrer comme il le fait à la moindre occasion ? tonne une voix grave parmi le concert de clavier.

— Percy ! gronde une autre voix grave que le jeune homme ne pouvait deviner.

— Il vous reste une heure ! claque leur supérieur, qui arborait un voile de malice dans ses yeux émeraudes, avant de faire demi-tour et de refermer la porte.

Il lève les yeux au ciel avant de glisser sa main droite dans l'une des poches de son pantalon afin d'en sortir une montre à gousset. Il contemple quelques secondes la rose gravée au dos avant de la retourner pour regarder l'heure. Au vue du sourire qu'il laisse glisser sur ses lèvres, il devait être plutôt satisfait. Il s'engage dans le couloir qui lui faisait face devant la porte et se permit de regarder de gauche à droite les différents portraits des anciens directeurs. Accrochés sur un papier peint aussi jaune que les pétales d'un pissenlit et encadrés à l'aide d'un même bois uni et foncé, il fronce le front sous la forte présence lumineuse que n'arrange pas le soleil dont les rayons entrent par un plafond de verre. Il fixe quelques secondes le dernier tableau, celui du directeur actuel. Il sourit en voyant la fierté et la puissance qui émane de l'homme dont les bouclettes blondes retombent sur son visage, les yeux gris semble percer l'âme de quiconque le regarde, l'allure se fait imposante à l'aide de son complet bleu ciel et le teint hâlé laisse penser qu'il prend soin de ne pas manquer de vitamine D.

— Dire que j'aurais pu lui ressembler un minimum si j'avais un jour pris soin de mon corps... pense-t-il avant de détourner le regard pour appuyer sur un bouton qui se tient près de deux grandes portes en fer.

Il patiente quelques instants avant qu'un léger tintement ne lui perce les oreilles et que les deux portes s'ouvrent afin de lui laisser l'accès à une cabine d'ascenseur. Les parois faites de miroirs sont rayées et à quelques endroits couvertes de post-it incluant diverses notes échangées entre ce qui semble être le groupe d'informaticiens et leurs supérieurs respectifs, qui n'ont certainement pas le courage de descendre à l'aide d'un monte-charge pour une simple broutille. Il soupire face à tant de fainéantise avant d'appuyer sur le bouton conduisant à l'étage numéro cinq, qui par ailleurs est le dernier auquel l'ascenseur semble mener. Au bout d'à peine deux minutes, les portes s'ouvrent laissant place à un couloir simple mais chaleureux. Le parquet foncé au sol est recouvert sur tout le long d'un tapis beige, le mur écru à sa droite est quant à lui surmonté de toiles pittoresques qui rappellent la campagne loin de la ville, et les grandes vitres sur sa gauche donnent un spectacle ravissant sur la capitale française.

Il s'avance sans prêter attention à ces quelques détails afin d'atteindre la grande porte en bois à deux-cents mètres de l'ascenseur. Arrivant presque au niveau de l'ouverture, un détail le frappe et il effectue un demi-tour contrôler avant de marcher pour s'arrêter en plein milieu du couloir. Cherchant quelque chose dans les poches de son pantalon grisâtre, il finit par en sortir une petite clé dorée. En se dirigeant vers le mur beige, il l'enfonce dans une serrure presque invisible, si on ne se trouve pas face à elle, puis la tourne trois fois avant d'arrêter et de pousser le pan de mur. Celui-ci, servant sûrement de porte à un accès top secret, se referme derrière le brun qui vient d'entrer. Un léger cliquetis retentit et une lumière blanche éclaire la pièce dans laquelle il se trouve. Il jette un œil à travers la petite entrée qui n'a rien de différent du mur à l'extérieur si ce n'est les tableaux érotiques, et fixe quelques secondes des vêtements en tout genre éparpillés sur le parquet ainsi que des chaussures à talons noir. Celles-ci ayant pour but de servir de signal quant à la présence d'une demoiselle en ces lieux, il ne fit rien en dehors d'un profond soupir et d'un léger discours.

— Monsieur... Vous avez une réunion dans moins d'une heure avec les informaticiens concernant les finitions du programme ! Je passerai vous chercher ! En attendant, je serais à la cafétéria pour préparer vos rendez-vous de la semaine prochaine, si jamais vous décidiez de sortir plus tôt de votre lit ! crie le secrétaire avant de faire demi-tour pour appuyer sur un bouton et sortir de la cachette.

Un énième soupir s'échappe de ses lèvres alors qu'il se dirige vers l'ascenseur. Celui-ci semble n'être jamais parti, car au moment où il actionne le bouton, les deux portes métalliques s'ouvrent pour le laisser entrer. Il ne se fait pas prier et appuie en vitesse sur le chiffre un qui se teint rapidement de rouge avant que les battants ne se referment et que le monte-charge ne se mette en mouvement. Une fois de plus, rien ne vient interférer lors de son trajet à son plus grand bonheur et il arrive en un rien de temps à l'étage souhaité. Lorsqu'une lumière naturelle s'engouffre dans le petit espace, une délicieuse odeur sucrée la suit de près. Et c'est alors que son visage, resté plus ou moins de marbre jusque-là, s'illumine et laisse place à une joie indescriptible. Il sort en vitesse de la cabine pour atterrir dans une vaste pièce où trônent de nombreuses tables couvertes de nappes similaires arborant le printemps de part les nombreuses fleurs, ainsi que des chaises, chacune vêtue d'un coussin blanc, et des canapés écrus.

