Le lendemain, Félix arriva de bonne heure pour voir si Changbin était à l'école. Mais il n'apparu pas. À la place, ses amis viennent vers lui.

- Tu l'as enfin lâcher l'autre blond ? Dieu merci j'ai cru qu'on comptait plus pour toi ! Râla Seungmin.

- Mais non voyons! Tu es mon meilleur ami Minnie !

Le rouquin lui sauta dessus pour le prendre dans ses bras. Il rigola, un peu blasé sans pour autant s'en détacher. Ça lui avait énormément manqué, même si il ne l'avouerait jamais, même sous la torture.

- Et sinon, j'ai raté beaucoup de chose ?

- Oh seulement le fight entre Seungmin et l'ex de sa copine. Oh et d'autre petites pépites. Dit simplement le plus jeune, comme si tout était normal.

- Attend quoi?! Seungmin à....

- Ouais. Et heureusement que Jisung et Minho sont venu.

- Pardon?! Mais vous pouviez pas sérieusement arrêter de jouer au con 30 secondes pour m'attendre ?

Ils rigolèrent face à la bouille de Félix qui ralait. Le voir comme ça leur avait manqué. Son sourire rayonnait à nouveau, contagieux, plein de lumière et de joie de vivre. La sonnerie retenti alors. Il soupira en allant dans sa classe, cour qu'il n'avait pas en commun avec les autres. Toujours pas de Changbin. Ni de San. Heureusement. Il voulait revoir seulement le noiraud. S'excuser. Tout remettre en ordre. Le retrouver une bonne fois pour toute.

Hyunjin et Seungmin étaient déjà installés et le cour avait commencé depuis un moment quand quelqu'un toqua à la porte. La tête du noiraud dépassa de la porte. Changbin murmura des excuses avant d'aller s'assoir au fond, ayant récupéré ses affaires à la vie scolaire du lycée. Heureusement, le professeur ne dit rien. Alors il alla simplement s'assoir. Les cheveux en bataille, des cernes, et l'impression qu'il était instable. Changbin n'était clairement pas bien. Mais il s'était dit que se serait mieux que de rester dans sa chambre sombre. Il avait réussi à sortir sans que personne ne le remarque, à son plus grand soulagement. Les deux amis se tournèrent vers lui, plus que sérieux et inquiet.

- Binnie, tout va bien? Demanda le châtain claire.

Le jeune homme hocha la tête sans vraiment de conviction. Il se savait au bord de la crise. Il le savait. Et ça se voyait. Les phrases d'hier revenaient dans sa tête. Il avait tellement fait de mal avant. Il avait tellement fait n'importe quoi. Et il ne s'en souvenait même pas. Quel honte. Il ne pouvait même pas vivre avec cette culpabilité.

- Tu sais si tu veux...

- Non. Non...Je...

Et voilà que les larmes montaient. Que son coeur s'emballait. Il regrettait déjà d'être venu. Pourquoi l'avait-il fait ? Pour chercher du réconfort. Pour les voir. Pour ne plus y penser. À tout ce qu'il avait entendu. Il avait déjà réussit à éviter une crise hier. Il l'avait simplement reporter. Mais au final, ça n'avait qu'aggraver les choses à venir. Ça ne faisait même pas 3 minutes qu'il avait déjà craqué. Il détestait ça. Sa respiration devenait difficile. Il n'arrivait plus à respirer normalement. Sans s'occuper du cour, Seungmin se leva pour essayer de l'approcher, en vain. Il tomba à la renverse, reculant rapidement et se collant au mur, se bouchant les oreilles. Tout le monde s'arrêta, le professeur s'approcha ainsi que des élèves. Hyunjin, très sérieux les fit reculer.

- Que personne ne s'approche. Je serais pas tolérant là-dessus.

- Mais qu'est-ce qui lui arrive bon sang ? Demanda le professeur totalement déboussolé.

