Chapitre 32
Si Changbin avait prit la peine de rester quelques secondes de plus ce jour-là, si il avait regardé attentivement la scène du baiser de Félix et Sanha, rien de tout ça ne se serait passé. À cause d'un autre simple quiproquo, les deux étaient encore plus loin l'un de l'autre. Comme toujours. Pourquoi fallait-il que le destin s'acharne sur eux ? Pourquoi fallait-il que l'un et l'autre soit à chaque fois blessé par l'autre ? La souffrance qu'il supportait était toxique. Pour la majorité de leur entourage qui ne faisait que voir leur relation, elle était toxique. Comme deux aimants qui se rejettent. Ils essayaient sans succès. Mais pour ceux qui connaissait leur vraie relation, ce n'était rien d'autre que de la peur, la l'appréhension, de l'illusion du malheur. Ils se faisaient du mal eux-même en ne prenant pas la peine de se confronter, de se battre pour leur amour. Au lieu de ça, leur regard se porte sur quelqu'un d'autre. Maintenant, les gens d'aujourd'hui abandonne facilement. Tout est changeable, même son âme soeur. C'est ce qu'il pense. Ce qu'il préfère penser. Mais ce jour-là, Changbin avait abandonné. Car voici la vraie vérité.
Sanha avait emmené Félix à l'écart pour lui parler après la sonnerie, malgré la petit pluie qui commençait à tomber. Il l'avait traîné dehors, traversant la cour puis l'avait prit contre lui dans une petite impasse entre deux bâtiments. Le rouquin ne s'était pas débattu, suivant simplement le mouvement. Celui-ci se sentait bien contre le jeune homme. Il avait l'impression d'être en sécurité, que rien ne lui arriverait. La respiration du blond sur le visage du roux ne le laissait pas indifférent, le faisant légèrement rougir. La main sur sa hanche non plus.
- On continue de rougir rouquinoux ?
Félix lui tira la langue, ce qui fit rire le blond. Son rire fit raté un battement au plus vieux des deux. Il le rendait dingue. Comment avait-il pu prendre autant de place dans sa tête en si peu de temps? Était-ce possible à ce niveau ? Non. Il n'avait encore jamais ressenti ça. Ça l'intriguait. Sanha l'intriguait. Il voulait le chercher, le titiller. Découvrir le jeune homme.
- Tu sais que tu me plais, toi ? Lâcha celui-ci en se rapprochant un peu plus.
- Ouais, je sais ça. Mais je suis pas quelqu'un de facile.
- Oh mais ne t'inquiète pas, j'aime ça aussi chez toi.
Et sans avoir le temps de ne rien faire ou de penser, les lèvres du jeune homme se posèrent sur celle du roux. Un contact doux. Le blond ferma les yeux mais le rouquin ne le pu. Il resta à être bloqué sans pouvoir agir. Pourquoi? Pourquoi fallait-il qu'il ne réagisse pas ? Il lui plaisait pourtant. Il aimait son regard de feu, ses gestes d'affection, son rire, sa personnalité. Alors pourquoi son cerveau refusait-il ce baiser ? Pourquoi son coeur ne s'emballait pas autant qu'il ne l'espérait? On lui avait toujours décrit ça comme un débordement de papillon dans le ventre, une passion débordante. Pourtant la seule chose qu'il ressentait était un vide. Sans fond. Comme si toutes ses émotions étaient tombées dedans.
Il senti les lèvres du jeune homme se mouvoir contre les siennnes. L'australien força donc à fermer les yeux, espérant que son trouble n'était dû qu'au fait que c'était son vraie premier baiser, qu'il ne savait pas comment ça fonctionnait. En vain. Rien. Pas de papillons qui lui explosaient le ventre, pas de chaleur à très haute température. Pas ce besoin de le laisser le prendre maintenant contre le mur. Il ne pouvait pas. Parce que ce n'était pas lui. Ce n'était pas lui qui était destiné à son coeur. Il était intéressé par lui, mais pas comme ça.
