Au moins j'avais eu ce que je voulais, me dis-je en gémissant doucement. J'espérai juste que ces balles n'étaient pas constituées de leur alliage m...je ne savais plus quoi. Des balles normales je pouvais encaisser, des spéciales métamorphes dans mon état de faiblesse actuel, risquaient bien de me tuer.

— Si vous faites le moindre geste...vous êtes morte ! retentit soudain la voix déformée par la colère de Shaw. Mettez vos bras au-dessus de votre tête, vos mains bien en évidence, ajouta-t-il dans le haut-parleur.

Comprenant qu'ils voulaient entrer au plus vite pour secourir les gardes blessés, j'essayai de m'exécuter le plus rapidement possible. C'est sans difficulté que je montai mon bras gauche, mais le droit refusa carrément de m'obéir. Une balle fusa et vint frapper le sol, à cinq centimètres à peine de ma tête. Envoyant des éclats de terre sèche, qui atteignirent mon visage avec violence.

— Dernier avertissement ! Il n'y en aura pas d'autre...

— Je ne peux pas le bouger ! essayai-je de lui hurler en commençant à basculer un peu sur le flanc pour que ma voix ait plus de portée.

Une seconde balle vint m'effleurer les cheveux dans un sifflement effrayant, me rappelant que faire le moindre mouvement était vraiment une très mauvaise idée !

— Ils vont entrer. Si vous bougez ne serait-ce qu'un cil...mon tireur vous fait exploser la tête !

Ne doutant pas une seconde de son affirmation, je me figeai et ne résista pas lorsqu'on me saisit rudement les poignets pour m'attacher les mains dans le dos. Puis l'on me mit debout de force et commença à m'emmener hors de la salle.

— Tout ceci est de votre faute ! hurlai-je à Shaw, d'une voix tremblante de douleur et de rage. Je n'ai jamais voulu ça ! ajoutai-je d'un ton rageur en reportant mon attention sur les deux militaires toujours étendus sur le sol.

Le professeur ne me répondit pas et se contenta de me fixer d'un regard empli de haine. Pourtant lorsque les deux hommes qui m'escortaient me traînèrent hors de la salle, je les trouvais moins brutaux que cinq minutes auparavant. Peut-être qu'eux non plus n'étaient pas très fan du professeur et de ses expériences finalement !

Je me retrouvai une nouvelle fois sur le sol de ma cellule, sans qu'aucune réconfortante odeur de nourriture ne m'accueille. Ce qui n'était peut-être pas plus mal au final, pensai-je quand un spasme me tordit le ventre, me donnant une horrible nausée. J'étais toujours à terre, n'ayant pas trouvé la force de me relever, quand la porte s'ouvrit sur la doctoresse, encadrée de deux armoires à glaces armés de fusils. Elle fit un pas à l'intérieur aussitôt imitée par les deux gorilles.

— Je crois que cela devrait aller messieurs ! leur signifia-t-elle d'un ton irrité, en se retournant vers eux.

— Nous avons ordre de rester avec vous, pour veiller à votre sécurité.

— Ne soyez pas ridicule ! Que voulez-vous qu'il m'arrive ? Maintenant sortez vos biceps d'ici que je puisse avoir assez d'espace pour soigner ma patiente.

Les deux hommes, visiblement déroutés par son comportement, restèrent bêtement là, s'en savoir comment réagir.

Très bien docteur Banes. Mais rappelez-vous que les patients de cette aile, sont extrêmement dangereux !

La voix désincarnée de Shaw sortant des murs comme par magie, la firent sursauter et porter une main à son cœur. Mais cela ne l'empêcha pas de se précipiter à mon chevet sans aucune appréhension visible. Décidemment, j'aimais bien cette fille.

Au début elle ne dit rien, se contentant de m'examiner en silence, fronçant les sourcils à la vue de la terre ocre maculant mes vêtements déchirés. Elle inspecta soigneusement les deux impacts de balle et après les avoirs soigneusement désinfectés, les pansa d'une main douce. J'avais une furieuse envie de lui dire que cela ne servait à rien, mais j'avais peur de l'effrayer et de m'attirer les foudres de nos espions d'opérettes.

— Je vais vous faire une prise de sang pour être certaine que tout va bien, m'expliqua-t-elle en sortant le matériel nécessaire de sa sacoche.

