Chapitre 25-1
*Centre de recherches expérimentales de Kendish*
— C'était quoi ça ?!
La voix murmurante qui brisa le silence était effrayée et tremblotante et résumait bien l'ambiance de stress et d'inquiétude qui régnait parmi nous.
— À ton avis ?! lui répliqua Khyn. Le système a lâché et maintenant nous sommes pris au piège comme des rats !
— Au contraire ! intervint le docteur Banes en s'approchant de la porte. À présent que le système auxiliaire est coupé, on va pouvoir sortir.
— Pour cela encore faudrait-il qu'il n'y ait personne pour nous bloquer le passage.
— Comme ce n'est pas en restant ici que nous allons le savoir, peut-être devrions nous bouger avant qu'ils ne remettent le courant ?!
Le ton de la doctoresse était passé de poli à franchement exaspéré en à peine quelques secondes et elle n'attendit pas une autre remarque acerbe et sarcastique pour actionner la poignée et ouvrir la porte. Elle fit un pas prudent à l'extérieur et comme personne ne la suivait je lui emboîtai le pas pour la soutenir et surtout parce qu'elle avait raison...que pouvions-nous faire d'autre ?!
Au bout d'à peine quelques pas, Khyn nous bouscula pour passer en tête de notre petite procession. Lui rappeler les bonnes manières me démangea fortement mais je me retins. Après tout s'il voulait passer en première ligne, libre à lui ! Parvenu à l'extrémité du couloir il s'arrêta et écarta ostensiblement les bras pour nous faire signe de l'imiter.
— Ils nous prend vraiment pour des demeurés ! persifla le docteur Banes à mon oreille alors que nous nous immobilisions derrière lui dans un bel ensemble.
Je n'en pensais pas moins qu'elle et ne pus lui répondre que par un petit sourire ironique car le métamorphe mal luné nous redonnait sèchement le signal du départ. Il tourna à gauche, nous faisant reprendre le même trajet qu'à l'aller. Nous arrivions en vue du réfectoire lorsque je la sentis...une aura détraquée et corrompue.
— Il faut faire demi-tour ! m'écriai-je soudain dans un chuchotement pressant tandis que je regardais frénétiquement autour de moi, cherchant à déterminer où se trouvait la menace.
— Pourquoi rebrousser chemin maintenant ? La voie est libre, c'est notre chance ! me répondit l'une des métamorphes que je ne connaissais pas.
— Non, le mutant est dans les parages...
— N'importe quoi ! s'il était là, il nous aurait déjà attaqué, me contra Khyn. Allez, on continu...
— Je sais qu'il est là...je le sens ! Que tu m'écoutes ou pas c'est ton problème mais moi je ne vais pas par là...
J'avais à peine terminé ma phrase qu'une rafale de coup de feu dangereusement proche retentit, avant que trois gardes ne pénètrent à reculons dans notre champs de vision. Tout avait été si soudain, que nous restâmes là, figés sans même avoir le reflexe ni le temps de nous enfuir. Mais les hommes paniqués ne s'intéressèrent pas une seconde à nous et c'est sans nous prêter la moindre attention, qu'ils s'enfuir en passant entre nous comme si nous n'étions pas là !
— Fuyez ! nous cria l'un des gardes en nous dépassant. Ce truc est invincible !
C'est alors que dans un rugissement étrange et bestial le mutant déboula d'un des couloirs. Entraîné par son élan, il dérapa, perdant quelques précieuse secondes à retrouver ses appuis, ce qui nous permis de réagir et de commencer à fuir. N'ayant aucune autre issue à notre disposition, nous partîmes dans la même direction que les gardes, quand le monstre dans un bond impossible bondit sur Khyn, le projetant violement sur l'une des cloisons vitrées délimitant le réfectoire, qui se brisa sous l'impact, les projetant tous deux à l'intérieur dans un déluge de verres brisés.
Durant une seconde je continuai à courir avant de me retourner machinalement et de m'arrêter net.
— Venez ! Qu'est-ce que vous faites ? me cria Rebecca d'une voix déformée par la peur.
— On ne peut pas l'abandonner ! lui répondis-je d'une voix incertaine alors que Khyn, qui était parvenu à se relever, était en train d'essayer de fuir le cauchemar qui avançait vers lui à pas prudent, traquant sa proie avec assurance.
— Mais on ne peut rien faire sans arme !
— On peut toujours faire une diversion...
— Vous avez raison. Ce type est prétentieux et arrogant mais nous ne pouvons pas l'abandonner...je vais vous aider, me dit Iphigénia en revenant sur ses pas tandis que son aura polaire commençait à se développer autour d'elle.