- S'il vous plaît, il lui faut de l'espace. Supplia la drama queen.

- Très bien.

Seungmin regarda Hyunjin et d'un commun accord, le brun se leva pour courir comme un fou dans les couloirs, sous les regards curieux des élèves et professeurs. Un sprint qu'il n'était pas prêt d'oublier.

- Je te jure que si c'était pas pour toi Binnie, tu te serais démerder.

Arrivé devant la salle du roux, il l'ouvrit, le souffle court, à la recherche de Félix qui se leva immédiatement. Il avait comprit la situation. Pas besoin de mot. De toute manière le jeune homme était à bout de souffle.

- Mais...commença la professeur, perdu.

- Pas le temps ! Cas urgent ! Lâcha le chiot déjà entrain de courir avec le rouquin pour aller dans l'autre classe.

L'australien avait tout de suite su que le problème était grave. Et que Changbin était dedans. Alors il n'avait pas posé de question, préférant se concentrer sur sa propre course. Quand il arriva, il trancha la foule pour finalement le voir. Tremblant. Les jambes croisées, recroquevillé, la main posé sur son bas du ventre dans un geste de protection. Le visage blanc. L'infirmière penchée sur lui. Ce n'était pas de la peur mais de la terreur. Le genre à vous paralysez. À cette instant, face à cette scène qu'il avait déjà vécu ce soir-là au parc quand les deux filles avaient tenté de l'emmener, il avait comprit quelque chose. Comprit qu'il s'était passé quelque chose de terrible dans ce putain d'hôpital. Et il n'y avait même pas pensé. Il avait simplement ignoré, oublié le problème. Un problème qui bouffait encore le noiraud. Un problème que même son psy ne pouvait régler. Parce que même si monsieur Kim lui avait assuré qu'il y avait des avancés, il avait bien dit que son traumatisme devait être combattu par Changbin lui-même avec son aide. Comment avait-il pu oublier ça? Il s'avança, avant de pousser gentillement l'infirmière pour s'accroupir face au noiraud.

- Madame, je vous demanderais de me laisser faire.

- Jeune homme, je vous rappelle que je suis l'infirmière et...

Déjà Changbin explosait en sanglot en appelant le prénom du rouquin, bras tendu vers lui. Sans plus s'intéresser à elle, il se baissa pour le serrer fort dans ses bras. Il le berca contre lui, le calmant petit à petit. Comme avant. Seungmin réussit à dégager l'infirmière qui voulait absolument s'en occupé avec son paquet de sucre et à faire reprendre le cour aux autres élèves. Puisque ce n'était plus que des pleures, Félix réussit à le gérer. Et il trouva que ce moment était peut-être sa chance de lui parler. De tout lui dire.

- Excuse moi Binnie. Pour tout. Je te promet de ne plus recommencer. Je vais régler cette affaire. Je te le jure mon Binnie. Parce que je suis ton Sunflower. Pour toujours.

Le rouquin l'embrassa sur le front. Sunflower. Le mot raisonna en Changbin comme une révélation. Une clef pour ouvrir la serrure de ses souvenirs. Un mal de tête atroce le prit alors violemment. Il ferma les yeux et se mit à gémir. Il avait l'impression qu'il était enfermé dans une pièce où l'eau montait rapidement. Félix fronca les sourcils en essayant de le calmer à nouveau, en vain. Des tonnes d'images. De tout. La pièce était remplit, il n'avait plus d'air. Comme transporter dans un océan ravageur. Il retraçait toute sa vie. Tout revenait et il se fracassait sur les rochers d'une plage. Les sentiments s'entrechoquaient dans un bruit immonde. Ses oreilles n'entendaient plus que toute les paroles en même temps, comme si des tonnes de voix lui criaient dessus en même temps. Il s'évanouie sous le choc et la violence qui faisait rage en lui.