Alors qu'elle m'installait le garrot, elle se pencha jusqu'à ce que sa tête frôle la mienne, ses cheveux roux me balayant le visage.

— Que ce passe-t-il exactement ici ? me chuchota-t-elle dans le creux de l'oreille.

— Des expérimentations secrètes, lui répondis-je sur le même mode, me disant que dans un premier temps, cela serait suffisant comme information pour retenir son attention.

Elle me lança un bref regard surpris, puis ne voulant certainement pas trop attirer l'attention, se redressa et préleva de manière très professionnelle ses trois tubes de sang. Puis après avoir rangé son matériel, me soutint pour m'aider à me relever et à m'installer sur le lit.

— S'il vous plait, appelez la police et demandez à parler à l'inspecteur Gabriel Worth ! Dites-lui ce qui se passe ici, lui murmurai-je fébrilement et à toute vitesse, le temps nous étant à présent compté.

Je vis de la surprise et de l'incertitude passer sur ses traits, alors qu'elle prenait soin de me recouvrir de la fine couverture pour gagner du temps.

— Vous vous appelez comment ?

— Christina Jones.

Docteur Banes ! Veuillez vous éloignez de la patiente immédiatement !

— Vous avez peur de quoi au juste ?! répondit-elle le visage dressé vers le plafond. Qu'elle me morde ?! Tout cela est parfaitement ridicule.

A l'instant même où elle terminait sa phrase, la porte se rouvrit, livrant passage aux deux même gardes mais cette fois-ci chargés d'un plateau et d'un grand sac en papier, qu'ils posèrent à même le sol au pied du lit.

— Maintenant, il faut sortir Docteur Banes, lui ordonna l'un des deux hommes.

Comprenant sans doute qu'il valait mieux obéir sans discuter, elle alla récupérer son sac et avant de sortir se contenta de me faire un petit signe de tête discret, signifiant certainement, qu'elle allait essayer de faire ce que je lui avais demandé. Une fois seule et malgré la nausée qui ne m'avait pas quittée, je me sentis soulagée d'un énorme poids pour la première fois depuis mon arrivée dans ce complexe. Enfin une lueur d'espoir concrète. C'est donc sans manger et enfin partiellement apaisée, que je me laissai aller au repos.

« Squiit ! Deux jambes pas manger aujourd'hui ?! Squiit ! Pas bonne miette pour moi ? »

Ce furent les pensées affamées de frimousse qui me tirèrent de mon sommeil agité. J'étais trempée de sueur et mon corps endolori criait famine. Je m'assis précautionneusement et trouvais la petite souris attendant sagement, dissimulée dans l'ombre de mon lit. J'allais me lever pour récupérer la nourriture et donner son festin à la souricette, quand des bruits de disputes provenant de couloir, se firent soudain entendre faisant fuir mon ami rongeur.

— Il est hors de question que je cache de telles informations à un de mes patients ! Elle doit-être au courant ! criait le Docteur Banes, visiblement hors d'elle et se tenant non loin de la porte de ma cellule.

— Vous êtes juste une remplaçante ici et ce n'est pas à vous de décider ! rugit le professeur Shaw d'une voix inquiétante. Messieurs, raccompagnez le docteur jusqu'à l'aile principale, elle en a définitivement terminé ici !

— Je ne sais pas ce que vous faites exactement ici et je crois que je ne veux pas le savoir ! Mais cette jeune femme a le droit de savoir qu'elle est enceinte !

Ce dernier mot sembla résonner à l'infini dans ma tête, me terrassant plus efficacement que n'importe quelle balle. Moi...enceinte ! Non ce n'était pas possible ! Pas maintenant, pas ici ! Mais quelque part au fond de moi, quelque chose me disait que c'était vrai. Je sentis une vague d'horreur et de terreur absolue m'envahir et c'est dans un sanglot déchirant que je ne pus pas retenir que je m'effondrai sur le matelas. Anéantie par la nouvelle qui aurait normalement dû être la plus belle de ma vie.

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Chapitre non abouti, à reprendre ultérieurement  ! Je tenais à vous le poster pour ne pas vous faire attendre trop longtemps mais sachez qu'il sera retravaillé par la suite :-)

Bisous et encore merci de me lire !

Je tenais également à vous dire que grâce à vous "Symbiose" vient d'entrer dans le top 10 de la catégorie fantastique, à la #10ème place ! C'est énorme *o*

Alors un grand merci à vous *-*