Sɪᴇʀʀᴀ
Petite aparté vite fait avant de commencer. À partir de ce chapitre, et jusqu'au 13-14 je crois, il y aura quelques dialogues en caractères spéciaux. ( Vous en comprendrez la raison à la fin du chapitre )
Visiblement, certaines personnes n'arrivent pas à les lire, lorsque leur téléphone ne prend pas en charge les caractères spéciaux.
J'ai donc pris le soin de mettre en commentaire, ligne par ligne, les fameux dialogues, afin que celles et ceux qui n'y ont pas accès puissent les lire quand même.
Voilà voilà ❤️
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⇢ .. Γ Ι Ι..
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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Sιєrrα
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_ Aah, j'ai besoin d'un verre !
Dans le couloir calme de l'agence, cette même ambiance semi lourde flotte encore, un peu comme à chaque fois, et en cette fin de journée, Katsuki n'a plus la force de la supporter.
A l'habitude, Denki fait son cinéma pour sortir boire un verre, Kirishima refuse poliment comme on dirait non à un enfant, avec sa voix calme qui le rend foutrement ridicule, et GroundZero soupire sans discrétion à s'en décoller la plèvre.
Après une patrouille infernale d'ennui parmi tant d'autres, il ne rêve que de clôturer enfin son boulot pour passer à autre chose, quitter les murs de cet établissement et poursuivre son enquête personnelle.
_ Pas ce soir Denki. adoucit Kirishima en nouant ses cheveux en chignon.
_ Vous dites tout le temps ça ! boude le blond à l'alter électrique.
_ Bah arrête de demander alors si tu sais ce qu'on va t'répondre. gronde alors Katsuki, touchant déjà les limites de sa patience, avant de se séparer du reste du groupe pour accélérer le pas.
Dévalant les escaliers qui le mènent jusqu'aux vestiaires, il n'accorde aucune importante aux collègues qu'ils croisent, venant prendre la relève pour la patrouille de nuit, et ses pas mécaniques le guident sans mal vers son casier.
Son esprit divague déjà, s'échappe loin du local de son agence et se remplit progressivement de tout un tas d'autres préoccupations plus personnelles.
Dix jours déjà, qu'il se donne corps et âme sur ses recherches privées, dans la discrétion de son appartement et le silence de ses heures creuses, pour tenter de rassembler des informations jusqu'ici indétectées concernant les affaires du sourire.
Il n'en dort presque plus, les cernes foncées sous ses yeux teintés d'ambre en témoignent, le sommeil passe en second plan depuis qu'il voue son quotidien à cette enquête.
En ville, tout le monde ne parle plus que d'eux, des explosions qui semblent pouvoir survenir de n'importe où et n'importe quand.
Même l'alliance de Shigaraki se fait plus discrète depuis la mise à mort de trois de leurs membres, mais la menace souriante continue de peser sur la routine.
Les patrouilles ont doublé de volume, les héros se mobilisent plus que jamais pour garder les civils en sécurité et, pendant que tout le monde a les yeux rivés sur les recoins de rue, Katsuki reste persuadé que le sourire profite de cette diversion pour préparer l'imprévisible.
Maintenant que tous les yeux se tournent vers la surface, le champs est libre en dessous de l'iceberg, et GroundZero n'a eu de cesse de le répéter.
Le sourire continuera de les prendre au dépourvu s'ils restent sur des techniques d'enquête habituelles, pourtant, ses supérieurs n'en démordent pas, le plan d'urgence et l'organisation de cette affaire ne subira aucune modification.
Les conseils et la DGSN gardent la main sur ce qu'il se passe dans les agences, et aucun chef d'établissement ne peut se permettre de faire sa propre sauce.
Alors tout le monde obéit, tourne en rond dans le centre ville, surveille les immeubles et se contente d'attendre un nouveau drame pour faire semblant d'être surpris.
La direction générale de la sécurité n'admettra jamais que qui ou quoi que ce soit puisse les berner d'une manière ou d'une autre, et quitte à rester dans le déni, ils s'entêtent à poursuivre un mode d'enquête qui ne les mènera nul part.