Du noir. Encore du noir. Comme la dernière fois. La différence était que de violent flash lui revenait en mémoire. De tout. Des douloureux. De la solitude. De l'isolement. De la dépression. La mort de son père, sa soeur. Sa mère alcoolique. Tout. Un océan de souvenir, d'émotion. Trop pour lui. Le noir devint finalement coloré, avec des sons, des couleurs. La tempête c'était calmé. Il se retrouvait maintenant dans une pièce.

Paniqué, Félix appela sa mère en plein cour, sans que le prof ne le remarque, tandis qu'il demanda à Hyunjin et Seungmin qui s'était assit à nouveau de l'aider. Le rouquin avec l'aide des deux garçons le prit sur son dos encore une fois. La légèreté de celui-ci le rendant plus triste qu'autre chose, encore une fois. Il avait même l'impression qu'il avait perdu. L'australien sorti donc, accompagner des deux autres, sans un reproche de la part du professeur qui voyait bien que le noiraud était mal. Les 3 sortirent dans la cour et le posèrent sur un banc. Seungmin, penché sur lui, remarqua qu'il s'était évanoui.

- Comment il s'est évanoui ?!

- Je sais pas, il s'est mit à gémir soudainement et puis il s'est évanoui dans mes bras.

Hyunjin ne dit rien, faisant mine de ne rien savoir de la situation. Pendant que le brun et le roux discutaient, la drama queen était plongé dans ses pensées. Devait-il le dire ? Non. Il devait respecter sa parole. Même si il aurait aimé que tout ça se termine. Qu'il sache pour ses souvenirs.

La mère de Félix arriva, paniquée, quelques minutes plus tard. Sans prendre le temps, elle se gara devant le lycée, sortant avec précipitation pour osculter le jeune homme. Après quelques secondes elle soupira, soulagée.

- Ce n'est rien mon chaton. Il a dû avoir un choc émotionnel intense. Je vous ramène tout les deux.

L'australien hocha la tête en reprenant avec Seungmin le jeune homme sur son dos. Puis il l'emmena la voiture pour l'attacher au siège. Alors que Sunny allait aussi les rejoindre, la drama queen l'interpella, un peu gêné. Il devait au moins lui dire à elle.

- Madame.... ce genre de perte de connaissance lui est déjà arrivé. Quand il retrouve un souvenir. Il a un violent choc et il a mal à la tête... mais ne dite rien à Félix. Je lui ai promis de ne rien dire.

Elle soupira, en hochant la tête. Mentir à son fils, elle détestait ça. Mais pour le moment il ne savait pas exactement ce qu'il avait. Et puis, que le jeune homme lui en ai parlé était important. Elle pouvait maintenant ce concentrer d'abord sur la tête. Elle monta dans la voiture puis prit le volant pour ramener le noiraud et le rouquin à la maison. Félix prit Changbin et monta les escaliers. Ils allongèrent le malade dans le lit de l'australien qui était trop soucieux à l'idée qu'il ne se réveille pas. Il resta un moment à observer sa mère s'occuper du noiraud. Mais il commencait de plus en plus a stresser, à tourner en rond. Il devait trouver autre chose pour se changer les esprits. Et il savait quoi faire. Il attrapa son sac et embrassa sa mère sur le front avant de lui dire:

- Je reviens. J'ai une affaire urgente à régler.

- D'accord Chaton. Je m'occupe de lui. Mais reviens vite.

- Promis maman.

Et c'est ainsi qu'il sorti de chez lui pour partir à pied en direction de chez Chan, bien déterminé à mettre cette affaire au claire. Il arriva devant le bar assez rapidement, poussa la porte pour aller s'assoir au comptoir comme à son habitude. Le plus grand rayonna quand il vit le rouquin, comme si il avait reprit confiance en lui, qu'il avait retrouvé sa joie de vivre.

- Oi! What's up bro ?

- Je vais retourner dans cet hôpital de malade et avoir des réponses.