Tout est fait de bois, même le large comptoir qui faisait face à l'ascenseur. D'un pas décidé, il se précipite vers celui-ci tout en essayant de ne pas montrer sa dévorante envie. Un sourire plaquée sur les lèvres, il attend que le corps bronzé et frêle qui arbore une courte chevelure rousse, une casquette rouge et une tenue de travail assortie se retourne. Il patiente en regardant la carte qui repose sur un petit écriteau devant le comptoir. Le choix fait et voyant que le serveur ne semble toujours pas décidé à prêter attention à un quelconque client, lui en particulier, il se gratte la gorge avant de reprendre sa risette. Il croise une magnifique paire d'iris bleus qui lui fait oublier un instant sa commande. Se mettant une claque mentalement, il touche le rebord de son bonnet moutarde tout en détaillant le visage féminin qui lui fait face. Il continue l'exploration et tombe nez à nez avec un badge revêtant un prénom tout aussi délicat que son apparence : Éli. En relevant le regard, il comprend son indiscrétion et se met à piquer un fard tout en observant des lèvres naturellement rouges remuées.

— Monsieur Obrien, quel plaisir de vous voir ! Vous savez, c'est indiscret et irrespectueux de détailler les gens de cette façon... Enfin, c'est sûrement votre grand rôle ici qui vous donne l'impression que ce droit vous appartient... Pour votre gouverne, les hommes ne m'intéressent point ! s'exclame une voix grave et masculine avant de reprendre son rôle principal en fixant un point derrière le jeune homme. Que souhaitez-vous commander ?

— Keith ! C'est vous ? Je ne m'attendais vraiment pas à vous croiser ici ! claironne une voix grasse dans le dos du châtain qui se décide enfin à sortir de sa rêverie.

— Directeur adjoint Lise, quel plaisir de vous voir ! ment le secrétaire en se retournant pour saluer d'un signe de tête un quarantenaire dont le sourire laisse apparaître des dents jaunes.

— Charmante demoiselle, allez donc nous préparer le menu B et mettez ça sur ma note ! Nous serons sur une des banquettes près des vitres ! s'empresse de dire le plus âgé en réajustant son nœud papillon jaune qui contraste affreusement avec son complet noir, ses quelques cheveux poivre et sel et ses iris aussi noires que sa tenue.

— Depuis le temps que je travaille ici, ce pervers devrait savoir que je suis un homme... grogne faiblement le dénommé Éli avant de reprendre d'une voix plus claire pour ne pas se faire surprendre. Bien sûr, je vous prépare cela de suite messieurs ! Installez-vous donc en attendant que ça arrive !

Un charmant sourire les oblige à s'éloigner. Le directeur adjoint finit par poser sa main dans le dos frêle du châtain pour le forcer à presser le pas afin de s'installer à la place qu'il semble avoir ciblé depuis son arrivée à cet étage. L'invitant à s'asseoir d'un signe de tête, le quarantenaire en fit de même avant de couler une œillade en direction de la rue principale aux pieds du bâtiment. Par pur réflexe, Keith en fit de même avant de relever les yeux et de croiser le regard taquin du plus vieux. Gêné, il pose le regard sur un point invisible derrière le quarantenaire en faisant mine de rien à l'aide d'une légère risette. Il ne voit pas son supérieur lui rendre la pareille tout en se mettant plus à l'aise en étalant ses bras épais sur le dossier du canapé en cuir écru et en glissant les pieds pour étendre ses jambes de tout leur long jusqu'à en toucher les baskets du secrétaire. Celui-ci troublé sursaute et les recule instantanément jusqu'à ce que celles-ci soient assez loin du prédateur qui lui fait actuellement face.

— Voici vos plateaux ! s'exclame une voix masculine sauvant de justesse le brun qui en profite pour replacer son bonnet moutarde afin de masquer son ressenti quant à la situation.

— Merci beaucoup ! répond-t-il en laissant échapper un accent qui semble loin d'être parisien.

Il reçoit un regard d'encouragement avant qu'Éli ne disparaisse en direction du comptoir et qu'un rire gras ne frôle l'air. Dans un soupir, il repose ses pupilles sur l'affreux personnage qui lui fait face. Et comme si celui-ci avait enfin eu ce qu'il souhaite, il efface son sourire puis ramène lentement ses bras vers la table afin d'y poser les coudes et de joindre ses mains pour glisser dessus son épais menton imberbe. Il lance un léger coup d'œil aux plateaux garnis de quelques viennoiseries, de deux mugs rouges débordant de chantilly et de deux coupelles de fruits frais, obligeant Keith, par sa sombre présence, à emprunter le même chemin visuel. D'un mouvement brusque, le brun se redresse et se confond en remerciement de peur que le directeur adjoint n'ose lui en tenir rigueur plus longtemps. Fier comme un paon, il expose une nouvelle fois la double rangée de dents jaunies en se redressant et attrape une des tasses sûrement remplie de café.

