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• Chapitre 1 •

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Sergey Azbel ~ Infinite Destiny

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• 7 mars 2015 – Dunkerque •

En cette fin d'hiver qui défile, les quelques rayons du soleil, dépassant des nuages gris, illuminent un vieil immeuble dont le crépis extérieur tombe de temps à autre en lambeaux. À ses pieds, devant une lourde porte en bois surmontée d'une fenêtre salie par le temps, une jeune femme aux longs cheveux bruns revêtant un sweat noir, un jogging ainsi que des talons rumine intérieurement après avoir posé les yeux sur le facteur et plus exactement, sur ce qu'il lui apportait en ce jeudi de si bonne heure. Arrivé quelques minutes plus tôt, celui-ci s'est fait accueillir par une gueule de bois, un sourire aussi faux que ses ongles et une coiffure digne d'un lion pas mal éméché. Non loin de là, une vieille femme balance avec peu d'entrain les quelques bouteilles de verres qu'elle trimballait dans un sac en plastique.

Le bras tendu vers la demoiselle depuis quelques minutes déjà, le facteur, dont les traits sont cachés par une épaisse casquette bleue et une barbe vieille de quelques mois et grisonnante, l'intime de se dépêcher tout en souriant, gêné, à la mégère qui est tout de suite descendue à son arrivée. Voulant assister de plus près à toute la scène, alors qu'elle était sur son balcon au cinquième étage, elle a dévalé quatre par quatre les marches pour ne rien manquer. Elle est intérieurement fière de pouvoir trouver de quoi critiquer la belle poule du rez-de-chaussée, comme ils aiment si bien l'appeler à travers la résidence dont la moyenne d'âge est plutôt élevée. Gloussant par quelque moment à l'idée des futures messes basses, le livreur de courrier prend cela pour lui et détourne les yeux pour les reposer sur la destinataire du lourd paquet, qui risque de lui faire perdre son bras gauche si elle ne s'active pas.

— Mademoiselle... S'il vous plaît... Je ne suis pas faire de marbre, vous savez ? soupire-t-il, libérant une voix rauque et peu rassurée à l'idée de la déranger dans ses pensées.

Sortant, enfin, de sa transe, elle sourit bêtement et se confond en excuses tout en attrapant son colis, une lettre rouge sang, ainsi qu'un reçu pour le signer. Le facteur libéré pour de bon et le papier entre ses mains, il s'enfuit à toute allure vers une camionnette jaune arborant le logo de La poste sans un « bonne journée » ou autre salutation, avant de disparaître dans le paysage citadin. Ni une ni deux, la bonne femme se dirige vers le palier pour rentrer chez elle, tout en lançant un regard moqueur et un « passez une agréable journée » à la jeune fille qui regarde d'un œil étrange le papier bordeaux sous la lumière de l'astre solaire. Ignorée, la mégère disparaît prête à aller médire sur la locataire de l'appartement cinq avec les quelques septuagénaires du sixième et dernier étage, sans oublier, bien sûr, de claquer la porte d'entrée de l'immeuble.

D'une manière nonchalante, la concernée par de futures ragots la suit, après avoir difficilement ouvert la porte le colis et la lettre entre les mains, à travers le hall d'entrée pour se rendre dans son appartement quelques mètres plus loin tout en fixant cette enveloppe. Elle ouvre sans vraiment regarder la porte et pose à même le sol, le lourd carton qui contient ce qu'elle attend depuis plus de deux mois. En refermant derrière elle, elle lève les yeux au ciel avant de se concentrer sur le lourd paquet. Elle le pousse du bout du pied en faisant rouler quelques objets sur le chemin et soupire avant de continuer de marcher pour le faire avancer, créant ainsi un affreux bruit contre le parquet en mauvais état. Enfin arrivée au niveau d'un bureau en bois, elle jette la lettre sur la couverture grise qui trône au centre de son lit double en face du meuble.

— Je ne pensais plus en recevoir... Ça allait déjà faire trois mois, songe-t-elle en ouvrant un des placards près de la porte pour en sortir une paire de chaussons en fausse fourrure à l'apparence de koala.

Ses talons hauts rouges sang, survivants d'une soirée qui a l'air d'avoir été bien arrosée, retirés, elle se redresse en soupirant avant de se gratter activement les cheveux. Tout en déviant vers la pièce où se trouve son lit, elle ose un coup d'œil en direction d'un miroir placé au-dessus de son four micro-ondes à côté du meuble à chaussures. Elle effectue une grimace infâme et se décide à brosser sa crinière à l'aide de la brosse posée sous ses yeux. En faisant demi-tour sur elle-même, elle se met à fixer d'un mauvais œil la pile de vaisselle qui l'attend au loin. S'approchant à reculons, elle attrape une bouilloire électrique couverte d'huile séchée et de traces qui ne semblent plus vouloir disparaître, avant de la remplir d'eau et de la brancher. L'eau enfin prête, elle verse son contenu dans une mug décorée par quelques roses et y plonge un sachet de thé. Rapidement l'air s'embaume d'une odeur citronnée. Elle se dirige de nouveau vers le colis, la tasse à la main, et le regarde étrangement. Dans un énième soupir, elle se décide à ouvrir le carton blanc en tentant d'arracher l'épais scotch marron à main nue avant de se décider à attraper un cutter.

