Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Mɪᴋᴇ

⇢ ..Δ Δ Δ Γ I I I I..

↳ - ♤⁴₋₋∗∗

↳ ░░░░░░░░░░░ éɴdeιхι -- Mιкe

┄┄┄┄┄┄┄┄┄┄┄┄

Sur l'avenue du marché, près du centre commercial de Musutafu, le silence presque complet impose son atmosphère lourde et inquiétante sur les quelques âmes qui trainent ici par obligation. 
Ici, les appartements relativement guindés, qui représentaient il y a encore peu de temps les classes aisées de la population, ne ressemblent plus qu'à des bâtiments fantômes, abandonnés par leurs occupants, et livrés à la destruction ambiante. 
Sur les façades, deux ou trois vitres brisées par la violence du chaos.
Les portes principales des immeubles encore grandes ouvertes, elles, témoignent du départ en urgence de tous les habitants. 

Aussi, le sol se couvre ici et là d'affaires perdues en chemin dans la fuite, un doudou d'enfant, une casquette, parfois même un téléphone, certainement tombé d'une poche lors de la course contre la montre et la guerre. 
Le verre des fenêtre s'étend également sur le goudron, et l'apparition discrète de quelques tâches de sang font preuve que certains s'y sont blessés, peut-être en marchant dessus, ou bien en se tenant trop près de l'explosion au moment du bris. 
Au loin, l'odeur de la poudre à canon masque les parfums de l'été, et les effluves qui s'aventurent jusqu'ici leur serrent la poitrine d'une horrible sensation d'effroi et d'échec. 

Sous ses pas, Denki entend le craquement des éclats de verre, et le moindre petit gravier passant sous sa semelle résonne dans ce vide comme lorsqu'on visite une cave offerte aux esprits. 
Pour la troisième fois de suite, il tourne en rond le long de cette avenue, s'assurant jusqu'au bout que plus personne ne traine ici, tout le monde devant être conduit en sécurité au plus vite. 
Et il le sait, certains habitants se refuseront à quitter leur domicile bien aimé, quitte à se mettre en danger, quitte à se cacher dans un coin pour échapper également à la surveillance des héros. 
Alors, avec sa petite équipe, il s'est détaché du combat, obéissant au roulement instauré par la DGSN pour limiter l'épuisement général, afin de se rendre ici, à l'affut de vies cachées qu'ils peuvent encore sauver.  

Derrière lui, Tetsu marche en silence. 
Depuis le décès d'Hanta, alors qu'il fût le premier témoin de son corps carbonisé dans l'explosion des souterrains, il se montre bien plus discret, moins souriant aussi, un peu renfermé même. 
Du reste, Denki ne saurait imaginer dans quel état il se trouverait s'il devait assister d'aussi près à la mort d'un de ses camarades, sans pouvoir agir, sans pouvoir l'empêcher de souffrir, de disparaitre. 
Il suppose que, au même titre que son collègue, il deviendrait l'ombre de lui même, certainement hanté de cauchemars et de traumatismes.
De culpabilité, aussi. 

Leurs oreillettes fonctionnent encore, transmettant tout un tas d'informations qu'ils ne suivent qu'à moitié, le regard perdu sur le décor ravagé de l'avenue désertée, conscients que la ville entière, puis le pays, ressemble également à ca. 
A quel moment ont ils échoué à ce point ? 

Il lui semble que, hier encore, il débauchait de sa patrouille en suppliant d'aller boire un verre. 
A ses côtés, Katsuki râlait ouvertement, et Eijiro souriait de gêne en lui promettant de l'accompagner au café le lendemain. 
Tous les trois la plupart du temps, même s'ils se chamaillaient plus souvent qu'ils ne rigolaient, ils formaient cette équipe qu'il appréciait malgré tout, les journées ne se faisaient jamais plus longue que nécessaire. 
Pour cause, impossible de s'ennuyer dans un trio pareil, même Katsuki arrivait de temps en temps à étirer le bord de ses lèvres d'un vague rictus amusé. 

