Lɪᴍᴀ
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↳ ░░░░░░░░░░░ éɴdeιхι -- Lιмα
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_ Aah, j'ai besoin d'un verre ! On va prendre un verre ?
En sortant du bureau du patron après leur rapport journalier, le trio de patrouille traverse le couloir de l'agence pour se tirer de là et conclure enfin cette longue journée.
La fatigue sur les épaules comme l'agacement scotché au visage, Katsuki soupire simplement de lassitude pendant qu'Eijiro tente de raisonner son meilleur ami beaucoup trop enjoué pour une fin de semaine.
_ Denki, commence t-il en lui effleurant l'épaule, une prochaine fois tu veux ? Je suis lessivé.
A plus de vingt deux heures un vendredi, la plupart des bureaux sont déjà fermés, leurs collègues déjà rentrés chez eux, et les stagiaires à bout de souffle profitent de leurs week-end en espérant que lundi n'arrivera pas trop vite.
Au sein de l'agence du trop réputé All Might, des dizaines de héros de toutes les trempes fourmillent à plein régime du matin jusqu'au soir, assurant la notoriété du cabinet numéro un en terme de sécurité locale.
Toutefois, les jours de repos n'en sont que plus précieux, alors qu'ils croulent toutes et tous sous des montagnes d'interventions et de dossiers pour garder le rythme comme il se doit.
_ Eh ! se défend l'excité aux cheveux blonds en retirant ses lunettes de sécurité. Vous êtes tous les deux en repos demain, vous pourriez faire ça pour moi quand même.
_ La journée a été longue Denki .. tente de renchérir Eijiro en nouant un élastique dans ses mèches rouges fraichement recolorées
Réalisant un chignon plutôt aléatoire sur le sommet de son crâne, et soupirant de satisfaction en libérant enfin sa nuque transpirante, il s'excuse auprès de son ami déçu en desserrant quelques équipement de son costume pour se mettre un peu plus à son aise.
Eijiro a beau aimer son métier de toute son âme, des journées de patrouilles comme celle ci, il s'en passerait volontiers, alors que tous les petits délinquants de Musutafu semblent s'être passé le mot pour leur tomber dessus à la chaine tout du long.
En soi, aucune intervention n'a représenté un véritable danger, mais courir partout pendant des heures pour faire la morale à la racaille des bacs à sable le fatigue finalement encore plus qu'un imposant combat contre un adversaire entraîné.
Du reste, il devine à sa droite le début de crise de nerf de Katsuki, qui déteste plus que tout passer son temps à galoper des imbéciles sans rien faire de constructif, et le rictus de son visage suffit à transmettre le message : il vaut mieux pour tout le monde de ne pas l'emmerder ce soir.
Eijiro le connait par cœur, si bien qu'il en est devenu capable de deviner ses pensées rien qu'en jetant un coup d'oeil à ses mimiques, et c'est sans doute pour ça que leur amitié dure depuis leur première année à Yuei.
Aborder Katsuki s'apparente toujours à une gymnastique bien particulière, alors que chaque parole de travers se voit susceptible de provoquer sa colère, mais Kirishima a rapidement appris à composer avec lui en s'adaptant autant que possible.
Avec le temps, près de dix ans après leur rencontre, il s'est entrainé à se taire quand il le fallait, et à trouver les mots justes dans les moments adéquats.
_ Juste un minuscule verre ! Un shooter ! Une goutte ! Alleeer, s'il vous plait. Cette journée m'a soulé, j'ai envie de faire un truc sympa.
_ Pour le moment c'est toi qui m'soule. crache enfin Katsuki, décrochant un mot pour la première fois.
Sa voix plus grave que les deux autres brise l'ambiance des lieux, grondant dans l'air comme une menace évidente, et Denki se fige enfin en crispant ses épaules.
Comme souvent, le ton sec et franc du Bakugo met tout le monde au pas, et un silence absolument gênant vient prendre la place des piaillements du blond tout à coup muet.
