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Nᴏᴠᴇᴍʙᴇʀ

𝖫𝗂𝗆𝖺 𝖤𝖼𝗁𝗈
▓𝖢𝗁𝖺𝗋𝗅𝗂𝖾 𝖧𝗈𝗍𝖾𝗅 𝖠𝗅𝗉𝗁𝖺 𝖲𝗂𝖾𝗋𝗋𝖺
          𝖲𝗂𝖾𝗋𝗋𝖺 𝖤𝖼𝗁𝗈 𝖴𝗇𝗂𝖿𝗈𝗋𝗆 𝖱𝗈𝗆𝖾𝗈
𝖤𝖼𝗁𝗈 𝖳𝖺𝗇𝗀𝗈

 ▓ Sierra Alpha 
 ░ Papa Roméo Oscar India Echo 
 ▓ Sierra Uniform India Victor Echo  ˍ ˍ


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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Ɲσνємвєr


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Pourquoi. 

Pourquoi faut-il toujours que tout ce qui existe autour de lui finisse par le trahir ou le décevoir ? 
Sa vie entière sera t-elle ainsi vouée à l'échec et la tromperie, condamné à ne connaitre que ses propres déboires, et cet éternel sentiment d'impuissance au travers de chacun de ses espoirs ? 

Debout, une pulsation pénible résidant encore le long de ses poignets et de ses chevilles, Katsuki retomberait presque sur ses genoux s'il ne s'efforçait pas à tenir l'équilibre sur ses talons instables. 
Les bras bousculés de spasmes, le ventre soudain retourné, prêt à vomir et la poitrine en pleine combustion spontanée, il serre les dents pour contenir le feu qui remonte sa gorge, la brûlure atteignant son palais, sa langue, puis son visage entier. 
Le long de ses paupières, comme à flan de falaise, les larmes s'entassent brutalement les unes sur les autres, se préparant à déborder sur ses joues pour mieux les noyer de sel et de faiblesse. 

Un grondement, semblable au tonnerre, hurle entre ses tempes, vibre contre ses os et détruit sur son passage tous les remparts de sa propre fierté, ouvrant la voie à l'impuissance, et surtout à ses pleurs déchainés. 
Au bout de ses bras, ses mains s'agitent maladroitement, ses poings se ferment et se réouvrent comme ses phalanges tremblent, et ses paumes se couvrent de moiteur. 
De moiteur et de trahison. 
De douleur, aussi. 

Remontant son œsophage, la nausée qui ronge jusqu'à sa trachée le menace de recracher toute son insuffisance, en même temps que son cœur se tord, se plie, se balance et puis se brise. 
Ses muscles fondent sous sa peau, et il pleure encore, silencieusement mais toutes les larmes de son corps, qui glissent sans interruption pour atteindre la pointe de son menton avant de s'échouer à ses pieds. 
Ses yeux s'échauffent, ses paupières doivent commencer à gonfler à mesure que ses cils s'imbibent, il ne se souvient pas avoir déjà eu aussi mal de toute sa vie. 

_ I- .. zuku ? tressaute t-il entre les sanglots qui bloquent son souffle

 A la lisière d'une violente crise d'angoisse, sa vision se trouble, à l'instar de ses genoux qui se froissent, peinant de plus en plus à le maintenir debout sur ses jambes. 
Pourtant, même au bord de la perte de conscience, et même s'il se trouvait à l'aube de la mort, il ne peut que reconnaitre ce visage, cette expression, ce garçon désormais devenu un homme. 
Et il se tient là, juste là, de l'autre côté de la chaise en bois, face à lui et le menton légèrement relevé pour croiser entièrement son regard. 

Il y a des choses qui ne changent pas, même après plus d'une décennie, les iris d'Izuku transmettent toujours autant de paroles dans leur silence, rien qu'au travers des reflets qui parcourent l'éclat lumineux de ses pupilles. 
Dansant sous les néons, les spectres nuancés naviguent au centre de ses yeux, susurrent les émotions qui les transpercent, l'empreinte indélébile de sa bienveillance, calquée dans une pointe d'appréhension et un voile de belligérance*. 

