Chapitre 30-1
Il chuta dans le bassin en émettant un cri guttural et inarticulé, qui se perdit dans le grondement tonitruant des litres d'eau se déversant en contrebas. Le panneau de verre fragilisé continuait de se déliter dans un bruit métallique inquiétant, menaçant l'intégrité même du reste de la paroi qui à tout instant risquait de s'écrouler à son tour.
La vague initiale créée par cet afflux massif et inattendu manqua nous submerger lorsqu'elle parvint jusqu'à nous en à peine quelques secondes. Nous tînmes bon, mais les tourbillons et le courant créés par cette cascade artificielle, menaçaient de nous emporter à tout instant. J'entendis vaguement Jude crier quelque chose, mais le vacarme était tellement assourdissant que je ne parvins pas à comprendre ce qu'il disait.
— Qu'est-ce que c'est que ce truc ? nous cria-t-il à nouveau, tandis qu'il faisait des signes frénétiques à quelqu'un, tout en cherchant du regard notre invité surprise.
— Une de leurs expériences qui a mal tournée ! lui répondit Rebecca dans un claquements de dents non contrôlé.
Nous étions ballotées en tous sens, l'eau réussissant à pénétrer dans notre bouche et nos oreilles malgré tous nos efforts pour maintenir la tête hors de l'eau. Célia, toujours sonnée par son séjour forcé sous la surface, s'agrippait à moi totalement désorientée.
— Il faut que l'on s'éloigne avant d'être emportées ! nous hurla le docteur Banes en commençant à pousser notre improbable bouée au loin du maelstrom bouillonnant qu'était devenu cette partie du bassin.
Nous nous empressâmes de l'imiter mais l'attraction était déjà terrible, sans compter notre proximité qui était un handicap et nous gênait dans nos mouvements.
— ça ne sert à rien ! On avance pas assez vite, constata Célia d'une voix rageuse et essoufflée, visiblement frustrée de ne pas pouvoir mettre plus de force dans la bataille.
— C'est inutile de nous épuiser, leur dis-je. Faisons juste en sorte de nous maintenir à l'écart. Regardez, le niveau monte !
En effet, chaque minute qui passait nous remontait de quelques centimètres, nous rapprochant un peu plus du bord. Mais maintenir notre position devenait à chaque seconde plus compliquée à mesure que nos forces déjà défaillantes, déclinaient.
— Christina ! Attrape ma main ! me hurla Jude.
Je levai la tête à son appel et le vis, bras tendu et tête en bas à un mètre au-dessus de moi, son corps presque entièrement basculé dans le bassin et simplement retenu par les pieds par un homme au long cheveux blond que je ne connaissais pas.
Sans réfléchir je tendis le bras et il m'agrippa immédiatement le poignet. Ma peau mouillée était glissante sous ses doigts mais il tient bon.
— L'autre bras ! m'ordonna-t-il dans un grognement d'effort.
— Célia, tu dois me lâcher, dis-je à la jeune fille paniquée. Agrippe-toi à la planche, il...
— Célia ! Je viens te récupérer tout de suite après, lui promis Jude d'une voix douce mais impérieuse tandis qu'il me tendait son autre main.
Une fois libre je lâchai sans hésiter le flotteur et durant quelques infimes secondes, j'eus peur que l'eau ne soit la plus forte...mais heureusement la poigne de Jude était sans faille.
— C'est bon, vous pouvez nous remonter ! dit-il alors qu'il agrippait ma main d'une poigne rageuse et puissante.
Je sentis que je m'élevai doucement tandis que mon corps meurtri et épuisé quittait enfin son carcan liquide et glacé. Je ne lâchai pas le regarde de Jude tout le temps que dura notre remontée. Ils eurent beau faire attention et prendre le plus de précautions possibles je ne pus m'empêcher de crier lorsque mes bras frottèrent durement contre le rebord en béton, m'égratignant la peau au passage.
Dans un dernier effort, Jude me hissa encore un peu plus haut avant de me saisir à bras le corps et de basculer avec moi dans l'herbe rase et détrempés jouxtant le regard en ciment. Au moment où nous basculions j'eus le temps d'apercevoir le jeune homme blond se jeter à terre, tandis que Charles qui venait d'apparaître comme par magie, le prenait à son tour par les pieds pour le basculer dans le bassin.