Balançant son unique mèche brune en passant une main nerveuse dans ses cheveux, il détourne le regard vers la peinture qui recouvre les murs du couloir, se soustrayant à la situation comme pour se faire oublier.
Il suppose qu'il devrait s'y habituer, mais se faire remettre à sa place par Katsuki reste toujours aussi désagréable, surtout quand ce dernier conclut sa tirade en accélérant la cadence pour les dépasser, atteignant en premier les escaliers menant aux vestiaires du sous sol.
_ Pourquoi t'insistes alors que tu sais très bien qu'il va s'énerver ? soupire Eijiro en secouant la tête, suivant du regard son homologue explosif.
_ Raah, ça va. Arrête de le défendre tout le temps. Il est désagréable c'est tout.
Boudeur, Denki croise ses bras sous sa poitrine en levant le nez vers le haut plafond de l'agence, avançant sans regarder où il met les pieds sur une petite dizaine de mètres.
Il est vrai que, depuis les bancs du lycée, quelques tensions se sont installées au fil des années dans le fameux trio, quand bien même ils continuent d'être régulièrement placés ensemble lors des journées de patrouilles.
Sous les yeux de la presse et de la population dans les rues, ils s'efforcent de ne rien en montrer, et Denki s'essaie toujours à de nouveaux rapprochements, systématiquement vains.
Katsuki semble ne jamais s'intéresser aux mêmes choses que lui et, dans toutes les situations et peu importe le contexte, Kirishima prend toujours la défense de GroundZero.
_ Il est juste fatigué. le défend-il une fois de plus, corroborant involontairement les dires de son ami.
Ceci dit, il ne lui connait pas non plus de jours meilleurs, et l'excuse de la fatigue devient finalement quotidienne, alors que Katsuki semble ne jamais véritablement apprécier l'environnement dans lequel il se trouve.
Il en a toujours été un peu ainsi, d'une certaine façon.
Déjà au lycée, il faisait souvent bande à part et rembarrait tout ce qui pouvait entraver son passage de quelque manière que ce soit.
Pourtant, il se devinait quand même une affection discrète dans quelques unes de ses intentions, comme dans sa manie de toujours vouloir agir seul pour n'impliquer aucun de ses compagnons dans les situations potentiellement dangereuses.
Mais les années ont terni cet aspect de sa personnalité, et son éloignement vis à vis des autres s'est transformé en rejet plus qu'en attention dissimulée.
Enfin, dévalant les marches qui mènent à la sainte délivrance de la débauche, Eijiro balaie l'air contre une de ses mains pour chasser cette conversation, soucieux de ne pas se fâcher avec Denki malgré les tensions entre ce dernier et Katsuki.
Elément neutre et toujours bienveillant du trio, il ne tient vraiment pas à faire partie du conflit de quelque manière que ce soit.
_ Je viendrai boire un verre avec toi demain, promis. Mais ce soir je suis vanné.
Dans les allées de casiers alignés des vestiaires, GroundZero ignore volontairement la conversation qui se poursuit un peu plus loin, commençant tout juste à défaire les bracelets grenadiers qui pèsent sur ses bras en tirant sur les attaches solides.
Il ne saura jamais décrire l'immensité du plaisir qu'il éprouve à chaque fois qu'il se débarrasse de cet équipement atrocement lourd, certes nécessaire au bon fonctionnement de son alter, mais atrocement gênant au quotidien.
S'il le trouvait immensément cool à l'époque du lycée, les interventions et le monde du travail lui ont appris à prendre conscience de l'importance ergonomique d'un costume, et celui ci tire tellement sur ses bras qu'il en vient parfois à regretter ses explosions.
La ferraille tinte doucement quand il déclipse le matériel en soufflant pour lui même, levant ses yeux ambrés vers le ciel dans une expression silencieuse de son bonheur, et le poids de son équipement se déséquilibre alors qu'il retire entièrement le bracelet de son bras gauche.