Dix tentatives, coupures aux doigts et un thé toujours en équilibre dans la tasse plus tard, elle réussit et en sort une dizaine de livres identiques rouge et doré bien disposés et vendant du rêve. Sa tête défaitiste laisse place à un énorme sourire et des yeux perlant d'eau salée. En déposant le mug après une gorgée, elle se met à vider le contenu du carton blanc aussi bien sur le bureau que sur le bord du lit. Incapable de résister à l'idée d'attendre pour découvrir l'intérieur, elle commence à en consulter un, tout en caressant les arabesques dessinées en relief sur la première de couverture. Laissant parler ses émotions, elle se retrouve rapidement en larmes et décide de mettre de côté le bouquin pour se concentrer sur l'enveloppe qui lui fait de l'œil depuis qu'elle a accueilli le facteur. Dans une gorgée brûlante, elle se décide à l'attraper et à la prendre en photo à l'aide du téléphone qu'elle arrache de la poche de son sweat à capuche noire, avant d'appuyer sur les touches virtuelles.

Ses doigts s'activent sur les touches et les mots coulent comme si elle avait attendu des heures avant de pouvoir les noter. Satisfaite, elle vérifie plusieurs fois l'absence de fautes et appuie sur envoyer avant de remettre l'objet dans sa poche. Elle sourit en imaginant la réaction du destinataire et boit une nouvelle gorgée en attrapant la lettre pour la regarder de plus près et contempler les deux seules lettres apparaissant au recto. « T.M. ». Son mystérieux inconnu, qui lui cause bien des soucis auprès de toutes les personnes qui la voient depuis six ans avec une enveloppe du même genre entre les mains une fois par mois, a récidivé après trois mois sans rien. Elle aurait aimé pouvoir expliquer, mettre un mot sur cet échange unilatéral, mais la vérité étant qu'elle n'en a jamais ouverte ni même renvoyée une seule, ainsi elle ne peut savoir quoi que ce soit de tout ça.

— Avant, il ne manquait pas un seul mois. Pourquoi après trois mois ? Que s'est-il passé ? Je pensais que le canular était fini... Mais on dirait que non... marmonne-t-elle avant de poser la tasse à nouveau sur son bureau.

Suite à cela, elle lance l'enveloppe là où elle se trouvait tantôt et se perd finalement dans ses pensées. De temps à autre, elle se met à fixer du regard un carton de déménagement tout en haut de la bibliothèque juste à côté de son lit. Un profond soupir s'échappe de ses lèvres et elle se laisse glisser dans le siège devant le bureau pour contempler le plafond en crépis blanc. Elle repense aux six dernières années et surtout à sa collection imposante de courriers en provenance du même destinataire. Elle se souvient être passée par toutes les couleurs, mais celle-ci est une première. Elle semble différente, rien que par son odeur. Elle ne se souvient pas qu'une quelconque autre en avait une en particulier, mais aujourd'hui, la trace de parfum n'a pas échappé à son odorat développé. Elle était sucrée, douce, elle a aimé la fragrance plutôt faible qui s'en est dégagée. Le trajet jusqu'ici a sûrement détérioré l'effluve, mais elle est restée tout de même présente.

Tout à coup, un bruit brusque dans une pièce plus loin la tire de ses songes. Elle se précipite à travers un grand couloir peu lumineux, situé derrière la cuisine, pour ouvrir la porte et découvrir une petite tortue à la carapace et à la peau ossifiée chocolat surmontées de différentes formes un peu plus dans les tons caramels essayant de sortir d'un vase en verre. Celui-ci étant posé et penché dans le lavabo de la salle d'eau, le reptile se retrouve à glisser à chaque fois le long de la parois. Elle retombe sans cesse au fond du récipient qui se cogne, avec le choc, contre le rebord. La jeune femme soupire avant de lâcher un petit rire en regardant une énième tentative désespérée de l'animal. Puis elle se décide à la sortir de là. Sauvée et remise sur la terre ferme ou plutôt le carrelage plus frais qu'à l'accoutumée dû à la saison, celle-ci s'enfuit avec lenteur dans le petit couloir pour se diriger vers une pièce se trouvant en face. Entrant enfin dans le petit salon suivi par sa maîtresse, la tortue se dirige vers un petit panier en osier, se place sur une petite couverture en laine et se cache honteuse dans sa carapace.

— Zora... Allez sors de là... Ce n'est pas si grave... Ça arrive de ne pas pouvoir se sortir de quelque chose de difficile... Bon, tant pis, je zapperais la salade quand j'irais faire les courses dans l'après-midi... finit-elle par déclarer la jeune femme les bras croisés et la mine boudeuse pour essayer de la faire chanter, en vain.