Un peu rassurée quant au sort de mes amies, je me laissai aller sans retenu dans les bras de Jude, qui me maintenait contre lui dans une étreinte féroce et douce à la fois. Il y avait tellement d'émotion dans ce corps à corps que nous n'arrivions pas à nous lâcher. Il me serra même un peu plus fort contre lui avant d'enfouir sa tête dans mon épaule. De légers tremblements se mirent à le secouer et je compris qu'il pleurait au moment où mes propres larmes de soulagements, d'amours et d'épuisements dévalaient mes joues à leur tour.
— Tu es là...tu es vivante, me murmura-t-il alors qu'il frottait sa joue humide de larmes contre la mienne.
— Jude, je...
— Au secours, aidez-moi !
Le cri désespéré de Rebecca qui retentit à ce moment-là, me coupa la parole et nous ramena tous les deux sur terre plus efficacement qu'une gifle. Nous nous séparâmes à contrecœur, avant de nous redresser et de nous rapprocher du bord du bassin au moment où Célia en émergeait. Le blondinet eut à peine le temps de se stabiliser que Charles le lâchait pour fondre sur sa fille qu'il prit dans ses bras dans une étreinte digne de la nôtre, quelques secondes auparavant.
— Vite River, il en reste une ! lui dit Jude d'une voix voilée tandis qu'il s'approchait du bord pour se mettre en position.
— Non Jude...tu n'es pas en état ! lui dit le dénommé River d'un ton murmurant mais que je parvins néanmoins à entendre.
— On n'a pas le choix ! Worth et Hannah couvrent nos arrières...il ne reste que nous deux et tu sais que je n'aurais pas la force de te remonter.
— Mais...
— River ! Ne discute pas et fais-le, lui ordonna-t-il en s'allongeant sur le sol.
Je le vis grimacer lorsqu'il rampa pour descendre une dernière fois dans le bassin. Heureusement le niveau de l'eau avait continué à monter et il n'eut donc pas à se pencher beaucoup pour pouvoir attraper la main du docteur Banes.
— Vite, remontez-moi ! disait cette dernière d'une voix hystérique. J'ai sentis quelque chose me frôler.
— C'est certainement un morceau de bois ou un débris, lui répondit River alors qu'il commençait à les hisser sur la berge.
— Non, je suis sûre que c'est cette créature...Aaaarhhh ! Vite, il essaye de m'agripper la cheville.
— Accrochez-vous bien à moi et essayez de sortir les jambes de l'eau, on y est presque ! tenta de la rassurer Jude.
— Je n'y arrive pas, je...
Leur remontée cessa soudain, stoppée net dans un violent soubresaut, qui arracha un cri de souffrance à Jude.
— Jude...il faut que tu lâches ! lui cria River.
— Hors de question ! lui répondit-il dans un grognement, les traits contractés par l'effort. Charles ! appela-t-il d'une voix forte.
Pendant une fraction de seconde je cru que ce dernier n'allait pas réagir, mais il s'écarta quand même de sa fille et joignant ses forces à celles de River, ils commencèrent à inverser la tendance. C'est alors que le monstre jaillit soudain de l'eau en s'agrippant au Docteur Banes et d'un bond impressionnant mais maladroit, essaya de sauter hors du bassin.
Malheureusement il rata son coup et dans un mouvement désespéré se raccrocha à Jude. Le poids soudain et supplémentaire fut de trop pour Charles et River qui surpris, ne réussir pas à maintenir leurs prises...les précipitant tous les trois dans l'eau bouillonnante.
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Voilà, petit chapitre de transition...j'entend déjà d'ici vos commentaires !!^o^!!
Je voulais en profiter pour vous poser une petite question...
Quelqu'un m'a suggéré de créer un groupe sur facebook, où l'on pourrait discuter de mes écrits, de mon univers littéraire, où vous pourriez discuter entre vous aussi et me poser des questions, etc...
Trouvez-vous que cela soit une bonne idée et cela vous intéresserait-il ? Donc à priori l'idée vous a séduite :-) Voici donc le lien du groupe :
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Suite je l'espère dans le week-end ou au pire lundi ^.^
Des bisous *-*
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