Et tout est allé si vite. 
Dans les locaux de l'agence centrale, après l'explosion des souterrains, il n'a pas défendu son acolyte qui se faisait descendre, puis mettre à pied par la hiérarchie. 
Il n'a rien dit, intimidé par leur supérieur, convaincu que sa parole ne le mènerait qu'à plus d'ennui, et il l'avoue, il pensait que sa carrière valait plus qu'une amitié, il ne pouvait pas la risquer pour se dresser aux côté de Katsuki. 
Finalement, il sait aujourd'hui qu'il n'y avait rien à défendre, et que GroundZero, en dépit du soutien d'Uravity, s'est tourné vers un autre parti, il se bat désormais contre son clan. 

Il l'a vu à la télé, et l'a entendu dans ses oreillettes et les transmissions d'urgence. 
Katsuki Bakugo, traitre et déserteur, agit aux côtés du sourire, celui là même qui a tué Hanta, brisé des corps et des carrières, des existences. 
Kyoka. Shoto. D'autres encore. 
Depuis quand faisait il partie d'un monde qu'il détestait si fort, au point de se retourner ainsi contre lui, et depuis combien de temps jouait il un double jeu, au milieu d'eux, tout en se sachant dans le camps d'un autre ? 

Depuis l'annonce du sourire, qu'il a consciencieusement écouté, Denki se pose énormément de questions, sur les raisons de tout ça, parce que ça ne peut pas être une simple malchance. 
Katsuki ne tournerait pas le dos à ceux qui lui sont cher juste par égoïsme, et aucune révolte ne nait jamais d'un hasard. 
Au fond de lui, d'importantes remises en questions mitraillent sa poitrine. 

_ Kaminari. le stoppe une voix un peu plus en arrière. Attendez. 

Légèrement en retrait, Shoji étend une oreille artificielle grâce à son alter.
Semblable à une antenne, le pavillon se déplace légèrement autour de lui, semblant analyser toute sorte de bruissements plus ou moins interprétables. 
A sa droite, Tokoyami lui propose d'envoyer Dark Shadow en reconnaissance, cette ombre tangible reliée à son corps, et qui lui offre des capacités habituellement réservées aux oiseaux et aux fantômes. 

_ Non pas la peine, c'est à l'intérieur de ce bâtiment j'en suis sûr. informe Shoji en pointant une bâtisse du doigt. J'entend quelqu'un, au moins deux personnes. Peut-être trois. 

_ Guide moi. intervient alors Tetsu en se rapprochant de lui. Je m'en occupe avec toi. Fumikage et Kaminari vont pouvoir continuer la ronde en attendant. 

Un peu pantois, sans avoir eu le temps de se prononcer, Denki les regarde s'éloigner ensemble vers la façade suspectée de dissimuler encore des habitants, la bouche entrouverte et les épaules basses. 

_ Hum, bégaie t-il un peu. Appelez nous si vous avez besoin de renfort. 

_ T'inquiète. lui répond Tetsu sans se retourner. 

Puis, le calme reprend déjà ses droits dans l'avenue. 
Désormais seul avec son ancien camarade de classe à l'alter ténébreux, il hésite une seconde avant de reprendre le cours de sa patrouille, comme figé sur place par un élan de peur et de désarroi. 
Il lève la tête, promène son regard sur son environnement, puis soupire d'impuissance avant d'aller finalement s'appuyer contre un mur au hasard, laissant temporairement de côté ses rondes. 

Sans expression, comme toujours sur son visage modifié par son alter, Tokoyami le suit néanmoins, prenant place à ses côtés, le bec tourné vers le ciel et le bassin pressé contre le béton de la façade. 
Il a toujours été de ces gens qui ne s'expriment que rarement, avec, dans la voix, ce calme olympien que Denki lui envie parfois, comme s'il pouvait appréhender n'importe quelle situation avec sagesse et sérénité. 
Fumikage vit dans l'ombre, même celle des émotions.