Pendant ce temps, le sbire de l'alliance capturé par l'équipe d'Ochaco lors de la dernière déflagration n'a rien craché, si ce n'est des sanglots de gamin apeuré, et des supplications pour sa liberté.
Le pauvre type ne sait rien sur rien, se contentant d'agir sur les ordres d'une hiérarchie bien définie, et aucune information n'a pu être lui être tiré du nez.
Encore moins concernant le sourire.
La police a bien récupéré son nom, ses empreintes, ses photos, et garni leurs dossiers avec son identité, mais ils n'en feront rien de plus désormais.
De toute manière, la police ne sert qu'à ça dans cette société, stocker des informations qu'ils distribuent au besoin aux agences, et accessoirement ils se chargent des plaintes à la con, les vols de voitures et autres vandalismes sur des arrêts de bus.
Il parait, de ce qu'on leur racontait en cours d'histoire, que la police possédait un rôle central dans la société d'autrefois, veillait à la sécurité.
Souvent armés et physiquement entrainés, ils étaient prêts à donner leurs vies pour garantir la paix autour d'eux.
Leur rôle a bien changé aujourd'hui, jusqu'à devenir de simples employés de bureaux parmi tant d'autre, juste chargés de trier des documents et de taper des comptes rendus à l'ordinateur.
Les héros ont pris leur place semble t-il, et après une arrestation en bonne et due forme, la justice ne s'embête même plus à passer par la police pour mener ses procès, recueillant directement les déclarations des chefs d'agences.
Pendant ce temps, les flics, eux, recopient des plaques d'immatriculation et soufflent dans des sifflets pour remplacer les feux de circulation en panne.
Comme quoi, être en haut d'une chaine un jour ne garantit pas qu'une chute n'arrivera jamais.
_ Katsuki ? intervient légèrement une voix murmurée dans le vestiaire.
Sorti de ses songes, il pivote rapidement sur lui même pour faire face à Eijiro, toujours couvert de son costume, et dont le sourire discret étire à peine ses lèvres closes.
Un peu plus en retrait, le bruissement venant des cabines de douche insinue la présence de Denki à l'intérieur de l'une d'elles, vraisemblablement occupé à se nettoyer avant de pouvoir se changer.
Le regard pâle, Kirishima avale sa salive avant de se racler la gorge, et son timbre se rempli d'appréhension quand il se lance enfin.
_ Je voulais juste te dire .. t'as l'air fatigué en ce moment, alors .. si quelque chose ne va pas, ou que t'as besoin de te reposer, tu sais que tu peux me le dire hein ?
_ Je vais très bien, râle Katsuki en refermant son casier, débarrassé de son costume et à nouveau en tenue de civil, occupe toi plutôt de Denki.
Puis, vérifiant une dernière fois qu'il n'oublie ni son portable ni son porte feuille, il tâte machinalement les poches de son jean avant de passer à côté de son collègue, qu'il laisse en plan entre deux rangées de casiers sans s'attarder sur leur conversation.
Katsuki déteste que l'on puisse remarquer sa fatigue ou ses moments de doute, et puisque ses confessions antérieures ne l'ont mené qu'à en souffrir, l'esquive reste encore sa meilleure solution.
_ Quoi Denki ? Il a un problème ? insiste Kirishima sans bouger de sa place.
Soupirant, Katsuki remue la tête de droite à gauche en plongeant ses mains dans ses poches, triturant mécaniquement les bords de son téléphone sous ses doigts pour se retenir de se montrer agressif.
Sur son front, la transpiration le démange, mais il préfère encore rentrer crasseux que de se doucher dans les sanitaires de l'établissement, là où n'importe qui pourrait le voir, l'indiscrétion de certains de ses collègues le met rapidement mal à l'aise.
Pas qu'il ait honte des cicatrices qui décorent son corps, ni même des vestiges de brûlures infligées par son propre alter lors de ses entrainements trop violents, il ne souhaite simplement pas se montrer dans ces moments là, aux allures vulnérables et trop routiniers qui ouvrent l'accès sur sa vie privée.
