Chapitre 1-1
Une semaine. Cela faisait sept longs jours que j'étais enfermée dans cette cellule sombre et humide, avec un seau en plastique craquelé pour tout confort. La lumière était réduite à sa plus faible expression, par le biais d'une veilleuse faiblarde incrustée dans l'un des murs de béton.
Le temps, non ponctué par une clarté naturelle, semblait s'étendre à l'infini et m'aurait certainement rendu folle, si je n'avais pas trouvé un moyen archaïque de décompter les heures. Dès le début de ma captivité, j'avais subtilisé avant qu'on ne me les enlève, une des boucles en métal de mes chaussures et depuis je m'en servais pour faire une marque discrète en bas du mur du fond, à chaque fois que l'on me glissait un verre d'eau et un morceau de pain par la trappe de la porte.
Dans les premiers temps, j'avais refusé de manger et m'étais évertuée à passer ma rage sur la porte en métal renforcé, tapant et leur hurlant de me relâcher. Je savais pertinemment que c'était inutile, mais c'était plus fort que moi. Rester inerte et muette...cela aurait équivalut pour moi à de l'acceptation et la seule chose dont j'étais encore sûre...est que je n'étais pas résignée. J'allais me battre de toutes mes forces, de toute mon âme et je tenais à ce qu'ils le sachent !
Cette combativité rageuse n'avait duré que quelques heures tout au plus, car j'avais été très vite rattrapée par une faiblesse extrême dû au manque de nourriture, ainsi que par mes poings en sang, qui me faisaient terriblement souffrir. C'était donc à bout de forces que je m'étais allongée à même le sol brut et m'était endormie, des larmes silencieuses coulants sur mes joues sales.
À présent que nous en étions au septième jour, je sentais ma volonté commencer à vaciller tandis que mon état physique et moral se dégradait de plus en plus. J'étais sale, affamée et frigorifié, sans compter que l'absence totale de son, autre que les miens, commençait à me provoquer des hallucinations auditives de plus en plus fréquentes. Je m'évanouissais plus que je ne m'endormais de plus en plus souvent et bouger m'était devenu presque insurmontable.
Je me disais sans cesse, qu'ils ne c'étaient certainement pas donné la peine de m'enlever et d'essayer de me briser ainsi, pour me laisser mourir de faim et de froid mais...et s'ils préjugeaient de mes forces ou de ma volonté à survivre ? Cette dernière était toujours là, lovée au fond de moi comme un crotale prêt à bondir, mais un nouveau sentiment émergeait petit à petit...le désespoir.
Cela avait insidieusement commencé lorsque je m'étais rendu compte que toute mes tentatives pour contacter psychiquement Féline, ou Jude, semblaient se heurter à un mur invisible et impénétrable. Je crois qu'inconsciemment j'avais compté sur nos liens psychiques pour qu'ils me retrouvent et me sortent de cet enfer. Mais les monstres qui m'avaient enlevé avaient pensé à tout et j'étais à présent seule et livrée à moi-même. Dans un sursaut de lucidité, je tentai de me lever...il ne fallait pas que je me laisse abattre, c'était ce qu'ils voulaient ! Je devais continuer à y croire, à me battre !
C'est alors que mes articulations sans force me lâchaient et que je retombai tête la première sur le sol dans un cri étouffé, que la porte s'ouvrit dans un grincement métallique qui sembla me crever les tympans. D'instinct je me recroquevillai sur moi-même alors que deux paires de mains me saisissaient rudement par les bras, me relevant brutalement.
— Je crois qu'elle est prête, chef !
— Ha, ha...effectivement, on dirait bien ! On fait moins la maline à présent hein ? me provoqua une voix pleine de sarcasme, tandis que l'homme auquel elle appartenait me relevai sans ménagement la tête à l'aide d'une matraque et plantait son froid regard bleu dans le mien.
Mes yeux vitreux eurent du mal à faire le point sur le visage malveillant et pas inconnu qui me faisait face. Ce regard de sociopathe, ses longs cheveux blonds, la queue de cheval à moitié défaite...ce n'était pas possible, cet homme était déjà mort deux fois ! Je devais être beaucoup plus mal en point que je ne le croyais si je commençais à voir des fantômes !
— ça me démange de te rendre la monnaie de ta pièce, espèce de monstre dégénéré, me susurra-t-il dans l'oreille me forçant à relever la tête jusqu'à ce que mon cou craque de manière sonore et douloureuse, sa matraque me meurtrissant la gorge.
Il me tint comme cela quelques inconfortables secondes, avant de relâcher légèrement la pression et d'approcher encore d'avantage son visage du mien.