_ Tu devrais peut-être t'asseoir, ça n'a pas l'air d'aller. souffle t-il d'ailleurs sans baisser la tête

_ T- Tais-toi. S'il te plait, tais-toi ! 

Il lui faut d'abord du temps pour digérer la situation, pour s'assurer qu'il n'est pas simplement en train de vivre un affreux cauchemar, encore sous l'emprise de l'anesthésiant. 
La respiration courte et saccadée, il essaie d'avaler une salive qu'il ne trouve pas dans sa bouche tartinée de sel, alors que le gout de l'iode couvre ses gencives et sa langue à chaque élan de larmes. 
Puis, dans l'espoir vain d'accélérer l'assèchement de ses yeux, il frotte durement ses deux mains contre son visage, presse ses doigts sur ses paupières closes avant de masser lourdement ses joues. 

Devant lui, Izuku ne bouge pas, statique et silencieux, semblant attendre son approbation pour relancer une quelconque parole. 
Le champ de vision encore instable, Katsuki s'évertue quand même à fixer son attention sur lui, scrutant cette silhouette qu'il a tant de fois imaginée mais qui ne correspond pas vraiment à la construction de son esprit. 
En dehors de la couleur de ses yeux, il ne se figurait pas ce visage, plus fin que dans ses souvenirs d'enfance, tracé sur une mâchoire légèrement arrondie et couvert de ses éternelles tâches de rousseur. 

Comme autrefois, elles stationnent sa peau sans discrétion, étalent des constellations sur ses joues et son nez, remontant pour quelques unes jusque sur son front, alors que le reste de la colonie s'enfuit vers son cou et ses épaules. 
En dessous d'un nez très légèrement retroussé, ses lèvres rosées, charnues et pulpeuses, dessinent une expression parfaitement sérieuse à leur propriétaire silencieux. 
A l'opposé de l'image qu'il se faisait d'un monstre de destruction, Izuku se définie dans des courbes relativement fines, avec des muscles à peine insinués en dessous de ses épaules, et des jambes plus élancées qu'athlétiques. 

Sous un t-shirt blanc, les lignes de son abdomen lui paraissent plutôt plates également, dépourvues d'une imposante musculature, le tout monté sur un bassin étroit. 
S'il a quand même grandi depuis son adolescence, Katsuki ne lui estime pas plus d'un mètre soixante quinze, et certainement un poids en deçà de soixante cinq kilos.
Enfin, pour conclure le tableau de ce garçon aux courbes discrètes mais précises, sa chevelure toujours aussi singulière suspend une horde de boucles à l'orée de ses tempes et de son front. 
Brunes, aux reflets de sapin là où la lumière des néons s'infiltre pudiquement, ses mèches se couchent en tourbillon sur son crâne, tombant sur sa nuque; alors qu'une petite pince noire maintien une poignée de cheveux en arrière pour dégager ses sourcils. 

_ Pourquoi ? finit-il par soupirer en séchant ses joues. Je comprends pas. 

_ Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? lui rétorque plus sèchement Izuku alors que son visage se durcit légèrement

_ Toi. Ce que tu fais, pourquoi toi tu fais ça alors que ... Je croyais que- Ta mère a dit que tu- 

Il s'emmêle irrémédiablement dans ses mots, dans les phrases qu'il ne parvient pas à construire, alors que son esprit brasse beaucoup trop de pensées en même temps. 
Sa voix s'étouffe à son propre contact, se brise sur le désarroi qui obstrue sa gorge, et ses jambes l'abandonnent finalement quand il se laisse retomber lentement à terre. 
S'asseyant sur le béton, fébrile et totalement égaré, le dos courbé en avant comme un enfant en souffrance, il plonge ses deux mains dans ses cheveux tout en fermant les yeux sous le poids de toute son incompréhension. 