La distance sociale le protège de ses craintes et de ses vieilles angoisses, et tant pis s'il passe pour un connard hautin, personne n'a besoin de savoir à quel point il se sent en marge des autres.
_ Tu vois pas qu'il essaie désespérément de passer du temps avec toi ? finit-il par soupirer avant de s'échapper du vestiaire.
Il connait les répercutions de ses erreurs, et il sait la manière dont Eijiro a mis de côté son meilleur ami après ce baiser qui n'aurait pas dû avoir lieu entre eux.
Peut-être dans l'optique de toujours aller dans le sens de Katsuki pour tenter de retrouver cette intimité passagère et obtenir son affection une nouvelle fois, il semble en oublier le reste, et Denki se démène de toutes ses forces pour récupérer leur complicité perdue.
Et c'est vrai, il s'en veut aussi pour ça.
Dans ce décor, sur lequel il ne parvient pas à trouver sa place, il regrette que chacune de ses actions se concluent par des ennuis ou des problèmes, et la culpabilité s'ajoute aux démons qui dansent déjà sur ses épaules jour après jour.
Sans plus attendre alors, il s'éloigne de la pièce aux casiers, remonte les escaliers menant au rez de chaussé du bâtiment, et ne s'attarde ni sur son environnement, ni sur son supérieur occupé à avaler une tasse de café près du bureau de l'accueil.
Dehors, le vent tiède de la fin de journée se mêle aux piaillements mélangés des passants sur les trottoirs, le soleil descend progressivement derrière les bâtiments, mais ses rayons recouvrent la population pour encore un petit moment.
Les reflets de la lumière entrent dans ses yeux ambrés, le poussent à plisser les paupières pour s'en protéger, et la chaleur de l'été court sur sa peau fatiguée, asséchée par le manque de sommeil.
La lourdeur de l'air embourbe légèrement sa respiration, alors qu'il doit forcer sur ses poumons pour supporter l'oxygène brûlant, et la foule qu'il croise partout sur son chemin termine de lui peser sur le crâne.
Les voix, comme les éclats de rire et les cliquetis des clés de voitures dans les poches, assomment ses tympans et gavent son front d'un début de céphalée dérangeante.
Katsuki préfère le calme, surtout parce qu'il ne sait pas comment s'intégrer aux autres, et la solitude reste sa zone de confort par défaut, quand bien même il en connait également les inconvénients.
Ce soir, comme tous les soirs depuis dix jours, il se penchera à nouveau sur son enquête privée, il noiera son cerveau dans les fiches et les dossiers, et même s'il ne trouve rien de plus qu'hier, il n'en démordra pas, à coup sûr.
Bien sûr que l'épuisement lui brûlera les yeux, ses paupières se couvriront de larmes instinctives et de fatigue, et peut-être même que ses pupilles verront flous entre deux lignes.
Il se remplira le ventre de café pour tenir le coup, de toute manière, il réfléchit bien trop pour dormir malgré son manque de sommeil évident, les insomnies s'accrochent à sa peau dès qu'il tente de détourner sa propre attention.
Au loin, alors qu'il s'apprête à monter dans sa voiture pour quitter la rue, il aperçoit le sommet des grues de l'entreprise de Cementos, chargée de reconstruire les usines Hatsume après le désastre qui les a détruites, et Katsuki tique en réalisant qu'il ne restera bientôt plus aucune trace du passage du sourire sur les lieux.
A l'agence, il s'est empressé de faire des photocopies de tous les clichés pris au lendemain de la déflagration, avant de les ramener chez lui, mais il regrette finalement de ne pas être retourné lui même près des bâtiments détruits pour les inspecter.
Sur l'avenue du centre commercial et les locaux du conseil interne, tout a été remis à neuf, et plus aucune preuve physique ne traine sur place.
Il aurait sûrement dû y penser avant.
A moins que le chantier en cours ne lui offre une ultime chance, qu'il ne peut pas se permettre de louper soit dit en passant.