_ Eh ! reprend Denki en ouvrant son casier sans délicatesse. Vous saviez qu'Hanta a demandé à changé d'agence ?! Si c'est accepté, il partira à la fin du mois. Il veut rejoindre l'agence d'Endeavor.
_ C'est pas vraiment étonnant. lui rétorque Eijiro en lui passant à côté. On se doutait bien qu'il rejoindrait Shoto à un moment ou un autre. Même si personnellement je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne idée de bosser dans la même agence que son mec.
Dans la pièce, les murs presque vides font résonner les voix de ses deux collègues, alors lancés dans un débat d'utilité publique concernant les relations de couple, et Katsuki soupire d'agacement en détachant ses genouillères pour dégourdir plus franchement ses jambes.
Lui qui n'aime pas se mêler à ce genre de conversation se retrouve bien servi, coincé entre les deux autres à les écouter monter des argumentaires dans le vide comme si ça les concernait réellement.
Les commérages, et toute autre forme d'interférassions dans l'espace privé d'autrui, l'ont toujours saoulé à un point inimaginable, alors qu'il estime avoir déjà bien assez de choses à penser avec son propre quotidien sans aller fouiner dans ceux des autres.
Ca reste un vrai mystère pour lui, ce besoin que peuvent ressentir les autres de toujours avoir un avis sur les décisions de leurs congénères, quitte à prendre des partis qu'on ne leur demande même pas, tout en se croyant importants dans la balance.
Katsuki sait que sa façon de penser le met à l'écart des autres, et cette solitude à moitié volontaire ne l'enchante pas autant qu'on pourrait le croire.
Ceci dit, il préfère encore ça que d'être forcé de prendre part à des discussions stériles et dénuées d'intérêt, selon ses propres critères.
Si sélectifs soient ils au demeurant.
Vibrant dans son tympan droit, là où demeure son oreillette toujours en place, un premier grésillement inattendu interpelle son attention, et le silence qui coupe court à la conversation des deux autres semble indiquer qu'il n'est pas seul à percevoir le signal imprévu.
Penchant la tête en avant pour mieux se concentrer, il s'agrippe à son bracelet droit toujours en place sur son avant bras, sentant d'ici cette odeur singulière de mauvais présentiment envahir l'espace autour de lui.
Le crépitement de l'écouteur s'amplifie d'un cran, comme si l'on cherchait la bonne radio en tournant un bouton, et la voix tout à coup hurlante d'Ochaco le fait grimacer.
"On a besoin de toutes les équipes encore en service et qui reçoivent ce message."
L'atmosphère se gèle soudainement, et un début d'agitation secoue les vestiaires quand le trio envisage de renfiler l'entièreté de leurs costumes pour répondre à l'appel.
Tout à coup très sérieux, Denki froisse son visage d'une expression plus franche et moins enfantine, armant son équipement sur son poignet tout en gardant une oreille attentive sur la suite du signal d'alerte.
"On vient d'assister à une explosion majeure sur les bâtiments de la préfecture, et on nous signale une deuxième déflagration près du centre commercial. Il nous faut des équipes d'intervention pour les deux, et des soins médicaux pour les blessés."
Katsuki se crispe subitement, abandonnant son projet de renfiler son bracelet gauche, et pivote instinctivement sur lui-même.
Les sens déjà aux aguets et les chevilles prêtes à s'élancer, il oublie le reste de son matériel sur place en fuyant hors des vestiaires, remontant les escaliers comme si le monde en dépendait pour rejoindre le rez de chaussé du bâtiment.
En bas, les voix de ses collègues l'effleurent à peine, braillant à pleins poumons qu'il ne doit pas se tirer sans son équipement, ni sans son équipe du reste, mais aucune de leurs remarques ne le fera ralentir ce soir.
Le centre commercial, situé en plein cœur de la ville et relié à presque toutes les artères principales, abrite toujours énormément de civils, même dans les heures de la nuit, et tout particulièrement en ce moment.