_ Ma mère a dit que je vivais ailleurs, que je travaillais pour un laboratoire de biotechnologie ? Je parie qu'elle t'a dit que j'ai fait des grandes et belles études, que ma vie est merveilleuse et que tout va bien dans le meilleur des mondes. N'est-ce pas ? 

Puis, déplaçant enfin la chaise qui les sépare pour s'ouvrir la voie, Izuku s'approche précautionneusement jusqu'à venir s'assoir en face de lui, en tailleur et le dos parfaitement droit, le surplombant par sa posture. 

_ C'est vrai, je voulais faire ces études là. J'espérais trouver une place à mon existence quelque part dans ce monde qui ne veut pas de nous. Mais la vérité, c'est que partout sur cette planète, seuls les éléments utiles à la société ont le droit d'être pris en compte. Peu importe à quel point je réussissais les examens, et peu importe les connaissances que j'ai apprises par cœur pour accéder à une grande école, je reste un sans alter, fondamentalement inutile. C'est la raison pour laquelle je ne pouvais pas prétendre à plus qu'une éternelle liste d'attente, qui n'est en vérité qu'un prétexte pour ne pas dire qu'on ne veut pas de toi ici. Ma mère croit que j'ai réussi à entrer là bas, parce que c'est ce que je lui ai dit. Mais c'est à ce moment là que j'ai compris que je n'irais nul part si je ne traçais pas moi même un nouveau chemin. 

Entre les phrases de son monologue, le silence grésillant des machines et d'un groupe électrogène que Katsuki aperçoit du coin de l'oeil se charge de remplir l'espace. 
Izuku reprend son souffle, cherche ses mots pour se relancer, devant son ancien ami d'enfance qui n'ose même pas relever la tête, bien que parfaitement attentif à ses déclarations. 

_ Tu as vu tous ces gens dehors ? La plupart d'entre eux n'ont pas d'alter, et ceux qui en ont font partie de ceux qu'on appelle les alters vides. Des alters faibles ou sans intérêt qui ne servent pas à grand chose. Mais il y en a plein d'autres des gens comme ça, un peu partout dans le pays et sur les autres continents. Certains vivent indéfiniment chez leurs parents, parce que personne n'embauche les sans alter inutiles. Ou alors, tout ce qu'il leur reste, c'est le trafic, la prostitution et la drogue pour espérer ne pas crever dans la rue et réussir à payer un loyer. 

Les paupières sauvagement serrées, Katsuki revoit la bande de gamins sur le béton de la zone, et cette jeune femme aux traits déjà abîmés par la vie avant même sa majorité. 
Tous abandonnés à leur sort, invisibles aux yeux des adaptés de la société, ils se construisent des existences bancales sur des fondations tordues par le rejet. 
Sans doute meurent ils aussi, souvent, dans la misère qui compose leur quotidien. 

_ Nos vies sont facultatives ici comme ailleurs. Et tous les jours, des sans alter ou des inutiles meurent dans les salles d'attente des urgences. Parce qu'ils ne servent à rien, leur santé passe après tous vos petits bobos, quitte à les laisser crever comme des rats dans un couloir pour mieux soigner une égratignure sur la main de quelqu'un comme toi. En clair Katsuki, ça veut dire que si je me présente aux urgences avec une hémorragie interne, et toi avec une écorchure au genou, tu seras prioritaire. En fait, il en va de même pour tout le reste, quand les secours reçoivent un appel d'une personne enregistrée sans alter, la plupart du temps ils n'envoient personne. Parce qu'il ne faudrait pas gaspiller de l'argent pour quelqu'un qui ne sert à rien. Et le pire, c'est que ça n'a rien de secret, rien n'est mis en place pour camoufler tout ça, mais nous sommes tellement secondaires que vous ne vous en rendez pas compte quand même. 

Les yeux désormais secs, Katsuki balaie lentement ses doigts dans ses cheveux avant de laisser retomber ses bras le long de son buste, la bouche entrouverte et le regard perdu dans le vide. 
Plus horrifié que surpris, dégouté par son monde et blessé par les mots de Deku, sa mâchoire tremble quand il essaie de parler en vain, décidant après un moment de simplement rester silencieux. 