Le barman posa son verre, un peu étonné par le caractère sérieux de Félix. Il pensait qu'il avait déjà réglé le problème. Depuis le temps qu'il en parlait.

- Je croyais que tu étais déjà allé...

- Non. J'ai fait une connerie Chan. Une grosse. J'ai oublié son traumatisme. Mais quand j'ai vu sa main se protéger le bas du ventre tout à l'heure face à l'infirmière, j'ai peur de connaître déjà la vérité.

Il frisonna au simple souvenir. Le noiraud s'était senti en danger face à l'infirmière. Et il avait protégé la zone de son corps qui avait été touché, traumatisé. Il s'était retrouvé tétanisé en face d'elle. Comme quand les filles avaient tenté de l'emmener de force. Tout s'était emboîté dans le cerveau de Félix malheureusement. Il espérait sincèrement que ce ne soit pas ça. Et Chan était déjà entrain de penser à la même chose que lui, vu le teint pâle qu'il abordait. Parce que il savait que c'était ce genre de traumatisme qui était le plus difficile à surmonter. Ça expliquait beaucoup de chose. Et s'imaginer 1 seconde ne serait ce que ce qu'il avait pu peut-être subit...

- Tu penses que...?

- Je n'en suis pas sûr à 100 pourcent. Mais en tout cas, c'est pas un mec qui lui a fait ça. Il a aussi eu peur des gens. Mais jamais face à nous il a agit comme ça. Le problème est qu'il ne l'a jamais fait aussi face à ma mère. Alors il me faut la vérité. Maintenant. Et j'avais besoin de savoir si tu...

- Je suis derrière toi. Si tu veux que je t'emmène maintenant, je le fais. De toute manière il n'y a presque personne à cette heure là.

Le plus jeune lui sourit, reconnaissant de sa gentillesse. Quelques minutes plus tard, les deux autraliens étaient en route pour cet l'hôpital, dans une ligne droite.

- Tu sais où il se trouve ?

- Bien sûr. Dans 1 kilomètres à droite.

Félix était tendu. Il sentait que quelque chose allait arriver. Comme un mauvais présentiment. Mais il devait y aller maintenant. Sinon il n'aurait jamais ses réponses. Et ce malheur arrivait plus vite qu'il ne le pensait. Alors, pour être sûr, il envoya un message à Seungmin pour le mettre au courant qu'il était parti pour cet hôpital avec l'adresse. Puis il soupira en posant son téléphone sur ses genoux.

- J'espère qu'ils vont nous laisser rentrer.

- I hope so too Lix.

Une bonne demi-heure était déjà passé sans que l'un ou l'autre ne parle. Ils pensaient intérieurement chacun de leur côté, se préparant au pire. Quand ils arrivèrent enfin à destination, le blond se gara devant la structure pour observez le bâtiment. Des fleurs desséchées, peu de verdure, un portail rouillé cabossé, un bâtiment en bois avec quelques trous dans le toit. Le cadre était totalement délaissé. Comme presque abandonné. Pourtant c'était dans cet endroit glauque que sa mère était allé le chercher. Une boule se forma dans son estomac. C'était à lui de découvrir ce qu'il s'était passé. Il inspira pour se donner du courage. Mais il devait le faire. Il remercia Chan de l'avoir amené avant d'aller jusque devant le portail. Qui ne s'ouvrit pas. Un silence. Puis une voix tonna dans un sorte de haut parleur tombant presque.

- Que puis-je pour vous ?

- Je suis venu voir quelqu'un.

- Qui?

- Ça, ca ne vous regarde pas.