En cette saison estivale, alors que les marchés nocturnes débutent dès que la nuit frôle à peine l'horizon, Katsuki devine d'ici l'ampleur des dégâts sur les lieux de la seconde explosion répertoriée, et son instinct se réveille déjà.
Des bâtiments d'habitations bordent également ses quartiers, tout comme une floppée de cafés et lieux d'activités, toujours bondés au mois de juillet.
Autant dire que la presse du pays entier ne tardera pas à investir les lieux de l'attaque, paradant des hélicoptères partout au dessus de la zone, et la mission des héros n'en sera que plus entravées, comme à chaque fois que les parasites se ramènent avec leurs micros et leurs antennes.
Traversant le hall au pas de courses, les mains prêtes à chauffer pour lancer une offensive à la seconde où il se présentera sur place, Katsuki passe près de son supérieur, visiblement sorti de son bureau pour l'occasion.
_ Où est le reste de ton équipe Bakugo ? s'écrie Toshinori sans essayer de le suivre pour autant. Tu n'es pas censé partir sans tes coéquipiers !
_ J'fais mon boulot ! z'ont qu'à s'grouiller !
A moitié équipé mais bien décidé à en découdre pour autant, il brise presque la porte principale du bâtiment en gagnant l'extérieur, se jetant sans un regard en arrière au milieu de la foule urbaine.
Quelques passants en fuite croisent son chemin, trahissant l'agitation qui s'ébruite au delà de la zone en danger, et son sixième sens l'incite à accélérer davantage dans les rues qu'il traverse.
Dans son oreillette, des voix familières reviennent à la charge, lui ordonnant de ralentir et de les attendre pour ne pas intervenir seul, mais son attention toute entière se focalise sur le chemin qu'il suit pour rejoindre la zone commerciale.
Déjà, un épais nuage de fumée et de poussières passe progressivement par dessus la ligne des grands immeubles, couvrant le ciel nocturne d'un voile grisâtre à l'odeur de brûlé.
Des cris lui parviennent aussi à mesure qu'il se rapproche de sa destination, et les appels répétés dans son oreillette terminent de le gonfler quand il arrache le câble passant près de son cou pour faire disparaitre les voix.
Graduellement, la température monte, au delà de celles d'un soir d'été, et Katsuki voit se dessiner les contours de quelques flammes aux abords d'une première intersection.
Leurs ombres dansant sur les façades encore debout, la suie et la cendre retombant comme la neige sur le décor détruit, il s'arrête aussi net qu'il a démarré pour observer les dégâts, coulant son regard sur les appartements effondrés.
Les stands du marché nocturne écrasés sous les pierres décrochées de leur structure, le bitume des trottoirs croulant progressivement sous le poids des débris.
Et surtout, par dessus tout, les plaintes étouffées de quelques survivants.
Sur le goudron de la route, un tas de corps s'enchevêtrent les uns dans les autres, certains bien trop abimés pour espérer s'en sortir, et le parfum de la mort plonge dans ses narines pour lui enserrer la gorge.
Le sang qui s'éparpille sur le véritable charnier répand le dégout partout là où ses pas le mènent précautionneusement, évitant comme il peut de marcher sur un bras ou une jambe, et les pleurs d'un enfant au loin le secouent de l'intérieur.
Le reflet du feu dans les yeux et les cendres noircissant ses cheveux, il plisse les paupières en grimaçant quand la fumée entre dans ses poumons, brûlant sa trachée et ses bronches en même temps, et une quinte de toux incontrôlée ralenti son expédition entre deux morceaux de murs avachis.
_ Katsuki ! résonne brutalement une voix derrière lui, semblant le rejoindre à la hâte dans ce désastre.
Il voulait attaquer, riposter, mais il apparait qu'il ne reste plus que la désolation comme public, et presque plus rien à défendre.
Derrière les fenêtres carbonisées, dans les appartements prêts à tomber, d'autres victimes doivent rendre leurs derniers souffles en rampant sous une table brisée, et ceux qui parviennent encore à appeler à l'aide peinent à élever leurs voix au dessus des crépitements du brasier.