_ Alors, reprend Izuku après un instant, tu me demandais l'autre jour si mon combat valait la vie de ton ami. Moi je pense surtout que toutes nos vies sacrifiées valent ce combat. Et tu n'as pas idée de la haine que je ressens. Et puis, j'ai décidé de mettre de mon côté tout le mépris que vous nous portez, en me servant de mon statue pour être ignoré en toutes circonstances. Près des explosions, ou même en sortant de zones sensibles, il me suffisait de sortir ma carte d'identité pour montrer que je suis un sans alter, et immédiatement ils détournaient les yeux, un peu comme si je disparaissais instantanément. Parce que nous ne sommes rien. Rien du tout. 

La tête de Katsuki se met à tourner horriblement, un vertige attrape son visage pour le faire plonger en avant, alors qu'Izuku se permet de braquer ses paumes sur ses épaules pour l'obliger à rester droit face à lui. 
Forcé de regarder la vérité en face, il ne peut que se taire et ravaler son propre dégout, la poitrine lourde de nausée et le ventre douloureusement noué. 
Ses yeux redemandent à pleurer, mais sa mâchoire se serre pour retenir les larmes, accusant difficilement les horreurs qu'Izuku lui expose, de l'autre côté de la société. 

_ Les familles qui vivent dans la vieille zone industrielle n'ont même pas les moyens de s'occuper de leurs ainés, encore moins de les enterrer dignement quand la maladie finit par les rattraper. Régulièrement, la police vient récupérer les cadavres pour les déposer dans les écoles de médecine, et en faire des sujets d'entrainement et d'expérience. Finalement, c'est le seul moment de notre existence où on vous sert à quelque chose. Et personne n'a honte de ça.  

Il va vomir s'il continue. 
Plus immonde encore que la mort d'Hanta et les pleurs d'enfants longeant le centre commercial la nuit de sa destruction, la réalité putride qu'Izuku lui conte soulève la bile le long de son œsophage. 
Presque aussi fort que le sentiment de trahison, la désolation le secoue de l'intérieur, et il ne sait simplement plus comment agir et réagir. 
Si c'est au nom d'un millier de vies bafouées, peut-il encore en vouloir à Deku d'avoir volé celle de Sero, d'avoir brisé le cœur de Shoto, et de lui avoir menti plusieurs fois pour porter une si lourde mission sur ses épaules ? 

Son cœur tremble, il se heurte à ses côtes, et ses os lui font mal au moindre mouvement qu'il tente d'amorcer, la tête plus lourde que jamais, la poitrine ouverte en deux, et les pensées complètement noyées. 
Finalement, toujours fidèle à lui-même, Izuku endosse glorieusement le rôle du guerrier et se couvre de danger pour faire valoir les cris du monde, pour tenter d'ouvrir un avenir à tous ceux qui se cachent derrière le miroir. 
Ca coute ce que ça coute, mais Deku ne se formalise pas des risques, du moment qu'il se jure de ne pas abandonner. 

_ Alors maintenant, Katchan, je suis juste devant toi. Je ne sais pas franchement me battre, et je ne fais absolument pas le poids face à toi. Je te tends même mes poignets si c'est nécessaire, tu peux faire ce que tu veux, m'embarquer, me dénoncer, ou me faire la peau toi même ici. Ou bien tu peux partir et ne rien dire à personne, et venir en aide à ceux qui en ont besoin pourquoi pas. A toi de choisir de quel côté du plateau tu te places. 

Tremblant de tout son corps, Katsuki tente d'inspirer convenablement entre les sanglots résiduels qui agitent sa gorge, redressant en même temps sa nuque pour trouver la force de regarder Deku dans les yeux. 
Au travers de son regard, il ne distingue que si peu de colère et d'esprit de vengeance, alors que ses iris se remplissent surtout d'une lueur douce et même affective en se baladant sur les lignes de son visage. 