_ Je .. commence Denki, une confession au bord des lèvres. Je ne comprends pas comment on a pu laisser tout ça se produire. 

_ Il y a un paquet de choses qu'on ne pourra jamais vraiment comprendre. Je ne crois pas que ce soit toujours nécessaire d'ailleurs. Je pense que l'essentiel, c'est de savoir où sont nos valeurs et nos objectifs. Si on s'arrête sur tout ce qu'on ne maitrise pas, il devient difficile de garder le cap. 

_ Toi .. tu sais où sont tes valeurs ? interroge Kaminari, un soupçon de détresse dans la voix. 

_ Mon objectif est le même que lorsque nous étions encore étudiants. Sauver des vies, et m'investir dans la sécurité de mon pays. 

Silencieux, Denki fronce les sourcils, le cerveau en plein travail, décortiquant et répétant les mots de son collègue pour y trouver un sens qu'il n'est plus sûr d'interpréter correctement. 
Une mèche blonde de ses cheveux passe sur son front quand une toute petite brise aussi chaude que la saison lui frotte le visage, chatouillant sa tempe jusqu'à le sortir de ses songes, et le soupir que relâche sa poitrine en suivant lui permet d'ouvrir à nouveau la bouche. 

_ Imagine que .. tu aies passé ta vie à élever un lion. Tu l'as enfermé dans une cave pour le cacher, mais tu l'as quand même nourri, fait grandir, et tu l'as battu pour lui apprendre à être agressif, jusqu'à en faire une machine à tuer. Tu as créé cette bête, c'est ta création et ta responsabilité. Et puis un jour, il s'échappe. Et il est agressif, exactement comme tu le lui as enseigné. A cause de toi, il est devenu dangereux et plein de haine, et il attaque ta famille. Même si tu défends ta femme et tes enfants contre le lion, est-ce que tu peux vraiment te considérer comme un sauveur ou un héros ? Alors que c'est toi, qui a mis ce lion dans ta maison, et c'est toi qui l'a mené à devenir un animal traumatisé et enragé. Tu as généré un danger pour ta famille, tu l'as nourri sans tenir compte ni ce qu'il pouvait subir, ni ce qu'il pourrait représenter pour tes proches. Est-ce que tu peux vraiment dire que le lion est le méchant, et toi le gentil ? Pourtant, tout le monde va vouloir abattre le lion, mais je ne suis pas sûr qu'on poursuive le bon responsable. 

Sortie de nul part, sa plaidoirie en faveur d'un lion laisse Tokoyami complètement coi, les paupières clignotantes et le regard déboussolé. 
Pour la première fois, il semble qu'il aborde une vision nouvelle de ce qui l'entoure, conscient de la métaphore du lion et du propriétaire. 
Depuis des générations, la société, sa société, à laquelle il participe, enferme et bat un lion dans une cave, elle le nourrit de haine et d'injustice, juste un étage en dessous du monde, elle façonne une bête en cage. 
Et dans cette circonstance là, le lion ne peut être que la victime, c'est lui qui subit la violence de son geôlier. 
A sa place, n'importe qui chercherait à s'échapper et à se venger, pour sa vie volée. 

Qui peut le blâmer désormais .. sans prendre en considération les cicatrices sur son corps battu, son ventre creux parce que la haine ne forge rien de plus que de la douleur, et son regard blessé, avide d'une justice qu'il ne sait pas comment obtenir. 

