🌸Stalker🥂
Lisa
J'indique "l'étoile rose". Un magnifique collier dont le joyau rose vaut 71 millions et 59 carats. Il le prend et veut me l'enfiler. Mais je me lève et le réceptionne. Puis je me mets face à Jennie, dos à l'homme et fais signe à ma complice de plonger sa main dans ma poitrine. Elle s'exécute et récupère, d'une main, la copie conforme du collier que j'avais caché. Pendant ce temps, je fais tomber l'original dans la paume de sa deuxième main. Elle la referme et j'enfile la copie autour de son cou.
—Il est magnifique, je lance en me décalant pour que l'homme puisse voir.
—Ah oui, le rose lui va vraiment au teint.
Je me tourne un instant vers Rosé pour voir si elle a aimé le tour. Ses yeux brillent comme toujours. Même Jisoo est sans voix. Si le public est conquis, on continu. Je dépose la copie dans la mallette et récupère le "Hope diamond". 45 carats de diamants d'une valeur de 250 millions. Un sacré paquet d'argent si le plan se déroule comme prévu.
Je fais semblant de remettre mon talon bleu en place et remplace le collier par sa copie cachée dedans.
—Ces satanés talons ! Je lance.
—Oh, vous n'avez pas abîmé le diamant j'espère.
—Non pas de risque, je réponds en lui tendant le collier.
Plus que la broche. Je la prends et me remets dos à l'homme pour la mettre à Jennie. J'ouvre la bouche et dévoile la dernière copie. Un léger rire échappe à Jennie. Mais il est si discret que l'homme ne remarque rien. Puis elle cache l'original dans son soutif.
Je me retourne et pose la copie dans la mallette.
—Merci beaucoup pour l'essayage. Mais nous devons y aller.
—Oh oui je comprends madame Julia. Faites bonne route.
Il nous raccompagne dans la galerie, en nous affichant un large sourire. Je pense qu'il sourit à cause des billets que je lui ai donnée, pas parce qu'il nous porte particulièrement dans son cœur. Soudain, j'entends un bruit : la broche, cachée dans le soutif de Jennie, tombe à terre. Et, malheureusement, tout le monde l'a entendu, incluant l'homme qui regarde, perplexe, la broche. Je m'avance, avant que Jennie se mette à paniquer, et la récupère. Puis je me fais un chignon et la place dans mes cheveux.
—Désolé, ça tombe toujours ces machins, je lance.
—Oui, c'est pour ça que je suis content d'être chauve, il plaisante.
Je donne un coup à Jennie pour qu'elle rigole à sa blague. Puis nous le remercions et nous dirigeons vers la sortie.
—Putain, on a eu chaud, souffle Jennie.
—Je ne dis pas merci à ta poitrine. Elle est si petite que ça ?
Le coup que je reçois au ventre me fais encore plus rire.
—Il n'a même reconnu la "Peacock Brooch" alors qu'il est chargé de la surveiller.
—Tu as raison Lisa. On a bien fait de le voler. Il ne mérite pas cette pièce.
—Bien dit. Maintenant, il ne reste plus qu'à célébrer.
Le coup était parfait. Maintenant, il ne reste plus qu'à fêter correctement. Et ça, je n'ai pas besoin qu'on me le demande deux fois. Cela fait déjà plusieurs heures que la musique résonne dans la maison. Les lustres enduits de peinture fluo luisent dans le noir, comme les convives.
Les invités se déhanchent au rythme des haut-parleurs. Et cela met encore plus en avant les corps couverts de peinture sur des zones improbables. De ce que je vois, certains ont déjà fait connaissance dans les toilettes.
Dans mon pantalon en cuir noir et mon crop top blanc, je cherche Jennie du regard. J'ai un verre de champagne pour elle. J'ai remarqué qu'elle supportait mal le whisky donc j'ai ouvert une bouteille de rosé.
—Maman !
En parlant de rosé, mon petit ange m'attrape par devant.
—Rosé, tu es sensé dormir.
—Je sais mais je cherche Jisoo. Je ne peux pas dormir sans elle.
Quoi ? Où est-ce qu'elle est passée celle-là ? C'est bizarre, ce n'est pas son style de disparaitre ainsi. Je commence sérieusement à m'inquiéter là. Je soulève Rosé et, ensemble, nous partons à la recherche de sa sœur.