Alors, pressé de pouvoir creuser ses propres idées, il se hâte de boucler sa ceinture de sécurité avant de démarrer le moteur, quittant son stationnement en vérifiant ses rétroviseurs pour s'engager sur la route.
A presque vingt heures, il suppose que les ouvriers ne tarderont pas à déserter leur matériel et, avec un peu de patience, il lui suffira d'attendre que le champ se libère pour faire un tour sur les derniers vestiges de l'attaque à la bombe qui a soufflé l'usine.
Puis, le temps que les patrouilles du soir se mettent en place et que la surveillance imposée par la DGSN de ces lieux ne débute, il devrait disposer de quelques minutes pour faire le tour du chantier.
Il va de soi que, sans l'accord de ses supérieurs, et qui plus est en tenue de civil, sa présence dans la zone lui serait préjudiciable, et il devra faire preuve de la plus grande des discrétions s'il ne veut pas se faire accuser d'agir dans le dos du gouvernement comme un hors la loi.
Sa quête de vérité, et d'occupation finalement, le pousse chaque jour un peu plus à défier ses droits et ses permissions, mais il lui en faudra bien plus pour se dégonfler, la menace du siège du conseil ne le fait même pas trembloter.
De toute manière, ce n'est pas franchement comme s'il avait quelque chose à y perdre, sa notoriété ne lui apporte aucune satisfaction, pas plus que l'image que ses collègues s'évertuent à lui conserver.
Dans les classements de popularité, qui au passage lui en touche une sans faire bouger l'autre, son nom stagne en milieu de liste, suffisamment reconnu pour son talent, mais largement plus réputé pour son caractère imbuvable à la moindre contrariété.
Le peuple l'apprécie pour sa capacité à maintenir la sécurité au bon moment, mais personne ne se risque jamais à lui adresser la parole pour quelque raison que ce soit.
Stationnant son véhicule à quelques centaines de mètres de l'usine en reconstruction, il coupe le moteur pour se faire plus silencieux, et s'affaisse dans le dossier de son siège pour surveiller l'agitation sur place.
De là où il se tient, il ne voit pas les ouvriers au sol, cachés derrière le mobilier urbain et les tas de gravats, mais la présence d'un chef d'équipe à bord d'une pelleteuse lui permet de garder un oeil sur l'occupation du terrain.
Les vitres fermées, il ne perçoit aucune de leurs conversations, et seuls les bruits mécaniques des appareils de chantier lui parviennent de manière étouffée à travers le pare brise.
En attendant un feu vert, il profite de ce temps perdu pour observer les alentours, puis les trottoirs, sur lesquels les sourires peints n'ont pas encore été effacés.
Espacés de moins d'un mètre les uns des autres, il en dénombre une cinquantaine, tous similaires mais pas totalement identiques.
Tous ces petits visages ont été tracés à la main, un par un, par une ou plusieurs personnes penchées au dessus du goudron sans que personne ne les voit.
Sans aucune pression.
Les auteurs des dessins savaient que personne ne les surprendrait, et pour se monter confiants à ce point, il est évident qu'ils connaissaient exactement l'emplacement des héros sur le moment.
Bien plus qu'une humiliation tracée devant un attentat, cette œuvre géante transmet un message provoquant; le sourire a toujours un coup d'avance sur eux, et son plan est si bien calculé qu'il peut s'amuser à gribouiller la ville pendant vingt minutes sans problème.
Si Katsuki n'était pas un héros rémunéré par le gouvernement pour faire valoir la loi, il dirait que le sourire est un génie à part entière, et certainement le fruit de plusieurs années de milli métrage d'un plan infaillible.
Enfin, alors que le chantier semble se vider, et qu'il remarque le départ des ouvriers les uns après les autres, il se raidit instinctivement et s'accroche à son volant pour se pencher en avant, zieutant d'un peu plus près la zone bientôt vide.
S'assurant que plus personne ne peut le voir en surveillant ses rétroviseurs pour garantir sa solitude, l'adrénaline s'agite dans son ventre quand il pousse précautionneusement la portière conducteur.