C'était seulement un mirage qu'il s'était créé de toute pièce dans son malheur, pour ne pas à avoir à affronter la réalité dans laquelle il était dingue du noiraud qui en pinçait pour San. Une réalité où son coeur était trop lourd, où il l'avait abandonné pour une stupide histoire de jalousie. Le rire de Changbin lui manquait. Son sourire. Sa bouille. Son côté protecteur et câlin qu'il cachait parfois. Le surnom qu'il lui avait donné et qui était si significatif pour lui. Sunflower. Parce qu'il était son soleil dans les ténèbres, sa lumière. Ne pouvait-il pas rêver mieux que de plaire à une personne qui avait tant besoin de lui qu'il en devenait un guide dans sa nuit intérieure? Et son comportement le frappa soudain, comme un éclair de vérité. Il avait reporté son idéale sur Sanha, espérant que ça passerait. Mais non. Il aimait Changbin. Du plus profond de lui. Et Sanha n'était pas Changbin. Là était le problème.
Revenant à la réalité où les lèvres posées sur les sienne n'était pas celle de son noiraud, il repoussa le blond doucement. Mais celui-ci ne voulait pas. Il dû utiliser un peu plus de force. Les deux reprenaient leur respiration, écarter le plus possible entre les deux murs. Un totalement perdu et l'autre avec des sentiments clarifiés.
- Écoute Sanha... ça va pas le faire. J'ai sérieusement pensé à l'oublier avec toi. Vraiment. Mais...ça marche pas. Je l'aime trop. C'est mon âme soeur, ma moitié. Je peux pas l'effacer. C'est plus fort que moi, plus fort que tout ça, notre lien. Je suis désolé.
Le blond soupira en passant une main dans ses cheveux, visiblement troublé. Et il avait de quoi l'être. Lui qui avait pensé pouvoir plaire au roux se retrouvait dans une situation opposé.
- Je pensais pas que ça se passerai comme ça, je t'avoue.
- Je sais. Mais..
- T'excuse pas. C'est les sentiments après tout. Bon, on a cour, nan ?
Il parti sans même adresser un regard de plus à Félix. Celui-ci se sentait si mal. Tellement mal. Comment avait-il pu lâcher Changbin pour une pauvre crise de jalousie? Mais il n'allait plus le faire. Plus jamais. Il se l'était juré. Pourtant, en partant à la recherche du jeune homme, rien. Pas dans les couloirs, dans la cour, pas même avec leur ami. Il supposait donc qu'il était dans la salle de classe. Ses affaires étaient resté pourtant et presque tout le monde était rentré, ce qui le fit un peu plus paniquer. Il aurait dû être dans cette classe à ce moment. Il alla demander aux garçons qui allait rentrer, attendant seulement que la drama queen lâche le petit noiraud qui protestait sous son amour, sous le regard jugeur du dandy boy. Quand Félix arriva, Seungmin tourna la tête. Vu sa tête, il savait déjà sa question. Pas même besoin de la formuler.
- Il est parti en courant. J'en sais pas plus.
- Comment...
Félix soupira sans même prendre la peine de finir sa phrase. Durant tout le reste de l'après midi, il s'était inquiéter car le noiraud n'avait pas répondu à ses messages. Il avait espoir de le voir en rentrant chez lui mais rien. Personne. La maison était vide. Sans joie, sans tristesse. Comme dans son coeur. Un vide. La solitude. Il appela tout le monde, espérant que quelqu'un l'ai vu. Jisung lui dit qu'il était au bas mais quand il était descendu, celui-ci avait disparu. Encore. Il devenait de plus en plus en colère. En colère contre lui, contre Changbin, contre le monde entier. Et surtout contre San. Il devait être San. C'était sûr. Il avait prit l'habitude d'aller tout le temps là-bas pour un oui ou un non. Et il comptait bien le récupérer. Alors il s'habilla et sorti dehors. Heureusement, Minho avait eu la gentillesse de lui envoyer l'adresse en lui demandant de se laisser aller et de l'appeler si il y avait un problème. Face à sa maison, aucune once de fascination. Elle avait beau être belle, il s'en fichait. Il alla directement toquer, sans hésitation. Une personne ouvrit la porte. C'était San. Il sourit en coin en l'observant de haut en bas devant l'entrée.
- Que puis-je faire pour toi cher ennemi?
- Je sais qu'il est là.
- De qui tu parles ?
Le brun fonça les sourcils, ne comprenant pas la situation. En fait, Changbin était retourné chez Jisung, dans sa chambre, enfermé, sous ses draps. Le blond ne l'avait juste pas remarqué entrer à nouveau. Félix sentait ses mains trembler et son regard fusillait le brun qui rigola hautainement.
- T'as un sérieux problème mec. C'est pas ton mec. Faut que tu foutes la paix à Binnie.
- Toi tu fermes bien ta gueule et tu me le rend maintenant !