_ Pourquoi tu m'as pas dit .. que c'était toi ? murmure t-il en plongeant dans ses pupilles

_ Si j'avais commencé par là, m'aurais-tu écouté jusqu'au bout ? 

La profondeur de sa question soulève rapidement la lourdeur de la réponse qu'il ne prononcera pourtant pas, bien trop honteux d'admettre une vérité décidément aussi laide que le reste de ce monde. 

_ Je .. commence Katsuki avant de chercher l'oxygène autour de lui. Je t'ai parlé, au téléphone, je me suis .. confié à propos de toi même. Et .. et tu m'as rien dit. Alors que moi j'ai dit- j'ai dit- 

_ Je sais ce que tu as dit. Mais Katchan, si je t'avais avoué la vérité, à ce moment là ou même un peu après, tu sais autant que moi que tu aurais arrêté de m'écouter et d'essayer de me comprendre. J'étais même pas supposé te donner autant de pouvoir sur moi. 

Taisant ses mots pour essayer d'analyser l'ensemble de sa situation, Katsuki mord sauvagement dans sa lèvre inférieure jusqu'à y trouver la douleur, espérant ainsi ralentir le brouhaha de ses pensées pour mieux réfléchir. 
Repassant pour lui-même tous ces instants de confessions et l'insoupçonné jeu de séduction qu'il laissait grandir entre lui et OneBrain, son regard s'aventure un peu plus sur la posture d'Izuku juste devant lui. 
C'est vrai, il n'imaginait pas du tout cette anatomie pour compléter les vibrations de ce rire franc et sincère qui chantait à son oreille, tout comme il ne se dessinait pas la couleur légèrement hâlée de sa peau quand il songeait à l'embrasser en secret. 

Mais il n'en reste pas moins lui, celui qui a su cerner ses doutes et calmer ses craintes. 
Même différent de ses idées, son corps interpelle ses envies aussi intensément que s'il correspondait à son imagination. 
Encore plus qu'avant, il se perd dans les réactions qu'il envisage. 
Tout ce dont il demeure certain, c'est qu'il ne stoppera pas la mission du sourire, pas maintenant qu'il en connait le message, pas maintenant qu'il sent le contact de ses mains sur ses épaules, et la force de son regard sur son visage. 

_ Deku. ose t-il enfin. Où est-ce qu'on est ? 

_ En dessous de l'usine Misaki. L'accès au sous-sol a été condamné quand ils ont fermé, j'ai créé mon propre accès en passant par l'ancien local de stockage de la ferraille. Il n'y a personne d'autre que moi ici. 

_ Et les autres, là haut ..? Ils sont au courant ? 

Cherchant un peu ses mots en levant les yeux un instant, Izuku humecte ses lèvres avant de se lancer pudiquement dans quelques explications. 

_ Ils savent que je squatte quelque part sous les usines, mais je ne peux pas me permettre de leur dire ce que j'y fais. Pas que je ne leur fasse pas confiance bien sûr, mais les informations se déplacent vite. Et puis, j'ai un groupe électrogène. Pas eux. S'ils découvrent que j'ai de l'électricité et que je garde tout pour moi tout seul, je vais avoir des ennuis.  Officiellement, je suis juste le type plus discret que les autres qui se terre dans son trou. Ils me voient de temps en temps, c'est tout. J'essaie de ne pas trop attirer l'attention. 

_ Ca mène à quoi tout ça ? Tu vas faire quoi après ? Tu pourras pas retourner le monde à toi tout seul Deku. 

_ J'en ai pas terminé tu sais, lui assure Izuku en déplaçant enfin ses mains pour les faire remonter sur les lignes de sa mâchoire. Pour le moment, je n'en suis qu'à la première phase, il me fallait fragiliser le système avant d'interpeller la foule. Ca parait peu de se dire que les sans alter représentent seulement quinze pourcent de la population, mais à l'échelle du pays ça représente presque vingt millions de personnes. Image Katchan, vingt millions de sans alter qui se soulèvent tous en même temps dans les rues le moment venu, déterminés à tout renverser, et prêts à tout pour se faire entendre. 