Je vis la doctoresse écarquiller encore un peu plus ses yeux dont les pupilles étaient dilatées par la peur. Elle hésita, tentée d'aller rejoindre le reste du groupe, sommairement protégés par l'angle d'un nouveau couloir. Puis finalement, elle secoua la tête, apparemment surprise elle-même par sa décision et dans un soupir tremblant nous rejoignis.
— Très bien, comment on s'y prend ?
— Vous deux vous rester de ce côté-là des vitres. Chacune d'un côté et vous tentez d'attirer son attention. Maintenant ! nous ordonna-t-elle d'un ton autoritaire et sans appel lorsqu'elle me vit sur le point d'ouvrir la bouche.
Nous obéîmes et commençâmes à taper sur les panneaux de verres en criant pour faire bonne mesure. Le mutant, qui était sur le point de débusquer Khyn, planqué derrière un frigo, s'arrêta net. Il tourna son horrible tête difforme vers Rebecca, puis vers moi avant de fixer ses yeux haineux et fou sur moi, pour ne plus me lâcher. Puis se désintéressant de Khyn, il commença à se diriger vers moi, balayant tous le mobilier qui croisait son chemin. Je reculai par réflexe ce qui eut pour seul effet de lui faire accélérer le rythme.
J'aperçu du coin de l'œil, Khyn sortir de sa cachette de fortune et se précipiter vers le panneau fracassé pour rejoindre le docteur Banes. Iphigénia couvrit sa fuite en bombardant le monstre de courant d'air tranchant...qui ne le ralentirent par plus d'une seconde. C'est alors que j'étais en train de fuir qu'il explosa la vitre pour se lancer à ma poursuite. Alors qu'Iphigénia tentait par tous les moyens de le retarder et d'attirer son attention sur elle sans grand résultat, l'un des gardes apparut soudain d'un des couloirs latéraux et se mit à ouvrir le feu sur le mutant, qui recula tout de même sous l'impact.
— Courrez, je vais le retarder ! nous hurla-t-il en lui tirant à nouveau en pleine tête.
Le coup ne le tua pas mais suffit à l'étourdir assez pour que les autres puissent le contourner et me rejoindre au moment où j'atteignais, complètement essoufflée, le reste du groupe. Le garde tira une nouvelle fois, puis n'ayant plus d'autres issues à sa disposition, nous rejoignit.
— Vite, il faut partir, je n'ai fait que le ralentir...il est impossible à tuer ! s'écria-t-il d'un ton paniqué.
— On a plus d'autres choix, il faut tenter de nous enfuir par les salles d'entraînement ! nous dit Khyn d'une voix un peu moins arrogante qu'aupavant. On n'est pas loin, vite !
Nous nous mîmes à courir sans réfléchir, la seule chose à laquelle je pensai c'était à respirer le plus profondément et régulièrement possible pour ne pas faire une syncope ou me retrouver paralyser par un point de côté. Nous atteignîmes notre destination avant qu'il n'ait réussit à nous rejoindre et c'est sans hésiter que Khyn se précipita vers la porte surmontée du numéro sept, dont il poussa le battant désormais ouvert depuis la coupure totale du système.
— Bloquez la porte ! nous ordonna notre sauveur providentiel tout en lançant son fusil à Khyn. Je sais comment verrouiller la porte manuellement mais j'ai besoin de mes deux mains, expliqua-t-il en se précipitant vers un panneau blanc rectangulaire presque invisible dans le mur uniforme.
Il donna un coup sec du poing pour ouvrir le compartiment, puis se saisissant d'une grosse poignée rouge, se mit à essayer de la tourner. Un coup sourd et un tremblement violent secoua la porte lorsque le mutant se jeta dessus. Les trois métamorphes agglutinés devant pour l'empêcher de s'ouvrir, avancèrent de quelques centimètres mais tinrent bon malgré tout.
— J'ai besoin d'aide ! nous cria le garde. Le mécanisme est grippé.
Iphigénia se précipita vers lui et unissant ses forces aux siennes, parvint à faire tourner la poignée. Un bruit caractéristique de serrure qui s'enclenche retentit soudain, garant de notre sécurité...temporaire.
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Chapitre enfin posté...ouf !!!! Vraiment désolée pour le retard :-( La fin des vacances approche et avec elle je vais pouvoir retrouver un rythme plus habituel...enfin ^.^ Suite...dans le week-end, certainement dimanche.
Des bisous *-*
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