San referma la porte en sortant pour croiser les bras et toiser le rouquin nullement affecté par sa colère. En fait, il en riait presque de le voir dans cet état.
- Écoute crevette, faut arrêter de croire que tout est à toi. Pour l'instant il est plus à moi qu'à toi, pigé ? Je veux vraiment pas être méchant mais vous n'avez jamais couch..
- Tu penses que ça signifie quelque chose sérieux ? Tu ne le connais pas comme moi. Tu étais un coup d'un soir et il se trouve qu'il se raccroche à toi parce que JE l'ai fais souffrir. Et je vais assumer. Alors ne croit pas que je vais te le laisser.
- Sinon quoi? Tu penses faire le poids ?
Félix sourit en coin. Il fallait toujours qu'on le rabaisse. Ça devenait pénible. Il était déjà en position de combat. Il envoya d'un coup rapide et vif son pied dans le visage du brun qui senti le coup passer. Et son visage tourna sur le côté.
- On oublie rapidement que j'ai fais du taekwondo.
- Fils de...
San se jeta sur lui. S'en suivit un combat digne des films d'action. Félix était plutôt jambes mais San était à l'aise avec ses poings. La tournure des événements étaient plutôt violentes des deux côtés. Les deux se retrouvèrent pleins de bleu et le sang gliclait. Personne ne voulait laisser gagner l'autre. D'un coup dans le ventre de la part de l'australien, le brun se plia sous le choc. Il cracha du sang. San gueula en se relevant difficilement, salement amoché.
- Il est pas là mec. Vraiment. Alors casse toi.
- Tu te fous de ma gueule ?! On s'est battu alors que t'aurais simplement pu....Et puis merde.
Sans même lui prêter plus d'attention, il fit demi-tour pour rentrer chez lui. Malheureusement, sa mère y était aussi. Elle lui sauta dessus comme une lionne pour le regarder de partout.
- Mais qu'est-ce que tu as encore...
- Maman, j'avais une bonne raison.
C'était faux. Totalement faux. Mais là, il voulait la paix. Faire baisser cette colère qui lui faisait perdre les pédales. Il alla lui-même se soigner sans penser au reste. Putain, tout ça à cause de sa colère. Il soupira en s'observant dans le miroir. Il avait l'arcade explosé, un bleu sur la joue et la lèvre qui saignait. Sans parler du sang sur son visage. Son corps était aussi un peu douloureux, surtout au niveau du torse. Mais il s'en fichait. Il alla prendre une douche en essayant de remettre ses idées aux clairs, ainsi que ces sentiments.
Aimait-il encore Changbin ? Oui. Il en avait maintenant la certitude. Il s'était perdu en route en se disant qu'il pourrait refaire sa vie avec Sanha. Vivre avec quelqu'un d'autre. La vérité était qu'il n'avait pensé qu'au noiraud. Qu'il n'avait jamais cessé de penser à lui. Il ferma les yeux en soupirant, l'eau chaude sur son corps le rassurant. Pourquoi fallait-il que tout soit compliqué ? Pourquoi tout ne pouvait pas être simple ? Une chose était sûre, il allait retrouver son noiraud. Son Changbin. Et il était prêt à en découdre à nouveau avec San.
Quand Sanha l'avait embrassé, il avait senti son coeur se briser. Son cerveau ramené dans la réalité dure. Le temps était devenu insupportable. Ses propres lèvres l'avait dégoûté pendant un instant. Il frotta fort celle-ci avec du savon, dans un geste furieux. Il savait ce geste juste débile, bête de sens. Mais il en avait besoin.
Il gémit. Comment en était-il arrivé là ? Sérieusement ? Au point de presque non-retour ? Il se rendait compte maintenant à quel point sa froideur avait blessé Changbin. Il soupira, se promettant encore une fois de ne plus jamais le refaire. C'était la première fois qu'il avait été jaloux. Très jaloux. Et qu'il faisait la tête au noiraud pour presque rien. Il devait cesser. Il n'était plus un enfant maintenant.
De son côté, Jisung faisait les cents pas dans sa chambre, ne se doutant pas un seul instant que le jeune homme était à côté de sa chambre. Minho était allongé, nu, en regardant le jeune homme.
- Ne panique pas. Il ne doit pas être bien loin.
- Bien loin ? Putain Minho il a faillit y passer sur un coup de tête l'autre fois. Ce n'est plus notre Changbin tu comprends ? Il était là il y a même pas 1 heure. Dieu seul c'est si il n'a pas encore refait une connerie avec le pont par exemple !