_ J'ai longuement écouté le message de ce Izuku. reprend Denki après une poignée de secondes. La première fois, j'ai vrillé de colère contre lui. Et j'étais tellement assourdi de rage que je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment écouté ce qu'il disait. Alors je l'ai écouté une deuxième fois, et même une troisième pour être sûr de tout entendre. Et j'ai compris ce qu'il disait. C'est un lion battu, et après s'être attaqué à ses bourreaux, il veut libérer les autres lions. Pas pour terrasser les humains et ne laisser que des lions, non. Pour qu'on les écoute, et qu'on les accepte. Simplement .. il ne connait que la violence pour s'exprimer, parce que c'est tout ce que la société lui a appris, l'indifférence, la souffrance, et la violence. Il agit tel qu'on le lui a inculqué. Nous. All Might, toi, moi. 

Pensifs tous les deux, ils restent là en silence un petit moment, pesant les mots de Denki dans sa soudaine philosophie que Tokoyami ne lui connaissait pas. 
La situation qu'ils traversent actuellement résulterait alors de leurs propres responsabilités, de la construction bancale de leur fonctionnement, et le coupable se cacherait il en fait derrière un bouclier de fausse innocence. 
Les actes de l'armée de sans alter sont répréhensibles, oui, mais avaient ils vraiment d'autres choix ? 
S'ils ne voulaient pas retourner dans leur cage plus vite encore qu'ils n'en sont sorti, pouvaient ils réellement se permettre de donner la patte ? 
Et qu'auraient-ils fait, sinon aller se faire enfermer ailleurs, s'ils ne se battaient pas maintenant pour leur existence. 

Pourtant ... 

_ Bakugo n'était pas un lion. précise Tokoyami dans une question dissimulée. 

_ Katsuki est .. différent. Il l'a toujours été. Il ne disait presque jamais rien, mais je l'ai suffisamment côtoyé pour savoir que, face à un de ces lions, il serait le premier à comprendre son désir de revanche, à le comprendre vraiment. Parce qu'il a besoin d'un sens à tout, lui. Tu dis qu'il n'est pas toujours nécessaire de comprendre pour suivre sa route. Mais Katsuki ne pense pas comme ça. Il a besoin de comprendre pour savoir s'il marche sur la bonne route. Et je pense qu'il a dévié de chemin en toute connaissance de cause. 

_ Alors que se passe t-il, pour lui, si on abat le lion ? 

Sans répondre, Denki soupire pour ravaler ses mots. 
Si on abat le lion .. 

Soudain, un grésillement dans l'oreillette leur indique que quelqu'un cherche à transmettre un message sur leur onde et, plissant le front pour se concentrer, Denki tourne les yeux dans le vide en attendant de recevoir les informations. 
Encore bousculé par la conversation qu'il menait, ses mains tremblent légèrement d'incertitude, et son cœur qui change de sens dans sa poitrine l'oblige à plaquer son avant bras contre ses côtes pour soulager la douleur. 

«Vous êtes sur l'avenue du marché ?»

Il reconnait la voix de Tsuyu, qui pour l'occasion s'est vu rapatriée sur la terre ferme pour venir en renfort. 

«Oui. Shoji et Tetsu sont dans un bâtiment, ils ont repéré une présence. Qu'est-ce qu'il se passe ?»

«Eijiro est avec vous ? »

C'est comme une intuition, un présentiment orageux qui traverse son ventre. 

«Non, pourquoi ? »

«Il a disparu. Il était en équipe de sauvetage, et il s'est volatilisé d'un coup. On l'a cherché partout.»

Denki ferme les yeux, le noir sous ses paupières se mêle instantanément à une marée de petites vagues colorées d'angoisse. 
Il aurait pu y songer. 

«Je ne vois pas où il peut être. Désolé.» ment il à sa collègue avant que la communication ne se coupe. 

Puis, perdu dans un épais brouillard intérieur, il se laisse glisser contre le mur derrière lui, s'asseyant sur le trottoir en croisant les jambes, le crâne contre la façade et les yeux ouverts sur le ciel bleu. 
Trop bleu pour ce qu'il couve. 