Sa maîtresse se met à soupirer bruyamment. Après quelques minutes d'attente, elle se décide à retourner dans sa chambre pour s'occuper des livres reçus, constatant qu'elle n'obtiendra rien de sa tortue préférée. Zora, quant à elle, tombe peu à peu dans les pattes de Morphée et se met à ronfler légèrement oubliant presque la raison pour laquelle elle avait fini par aller dans son petit panier. La jeune femme, qui vient de s'asseoir sans aucune grâce sur son siège de bureau, s'active, le corps penché vers l'avant, à faire des piles de tailles identiques. Quand vient le moment de poser le dernier pavé, la sonnerie de l'interphone résonne à travers l'appartement. Après un bond de quelques centimètres, elle se redresse rattrapant de justesse le livre qu'elle venait de laisser échapper par peur. Poser précautionneusement sur la dernière pile, la brune file en direction de la porte d'entrée de l'immeuble à toute vitesse en essayant de garder ses chaussons koalas à ses pieds. Ne pouvant répondre autrement à son interlocuteur à cause du matériel électronique défectueux, elle espère que ce n'est pas une mauvaise blague que s'amuse à faire les enfants du quartier en sonnant à tout va avant de disparaître pour mieux recommencer plus tard.

— J'aurais préféré que ça soit le câble de ce foutu bruit qui soit trop usé pour fonctionner ! crie-t-elle mentalement avant de franchir la porte qui mène à l'extérieur tout en fronçant les sourcils en apercevant le facteur qui gigotait devant la surface en métal qui était en lien avec tous les interphones de l'immeuble.

— Ah, Mademoiselle Esmérie ! Je suis navré de devoir vous importuner de nouveau, commence le facteur tout aussi gêné et pressé que précédemment, mais il semblerait que j'ai oublié cette lettre.

— Pardon ? s'exclame la concernée avant de voir l'enveloppe noire qu'il lui tendait avec une inscription blanche qui ne lui était pas inconnue.

— En réalité, la lettre de tout à l'heure date du mois de janvier, mais elle s'est perdue et est finalement arrivée au bureau de poste avec celle-ci ce matin. Comme j'ai toujours eu l'habitude de ne vous donner qu'une seule lettre, j'ai oublié cette information. Je vous prie de m'excuser, déclare-t-il en se grattant nerveusement la tête de la main gauche tandis qu'il tend de l'autre la sombre lettre.

— M... Merci... bégaye-t-elle tout en l'attrapant sans vraiment savoir ce qu'il se passe.

Comme il y a quelques bonnes dizaines de minutes, le facteur s'enfuit de nouveau et fonce ne lui laissant aucune chance de comprendre la situation ou de recevoir une quelconque explication qu'il ne pourrait sans doute en aucun cas lui fournir. Elle soupire avant de glisser sa main libre dans ses cheveux. Pour être sûre de ne pas rêver, elle tire dessus et dans un petit cri de douleur, elle comprend que tout ça était malheureusement bien réel. Espérant trouver une réponse grâce à l'odorat, elle se met à renifler dans tous les sens le papier, mais ne détecte aucune présence de fragrance particulière. En se demandant si ça n'est pas plutôt la faute du monsieur un peu trop pressé que celle reçu peu de temps avant dégage une délicieuse odeur, elle brosse ses mèches douloureuses à l'aide de ses doigts manucurés à la perfection. Mais si elle est vraiment arrivée en même temps, l'odeur devrait être un minimum présente sur celui-ci, or ce n'est pas le cas, comme si le noir avait tout englouti tel un trou noir au beau milieu de l'espace. Totalement perdue, elle en vient à se questionner sur le temps qu'a pu mettre la jolie enveloppe à arriver jusqu'ici, comme si le monde a voulu que ça n'arrive jamais.

— Il n'y a pas à dire, envoyer des lettres ne devrait plus se faire... Ça éviterait des situations embarrassantes, comme avec la banque par exemple... soupire-t-elle avant d'effectuer un demi-tour de très loin gracieux en se remémorant un récent coup de malchance concernant la perte de papiers importants, qui étaient en réalité devenus une balle en guise de jouet pour Zora sous le coup de la colère.

— Saleté de jeunes ! Même pas fichus de regarder où ils mettent leur pieds ! tonne une voix grave.

— Excusez-moi Monsieur Groost, je ne vous avais pas vu... souffle la demoiselle en se reculant après avoir manqué de lui foncer dedans.

— Les lunettes, c'est peut-être cher ma petite dame, mais je vous confirme qu'un opticien vous serait d'une bien grande aide ! termine-t-il avant de passer devant elle pour suivre le chemin du facteur d'un pas pressé tout en claquant, de sa faible force, sa canne contre le sol.

— Connard... murmure-t-elle avant de se diriger vers l'immeuble.


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