Chapitre 19-1
*Dans la cité des bois du Drasill*
L'incrédulité, la colère et le dégout se disputaient la première place dans mon esprit, talonné de près par la douleur sourde et insidieuse qui m'embrumait le cerveau et rendait mes idées embrouillées et confuses.
— Tu crois vraiment que quelques larmes vont suffire ? lui assénai-je d'un ton amère mais d'une voix cassée que j'eu du mal à reconnaitre.
— Mon fils, je...
— Je crois que cela fait longtemps que tu as perdu le droit de m'appeler ainsi.
Il me lança un regard coupable avant de baisser de nouveau la tête, toujours à genoux sur le sol. Comme s'il croyait que cette position humble et soumise pouvait changer quelque chose.
— Je sais que je n'ai aucune excuse mais...cette femme, qui qu'elle ait été, devait m'avoir jeté un sort...Jude, c'est comme si je venais de me réveiller d'un horrible cauchemar. J'ai le souvenir de ce que j'ai pu dire ou faire mais pas d'avoir été conscient de le faire...je ne sais pas comment l'expliquer, ajouta-t-il en me regardant de nouveau dans les yeux. Mais subitement, c'est comme si je recouvrai la vue après des années de cécité.
J'eu beau scruter ses yeux, tenter de déceler le mensonge dans ses paroles ou dans son attitude...tout sonnait juste. Il du comprendre à mon changement de regard que je commençai à accepter la possibilité qu'il dise vrai, car il se leva et osant enfin s'approcher de moi, prit l'une de mes mains entre les siennes. Je vis son regard parcourir mon corps et le sentis frémir d'horreur sous mes doigts.
— Pourrez-vous tous jamais me pardonner et surtout toi...après tout ce qu'elle t'a fait ?
— Si ce que tu dis est vrai...il n'y a rien à pardonner, lui répondis-je sincère alors qu'un nouvel accés de faiblesse menaçait de me plonger dans l'inconscience. Mais qui était cette femme ? Quel intérêt aurait-elle eut à usurper l'identité de maman ? réussi-je quand même à demander avec effort.
— Je n'en ai aucune idée ! s'exclama-t-il d'une voix frustrée en me lâchant la main. Je retourne tout ça dans ma tête depuis...mon réveil et ça n'a pas de sens !
La porte s'ouvrit soudain, interrompant notre discussion et un homme que je ne connaissais pas entra, une assiette contenant trois appétissants sandwichs dans les mains. Il posa la nourriture sur la table de nuit. Puis sans un mot et d'un simple signe de tête m'invita à me redresser, avant de m'enlever ma chemise d'un geste rapide mais doux.
Ce n'est qu'à cet instant que je me rendis compte que je portais toujours mes vêtements déchirés et ensanglantés et qu'une aiguille reliée à une perfusion était plantée dans mon bras. Mon cerveau et ma conscience devaient être bien malmenés pour que je ne m'en aperçoive que maintenant. Le hoquet douloureux que j'entendis sortir de la bouche de mon père, ainsi que le souffle heurté du médecin devant l'étendue des dégâts sembla me ré-ancrer momentanément dans la réalité, me rappelant la chose importante qui essayait de remonter à la surface de mon esprit depuis l'arrivée de mon père dans la pièce.
— Pour Christina...tu as envoyé des hommes ? Tu...
— Oui ne t'inquiètes pas ! Dès qu'Hannah m'en a parlé, j'ai tout de suite envoyé du monde à son secours. Euclide et deux de ses hommes sont partis depuis plus d'une heure déjà...ils la trouveront ! Toi tu dois te concentrer sur ta guérison, ajouta-t-il d'une voix douloureuse.
Je sentis quelque chose se défaire en moi, comme un poids qui se serait subitement allégé. Il n'avait pas disparu mais il était plus supportable. Euclide était un homme d'honneur droit et tenace. S'il était parti à la recherche de Christina, il ne s'arrêterait pas avant de l'avoir trouvé. Ça me laissait un peu de temps pour reprendre des forces avant de partir les rejoindre, le plus rapidement possible.