Un moment de silence. Il cru qu'il avait totalement foiré. Qu'il avait dit quelque chose de travers qui pouvait ne pas lui permettre d'entrée. Il pria intérieurement pour ne pas avoir fait le con. Mais miraculeusement les portes s'ouvrirent. Il soupira, soulagé d'avoir au moins fait ça. Le plus dur était peut-être passé. Il entra, prêt à avoir des réponses. Déterminé à savoir la vérité sur ceux qu'il s'est passé. Du moins c'est ce qu'il espérait. Il marcha dans l'allée qui devait être de sable avant de pousser la porte du bâtiment qui grinça. Il arriva à l'accueil où un homme le jugea du regard longtemps avec un autre qui fumait derrière lui. Il ne se démonta pas pour autant. Et se plaça en face de l'homme.

- Tu veux quoi gamin?

- Des réponses.

L'homme ricana, moqueur. Les gamins pour lui était tous les mêmes. Des petits cons qui fouinait.

- Écoute, arrête tes conneries. Va faire mumuse avec les autres de ton âge et arr..

- Je veux savoir pourquoi Seo Changbin, un de vos anciens patients est traumatisé au point de nous faire des crises d'angoisses et d'être terrorisé quand une femme s'approche de lui.

Son visage se durcit tandis qu'il se leva. Des fouines. Il détestait ça et il était hors de question qu'il le laisse continuer. Il s'approcha de la vitre pour répliquer froidement droit dans les yeux du rouquin:

- Si tu cherches les emmerdes, t'es mal tombé. Dégage d'ici. Maintenant.

- Pas tant que je...

L'instant d'après, il se retrouvait soulever par le col et jeté dehors, devant la porte d'entrée qui claqua derrière lui dans un bruit fort. Il râla, se relevant et en allant tapé à la porte, sans grand succès. Il soupira en revenant dans la voiture où Chan l'attendait. Il posa sa tête contre la vitre. Il n'en fallut pas plus au barman pour comprendre.

- C'est pas grave Lix. On va revenir. Et si il faut on reviendra tout les jours. D'accord ?

Il émit un son d'approbation, trop démoralisé pour répondre avec des mots. Le moteur démarra tandis que la voiture roula pour retourner en ville. Tout tournait dans la tête du rouquin. Il s'était passé quelque chose dans cet hôpital. De grave. Quelque chose qui mettait en danger le bâtiment en entier. Sinon on lui aurait raconté. Mais il cherchait clairement à cacher les événements. Il serra les dents. La vérité explosera. Il le jurait. Et elle emporterait tout sur son passage, surtout ses pseudo-médecins.

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Changbin se retrouvait à nouveau dans ce couloir noir. Il ne savait pas combien de temps cela faisait, combien de fois il ouvrait cette porte, revivait les mêmes souvenirs traumatisant en boucle avant de revenir à nouveau dans ce couloir. Ce couloir plongé dans les ténèbres. Mais il avait tout retrouvé. Tout ses souvenirs. Et il avait beaucoup réfléchit à ses sentiments à chaque moment où il retournait dans le couloir. Il savait quoi faire. Dans sa tête tout était clair. Sauf sa relation avec San. Parce que il savait qu'il aimait Félix. Mais avec tout les bons moments qu'il avait passé avec le brun, même les mauvais, il devait savoir quel serait son choix entre les deux. Ce serait la première chose qu'il mettrait au claire. Mais il n'arrivait pas à sortir. Il vivait les mêmes cauchemars en boucle. Cela avait commencé il y a peut-être des heures, des minutes, des secondes. Il ne savait pas. Puis le trou noir qui revenait et ce couloir. Où il pensait à tout ses souvenirs. Puis encore les mêmes cauchemars. Le décès de son père. Le suicide de sa soeur. Le rejet de Félix. L'hôpital. Cette femme.

Il était encore attaché à ce putain de lit. Encore. Il avait arrêté de compter au bout de 10 fois. Et elle était encore sur lui. La peur le submergait, les larmes coulaient sans qu'il ne puisse l'arrêter. Ses liens étaient trop serrés et il n'arrivait pas à crier. Il priait pour que tout ça s'arrête. Et puis soudain, le sénario dériva. Elle se stoppa dans son geste. Son coeur ralenti, un peu soulagé. Il fronca les sourcils. Ce n'était pas normal. C'est à ce moment qu'elle apparu, tel un ange, entourée de lumière. Elle était magnifique dans sa robe blanche de soie. Il lui sourit tristement.