Presque sur la pointe des pieds, il referme sa voiture sans faire claquer quoi que ce soit, et s'avance de quelques pas en marchant allègrement sur les sourire peints au sol.
Puis, en s'approchant du bâtiment en reconstruction, il passe en dessous d'un échafaudage pour accéder à ce qu'il devine être l'intérieur d'un premier local, à moitié reconstruit, et dont la chappe ne parait pas totalement sèche.
Au dessus de lui, la charpente reste inexistante, et l'atmosphère abandonnée du terrain fait résonner chacun de ses déplacements dans l'espace assombri par la chute progressive du soleil.
Sa propre respiration parvient à ses oreilles, et les craquements de ses chaussures sur le béton récemment coulé crispe machinalement ses épaules en le poussant à rester sur ses gardes.
Son cœur bat plus vite, à mesure qu'il s'enfonce dans sa propre effraction, évoluant en cachette dans l'enceinte interdite au public pour voler des preuves en civil.
Un peu plus loin, un trou béant creuse encore le sol, là où les travaux ne sont pas encore intervenus, et il devine la présence d'un explosif placé ici quelques jours avants la déflagration.
A travers les ouvertures du plafond démonté et des murs partiellement réassemblés, la lumière filtre jusqu'à son visage, et les reflets des rayons l'obligent à faire de l'ombre à ses yeux en pressant sa main sur son front.
Le silence qui règne en dehors des bruits qu'il produit lui même sonne comme une menace imprévisible, l'impression que n'importe quoi pourrait surgir de n'importe où, mais sa détermination ne lui permet pas de faire marche arrière maintenant.
Alors il s'enfonce un peu plus dans le bâtiment branlant, inspecte les recoins encore abimés, et plisse les paupières sur des détails insignifiants comme s'il pouvait y déceler quelque chose.
Dans ses oreilles, les battements de son propre cœur vibrent jusqu'à ses tempes, brise la synchronisation de sa respiration, et ses gestes tremblent un peu quand il touche les murs poreux.
Sur le chantier vide, rien de probant ne lui apparait malgré le temps passé à enfreindre les règles, et sa détermination s'effrite au fil des minutes inutiles, risquant sa licence et sa carrière entre les sacs de gravats.
Graduellement, l'odeur désagréable du ciment et la poussière piquante du placo scié lui démangent les narines et lui piquent la gorge, l'obligeant malgré lui à quitter les lieux sans y avoir rien trouvé.
Sa déception compresse sa poitrine battante en quittant le bâtiment, et il soupire en regagnant l'extérieur, là où le soleil plus présent lui cogne à nouveau le crâne.
Marchant entre les pelleteuses, il contourne le trou laissé par la disparition d'une bouche d'égout sur son passage, claque sa langue à son palais, et plonge ses mains dans ses poches en signe de désolation.
D'abord sans réfléchir, il trace son chemin jusqu'à sa voiture, les yeux rivés sur son pare choc, juste avant qu'un éclat de réflexion ne lui claque subitement la tempe, l'obligeant à faire volte face et à revenir rapidement sur ses pas.
Ses côtes frémissent d'un nouvel espoir au rythme de sa course pressée, les paupières grandes ouvertes et la bouche subitement pâteuse d'euphorie alors qu'il tourne plusieurs fois sur lui même en fouillant le sol du regard.
Puis, ses jambes tressautent quand il trouve enfin le couvercle en fonte de la bouche d'égout ouverte, échouée trois ou quatre mètres plus loin de son point d'origine, et légèrement froissé par l'impact.
Sur la plaque en métal, un sourire observe passivement le décor, semblable à tous les autres qui bordent les trottoirs, mais celui ci fait bondir les entrailles de Katsuki quand il remarque que le dessin apparait sur la face intérieure de l'acier, de toute évidence peint depuis les souterrains, en dessous de la bouche.
_ Les salauds. souffle t-il à lui-même en s'avançant.
Sa poitrine crépite encore de sa découverte quand il retient son souffle pour se donner une seconde de réflexion, bien conscient qu'il devrait normalement transmettre l'information nouvelle à son agence et à ses supérieurs.