— Dans combien d'heures croyez-vous que je pourrais partir les rejoindre ? demandai-je au doc d'une vois plus confiante bien que très éraillée.
Je vis ce dernier me jeter un regard surpris et consterné avant qu'il ne se tourne vers mon père d'un mouvement raide.
— Votre altesse, je vais vous demander de sortir pour que je puisse examiner votre fils.
— Non ! Hors de question que je l'abandonne de nouveau. Ce qui lui arrive est indirectement ma faute...je tiens à être à ses côtés pour le soutenir, affirma-t-il en se rapprochant du lit d'une démarche décidée.
Je compris à la posture guindée et aux regards gênés du praticien que quelque chose n'allait pas et qu'il ne voulait pas en parler devant mon père.
— Ça ira je t'assure. Je me sentirai mieux si je n'ai pas de spectateur.
Mon ton était froid mais c'était surtout pour l'inciter à partir et parce que l'inquiétude du médecin m'inquiétait quelque peu. Il hésita, puis après nous avoir brièvement regarder à tour de rôle s'avança vers la sortie.
— Je reviendrai tout à l'heure pour prendre de tes nouvelles.
J'acquiesçai d'un signe de tête, au moment où River et Hannah entraient dans la pièce. Je vis mon père commencer à ouvrir la bouche certainement pour leur dire de ne pas entrer, lorsqu'il dû remarquer les bandages et vêtements propres dans les bras de River, ainsi que le récipient d'eau chaude dans les mains D'Hannah. Il les laissa passer puis visiblement à contre cœur, puis referma la porte derrière lui.
Le médecin leur laissa à peine le temps de poser leurs fardeaux sur le seul autre lit vide de la pièce, avant de congédier Hannah et de demander à River de m'aider à enlever la loque qui me servait de pantalon.
— Je peux encore me déshabiller tout seul ! m'insurgeai-je en repoussant mes couvertures désormais bonnes pour le lavage.
— Certainement mais cela risquerait de rouvrir certaines de vos blessures...ce que je référerai éviter, me répondit le médecin d'une voix soucieuse et impatiente.
— T'inquiètes mon vieux...je t'ai déjà vu en caleçon ! me railla River avec un clin d'œil, bien que je décèle un soupçon d'inquiétude dans son regard d'azur.
Je finis par le laisser faire, trop las pour me fatiguer inutilement pour une telle broutille. Le doc entreprit ensuite de nettoyer mes blessures à l'eau claire et je serrai les dents tout au long du processus qui me parut interminable.
— Pourquoi ses blessures ne commencent-elle pas à guérir ? demanda soudain River. Je ne constate aucune amélioration depuis qu'il est ici et pourtant il devrait y en avoir ?
— Au début je pensai que cela était dû à tous les dommages que vous aviez reçus mais maintenant...
— maintenant...vous pensez à autre chose, continuai-je sa phrase avortée alors qu'un frisson incontrôlable me secouait.
— On a surtout retrouvé ça...parmi les armes qu'ils ont utilisées...sur toi, dit Hannah d'une voix tremblante en entrant de nouveau dans la pièce, un poignard à l'étrange larme terne reposant sur une serviette entre ses mains.
J'aurais reconnu cet aspect terne et corrodé n'importe où...du métal anti-métamorphe. Un nouveau frisson plus funeste me traversa lorsque mon regard croisa celui d'Hannah puis celui du médecin.
— et les dégâts ont été si important et répétés, que nous craignions que cela n'affecte désormais votre capacité à vous régénérer...ainsi qu'à vous transformer.
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Chapitre enfin posté avec beaucoup de difficultés !!!! Il sera à reprendre ultérieurement lorsque j'aurais plus de calme autour de moi. Je le reprendrai et l'affinerai la semaine prochaine lorsque je pourrai enfin me concentrer correctement ! J'espère qu'ils vous aura plu malgré tout ?!
La suite...j'espère ce week-end ^.^
Des bisous *-*
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