Heureusement, elle n'est pas près de la piscine. Elle ne sait pas vraiment nager. Mais je vide quand-même la piscine de son eau, au cas où.
—Oh non putain, jurent les couples qui s'embrassaient dans MON jardin.
Je les chasse à coups de balles bien tirés dans l'eau. Cela fait rire Rosé. Puis je débarque dans le salon et semble déranger les invités sur leur piste de danse. Ils savent que c'est chez moi ? Et puis qui a invité autant d'inconnus ? Surement Charles.
—Arrête la musique ! j'ordonne au DJ
Les danseurs du dimanche se mettent à râler.
—Si y'a pas de musique, je me casse, lance une invité en quittant.
Tant mieux, je n'avais pas besoin de vous. Puis je tourne les talons et me dirige dans le couloir. Je vais vérifier dans ma chambre. Parfois, après un gros cauchemar, Jisoo se cache dans mon armoire en bois. J'ai beau ne pas comprendre pourquoi mais, si elle s'y sent bien, je respecte.
Soudain, en passant devant la chambre des enfants, je vois de la lumière sous la porte. Et une douce voix se fait entendre. Je tourne la poignée.
—Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.
Jisoo est couché dans le lit et Jennie, assise sur une chaise, lui lit une histoire.
—Jisoo !
Rosé rejoint sa sœur et je respire enfin. Ces deux petits anges sont littéralement tous ce qu'il me reste de ma vie d'avant. Cette vie où je faisais la tournée des bars pour trouver mon mari alcoolique. Mike finissait toujours à chanter à tue-tête sur la place centrale avec une putaine qu'il se tapait le soir même. Puis il dormait toute la journée alors que je brossais les carreaux des hôtels avec mon gros ventre de huit mois. C'est d'ailleurs dans l'un d'entre-eux que j'ai perdu les eaux.
Mais je ne me suis jamais plaint de cette vie misérable. Je suis resté mariée et dévoué à Mike pendant dix ans de relation. Puis, un jour, je l'ai vu prendre des photos nues de Jisoo, sous la douche. Elle m'a juré qu'il ne l'avait pas touché mais j'ai vu rouge. J'ai pris une batte de baseball et l'ai frappé jusqu'à ce qu'il perde connaissance et nous sommes partis de Séoul.
Quelques jours plus tard, j'ai appris son décès mais ça n'avait pas d'importance. Tout ce qui comptait pour moi c'était de mettre mes filles en sécurité et je suis convaincu que lorsqu'elles seront plus grandes, elles comprendront.
—On t'a cherché partout Jisoo, je lance.
—Elle était avec moi, répond Jennie. Elle avait soif donc je lui ai donné un verre d'eau et suis revenu la coucher.
—C'est très gentil de ta part.
—Merci. Allons rejoindre les invités.
Je lui souris, n'osant pas lui dire la vérité. Soit que je les ai chassés à coups de balles. Jennie borde les filles et pose un doux baiser sur leur front. Elles n'ont jamais vraiment eu une seconde figure parentale et là, c'est comme si Jennie était aussi leur mère. Elle est très douce et attentionné avec les enfants. Et, je sens que ça n'a rien à voir avec son boulot. C'est plus grand que ça. Elle apprécie mes filles. Mes filles l'apprécient. Et moi aussi...
Nous finissons par quitter la chambre et elle referme délicatement la porte derrière elle. Puis nous allons au salon et Jennie remarque enfin qu'il est vide. Elle se tourne vers moi, ses mains sur les hanches.
—Qu'est-ce que t'as fabriqué ?
—Moi ? Rien
—Ouais c'est ça...
Je détourne le regard et mets un peu de musique. Puis j'attrape la bouteille de champagne que j'avais ouverte plus tôt et rempli deux flûtes.
—Tu parles peu de toi, je lance en lui tendant une coupe.
— (elle prend une gorgée) Quel est le lien avec mon travail ?
—Je ne sais pas. M'aider à voler des bijoux, ça a un lien avec le boulot aussi ?
Elle me donne un coup d'épaule et roule les yeux. Puis elle reprend une gorgée de champagne. J'en profite pour mieux admirer sa tenue. Jennie porte une magnifique robe noire moulante qui rend son corps encore plus attrayant. Sa peau rose ressort et la fente sur le côté met ses longues jambes en avant.
Je m'avance et pose ma main sur sa hanche. Elle me sourit, met sa main sur mon épaule et nous valsons lentement, les yeux dans les yeux. Elle semble apprécier donc je pose ma deuxième main sur ses hanches.
—Je ne me rappelle pas t'avoir donné l'autorisation, elle lance en se mordillant la lèvre.
—Ah oui ?
—Oui.
—Je fais souvent des choses sans autorisations.
—Comme quoi ?
Je caresse délicatement son dos jusqu'à palper la peau frêle de son cou. Puis j'y plonge ma tête et la mordille. Jennie se cambre et prend appuie sur le meuble télé.
J'ai essayé de résister, je le jure mais je n'y arrive plus. Cela fait bien longtemps que j'ai ressenti une telle attraction pour quoique ce soit. La dernière fois, c'était avec Mike et depuis plus rien. J'avais tellement été traumatisé par cette relation que j'ai cadenassé mon cœur.
Mais Jennie a tout fait sauter et l'alcool qui coule dans mes veines n'aide pas la situation. Et elle sent si bon, sa peau est si douce, ses lèvres si roses. Je me redresse et plonge dans son regard. Puis, tout en tenant sa tête entre mes mains, j'effleure, d'un doigt, sa lèvre inférieure.
—Et puis merde !
Je pose mes lèvres sur les siennes et l'embrasse passionnément. Ses doigts glissent dans ma chevelure et je la plaque encore plus contre moi. Je ne veux plus quitter ses lèvres ; les embrasser jusqu'à mon dernier souffle.
Un vibrement nous fait sursauter et nous séparer en un instant.
—Désolé, lance Jennie. Je peux répondre ?
Puis elle prend son téléphone sur la table. Je m'écarte et, en caressant nerveusement l'arrière de ma tête, lui donne mon accord. Elle répond et la lueur dans ses yeux semble s'éteindre instantanément.
—Allo...oui, elle-même...hum...
Jennie s'éloigne pour que je n'entende pas la conversation mais je suis sur ses talons. Ma curiosité a clairement pris le dessus. Elle parle peu d'elle et de sa vie mais j'aimerais en savoir plus. Par exemple, les problèmes dont elle parlait lors de son arrivée.
—oui...je l'ai déjà payé...
Elle a des problèmes d'argent ? Parce que je comptais bien lui donner sa part sur les joyaux vendus. Elle l'a bien mérité !
—ok... (elle se tourne vers moi) je comprends.
Quand elle raccroche, je vois une immense tristesse dans ses yeux. Elle a l'air paniqué : elle tremble légèrement, en fixant le sol et des larmes menacent de tomber.
Je m'approche et la prends dans mes bras.
—Quelqu'un est mort ? Je demande
—Non
La froideur avec laquelle elle répond ne me rassure pas.
—Tu peux me parler, Jennie.
—Je dois rentrer à Séoul.
—Quoi ? Pourquoi ?
—Je dois rentrer, c'est tout !
Puis elle se dégage et récupère son téléphone.
—Je vais me coucher.
—Non Jennie attend ! (Je prends son bras) Tu ne peux pas partir comme ça. Et encore moins sans me dire pourquoi.
—Ok (elle inspire profondément) Mon grand-père ne veut plus rester en maison de retraite donc je dois le récupérer.
—Attend...il ne VEUT plus ?
—Oui...
—Et toi...tu as envie de le récupérer ?
Elle ne répond pas et essaye de respirer calmement mais une petite larme coule sur sa joue.
—Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? Je demande
—Ce ne sont pas tes affaires, Lisa ! elle crie à faire trembler les murs.
—Pourquoi tu t'énerve ?
—Je ne...je ne m'énerve pas.
—Oh que si !
—Écoute, je retournerai à Séoul, avec ou sans ton accord, Lisa.
Puis elle quitte le salon, me laissant seule. Et j'en ai le cœur brisé parce que, comme chaque fois où j'apprécie une personne, la vie l'éloigne de moi. Toujours....plus...loin.
...
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