Sans avoir décroché un mot depuis le début de la transmission, Fumikage se décolle, lui, de son appui. 
Les bras le long du corps et la tête baissée vers le sol, il soupire en se remettant en marche, cherchant visiblement à apaiser l'ouragan qui le secoue, priant pour que ses pensées se détournent. 

_ Je présume que Kirishima court après Bakugo. dit il néanmoins en s'éloignant. 

_ Il ne comprendra pas ... 

Il sait qu'Eijiro ne saura pas comprendre le combat d'Izuku Midoriya, ni la décision de Katsuki de rester près de lui. 
Parce que, peu importe les arguments, ses sentiments l'aveuglent, il ne verra que son besoin de retrouver son ami, et quand celui ci choisira l'autre camps, alors il ne s'en remettra jamais. 
Il lui sera impossible de comprendre le combat du lion, aussi longtemps que son cœur restera incapable de voir au delà de sa propre souffrance. 

Puis, posant ses mains par terre, hésitant encore à se relever, il entrouvre les lèvres quand ses paumes crépitent d'une onde qu'il reconnait. 
Son regard dévie vers sa droite, son souffle ralentit, il devrait se remettre debout. 

_ Eh, Fumikage. Ca commence à faire un moment qu'ils sont partis. J'sais pas ce qu'ils foutent mais ils trainent. Tu veux pas y aller voir ? Je reste ici pour surveiller. 

_ Tu fais ta garde assit par terre ? se moque doucement son collègue en prenant la direction du bâtiment. 

Faussement, Denki lui sourit en levant les yeux au ciel, faisant mine de se redresser le temps d'échapper à son champs de vision. 
Mais quand son collègue disparait derrière la porte de l'immeuble, partant à la recherche des deux autres pour leur venir en renfort, il se laisse à nouveau s'aplatir sur le sol, un soupir dans la gorge et le feu dans le ventre. 
Un nœud le tord tout entier, le crépitement s'intensifie. 

Denki n'est pas un lion. 
Mais il n'a jamais voulu être un bourreau non plus. 
Pourtant, il a choisi son camps sans faire exprès, il s'est placé du côté des geôliers, et s'il n'a pas battu l'animal, il l'a regardé se faire enchainer sans rien dire. 
La mort d'Hanta et les séquelles de Kyoka l'empêchent de fermer les yeux sur la revanche des sans alter, ses amis finalement, comptent plus que tout. 
Mais en même temps, sa responsabilité lui interdit de se dresser aux côtés de la société, il refuse de frapper encore une bête déjà trop longtemps violentée. 

Alors, il va juste rester là. 
Le crépitement grandit encore, il pourra bientôt le sentir effleurer son épaule. 
Il n'a jamais su expliquer cette sensation avec des mots, même quand ses amis l'interrogeaient. 
C'est comme une sorte d'écoulement, un peu comme de l'eau, mais sous forme d'électricité, ça vibre un peu en passant sous sa peau, ça ne fait pas de bruit, pourtant il perçoit l'onde qui se déplace. 
Elle relie son corps à son environnement, elle a la capacité de se déplacer à travers la matière, c'est comme ça qu'elle vient jusqu'à lui, elle se transmet d'elle même, à l'image d'un code morse. 

Dès qu'il la discerne quelque part, elle s'infiltre dans ses doigts, et plus il s'en rapproche, plus elle se fraie un chemin au creux de ses os. 
Quand elle pince ses côtes et fait déborder son ventre d'étincelles, il sait qu'elle se tient tout près. 
C'est comme ça qu'il détecte l'énergie des câbles, des générateurs, et des détonateurs .. 

Celui ci avance vite, suffisamment vite pour qu'il le devine à bord d'un véhicule, en patrouille à travers les rues, et probablement à la recherche d'ennemis. 
S'il en juge à l'intensité de l'écoulement dans ses veines, il propulsera assez d'énergie pour détruire un petit rayon, suffisant pour disloquer un corps ou une petite pièce de l'intérieur, mais pas assez pour briser un mur de briques. 
A l'intérieur de l'immeuble, Tokoyami, Shoji et Tetsu ne risquent rien. 
Tant mieux. 