_ Bordel .. se désole Eijiro en arrivant à la hauteur de son collègue.
_ Il est où Denki ?
_ Parti chercher les survivants en attendant plus de renforts. On devrait faire pareil, y'a plus personne ici.
_ Vas-y. souffle Katsuki en étirant son cou pour élargir son champ de vision, cherchant au delà du nuage une silhouette quelconque.
C'est la troisième fois en peu de temps qu'ils assistent à une double explosion simultanées, toujours séparées l'une de l'autre par quelques quartiers de ville.
Mais aucune des précédentes attaques n'ont causé autant de dégâts humain, et le tapis de cadavres couchés sur son chemin lui fait comprendre qu'ils viennent de changer de niveau de jeu.
Peu importe qui se trouve derrière ces attentats, il semble tenir à faire parler d'eux de toutes les manières possibles, et Katsuki avale sa salive en s'avançant de quelques mètres supplémentaires.
A mesure qu'il se rapproche de ce qui semble être l'épicentre de la déflagration, la couche de fumée se fait plus aveuglante et étouffante, bloquant sa respiration en brûlant ses yeux, et les résidus de poussières grises rendent son évolution compliquée.
A l'aveugle, les paupières dérangées par les cendres et les débris flottants, il se fraie un passage dans les décombres calcinés, supportant comme il peut la chaleur étouffante et, tâtonnant du pied le sol défoncé, il veille à ne pas s'entraver dans les gravats.
Privé d'éclairage et le quartier complètement ravagé, il peine à identifier les bâtiments sur lesquels il marche en grimpant sur un tas de pierres écroulées.
En équilibre sur deux éboulis, il presse sa main sur sa bouche quand l'oxygène lui manque de trop, menaçant de lui faire perdre connaissance s'il s'attarde trop longtemps dans le coin, mais sa détermination le pousse à faire toujours un pas de plus.
Un bras en avant, activant son alter pour générer un semblant de lumière au creux de sa paume, il fait jaillir quelques étincelles dans la fumée noire, et plisse ses yeux brûlés en cherchant un détail quelque part.
N'importe quoi, une piste, le moindre élément pouvant le mener à mettre la main sur les tarés qui s'amusent à faire sauter la ville ces dernières semaines.
_ Katsuki ! transperce une voix lointaine à travers la poussière. Déconne pas, reviens ! Faut évacuer en priorité ! C'est trop dangereux, on y voit que dalle.
Ignorant une fois de plus son collègue, il fait rouler quelques cailloux sous ses pas en retenant toujours son souffle, s'approchant toujours plus de ce qu'il devine être un mur encore debout.
Sa progression bute contre la façade survivante, confirmant la présence d'une structure juste devant lui, et Katsuki se recule d'un pas en concentrant un peu plus de chaleur dans la paume de sa main.
Il sait ce qu'il cherche ici, et la lumière qu'il produit entre ses doigts confirme ses pensées quand il force ses yeux à rester ouverts malgré la poussière qui griffe ses cornées.
Sur le béton encore en forme, surplombant et observant toute la scène comme deux yeux moqueurs, la représentation d'un sourire à la bombe de peinture le nargue une fois de plus.
Comme lors des deux dernières explosions de ce type, une paire de cercles dégoulinants d'un trait d'encre accompagnent la ligne provocatrice d'une bouche étirée juste en dessous, semblant le défier depuis le cœur du désastre.
Le regard dessiné le provoque, l'humilie même un peu, rappelant dans un rire insinué que personne n'a su mettre la main sur son auteur une fois encore.
Sentant l'asphyxie faire doucement tourner sa tête, en plus de lui scier le visage contre les débris chauds, le héros doit s'avouer vaincu en pivotant sur lui même sans perdre l'équilibre, tenant bon encore quelques secondes pour s'en aller chercher un air un peu plus respirable.