Il se tourna vers le brun qui soupira. Il n'aimait pas voir Jisung se mettre dans des états pareils. Surtout pour ça.
- Peut-être. Mais je te rappelle qu'il n'y aurait pas eu tout ce merdier si on m'avait écouté.
- C'est pas le moment de te l'a péter Minho, je t'assure.
Il se leva pour prendre l'écureuil par les épaules et le coupé de son esprit. Il le savait très en lui dans ses moments, très intérieur.
- On va le retrouver d'accord ?
- Mais... Et si il ne redevenait jamais comme avant ? Si il ne ... se souvenait de rien ?...Je... il a eu que quelques souvenirs... ça aurait déjà du revenir depuis longtemps je...
- Jisung, ce qui importe c'est qu'il aille bien non ? J'ai passé une partie de mon enfance à recoller les morceaux de la vie de sa soeur. Sans que je n'arrive à lui arracher un sourire. Vous avez de la chance qu'il ne perde pas le sourire, qu'il ne sombre pas.
- Tu sais que tu peux t'intégrer dans le " Vous ".
Le brun soupira en passant une main dans ses cheveux. Ce sujet était encore sensible pour lui. Alors il détourna le regard.
- Non, je peux pas. C'est votre ami, pas le mien. Je...
- Lee Minho, je t'assure que tu fais partie de cette famille plus que foireuse que tu le veuilles ou non.
Il rigola face au visage si sérieux du dealer. Qui se vexa en lui tournant le dos.
- Nan, ne me boude pas !
- Si.
- Écoute Jisung, même si je voulais je ne pourrais pas être accepté par les autres. J'ai fais des choses qui ne me le permette pas.
- Mais tu regrettes, non ?
- Oui. Parce que je t'ai rencontré. Parce que tu as transformé ma vie. J'y suis aller un peu fort avec Changbin. Mais ça me foutait tellement en colère de le savoir si indifférent à sa soeur. Il n'a même pas réagit. J'étais tellement fixé sur ma propre douleur, sur la haine que j'avais de le voir sans remord alors qu'elle allait mal.
- Minho...
- Nan laisse moi finir. Je suis sûrement un monstre et je ne le nie pas. Mais tu aurais voulu que je fasse quoi? Imagine que je te perde sans pouvoir agir parce que la seule personne qui peut t'aider vit le parfait bonheur en t'ignorant, en n'écoutant pas ta douleur ? Imagine un seul instant que la seule personne qui puisse te sauver soit Chan mais que celui-ci préfère draguer que de t'aider. Comment je serais, hein, à ton avis?
-Je...Tu serais détruis.
- Voilà. Et tu sais comment je règle ma colère. Avec la violence. Parce que je ne sais faire que ça.
- Minho...
Il ne lui laissa pas le temps de discuter qu'il l'embrassa en le poussant sur le lit, se plaçant au dessus. Il regarda un instant le visage de l'écureuil, un sourire triste. Sa main passa sur sa joue et ses iris se perdaient dans celle du blond. Il savait que si il perdait le blond, il perdait tout. Malgré tout le mal qui lui avait fait, il avait réussit à l'aider. Et ça, Minho savait que jamais il ne pourrait le remplacer. Alors pour une rare fois, il lui dis ces quelques mots avec sérieux :
- Je t'aime Han Jisung. À en mourir. Peut-tu me le reprocher ?
Pour tout réponse il eut un baiser passionné et brûlant. Changbin dans ses draps, se replia encore plus. Il avait tout entendu. Tout. Il senti les larmes monter. Mais il s'en fichait. Car oui il ne redeviendrait pas le Changbin d'avant. Car oui il avait perdu sa mémoire, qu'il n'arrivait pas à tout retrouver. Que des morceaux. Car oui, sa mémoire était toujours défectueuse. Pourquoi fallait-il que tout tombe sur lui? Sa peine était tel qu'il n'arrivait plus à s'arrêter, ravageant ses draps.
*×°~______________________~°×*
Et hop un nouveau chapitre ! UwU
Ah ah! Vous avez bien fait d'attendre UwU
Alors enfin ça va commencer à être intéressant ! Qu'avez vous pensez de fight entre San et Félix ? Et de Félix qui dit non à Sanha ? Ou encore de la discussion entre Jisung et Minho ?
Vous inquiètez pas ! Vous êtes pas prêt pour la suite X)
Bye!
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