Le souffle corrompu, la gorge toujours brûlante et la bouche définitivement sèche, Katsuki tente d'imaginer la folie dans le pays tout entier, quand le sourire transmettra son message à tous ses semblables, et qu'une horde d'opprimés saccagera les rues au nom de la vengeance. 
Peut-être armés, prêts à faire bruler de voitures et assassiner des représentants de la société pour faire gonfler leurs voix, tous guidés par le courage d'un seul homme dans un sous sol, comme une sorte de modèle de révolution inébranlable. 
Bientôt, plus personne ne sera épargné. 

_ Tu vas tout détruire ..

_ Il faut d'abord abolir ce qui existe avant de pouvoir reconstruire. Qui nous écoutera si on ne déclare pas la guerre ? 

De part et d'autres de la pointe de son menton, les mains d'Izuku se pressent doucement contre sa peau, pendant que la pulpe de ses pouces caressent ses pommettes, faisant disparaitre les dernières traces de larmes sur ses joues. 
La douceur du contact, pourtant brûlant, fait surgir un interminable frisson dans la nuque de Katsuki, puis un fourmillement envahit sa colonne vertébrale, et comprime encore ses côtes dans un ultime élan de confusion

Qu'est-il supposé faire maintenant, perdu entre ses vieilles convictions, la douleur qui déchire son cœur, et les sentiments qui noient sa poitrine, sous la tendresse de ses paumes contre sa peau. 

_ Est-ce que tu accepterais de ne rien dire et de me laisser aller au bout de mon combat ? susurre finalement Izuku en se penchant en avant jusqu'à coller son front contre le sien.  

_ Je sais plus c'que j'dois faire Deku. Je sais pas, je sais plus. Je peux pas juste faire comme si- 

Silencieux, Izuku ferme les yeux en inspirant lentement, avant de soupirer plus bruyamment, le front plissé d'une pointe de regrets et d'inquiétude, alors que Katsuki rassemble les restes écorchés de ses esprits, tentant de prendre une décision bien trop importante pour sans état actuel. 
Puis, réunissant toute la force dont il dispose encore, il encercle à son tour son visage fin entre ses mains, plante sérieusement son regard au fond du sien, pour simplement faire glisser le bout de ses doigts dans ses boucles. 

_ Je sais pas, répète t-il au bord de l'épuisement, mais reste avec moi.  

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* belligérance : état d'une personne qui prend part à une guerre.  

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Hey ! 

J'ai adoré écrire ce chapitre ! Il comprend beaucoup de dialogues, et un bon paquet d'informations, mais j'en suis plutôt fière pour être honnête. 
Ils vont encore parler bien sûr, et beaucoup de choses restent encore à venir, on est mine de rien encore loin de la fin de cette histoire. 

Je sais que certain.e.s d'entre vous imaginez un Deku à l'apparence badass, musclé et bâti comme une armoire, mais j'ai essayé d'être à la fois logique dans son anatomie, et également de briser les stéréotype de "guerre". En plus de mettre face à face la puissance physique de Katsuki, pourtant bien démunie face au frêle Izuku, qui maintient la situation par la stratégie plutôt que par la force. 
Je ne l'imaginais pas gaulé comme un athlète alors qu'il ne sort presque jamais de son trou qui plus est.

Ensuite, avant qu'on me dise "oui mais Marine les sans alter dans le manga c'est 20% de la population, pas 15", j'ai aussi décidé de suivre la logique de ma propre histoire. En partant du principe que les personnages de SH ont en moyenne 10 ans de plus que ceux du manga, l'époque est différente, et le fait que les sans alter crèvent comme des torchons oubliés diminue forcément leur nombre dans la population. 
Voilà pour les petites explications qui vont bien 😌

J'espère encore une fois que ça vous a plu, 
Je vous embrasse en attendant la suite 😘

Prenez soin de vous ❤

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