Quelques légères gorgées et lèchement de babines plus tard, il se ratatine en croquant dans un croissant surmonté de pépites de chocolat. En croisant ses jambes, il invite d'un hochement de tête au plus jeune à ne pas résister plus longtemps à la tentation. Plus que gêné, celui-ci met un peu de temps à réagir, mais finit par se laisser séduire par les mets de peur de blesser indirectement son supérieur en ne profitant pas de son étrange occasion de sympathie. En levant discrètement les yeux aux ciels après avoir vérifié qu'il était trop occupé à fixer le derrière d'une des secrétaires qui s'installe actuellement non loin d'eux, il avale difficilement une bouchée de pain au chocolat pour finir par le dévorer d'une traite et de faire suivre cela par une longue lampé de café et de crème atrocement sucrée qui lui brûle la gorge à chaque déglutition. Lorsque le quarantenaire repose les yeux sur son collègue plus jeune, le dessous de la tasse vide s'écrase sur le plateau et la coupelle en verre voit ses fruits disparaître comme si la vie de Keith était en jeu.

— Allons jeune homme, il ne fallait pas autant se presser... Je n'ai même pas eu le temps de prendre ce petit-déjeuner à vos côtés comme je l'espérais... souffle déçu le directeur adjoint Lise en enfournant dans sa grande bouche les restes de la viennoiserie avant de redresser son nœud papillon.

— Pardonnez-moi pour cette impolitesse, mais je n'avais le temps que pour un café... J'ai perdu pas mal de temps sur mon planning et mon patron m'attend ! Je vais devoir vous laisser, mais ne vous en fait point, profitez de ce repas, il est essentiel pour le reste de votre journée après tout... déclare-t-il d'une traite avant de balayer la salle d'un regard à la recherche d'une issue de secours qui puisse éventuellement le sauver de cette situation chaque seconde un peu plus embarrassante que la précédente. Et euh... Je suis sûre que les charmantes femmes à nos côtés seront ravies de le partager avec vous, n'est-ce pas mesdames ? sourit-il aux concernées avant de leur couler un regard suppliant.

— Bien sûr... Venez Monsieur Lise ! Keith doit être assez occupé avec Monsieur Hameth et ce serait dommage qu'il se fasse virer pour quelques minutes de retard sur son temps de travail pour l'avoir passé à vous regardez déjeuner, s'exclame une voix aiguë dans le groupe des sept femmes qui se tenait bien installé autour d'une grande table à quelques pas des deux hommes, là où la secrétaire longuement reluquée a finit par jeter son dévolu plus tôt.

— Eh bien, dans ce cas, file mon garçon ! Et si jamais, il ose dire ou faire quoi que ce soit, je m'engage à en prendre l'entière responsabilité ! annonce l'homme aux cheveux poivre et sel après s'être levé pour se retrouver derrière Keith et lui donner une petite tape dans son dos frêle.

Le brun le remercie d'un signe de tête avant d'en faire de même en direction du groupe de femmes. Il attrape le plateau en vitesse et sans un mot, le dépose sur le comptoir. Marchant désormais à allure régulière, mais assez rapide sans pour autant donner l'impression de s'enfuir, il se dirige vers les portes de l'ascenseur la tête redressée. Lorsque celles-ci s'ouvrent, il s'enfonce dans la cabine et appuie vivement sur le bouton du dernier étage. Seul, il laisse sortir un soupir de soulagement et ose un regard en direction de la parois, en particulier, une partie non dégradée du miroir. Croisant ses joues bouffies, il avale difficilement sa salive et un sanglot. Préférant ne pas se faire souffrir davantage, il détourne les yeux et essuie rageusement les larmes qui perlent au niveau de son œil gauche. Le monte-charge finit sa course, par chance, sans interruption au niveau demandé.

Descendant presque comme si sa vie dépendait de cet instant précis, il manque de coincer un des morceaux de son veston usagé et à peine gris à la fermeture des portes comme l'indique si bien la voix robotisée dans la cabine, qui le ramène l'espace d'un instant sur Terre. Suite à cela, il considère quelques secondes le couloir, espérant que son patron n'ait pas été témoin, puis s'élance sans grande motivation à travers l'étage pour atteindre la massive ouverture de l'autre côté. Sans frapper, il actionne la poignée et entre. Tout en confrontant quelque peu les rayons du soleil, qui se glissent entre les différents bâtiments jusqu'à traverser l'épaisse couche de verre sur son chemin, Keith ferme derrière lui. Ne cherchant pas à savoir si quelqu'un se trouve là ou non, il effectue un quart de tour afin de disparaître derrière une épaisse couche de bois peinte en blanc et arborant un écriteau où il y est inscrit « Toilettes ».

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