- Binnie, arrête de te faire du mal. Si tu es ici c'est que tu es prisonnier de tout ça. Du passé. Je t'en prie, si tu ne te réveilles pas, il pourrait avoir un malheur. Tu pourrais perdre Félix. Alors fonce Binnie. Libère toi. Et quand tu auras tout réglé, ouvre cette porte. Tu comprendras tout. Tu pourras avancer après ça, toi comme lui. Ne doute pas de toi, parce que je crois moi, en toi. Je t'aime, ne l'oublie pas.

Les paroles l'avaient touché en plein coeur. Elle l'embrassa sur le front, laissant un léger picotement le traverser avant de disparaître dans une lumière aveuglante. Et que cette femme sur lui se remette en mouvement. Mais, étrangement, ça ne l'atteignait pas. Elle avait raison. Il devait tout affronter. Il devait sortir. Le passé était passé et il était maintenant prêt. C'était dur de surmonter sa peur. Il ne l'avait jamais vraiment fait. Mais là, la peur de perdre Félix était plus grande que tout. Alors il ferma les yeux.

- Tu t'abandonnes enfin à moi! Lâcha t'elle.

- Non. J'ai un problème plus grave que toi. Tu es du passé. Et j'ai quelqu'un a sauver.

Il se redressa, comme si ses liens n'avait jamais existé, la faisant tombé au sol au passage. Il ne chercha même pas à l'écouter ou autre. Elle lui tenait la jambe mais il ne sentait rien. Elle hurlait mais il s'en fichait, fixant la porte. Il allait sortir. Il le devait. Alors le noiraud se dégagea et passa simplement la porte.

Pour ouvrir les yeux et se retrouver face à l'australien. Et le lieu ne pouvait être que ce jour-là. La dispute avec Félix. Quand son coeur c'était brisé. Il lui avait dit qu'il le détestait. Il l'avait ensuite laisser planter là. Il soupira face au regard tremblant du jeune homme. Il voyait maintenant clairement qu'il était perdu. Ce jour-là il avait été aveuglé par sa joie, son amour. Il n'avait pas prit en compte les sentiments du jeune homme. Et maintenant il s'en voulait. Mais de toute manière il allait le rejoindre. Toutes les nombreuses tentatives pour lui parler, lui faire comprendre, avait échoué. Il était parti à chaque fois. Mais cette fois, il n'avait pas le droit à l'erreur. Sa vie en dépendait. Il regarda donc droit dans les yeux le rouquin, qui fuyait ses yeux.

- Binnie, rentrons hein...? C'est mieux...

Pourquoi fallait-il utiliser des mots? Au lieu de parler cette fois, il agit. Il l'embrassa. Ce n'était qu'éphémère. Il le savait. Mais il l'avait fait. Il avait eu le courage de l'embrasser. Alors il pouvait le faire dans la vraie vie.

Pourtant quand il rouvrit les yeux, il avait disparu. Il n'y avait plus Félix contre lui. Il se trouvait face à une porte. Et pas besoin d'être devin pour savoir laquelle c'était. C'était sa soeur. Le même jour où il l'avait retrouvé pendue derrière. Il soupira, restant un instant bloqué. Sa petite soeur morte. Il devait aller de l'avant. Mais comment faire quand la peur vous terrorisait ? Et puis, soudain, il prit conscience de quelque chose. Il n'était plus seul comme avant. Il n'était plus ce petit noiraud faible, persécuté par Minho, pleins de bleus sur le corps, toujours à fuir, à vivre avec une mère alcoolique. Il avait des amis maintenant. Une famille. Qui comptait sur lui. Et il ne pouvait pas les abandonner. Changbin n'allait pas à oublier sa soeur comme il en avait si peur, seulement la laisser enfin reposer en paix dans son esprit. Une larme coula le long de sa joue quand il posa main sur la poignée de porte.