— Je compte te laisser un souvenir aussi cuisant que celui que tu m'as offert la dernière fois, ajouta-t-il d'un ton mordant en écartant la mèche qui masquait sa joue gauche.
Je vis alors que trois longues cicatrices boursouflées, résultat de mon premier coup de patte gagnant, lui défigurait la joue de l'oreille au nez ! Au moins ce n'était pas un revenant, fut la seule pensée cohérente qui réussit à parvenir à mon cerveau dévasté, tandis qu'il enlevait brusquement sa matraque et commençait à me tourner autour comme un requin affamé.
J'aurai dû avoir peur, peur de ce qu'il comptait me faire, peur de la douleur, peur de mourir et de ne plus jamais avoir la chance de revoir Jude...mais bizarrement je ne ressentais rien...rien qu'un grand vide, qui m'aspirait chaque seconde un peu plus dans son vortex calme et apaisant.
— Capitaine Krüller...elle est en train de nous lâcher ! On devrait peut-être l'emmener devant le commandant...il l'attend ! l'interpella un des deux hommes d'une voix prudente.
— Oh que non...elle va rester avec nous ! s'exclama-t-il en se matérialisant soudain devant moi et en m'assenant un violent coup de matraque dans l'estomac, avant de me saisir brutalement par les cheveux, tandis qu'il m'en donnait un second encore plus violent dans les côtes.
J'entendis quelque chose craquer, tandis que l'air était expulsé de mes poumons et que d'instinct mon corps se pliait en deux sous l'effet du coup et de la douleur. Me tenant toujours par les cheveux, il me redressa d'un geste sec et s'apprêtait à recommencer quand quelqu'un entra dans la pièce.
— Cela suffit ! tonna le nouveau venu d'une voix puissante et autoritaire. Krüller, vous réglerez vos comptes plus tard...lorsque nous n'aurons plus besoin d'elle. Maintenant, conduisez-là en haut. Tout de suite et en un seul morceau, ajouta-t-il en s'écartant d'un pas pour libérer le passage et surveiller notre sortie.
Pendant un instant je cru que le dénommé Krüller, adepte de l'empoignage de cheveux, n'allait pas obéir. Puis au prix d'un effort visible sur lui-même, il finit quand même par me lâcher.
— Prépare-toi ma belle...ce n'était qu'un avant-goût, me murmura-t-il avant de s'écarter pour de bon.
L'éclairage violent du couloir dans lequel nous pénétrâmes quelques instants plus tard, faillis me brûler les rétines, c'est donc les yeux fermés et à deux doigts de la syncope que j'effectuai le trajet, jusqu'à ce que j'entende une porte s'ouvrir et que l'on me laisse tomber au sol comme un vieux tapis.
J'entendis plus que je ne vis, mes deux gardes s'écarter et se poster non loin de moi, tandis qu'une nouvelle personne se levait d'un fauteuil légèrement couinant, pour venir se planter devant moi.
— Vous êtes enfin dans de meilleures dispositions pour parler ? me demanda un homme à l'accent policé. Redressez-là ! Je ne peux pas parler à une personne qui a le nez dans la moquette.
Ayant encore un semblant de dignité, je redressai la tête et ouvrit doucement les yeux sur mon nouvel ennemi.
C'était un homme d'une bonne quarantaine d'année, grand, visage austère et coupe militaire.
— Bonjour mademoiselle Jones, me salua-t-il avec un sourire affable qui me parut particulièrement déplacé. Désolé pour cet accueil...musclé, mais nous ne voulions pas courir le risque d'amener une métamorphe enragée dans le complexe. Maintenant que vous êtes...plus calme, vous allez pouvoir rejoindre les autres.
— Les...autres ?! arrivai-je à ânonner d'une voix ravagée, sentant un soupçon d'espoir envahir mon cœur malmené.
Si les autres aussi étaient ici, nous avions une chance. À nous tous, nous arriverions à nous enfuir de cet enfer.
— Les autres...comment appeler ça exactement ?! Les autres non-humain qui servent de cobayes aux expériences qui se déroulent ici. Vous êtes actuellement au complexe expérimental de Kendish, dont vous êtes officiellement l'un des nouveaux pensionnaires et dont jamais vous ne sortirez.
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Voilà...premier chapitre posté !
J'étais tellement pressée de l'écrire et de vous le faire partager que je l'ai mis en ligne un peu dans l'urgence ! Il reste quelques petites choses à modifier et à améliorer (comme toujours !) mais j'espère qu'il vous plaira et que vous aurez eu autant de plaisir à retrouver Christina que j'en ai eu ^.^
Bisous, bisous et à tout bientôt sur la suite *o*
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