Puis, il la voit. 
La petite voiture, cabossée par le conflit mais toujours en parfait état de fonctionnement, se présente à l'entrée de l'avenue, et s'avance entre les bâtiments, rejoignant Denki assit sur le trottoir, qui se contente de la regarder arriver. 
A l'intérieur, il distingue progressivement la silhouette d'un jeune homme, les mains sur le volant, le visage tourné vers le héros. 
A travers les vitres fermées, ils ne communiquent rien, mais le conducteur s'arrête à sa hauteur, et d'aussi près, Denki peut interpréter pleinement le signal électrique. 
Un kamikaze, avec un détonateur branché au frein à main. 

Dès qu'il tirera sur la manette permettant d'immobiliser totalement le véhicule, celui ci libérera son explosion. 
Dans l'habitacle, l'autre parait hésiter un petit instant, une main toujours collée au volant, l'autre hors de son champs de vision, certainement déjà posée sur le frein à main, cherchant le courage de le relever complètement d'un coup net. 
Une seconde, deux, trois puis une dizaine passent, sans qu'ils n'échangent un regard. 
Denki ne bougera pas. 
Ce combat ne peut plus être le sien, il n'en veut plus, et même s'il y survivait, quelque en soit la conclusion, la culpabilité l'empêcherait de supporter sa propre existence. 

Enfin, il ferme les yeux, repasse une dernière fois les images qu'il ne veut pas oublier. 
Le sourire d'Eijiro, la force virevoltante de Mina même dans les sombres moments, ses années à Yuei et les nuits blanches, qu'il passait clandestinement à ricaner dans son oreiller avec Hanta. 
Le rictus amusé de Katsuki, la fierté dans les yeux du professeur Aizawa lors de leur remise de diplôme, les étreintes de sa mère quand venait le temps de lui dire bonne nuit. 
La chaleur du soleil sur son crâne, les jambes dans le sable doux et brûlant à la fois, ses cheveux mouillés par la mer, le cœur illuminé par ses vacances à la plage.
Le parfum du printemps sur les par terre de fleurs, ses pieds glacés dans la neige en plein hiver. 

Le goût sucré d'une pomme, les battements dans sa poitrine quand il se sentait à sa place auprès des siens, le bruit apaisant du petit ruisseau au bord duquel il marchait l'automne. 
La joie de l'innocence, l'enfance, le premier baiser, la petite piqure de l'alcool dans sa gorge.
Le bonheur de croiser, au hasard, des amis près d'un café, et y passer finalement la soirée. 

Enfin, le dernier chuchotement se disperse, au travers du craquement du frein à main, puis le souffle de l'explosion. 
La chaleur le brutalise une seule seconde, le temps de le transpercer, puis il ne sent déjà plus rien, ni la douleur des os qui se brisent et se séparent, ni celle de la peau qui se décolle, pas plus que celle de sa nuque qui se tord, propulsée en arrière à en détacher une vertèbre. 
L'air s'arrête de circuler, la fumée ne l'étouffe pas, il ne la respire plus. 
Tout comme il ne verra pas l'arrivée en trombe du reste de son équipe. 

La culpabilité ne le rongera pas. 

___________

Hum .. coucou ? (je viens en paix 🏳) 

Je sais, ce chapitre est triste et pas forcément attendu, mais ça n'empêche que j'ai mis beaucoup de cœur dedans.
Il permet de voir, d'un point de vu plus neutre, les deux parties, mais aussi de montrer les conséquences au delà des personnes directement concernées. 

Alors j'espère qu'il vous a plu malgré tout. 

Je vous embrasse 😘

Prenez soin de vous ❤ 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro