Lisa

Puis j'indique une adresse au chauffeur. Il me conduit à une petite maison en bois dans un quartier paisible. Je descends et lui demande de m'attendre. Je reviendrai, dès que j'aurais mes réponses.

J'escalade le mur et atterri dans le jardin. Puis, j'entre dans la maison en faisant sauter sa serrure. Je sais ce que je suis venu chercher donc je me dirige vers l'une des chambres et tourne la poignée.

J'entre dans la pièce.

—Nini ?

Je tire une chaise et m'assois à son chevet. Puis je sors mon arme, la charge et l'enfonce dans son gosier.

— Écoute pépé, je n'ai pas de temps à perdre. Sois-tu me donnes les réponses à mes questions, soit tu n'aimeras pas la suite.

Il acquiesce en hochant la tête et je retire le flinque. Puis je le braque sur sa pomme d'Adam.

—Parles-moi de ta petite-fille !

—Qui Jennie ? Cette salope qui ouvre ses jambes...

Mon coup de crosse lui remet les idées en place. Il essuie, d'un doigt, la goutte de sang qui borde sa lèvre et lance un juron.

—Je répète, parle-moi de Jennie !

—Gentille, douce, serviable... qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

—Et son enfance ?

—Tranquille. Tout le monde l'aimait. Elle était... tellement belle avec ses longs cheveux...

Son sourire sadique me donne la nausée.

—Tu l'as déjà touché ?

— C'est-à-dire ?

Il se fous de moi ?

—Tu l'as déjà caressé, embrasser... violé ?

Il explose de rire et tente de se lever. Je le plaque contre le lit et braque mon arme sur son front, ce qui efface automatique son sourire à la con.

—Tes conneries ne m'amusent pas. Si tu ne me dis pas ce que je veux entendre, je t'explose la gueule.

—Écoute..., il panique. Je suis peut-être un être détestable mais je ne l'ai jamais touché.

Je ne comprends plus rien.

—Tu as déjà parlé à sa mère ? il demande.

—Non.

—Ben, tu devrais.

—Pourquoi ? Je demande stupéfait

—Lâche-moi d'abord

Je m'exécute, en gardant tout de même un œil sur lui et mon arme à proximité. Il s'assoit et éclaircit sa voix.

—Je m'appelle Lee Suong. J'ai quatre-vingt ans et j'ai vécu toute ma vie à Séoul. Mon épouse est morte d'un cancer du sein, parce qu'on n'avait pas les moyens de la sauver. Je jure sur ma femme que je te dis la vérité. Je n'ai jamais touché ma petite-fille.

Malgré sa peau flétris qui recouvre à moitié ses yeux, je peux voir ses pupilles et elles sont brunes d'honnêteté. Je le crois mais le mystère reste entier.

—Qui alors ?

—Sa mère. C'est elle le vrai monstre. Elle abuse de Nini depuis ses six ans et la frappe à l'occasion.

—Pardon ?

—C'est si impensable que ça ? Elle la manipule comme un pantin et en fait tout ce qu'elle veut.

—Vous l'avez vu de vos propres yeux ?

Il hoche la tête pour acquiescer et je sens mon monde s'effondrer. Jennie a été abusé quand elle était petite. Et je n'arrête pas de penser à Jisoo. À ce que j'aurais fait à Mike s'il avait osé la toucher d'une manière déplacée.

—Qu'est-ce qu'elle lui faisait ? Je demande

—Elle...se glissait dans son lit et avait des rapports avec la pauvre fille.

—Et vous, vous l'avez laissé faire ?

—Euh. Je...

Il regarde nerveusement ses doigts et une larme coule seule sur ma joue. J'imagine cette petite fille avec son beau sourire, pleurant dans l'obscurité de la nuit. Toute seule, comme d'habitude.

—Sa mère, ma belle-fille, il reprend, payait les frais d'hospitalisation de ma femme. Elle s'occupait de nous. Et puis c'était la faute de Nini ! Depuis que je l'ai trouvé à embrasser la petite Emma, sa mère a changé de comportement. Elle en est devenue rouge de colère.

Une deuxième l'arme coule sur ma joue.

—Vous ne l'avez pas défendu pour l'argent ? je murmure dévaster

—Non ! Il lance fermement. Parce que ce qu'elle faisait été contre nature. Une fille ne devrait pas en embrasser une autre ! Je l'ai dit à son père mais il n'a rien voulu entendre.

—Ses parents étaient ensemble ?

—Non, divorcé. Son père a tout fait pour récupérer la garde de Nini mais sa mère était la seule à avoir un emploi stable donc...Une fois elle a même fui la maison pour rejoindre son père à l'aéroport mais je l'ai ramené.

—Mais pourquoi, bordel ?

Je ne contrôle plus ma colère et envoi valser un vase contre le mur. Que ce vieux grincheux soit homophobe soit une chose mais de là à laisser une gamine souffrir dans les bras d'une mère violente...Je préférais mourir d'une balle dans la tête que d'infliger ça à mes filles.

Je ne pourrai jamais regarder les pupilles brunes de Rosé se remplir d'eau et en être insensible. Jamais ! Ces filles sont littéralement ma raison de vivre et je ferais tout pour les protéger. J'ai carrément buté leur père.

Lee prend ma main et je me tourne vers lui.

—Elle contrôle tout le monde. Elle connaît des choses sur moi que je n'aimerais pas...que les autres apprennent.

—Quelles choses ?

—Je ne te le dirais pas. Mais c'est elle qui m'a demandé d'appeler Nini.

—Pourquoi ?

—Pour la faire revenir à Séoul et qu'elle reprenne le contrôle sur elle. Alors si tu tiens à Nini... éloigne-la de sa mère !

Je me lève, sans dire un mot et me dirige vers la porte. Puis je sors de cette maison de l'enfer. Aiden, mon garde du corps, m'ouvre la portière et je m'assois sur la banquette arrière.

Il remarque que quelque chose ne va pas mais respect mon choix de ne pas en parler.

—Tu peux y aller, je lance.

Aussitôt il m'allume une cigarette et me la tend. Puis il balance le briquet et met le feu à la baraque. J'admire le spectacle, en me détendant. Ai-je des remords à bruler vivant un vieillard en fauteuil roulant ? Non, j'ai tué des gens pour moins que ça.

Et je pense à ma mère qui m'a offert une enfance fantastique, loin du besoin. Elle qui adorait cuisiner pour moi le weekend. Je me remplissais les poches de cookies et les amenaient à mes amies. Ma mère ne disait rien même si elle savait me gronder quand c'était nécessaire. Je devrais d'ailleurs aller la voir avec Jennie. Comme ça elle verra à quoi ressemble une vraie figure maternelle.

Soudain mon téléphone portable sonne. Je le saisi et répond.

—Oui Jennie ?

—Bonjour madame Lisa. Je suis l'inspecteur Kai. Votre amie a été retrouvé évanouie dans votre baignoire.

Je saute de mon siège.

—Où est-ce qu'elle est ? Et mes filles ?

—Jennie est à l'hôpital. Ne vous inquiétez pas sa mère veille sur vos filles.

Sa mère ?!

*

Je n'ai jamais couru aussi vite de ma vie. Je tombe sur l'inspecteur assit dans le couloir. Mais je ne lui dis pas un mot et ouvre violemment la porte de la chambre 24. Bon d'accord, je l'ai carrément défoncé avec mon pied.

Mes princesses me sautent directement dans les bras et je les serre fort. Bordel, mon cœur bat tellement fort que je m'écroulerais au sol si elles ne me tenaient pas.

—Vous m'avez fait tellement peur mes bébés.

—On va bien, m'informe Jisoo. On était avec mamie.

—Ne l'appelle plus jamais comme ça, je la réprimande doucement. C'est une sorcière !

—Ok maman.

—Pas très sympa comme surnom, lance une voix inconnue.

Je me redresse et croise le regard froid d'une femme. Sûrement la mère de Jennie. Elle est à son chevet, et la voir caresser ses cheveux me dégoûte, sachant ce qu'elle lui a fait.

—Jisoo, elle crie soudainement, qu'est-ce-que je t'ai dit ? Tu as encore sali ta robe ?

—Désolé...

—Maintenant je dois...

—Hey, j'interviens, qui t'as donné la permission de la gronder ? Espèce de cinglé.

La femme me lance un regard rempli de haine et je ne détourne pas les yeux, tout en posant mes filles sur deux chaises. Puis je m'avance vers la femme et la gifle. Mes bagues la blessent et une goutte de sang s'écoule de sa lèvre inférieure.

—Oreilles fermés, têtes tournées ! je crie et mes filles se bouchent les oreilles. Comment tu t'appelles salope ?

— (elle sourit) Lia. Mais c'est un peu gonflé de m'app...

Je la gifle à nouveau et lui assène plusieurs coups au ventre, ne pouvant plus m'arrêter. Puis je l'empoigne par le col et la plaque au mur. Si mon regard pouvait tuer, elle serait déjà morte mais la situation semble l'amuser, cette connasse.

—Hum...tu vas faire quoi Li-sa? Me tuer ?

—Tu ne manquera pas à grand monde.

—Si et je suis sûr que ça briserait le petit cœur de Jennie. Oh...la pauvre ne te le pardonnera pas.

Je serre les dents de rage, en pensant à toutes les manière de la buter mais, elle, se contente de me lancer un regard dédaigneux. Je bouillonne de rage et mon arme, cachée dans ma ceinture, me démange. Et, pour ne pas améliorer la situation, Lia ne la ferme pas.

—Je la contrôle, elle ajoute. Je suis venue chez toi. Elle m'a ouvert la porte, malgré tout ce que je lui ai fait. Et même lorsque je maintenais sa tête sous l'eau et qu'elle ne respirait plus, elle ne m'a pas dit d'arrêter.

—Donc c'était bien toi !

—Oui et ça a été fantastique de la sentir parti, doucement, entre mes mains.

—Espèce de sadique !

—Une sadique a besoin d'une soumise pour exister. Si Jennie n'était pas aussi faible et stupide, je n'aurais personne à torturer. Et PERSONNE ne m'arrêtera.

—Ah oui ? Je demande avec un sourire malicieux.

—Pourquoi tu rigoles ?

Je m'approche de son oreille.

—J'ai buté Lee (un cri lui échappe) Enfaite, je l'ai brûlé vif. Alors imagine ce que je vais te faire.

—Me...me brûler ? Elle bégaie.

Je lui offre mon plus grand sourire en réponse. La terreur dans ses yeux est juste esquisse.

—J'aurais pu. Tuer tes filles, elle tente de me calmer. Mais je ne leur ai rien fait.

—Je ne vois aucune différence.

—Jennie n'est pas ta fille ! C'est la mienne.

—Ça ne te donne pas le droit de faire tout ce que tu veux d'elle. Maintenant, tu vas payer pour avoir détruit son enfance !

Je la relâche et l'inspecteur rentre au même moment dans la chambre, accompagné de deux policiers. Lia semble soulagé de n'être qu'arrêter.

—On a ses aveux, il m'informe.

Je retire le petit micro caché dans ma veste, le jette au sol et l'écrase comme une cigarette.

—Ce n'est pas terminé Lia, je lance. On se reverra, je vous en fais la promesse.

Elle veut répondre mais quatre bras musclés la tire hors de la pièce. J'entends, soudainement, des pleurs et me tourne vers le lit. Jennie fond en larmes et j'accours à son chevet. J'ai peur qu'elle me repousse, qu'elle m'en veuille. Mais, contre toute attente, elle m'enlace.

—Merci..., elle murmure.

...

Vous êtes toujours en vie?