La sclère rougie par la cendre agressive, les joues noircies par la suie et les poumons grillés de l'intérieur, il escalade en sens inverse les débris enchevêtrés en suivant la voix de Kirishima derrière la fumée.
Ses jambes s'affaiblissent au manque d'oxygène, mais son corps supporte encore autant qu'il le peut, faisant craquer les ruines sous sa démarche empressées, jusqu'à ce qu'il puisse enfin s'autoriser une inspiration aussi profonde que douloureuse.
Sa trachée semble prendre feu, et la toux suit juste derrière, le forçant à se laisser tomber près d'un cadavre à moitié dissimulé sous la roche pour cracher un peu du goudron qui rempli sa gorge.
Les yeux fermés, gonflés et irrités, il reconnait simplement la présence d'Eijiro à ses côtés quand ce dernier vient se pencher à son épaule pour l'aider à se relever, le trainant plus loin encore du centre du désastre.
_ T'es complètement malade !
_ Ils doi- tente Katsuki en sentant la cendre imbibée de salive lui boucher le larynx. Ils doivent être encore .. dans les parages. vomit il finalement plus qu'il ne parle.
_ On s'en fout ! Regarde le bordel autour de nous Katsuki ! Bien sûr qu'ils doivent être par là, mais les trois quarts des gens sont morts, les survivants ont besoin de soin pour le moment, pas d'un justicier ! Et t'es plus en mesure de faire aucun des deux ! D'autres équipes viennent d'arriver, on se tire.
Au dessus d'eux, le chant des hélicoptères brassent la fumée qui enveloppe le spectacle, et la lumière folle d'une poignée de gyrophares fend l'obscurité pour venir en aide à ceux qui survivent encore sous les décombres, espérant pouvoir en sauver au moins quelques uns malgré la catastrophe.
D'ici, Katsuki sait déjà qu'un important nombre de morts seront à déplorer, et même s'il ne peut plus rien faire pour eux ce soir, il n'oublie pas l'ombre de ce sourire artificiel devant lui.
Quoi qu'il advienne des jours à venir, et ne serait-ce que pour avoir osé l'humilier d'un tel échec, il jure de traquer les auteurs de cette catastrophe, de venger les vies volées dans l'explosion de ce soir, et de mettre la main sur le visage qui se cache derrière le sourire.
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BONSOIR ! ( quelle agression de joie ! )
Voilà enfin ce premier chapitre !
Je suis tellement stressée en le postant, j'ai l'impression de jouer ma vie.
Mais il est si important pour moi, et j'ai tellement peur de ne pas l'avoir réussi comme je l'espère.
Je vous ai teasé très très fort cette fiction, alors je tiens à ce qu'elle soit à la hauteur de la hype que j'ai instaurée !
La longueur des chapitres sera similaire à ceux de SMA ou QASM, environ 3500 mots.
J'ai hésité un petit moment à les faire un peu plus courts, en songeant que certain.e.s apprécieraient des longueurs plus réduites, mais finalement je me serais juste restreint moi même et c'est dommage.
Vous l'avez remarqué, j'ai utilisé GroundZero pour le nom de Katsuki, parce que c'est celui qu'on voit le plus souvent ( et pour celles et ceux qui lisent les scans, on est d'accord que son nouveau nom ne peut être qu'une immense blague 😂 - rassurez moi - )
Il y a un million de choses que je dois instaurer dans cette histoire, mais je vais essayer de ne pas tout balancer d'un coup dans la marmite pour ne perdre personne en cours de route.
C'est la première fois que j'intègre réellement les alters et la société héroïque dans une fiction, donc je suis un peu nerveuse à l'idée de patauger dans la semoule.
Comme toujours, vos retours m'aident énormément, donc n'hésitez pas si quoi que ce soit vous vient à l'esprit au cours des chapitres.
Voilà voilà !
J'aimerais parler encore des heures mais je vais vous rendre votre liberté !
On se retrouve très bientôt pour la suite,
mille et un bisous 😘
Prenez soin de vous ❤
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