Il commença à la tourner, quand il se stoppa. Non. Il ne devait pas faire ça. Si il ouvrait, il la trouverait pendue. Et il aurait toute la peine qui referait surface. Ce n'était pas la bonne porte. Il devait laisser ce souvenir dans un coin de sa tête, penser qu'il devait l'ouvrir dans la réalité. Avec Minho. Comme elle lui avait dit. Partager ce moment douloureux ensemble. Tout lui dire. Alors il se dirigea dans le sens opposé de la porte. Tout était noir et il marchait droit. Encore. Un couloir. Qui menait sur quelque chose d'encré en lui, plus traumatisant encore que la mort de sa soeur. La mort de son père.

Il était petit à l'époque. Tellement qu'il n'avait pas su comment réagir face à ce choc. Il savait qu'il était là, plus loin. Que c'était son épreuve finale pour sortir de là. Au bout du couloir apparu alors une lumière. Le noiraud s'avança, avalant sa salive difficilement. La porte était ouverte. Puis un lit. Avec des machines tout autour et du bruit. Répété, stressant. Une harmonie terrorisante, se répétant sans cesse avec parfois un bruit de respiration plus forte que les autres. Sans parler des murs trop blanc. Tout l'opressait, lui donnait envie de fuir loin d'ici. Mais il ne pouvait pas. Il devait le faire. Changbin s'avança lentement pour regarder le corps de son père allongé.

Il était flou, puisque petit il ne l'avait pas vu à ce niveau, bien trop effayé de rentrer dans la pièce. Mais il le savait très maigre à ce moment, faisant presque peur. Son père avait été dans le pire des états. Et maintenant, il devait lui aussi le laisser partir. Les larmes montèrent sans qu'il les retiennent. Le noiraud sans voulait d'avoir été assez con pour ne pas le revoir une dernière fois. Mais avec son courage et sa peur pour le rouquin, il fit l'impensable. Ce que jamais il n'aurait fait avant. Surtout seul. Il se pencha sur son lit pour l'embrasser sur le front, les larmes ne voulant plus s'arrêter. Changbin finit par dire d'une voix cassée d'émotion, le coeur opprimé dans sa cage toraxique:

- Adieu papa. J'espère que tu es fier de moi là-haut.

Il sourit tristement avant de sortir doucement de la salle pour retourner dans ce couloir noir. Qui continua et continua. Mais trop déterminé, il n'abandonnerait pas. Alors il se mit à courir, sans se poser de question. Juste courir pour sortir de là et sauver son Félix. Son Sunflower.

Il ouvrit les yeux soudainement, en sueur, totalement perdu. En observant le lieu, il su qu'il était dans une chambre sur un lit. Celui de Félix vu l'odeur. Sa tête lui faisait encore mal, les séquelles de ses souvenirs encore présent, comme une cicatrice fraîchement réparée. Mais il n'avait pas le temps de penser à ça. Un mauvais présentiment le submergea déjà. Putain. Félix. C'était lui en danger. Il en était sûr. Sans même réfléchir, il attrapa de quoi s'habiller, sorti de la chambres en courant. Sa soeur avait vu juste. Elle avait toujours eu raison. Il devait aller sauver Félix, quoi qu'il lui en coûte.

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Bonjour ! Surprise !
Oui j'ai posté vachement en avance UwU
Alors là, on arrive vers la fin. Je suis un peu triste mais bon, j'en suis fière quand même UwU

Alors? Qu'en avez vous pensez ? La crise de Changbin? Qui retrouve la mémoire ? La décision de Félix ? Et du coup le coma de Binnie ?

J'ai hâte de connaître vos retours TwT