Pourtant, son désir de courir seul après cette entité le pousse à prendre une autre décision, quitte à briser ses devoirs et à enfreindre les règles de son travail.
Les mains moites, il vérifie une dernière fois que personne ne traine par ici, s'assurant qu'aucun témoin ne le dénoncera, avant d'aller rapidement ramasser la plaque trainant sur le sol.
La fonte brûlée lui tâche les doigts quand il la soulève contre lui, et il se dépêche de rejoindre sa voiture toujours garée au même endroit, le cœur déchainé et le métal sous le bras.
Dans le coffre, il enferme sa preuve volée, frotte ses paumes salies l'une contre l'autre, et remonte dans son véhicule pour se tirer d'ici en vitesse et retrouver son appartement.
Sur la route, son cœur tambourine, résonne contre ses côtes à mesure qu'il prend conscience de ses propres agissements, mais l'impatience prend le dessus sur le reste, il a bien trop hâte d'examiner sa trouvaille de plus près et de se pencher sur le réseau sous terrain de Musutafu pour mener son enquête.
Si le sourire se déplace sous la surface, Katsuki se jure de trouver le chemin qu'ils suivent.
Pressant l'accélérateur plus fermement qu'à l'habitude, il atteint sa résidence en moins de dix minutes, charge sa plaque en fonte dans un sac de course abandonné sur la banquette arrière, et s'élance jusqu'à son domicile du troisième étage.
Dans le salon, il jette ses chaussures en un coup de pied, claque la porte derrière lui, dépose lentement son sac de "courses" sur la table centrale, et s'installe déjà devant son ordinateur pour ouvrir son navigateur de recherche.
Ses bras tremblent d'agitation et d'euphorie, sa gorge se gonfle d'impatience, même son ventre se contracte sans prévenir.
Les plans des sous terrains doivent se trouver facilement sur internet.
Il ne peut plus perdre de temps.
Sa poitrine bat trop fort.
Sur l'écran de son PC, il tape au hasard les premiers mots qui lui viennent pour lancer sa recherche et, en haut à droite, ce qu'il prend tout d'abord pour un pop up surgit par dessus les résultats du navigateur.
Une page de chat, comme on croise parfois sur certains sites peu recommandables, qu'il se dépêche de fermer sans même y porter attention.
Pourtant, à peine la petite croix sélectionnée, la page réapparait dans la seconde, comme une agression visuelle, et Katsuki grogne d'agacement en levant les yeux vers le message.
𝙾𝚗𝚎𝙱𝚛𝚊𝚒𝚗 - 𝙷𝚎𝚢
Frappant sa souris, il ferme une nouvelle fois le chat intempestif, avant de voir celui ci revenir encore, et encore à chacune de ses tentatives de le faire disparaitre.
𝙾𝚗𝚎𝙱𝚛𝚊𝚒𝚗 - 𝙷𝚎𝚢
𝙾𝚗𝚎𝙱𝚛𝚊𝚒𝚗 - :)
𝙾𝚗𝚎𝙱𝚛𝚊𝚒𝚗 - 𝙲𝚘𝚖𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚟𝚊𝚜 𝚝𝚞, 𝙶𝚛𝚘𝚞𝚗𝚍𝚉𝚎𝚛𝚘 ?
𝙾𝚗𝚎𝙱𝚛𝚊𝚒𝚗 - :)
𝙾𝚗𝚎𝙱𝚛𝚊𝚒𝚗 - :)
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Hello !
Comment allez vous avec ce temps merveilleux ? ( on fait comme s'il faisait beau, d'accord ? )
En voilà un chapitre qui marque enfin une entrée en matière 😉
J'espère qu'il vous a plu, c'est le plus important 🥰, et j'ai hâte de continuer la suite de tout ça.
Il y a peut-être un truc à décrypter dans ce chapitre 😛 mais je dis rien, j'adore vous voir faire des théorie dans les commentaires.
En tout cas, je vous embrasse en attendant le prochain chapitre 😘
Prenez soin de vous ❤
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